CHA
2.
o. Une faut jamais coup,er la fleche des
chátai–
gniers
en les rranfplantant, mai on peut rapprocher
les principales branc:hes)atéraie
a
cinq o u fix pouces
du tronc,
·ua
pet.l au-deífus d'un bouton.
Le
m:eux
efi d'elaguer en juir:J. ceux qu'on fe propofe de tranf–
planter en automne ; les bleífl.lres feront alors bien
recouvert~s;
car ces arbres plein de feve fon_t v1té
des bourlets,
&
comme
ils
n'auront que quelques
rnenues branches '
&
~ien
a
íauffár de
la
ferpette '
ils reprendront mieux
&
feront plus de progres.
3
°.
Les marronniers ne font que des variélés du
chataignier
provenues de graine, feulement perpé–
tuées, peut·etre un pe u perfeélíonnées par la greffe,
mais non p¡1s dues entiérem,ent a cette opération,
comme quelques auteurs l'ont avancé.
P'oye{
a
cet
égard
l'article
ARBRE
de
ce
Supplémenc.
Ces marron–
niers ont eux- memes
pluíie~1rs
variétés,
&
il n'en
efi peut-etre pas une qui n'ait un mérire particulier;
c'efi pourqllOÍ OOUS invitons les cultivateurs
a
s'at–
tacher
a
les conno1rre. Lorfque j'étois en Valteline,
on m'a dit qu'on ne pouvoit
y
cultiver le
gro~ ma~ron
fph
1
rique, paree que
1(!
fleur en efi trop tard1ve,
pour que le fruit air le tems cl'y murir; c'eíl cepen–
dant un climat approchant de celui du Languedoc.
11
fe trouve daos le Limouíin un marron fort efiimé ,
qu'on
'Y
apP-elle
noujJiLlat;
il efi un peu alongé
&
n'efi pas anguleux : le plus gros de tous les marrons
fe défigne fous le nom de
marron de•Lyon,
quoiqu'il
ne vienne pas du Lyonnois.
Pour fe procurer ces variétés, il faut en faire ve–
nir des branchcs en hiver, en recommandant qu'on
les envelopp daos de I,a mouífe
!>'
qu'<:>n les ente;me
daos une bourriche.
D
abord qu elles íont arnvees,
on doit
Le~
planter
a
un pouce de profondeur contre
tm
mur expofé au nord;
a
la_ fin d'avril? ou au com–
mencement de
mai,
oa en urera des fc10ns pour les
enrerrer fort bas fur des
chdtaigniers
de deux o
u
trois
pouces de tour: on aífure les entes avec un endL it
de terre graífe, melée de bouze de
V
ache , donr on
forme une poupée recouverte d'étoupe ; malgré
cette attentioo, il s'en faut bien qu'elles reprennent
toures : ainú
il
faut en fctire un gr.and nombre pour
en voir réuffir quelques-unes ; celles-ci fuffiront
pour en tirer des. écuífons:
~n
_les
~ait
a
la pouífe'
c'efi-a-dire a
u
pnntems; ma1s Je fms auffi parvenu
a
en faire reprendre en reil dormant pendant l'été '
moyenoant
les
p~~cau
rio_ns fuivantes.
.
.
Choifiífez les íujets qUI pouífent le mo1ns; fa1íiífez
le tems que
la
feve fe rallentit, c'eft.-a-dire,
la
fin de
juillet ; prenez de préférence vos écuífons au bout
des branches qui font anguleufes: levez-les de force
avec de la foie; faites la feote une fois plus longue
qu'il ne faut, ponr écouler le furabondant cle la fe
ve,
&
fur vingt de ces écuífons, vous pourrez vous pro-
. mettre la réuffite de deux ou trois au moins.
Le
chataionier
n°
2,
peut fe mulriplier par la
greffe' ainíi
que
la variété
a
feuil le panachée qui eft
tres agréable.
Le-chincapin qui eíl: un
chataignier
nain , fe repro–
ouit par fon fruit ; ce fruit n'efi pas plus gros qu'une
noiferre;
&
lorfqu'on le re<;oit
d'
Anglererre,
ott
il
efi venu d' Amérique, il a ordinairement perdu fa
fécondité. Pour éviter ces in onvéniens ,
il
faut re–
commander une prompte expédition
&
beaucoup de
précaution daos le tranfport. (
M.
ü
Baron
D~
TSCHOUDI.)
CHATEA
U,
f. m. (
terme de Blafon.)
meuble de
l'écu, qui repréfente la demeure des anciens; il efi
formé d'un corps-de-logis joint a deux tours' avec
des
créneaux qui cachent le roit.
On dit d'uo
chdteau, ouvert,
pour la porte ;
herfi,
s'il y a une herfe farraúne ;
ajouré,
des fenetres ,;
ma9onnd,des
joints
de
pierres, quand ils font d'émaux
différens.
