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)7S

C HA

\1ans le cef!drier; ou

fi

elle reíle fufpendue dans le

four' il l'aide a tomber avec le manche de fa pelle:

1.1l'enleve a la pelle par toutes les gueules l'une apres

i'autre. Ces ouvriers pr-étendent que s'ils tiroient la

~haux

par une feule guettle '

il

n'y anroit qu:un coté

du f"Our qui fe vuideroit de la chaux faite ,

&

1JUe les pierres du four ne s'affai1feroient pas égale–

rnent ; au lieu qu'en tirant par toutes les gueules ,

la ftlaffe enti ere defcend uniformément fans fe déran–

ger. Ceci ine paroit vrai dans lesfo.urs de Tournai,

qui font beaucoup plus grands qu

a1ll~urs,

&

dont le

pied eíl autrement difpofé; mais j'ai fouventohfervé

comment fe fait cet afraiifement dans les fours coni–

ques de la Flandre, pendant l'extraél:i"On de la chaLltX:

comme l'entoimoir n'a qu'environ vingt-quatre poLt–

ces d'orifice par le has, ce font toujours les pierres

les plus voiíinés de fon axe qui tomhent le plus v1te

&

fur un diametre a-peu-pres égal a cet orifice inférieur,

parquelque gueule que l'Qn décharge le four; en for–

i:e qu'il fe forme toujours

a

la furface fupérieure un

encuvement de huit

a

dix pouces plus pn;:>fónd au–

pres de l'axe , q1.1e vers les hords , fur un affaiifement

'total de dix-huit pouces r_éduits : en meme tems tou–

tes les autres pierres de la furface voifine des bords

fe retournent

&

font un

mouv~ment

comme pour

rouler vers l'axe. Cela eft arrivé de meme

&

devoit

~tre,

lorfque j'ai fait tirer la chaux par une feule

gueule. Leur multiplicité efi done utile par la

fac~Iité qu 'eLle donne pour gouverner le fe

u

felon les

vents ,

&

fur-tout pour dépofer la éhaux a couvert '

tout autour d,un grand four; mais une feule gueule

fuffiroir pour tirer la chaux.

Le

chaufournier

continue a tirer la chaux, jufqu'é\

ce qu'il la "oie tomber melée de feu:

c'e~

a cet in–

dice qu'il reconnoit ordinairement la quantité de

chaux faite , qu>il peut enlever de fon four: le teu ne

pourroit.par aucun moyen rétrograder vers le has ,

dont toute la houille eíl confumée

&

le phlogiftiqtJe

cliffipé: la pierre d'en-bas efi done ou totalement

calcinée 'ou hors d'état de l'ette mieux a cette pla–

ce' lorfque le feu l'a abandonnée; on peut la retirer.

Cependant quand il a fait un grand vent

&

de durée,

le feu peut etre monté trop rapidement

&

avoir

ahandonné le pied du four fur une

fi

grande hauteür,

qu'il

y

auroit de l'inconvénient a en retirer toute la

chaux qui fe trouve refroidie. Alors la premiere qui

efi encore enflammée , s'approchant fort pres de

l'.orifice inférieur

Otl

le tirage de l'air froid fai.t fon

impulfion la plus violente, feroit auffi trop tot aban–

donnée par le feu; la houille qui l'accompagne feroit

confumée trop v'ite : le feu continuant

a

monter ra–

pidement, une grande partíe de la pierre ne feroit

pas bien calcinée, comme il arrive aux premieres que

l'on tire de ce four. Le

chaufoumierqui

coqnoit le pro-.

cluit

ordinaire de fon four

&

les accidens de l'air ,

n'en retire done alors qne ce qui leur efi proportion–

né,

&

a foin de mouiller fa houille file feu va trop

vi

te.

Le vuide que laiífe au fommet du four la chaux ti–

rée par les gueules, fe rernplit auffi-tot par de nou–

velles charges

&

charbonnées ; 11Jais il faut en répa–

rer auparavant la furface inégale.

ll

y jette d'abord

une charbonnée; puis il enfonce fa lance de

quelque~

pieds le long des parois du four,

&

en la faiíiífant

par fon reil, il s'en ferr cornme d\m levier avec le–

quel il fait effort contre le bord .Iu four pour foule–

ver

&

retourner les pienes, qui par ce moyen fe

rapprochent 'de l'axe

&

recomblent l'entuvernent qui

s'y étoit formé. Ces efforts de ]a lance exigent un

point d'appui fo lide aux bords de l'entonnoir qui

doit avoir été , par cette raifon , couronné de ,bon–

nes

&

forres pierres, pour n'etre pas détruit en peu

de jours-.

H

fait

la

meme manreuvre tout autour ,

&

_r ejette

meme vers l'axe

ave~

1.1ne pelle

le$ pierres de ._

CHA

ia 'bordui·e, "'p'Oul" réformer le hornbage

au

lieu d'en;

cuvement; apres quoi

iJ

répete la charhonnée

&

les

charges de pierres alrernatives jufqu'au fomrnet

du

four, comme le premier jour-.

