BOU
farine ; afin de proportionner. la force
&
la confif–
tance de l'aliment, aux accr01ífemens fucceffifs des
forces de l'enfant.
A
u
refte ,
a
confidérer les chofes de plus pres ,
jl
efr
a
croire que la creme de riz , le pain émietté'
&
bien cuit au bouillon de breuf, au lait récemment
trait , ou bien encore une panade faite de la croute
d'un pain Iéger, bien délayée dans de l'eau tiede
avec un peu de fuere , quelquefois avec un peu de
beurre frais'
&
meme avec un jaune d'reuf, efr un
aliment beaucoup plus parfait pour eux.
Il
fa~t
d'ailleurs avoir attention de ne leur donner ces alt–
mens que bien cuits
&
bien clairs,
~ ~ur-tout avo~r
foin de les laiífer fuffifamment refr01d1r. Cette pre–
caution efr meme bonne
a
tout age' paree que la
toop grande chaleur des alimens efr capable de ra:
cornir le pharinx,
l'refophag~
&
l'efiomac =.ce qm
altere le fens du gottt ,
&
dechauífe la racme des
clents. Bien plus, c'efi: que
c~tte
trop forte chaleur
efi caufe que l'efi:omac moins abreuvé
d~t
fue gafi:ri–
que ' efi: fujet
a
reífentir dans la fuite ' des douleurs
&
de fréquentes indigefi:ions.
lournal E conomique
,
juillet
1763.
§
BOUlLLON, (
Econ. dom. Cuijine.) houillon
a
faire en une he
u
re tout a
u
plus , tres- bon, tres–
nourriífant ,
&
tres-convenable aux malades.
Prenez un quarteron de rouelle de veau , coupé
en petits morceaux comme des dés. Mettez-le dans
une caffetiere d'une pinte d'eau, avec une cuiUerée
de riz ;
&
apres que ladite pinte eíl: réduite
a
chopine
(en moins d'une. heure ) , retirez le
bouil~on
,
pref–
fez le veau
&
le riz ; paífez le tout ,
&
lat1fez-le re–
pofer.
V
011s
aurez
un tres. bon
bc:uillon.
.
On peut le faire avec d'autre v1ande; ma1s le veau
eíl: la plus convenable. (
Article tiré des p ap iers de
M.
DE MAIRAN.)
BOUILLON autrefois BuiLLON,
(Géogr.) Bullo–
nium'
ville capitale du duché de meme nom' avec
un chateau fortifié,
a
trois lieues N.
E.
de Sedan,
cinquante-fix de Paris,
&
non trente·neuf, comme
dit le DiB:ionnaire des Gaules.
La ville
&
le chateau font environnés en partie
par la riviere de Semoy quien forme une prefqu'ile
<iont l'ifrhme eít une chaine de rochers efcarpés: le
chateau eíl: affis fur un de ces rochers; quoiqu'il foit
inacce11ible
~
il
ne peut pas etre d'une longue défenfe,
paree qu'il efr commandé par plufieurs autres mon–
tagnes qui bordent la riviere.
A l'égard
de
la ville, elle
~'a
q,n'un fit?ple mur
d'enceinte avec des tours bafi1onnees de dtfiance en
difrance , les anciennes fortifications ayant été dé–
tru ites lorfque la ville
&
le chateau furent pris par
l'armée de Charles-Quint en
1521.
ll
y
a dans la ville un couvent d'Auguítins
&
un
college fondé par le vicomte de Turenne; hors I.a
ville au fauxbourg de Liege, un couvent de reh–
gieufes chanoineífes de
l'ordr~
du
S.
Sépulcre,
&
un
prieuré de Bénécliélins de l'abbaye de S. Hubert,
fondé par les anciens ducs de
Bouillon.
Cette ville, ainfi que le chateau, font tres-anciens:
ils exifioient dans le
VIne
fiecle. Le pere Bouille,
dans fon
Hijloire de Liege ,
prétend que le chareau
fut bati en
73 3 ,
par Turpin, duc des Ardennes.
Godefroi de Bouillon
y
eíl: né.
\Vinceflas, roi de Boheme
&
duc de Luxembourg,
vint y rendre hommage en perfonne le
11
Juin
13
59
de la terre
&
feigneurie de Mirwart qu.'il reconnnt
tenir des ducs de
Bouillon
a
titre de pairie du chate au
de
B ouillon,
avec toutes les dépendances de ladite
terre , fans nulle retenue , finon la voirie d'icelle ,
appartenante
a
la terre de S. Hubert ; laquelle terre
de S. Hubert, l'abbé préfent
a
cet aéle , reconnoit
tenir de meme en fief de pairie dudit chatean de
1Joutllon;
les foi
&
hommages de cette abbaye ont
T om-: JI.