CHA
373
Si
.uh
cháteau
a_ un toit , il efi
dit
ej{orl;
s'il
y
á
des g1rouettes ,
gzroueué.
Attenol
d~
Gourdon en Dauphiné;
de gueules au
chdteau
ti
trots tours
d'
or
;
a
u thifcoufu
d'
a{Ur charoí
d '
;rr:
d'
•
1
d d
'
o
urt croL_v ant
argent
,
ar;cote
e eux rofes de
méme.
(
G.D.L. T.)
§
CHATEAU-GAILLARD, pres <l'Andely,
(Géogr.
Hifl:
)
Philippe-Augufte commenc;a en
1204,
la con–
quéhe de Normandie parle íicge de
Chdteau-GaiLlard
fortereífe alors réputee imprenable : il s'en
rendí~
ma'itre par furprife , apres fix mors de íiege. Roger–
Lacy , qui y comrnandoit pour le roi d'Anglererre,
vQyant qu'il ne pouvoit r ' íiíler aux troupes du toi,
fortit
a
la tete de
200
hommes,
r~O:e
d'une garnifon
nombreufe , ré olu de périr les armes
a
la main . Le
rbi
de France voulut qn'on
épargn~t
ces braves gens,
contre l'avis de plufieurs
feigneur~
qui optnoient
a
ce qu'on extermmat cette troupe.
Ii
les traita aveé
beaucou'p d'humanité
&
t ' moigna au commandant
toute l'efiime que luí infpiroit une íi belle défenfe
(C.)
CHATEAU-SAINT-ANGE, (
Géogr.)
fort de
la vi
lié
de Rome.
U
fut fait par l'empereur Adrien, pour lui
fervir de tombeau , en oppoíition avec celui d' Au–
gufie qui étoit de l'autre coté du Tibre,
a
450
toifes
plus haut:
&
comme celui d'Augufie étoit pres du
grand champ de Mars, Adrien fit le flen vis-a-vis du
petit champ de
Mars,
qu'il joignir par un pont.
Ce
monument avoit, comme celui d'Auguíl:e, la forme
d'un quarré, au milieu duque! s'élevoit une tour
ronde , tout.e incrufiée de marbre de Paros, courón–
née par des fiatues , des chars , des chevaux ,
&
la
pomme de pin en bronze qui efi au Vatican.
Il
étoit
entouré d'une colonnade , dont on croit que les co–
lonnes furent tranfportées
a
S.
Paul des le tems de
Confiantin. On montoit imérieurement jufqu'au
haut par une pente done e en fpirale, ou les voitures
pouvoient aller ; ce quien refte occupe un quart de
la tour par en bas,
&
les murs font de pierre pépé-.
rine noire
&
poreufe.
Lorfque l'empereur Aurélien eut renfermé le
champ de Mars dans l'enceinte des murs, le maufo–
lée
d'
Adrien s 'en trouva íi voifin , qu'il devint na..
turellement une efpece de citadelle vers le
tems
de l'empereur Honorius , ou du moins fous Béli..
faire.
Il
étoir aífez propre
a
cet ufage' car les murs
font doubles, confiruits avec
la
pierre pépérine,
&
le maffif de la tour, ou l'entre-deux des murs, rem...
pli de mortier
&
de briques jettées au hafard farís
aucun arrangement, mais íi épais qu'a peine
y
a-t–
on ménagé la place de l"efcalier. D ans la guerre
des Go hs, les Romains s'y défendirent fouvent,
&
les Goths prirent pluíieurs fois ce
cháteau
;
l'on bri•
foitles fiames pour en jetter
le~
morceaux fur l'ar–
mée des affiégeans ,
&
tout ce bel ouvrage fut dé–
gradé. Les exarques de Ravenne,
&
d'auttes en–
fuite,
l'occuperent fucceffivement,
&
continue..
rent de Ieruiner.
S.
Grégoire pape, dans les écrits duquel on trouve
beaucoup de viíions
&
de miracles, raconta qu'il
avoit vu pendant la pefie de
593 ,
fur le
haut
de
cette fortereífe , un ange qui remettoit l'épée dans
le fourreau, des-lors ce pape annon<;a que la fin de la
contag1on étoit proche.
En
mémoire de cet heureuX"
événement, la tour fut nommée
chateau-Saint-Ange,
&
l'on
y
plas:a daos la fuite une fi atue d'ange, pour
lui fervir de couronnement.
11
y eut d'abord une fia–
tue de marbre faite par Raphael de
Monte~Lupo,
qui efi fur l'entablement
intéri~ur;
mais on
luí
en
a
fubfiitué une de bronze fondue par Giardoni, d'a–
pres le modele de Pierre Vercbaffelt, fculpteur Al–
lemand.
Le
chdteau-Saint-Ange
fut auffi appellé
Rotca_
di
Crefcentio
,
paree
qu'il
y
eut en
98 5
nn
Creff;enuus~