no
u
garda
jufqu'apres la paix de Senlis
~
taite
en 1493 ,
entre Charles
VIII.
&
Maximili~n,
devenu roi des
Romains ,
&
Philippe , archiduc d'Autriche , fon
fils .
Par ce traité de paix , dans lequel Robert de
la
Marck, duc de
Bouillon,
fut compris , on convint
que tous ceux qui avoient fervi en cette guerre, de
part
&
d'autre, rentteroient en la jouiífance de leurs
terres
&
feigneuries , pour en jouir comme ils en
jouiífoient avant l'empechement furvenu'
a
caufe
des
guerres depuis l'an
1470.
11
furvint apparemment quelques nouvelles diffi–
cultés entre l'archiduc
&
le duc de
Bouillon,
car le
traité de Senlis n'eut fon entiere exécution
a
leur
égard, qu'en conféquence d'un autre traité particu–
lier, fait entr'eux le 27 Décembre 1496, par lequel
il
fut fpécialement convenu qu'en fuivant la paix
de Senlis , ledit Robert de la Marck feroit .réintégré
es terres
&
feigneuri es de Florenges
&
·comté de
Chiny,
&
anffi de la terre
&
feigneurie de
Bouil–
lon
, ce qui fue exécuté ,
&
le
traité de Senlis de–
puis cortfirmé
&
ratifié apres la mórt de Charles VIII.
par le roi Louis
XII.
fon fucceífeur, par traité fdit
a
París le 2 aottt 1498.
L'année d'auparavant ,
il
y
avoit eu un autre
t
aité de paix: , entre le·duc de Lorraine
&
ce meme
Robert de la Marck, duc de
Bouillon,
conclu par
l'entremife de Louis
XII.
qui pour cet effet leur avoit
envoyé le marécha1 de Vaudricourt.
Au traité de Cambrai de l'an 15o8, entre Louis
XII.
l'empereur Maximilien
l.
&
Charles, archiduc
d'Autriche , le meme duc de
Bouillon
efi compris
parmi les alliés
&.
confédérés de la France.
.
En
I
518' le meme duc de
BouiLlon'
&
Evrard de
la
Marck fon frere, ·éveque de Liege, firent
~n
traité
de confédération
&
d'alliance défeníive, avec Char–
les d'Autriche , roí d'Efpagne ,
a
S. Tron, le 27
avril.
·
Enfirt,
il
fit un traité d'alliance ave
e
Fran~ois
I.
a
.Rernorentin , le
t
4
février
J)
20.
C'efr ce dernier traité,
&
comme nous l'avons ci–
devanr dit, un jugement rendn par la cour fou–
veraine de
Bouillon,
contre Emeric, feigneur d'Hier–
ges , protégé par Charles
V.
qui occaíionnerent la
premiere guerre entre cet empereur
&
Fran<;ois
I.
En
1521 ,
Charles
V.
envoya le comte de Naífau
a
la tete d'une.armée' pour s'emparer du duché de
Bouillon.
11
affiégea
&
prit la ville
&
le chatean ; _il
y fit mettre le fe
u
apres les avoir pillés ;
&
en
1
52 2,
il
donna ce duché
a
l'éveque de Liege , qui étoit reRé
fon all ié en coníequence du traité de
1518.
Le maréchal de la Marck 1e reprit en
1)
52,
M. de
Thou , la Popliniere, Belleforet, Dupleix,
&
apres
eux Mezerai, rapportent unanimement que dans le
tems des conquetes que fit l'armée d'Henri
I
I.
le
mar ' chal de la Marck, qui étoit Robert IV. duc de
Bouillon,
jugeant que l'occaúon étoit fa vorable pour
recouvrer fon duché de
BouiL!on
( dont, fuivant les
memes aureurs, le maréchal étoit le véritable fei–
gneur
&
propriétaire),
il
fupplia le roí de l'aider
a
le reprendre, que le roi lui preta
4000
hommes d'in–
fanterie,
1200
chevaux ,
&
quelques pieces- d'artil–
lerie, dont il fe fervit avec tant d'adreífe
&
de va–
leur , qu'il reprit la ville
&
le cha.teau,
&
enfuite le
reíl:e du duché , trente ans apres que fon aieul en
avoit été dépouillé par Charles
V.
qui l'avoit donné
a
l'éveque de Liege.