BOU
3 )
été pretés aux ducs de
Bouillon
fu~ceffivement
juf-
qu'a
préfenr.
_
11
y a
a
Bouillon
une conr fouveraine ; on ignore
l'époque de ion établiífement;
il
y a feulement des
aB:es qui annonc nt que ce tribunal exifroit avant le
quinzieme fi ecle.
·
Dans la nouvelle édition du
D iélionnaire
de
la
Martiniere, on fuppote que cette eour fouveraine
fut établie par le duc de
Bouillon
en
1678 ,
lorfque
Louis XIV le remit en po!feffion du duché. L'hif–
toire de la premiere guerre entre Fran<;ois
I.
&
Charles
V.
prouve le contraire ; tous les hifioriens
conviennent qu'une des caufes de cette guerre , fut
que CharLes
V.
voulut prendre connoiffance d'un
ju–
gement rendu par ce tribunal,
&
par les pairs dtt
duché de
.Bouillon,
contre Emeric, feigneur de la
baronnie d'Hierges , rune des quatre pairies de ce
duché. La coutume de ce duché , réimprimée en
1628 ,
contient un chapirre particulier, intitulé de
La
Cour jouveraint,
qui rappelle fa conítitution telle
qu'elle avoit toujours exifié.
Les arrets de cette cour ne peuvent etre r éfor–
més que par la voie de la révifion , par les quatre
pairs du duché , ou par un pareil nombre de ré–
vifeurs nommés par les parties, ou choifis par le
fouverain,
ú
elles ne peuvent pas en convenir.
Il n'y a point d'hifioire particuliere du duché de
Bouillon.
Waífebourg, Cbanoine de Verdun, dans
fes
Antiquités de
La
Gaule B elgique
,
imprimées en
I
749 ,
rappone
la
généalogie des anciens fo uv e–
rains de ce duché , po.ífédé par la maifon
d'
Arden–
nes. La briéveté
a
laquelle nous fommes fo rcés de
nous
refireindre ' nous o blige
de
renvoyer
a
cet
auteur'
&
a
J
ufiel
&
Baluze '
qni
Ont
fuiv i
&
con- -
tinué cette généalogie jufqu'au commencement de
ce fiecle , dans leur
Hiftoire de
la
M aifon d' Auver–
gne
;
nous nous bornerons
a
dire que ces hifroriens
font
tous d'accord que le duché de
Bouillon
appar~
tenoit
a
Y
ves d'Ardennes, que cette prince!fe, feule
&
unique héritiere de fa maifon, époufa E.ufrache
II.
comte de Boulogne , dont elle eut Godefroy ,
qni
prit le furnom de
Bouillon,
Baudouin
&
Euíl:ache
ITI.
qui fut depuis comte de Boulogne; que de la maifon
de Boulogne, fondue dans celle de la Tonr-d'Au–
vergne, defcendent les ducs de
Bouill-<Jn
d'aujour..
d'hui , qui portent au fecond quartier de leurs ar–
mes ' d'or
a
tr.ois tourtaux de gueule ' qui efr de
Boulogne.
11
paroit que c'efr fur cette defcendance,
&
comme étant aux droits de la maifon de la Marck,
fouveraine de Sedan
&
de
Bouillon
,
dont ils ont
époufé l'héritiere, qu'ils fondent leurs droits de pro:
priété fur ce duché.
Les éveques de Liege ont , dans différens tems ;
formé des prétentions fur cette fouvera ineté. On lit
dans quelques auteurs modernes, que ce duché leur
fut vendu ou engagé par Godefroy
deBouillon,
avant
fon départ pour la
Terre-Sai~t~
: on rapporte
~o~r
preuve de cette vente, le r ec1t de plufienrs ecn–
vains Liégeois ,
&
une poífeffion de plufieurs fiecles.
Laurent de Liege aífure, dit-on, dans fa
Chronique,
achevée en
1144,
que le duché de
Bouillon
fnt ven–
du
a
l'Eveque Otbert , par Godefroy de
B ouillon,
moyennant trois cens mares d'argent,
&
t\n marc
d
1
or.
Gilles d'Orval , qui vivoit dans le fiecle fuivant;
avance le meme fait'
a
la différence que ' fui vant luí ,
le prix de cette vente fut de
1300
mares d'argent.
Alberic des Trois- Fontaines ajoute que le prix
éroit de
1 )OO
mares,
&
qu'Yves d' Ardennes, mere
du duc Godefroy, avoit confenti
a
,ce~te
.vente,;
cette nouvelle aífertion omife pat les ecnvams pre–
cédens , étoit eífentielle , paree que le duché de
Bouillon
appartenoit
a
Yves d'Ardennes , me re de.
E
ij
1