Lorfque le tems

eft

calme,

&

par-la tres-favorable

a

l'égalité de la calcination dans toutes les parties

du

four, le feu s'évafe davantage,

&

fe déclare encor-e

plutot aux bords que vers l'axe du four : alors, at.t

lieu de hornbage , on charge les bords de quelques

pouces p-lus haut que le rnilieu·.

Depuis le_ mom.ent oitl'on tire la premiere chaux ;.

ce

font

tOUJOUrS

les memes mouvemens

a

recom–

mencer, tant que le four refie allumé; c'efi-a-dire ,

tant que dure la confommation de la chaux, que l'on

foutire journellement ' a rnefure qu'elle fe fabri–

que , comme on le pratique áUx fourneaux, o

ti

l'on fepare les métaux de leur minéral : auffi les

clzaufourniers

appellent-ils ées fours

a

chaux '

fours

coulan~.

On voit que l'opération a pour but ici,

comme dans les fourneaux

a

briques ' de faire

féjo1:1rner un certain dégré de chaleur dans chaque

part1e du four pendant un terns fuffifant;

&

qu'il

faut que le feu par fon intenfité,

ou

par fa. durée

foir proporrionné

a

la réíifiance de la pierre qui

fe calcine plus ou moins facilement

~

fdon fon vo–

lume

&

fa dure té; que le

chauf<:Jurnier

a fou vent

a

vaincre les ohíhicles des vents) de la pluie'

&

meme

~e

la

~ouill~'

qui tendent tous

a

qéranger l'équi-.

hb:e neceifaue dans fon four. C'efi a quoi font re–

latlfs tous ces procédés' qui font les memes' ou

a

peu-pres, pour tous les fours que j'ai vus de ce

genre,

&

dont je ne détaillerai pas les petites díffé–

rences.

Du. chommage de ces fours allumés;

Dans le cas

d'une exploitarion ordinaire' Ón ne travaille

a

ces

fours

a

chaux

~

ni la nuit' ni les dimanches

&

fetes.

0?-

en tire tous les jours la chat1x, le matin

&

lt:

fotr,

~

quand_ le four eíl rechargé, il n'y a plus rien

~

y

fatre. Ma1s lorfque l'on doit paifer un jour en–

tler fans eh tirer,

il

faut difpofer le four de

fa~on

e~pecher

le

fe~1

de .monter auffi vite qu'a l'ordi–

natre. Cette precaut10n coníifie a jetter au centre

de fa

[~trf~ce

une charbonnée de deux ou trois

póu–

ces d epa1ífe_ur

&

de deux

pie~~

?e diametre.; que

le

chaufou;mer

entaife,. en la p1etmant,

1

elquefois

en la mouillant,

&

qu 1l recouvre d'un lit de meme

épai~eu.r,

formé des plus menus éclats de pierres :

enfune

1l

ferme toutes les gueules du four. L'ancien

chaufoumier'

dont j'ai parlé' m'a dit a cette occa–

fion,

qu'~yant.

été obligé quelquefois

de

fufpendre

fon travail' fo_tt pour attendre de la pierre

a

chaux

on, de la h?mlle

~

dont.il

manq~oit,

foit par quel–

qu atHre ra1fon, 1l av01t ralent1 fon feu au point

d'etre douze jours entiers fans toucher

au'

four ,

&:

fans

au~re

accident que d'avoir tout au

plus

quel- ·

ques p1eds cubes de pierres mal calcinées.

Il

faut

alors fermer dé meme les gueules du four'

&

faire

fur le total de fa furface, ce que l'on fait feulement

autour de l'axe pour le chommage d'un feul four–

c'e~-a-~i_re,

ne

l~iifer fubíiíl:~r

pour le feu, que

1~

moms d evaporatiOn poffible íans l'éteindre.

Lorfqne

le~

J>arreaux. volans ?u grillage au pieci

du four ont ete une fo1s enleves pour l'extraétion

de la chaux, il n'efi plus néceifaire de réformer ce

grillage, que tous. les huit

ou

quinze jours, pour

nettoyer le cendf!Ier : hors ce e

as,

la chaux porte

fur le fond du cendrier fans aucun inconvénient.

Quand il fa-ut remettre ces b-arreaux en

pla~e

le

chaufournier

les chaife a coups de rnalfe

a

travers' la

chaux par une des gueules, jufqu

'a

ce

qu'il

les ait

aifez enfoncés, pour etre fur

qu

ils porteront fur la

traverfe

E

de l'orifice du four, ou jufqu'a ce qu'ils

fortent par la gueule oppofée'

fig.

5'

meme planche

&

des

qu'il "a

nettoyé

le

cendrier, il

arrache

d;