,
D epnis
1
55
1.,
le mcrréchal de la Mar'k,
&
Robert
fon fils
&
fon fucceífeur, poíféderent ce duché juf–
qu'en
1
5
) 9·
Mais Philippe H. roí d'Eípagne, ayant iníifié 1ors
des conférences tenues pour parvenir au traité de
C ateau-Cambreíis,
a
ce que le chatean de
B ouillon
ñu
remis
a
l'éveque de Liege, en l' ' tat qu'il étoit
avant le <:ommencement de la guerre , <:ette refiitu·
1
BOU
37,
tion
fut
pr~~ife
par Henri
II.
qui en écrivit
a
la du–
·che~e domuner~
de
B ou.i!Lon
~
le
2
5
mars
1
5)
8, eh
la
" pnant' ponr
1
amour de
hu
&
pour ne pas empe–
" cher la paix' de v·ouloir bien fe p retera la remifé
" de ce duché ' lui promettant qu'illui en feroit '
a
" elle
&
a
fes enfans ' íi bonne
&
honnete récom..,
" penfe, qu'ils auront jufi:e caufe
&
occaíion de
eux>}
demeurer conteos
&
fatisfaits.
{i
Le roi
ne
s'en
ti.ntpas
a
cette feule promeífe '
i l
en fit expédier un bre·
vet en forme' fous la meme date ' tant
il
étoit per..
fuad~
de la légitimité des droits de la maifon de
Bour.llon
fur ce duche.
, La d.u.cheífe de
Bouillon
fe rendit
a
ces iníta nces
~
a
condmon
~ependant
que les droits de fes enfa ns .,
tant pour ra1fon de la propriété de ce duché, qu'a
caufe des fommes
a
eux dues par les communautés
du pays de _Liege, feroient réfervés pour etre jugés
par des arbttres. Cela fut ainfi convenu par l'article
14
de ce traité conclu en
1
559•
Charlotte de la Marck, feule héritiere de labran..
che ainée de fa maifon , époufa en
1
591 , Henri de
la Tour d'Auvergne, vicómte de Turenne , auquei
elle apporta en dot, les fouverainetés de Sedan
&
Raucourt ,
&
fes droits fur le duché de
Bouillon;
elle mourut quelques années apres, ayant iníl:itué
fon mari pour fon héritiet.
L'éveque
&
les états de Liege ayant tólljours re–
fufé de convenir d'arbitres avec la maifon de
B ouila
lon,
ainíi qu'il avoit été réglé par le ttaité de Cateau·
Cambreíis ,
il
fut fiipul é , par celui de
V
ervins
eri
i
598, qu'il en feroit nommé dans fix mois : cette
fi:i~Jation
refia encare fans effet, malgré les folli"'
Cltatxons des ducs
de
Bouillon.
Daos le nombre des mémoires qu'ils fireñt impri–
mer,
il
y en eut un, intitulé:
D i/cours des droits
&
prétentions de Frédtric-Maurice , premier du nom, du,–
de Bouitlon
(
il
étoit fils de Henri de la Tour d'
Au–
v~rgne
) ,
comre l'éveque
&
le chapitre de
l'
églife de
Luge,
&
les états
&
com!hunautés dudit pays,
imprimé
pour la premiere
fois
en
1636,
&
remis, fuivant une
note en marge a
u
chapitre de Liege, le 16 décembre
de la meme année.
. Ce mémoire
~t
plus d'effet que les précédents ;
tl
~mena
le czbap1tre
&
les états
a
tranfiger aYec ce
pnnce, fut les créances qu'il avoit
a
exercer contre
eux. La tranfaétíon eíl: du
3
feptembre
164
r.
Nous avons fous les yeux cette tta nfafrion,
&
le m.émoire de Frédéric-Maurice, fur lequel elle in..
tervmt.
Ce mémoire contieni deux parties. Í)áns
ia
pre–
miere , Frédéric-Maurice établit fes droits de pro–
p:iété fur le duché de
BouiLlon ,
contre l'éveque de.
L1ege ; la feconde contieot un état détaillé de toutes
les créances de fa maifon ; fur les états & commueo
nautés du pays de Liege.
·
L'éveque de Liege, ni les états,
rie
vbuiurent
en.;
trer dans aucune explication fur la premiere pa rtie
du
mémoire ' relative
a
la propriété du duché ;
auffi
la
tranfaéti_on n'en parle-t-e lle pas, dir e ement
ni indirefrement' les états fe bornant
a
difcuter les
différens objets de créances
tels 9u'il étoien t
dé–
taillés daos la feconde partie du mematre du duc de
Bouillon.
Les arties arreterent de concert; que ton–
tes ces créances feroient réduites
a
une fornme de
1)
oooo flo rins, quoiqu'elles
ex~édaífent
2ooooo floo
rins. La tra nfa étion ne porte que fur
¿e
feul
&
uni–
q ue objet
~
on y ilipule que c'eft pour l'extinétio
n detout
s
les prérentions que le prince de Sedan
pet.itavoÍr contre lefdits états, ou aucuns membres d'i–
ceux , réfu1tans
&
provenans des obligarions
&
ti tres
tappellés en ladite tranfaéti on; on n'y
dit
pas un
mot
d
la ceffio n du duché de
Bouillon,
ni des droits de
fouveraineté fur ce duché
e
comme quelques auteurs
modernes l'ont prétendu) paree qu'il n'en étoit pas