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CHA

petits : le ftllon qui partage les grains. de froment;

íuivant leur longneur , efr quelquefo1s totaleme!lt

effacé ; d'autrefois il fubíifie en entier :

les

piíbls

font deíféchés

a

l'extremité des grains'

&

l'on n'ap·

per~oit

point de germe

a

leur exrremíté inférieure.

La pouffiere dont ils font pleins paroit .plus

gra~e

,

P

lus adhérente plus aroífe , moms n01re

&

moms

'

b

d'

o

Iégere que celle de la nielle proprement 1te.

n

n'a jamais vu dans les épis charbonnés la pouffiere

s'extravafer

&

fortir du fon ou de l'enveloppe d'un

grain qui la

~enferme;

elle

n'~ttaque

jamais les par·

ties extérieures comme la melle. Cette pouffiere

détrempée dans l'eau, eíl: comme celle de la nielle,

une efpece de

c"aput mortuum,

dont aucune partie

n'a de mouvement que celle du fluide, quoi qu'en

' dife

N

eedam qui prétend

y

avoir découvert de

petites anguilles vivantes

&

indefiruél:ibles. Auíli

M.

Tillet ne manque-

t-

il pas de fe moquer de

N

eedam

&

de fes viíions.

11

feroit plus

u

tile d'exa–

mi~er

íi cette pouffiere corrompue, melée avec la

farine dans le pain, comme cela arrive fouvent

,

n'occaíionne pas de maladies putrides.

L'a~teur

Italien, tant de fois cité, Ginani obferve

que les plantes qui doivent porter des épis charbon–

nés' fe difiinguent facilement' meme des le mois d'a–

vril,

&

avant qu'elles aient épié, paree qu'e, non-feu·

lement. leurs produél:ions font plus fortes, mais la

tige

&

les feuilles font d'un verd bleuatre, d'nn verd

plus obfcur que les autres plantes.

M. Duhamel dit auffi que, lorfque la faifon de ·la

fleur eíl: paífée, les épis prennent la couleur d'un

verd foncé, tirant fur le bleu; mais il ne marque pas,

comme Ginani, que cette couleur s'étende

a

toute

la plante' meme avant que l'épi foit dehors du four–

reau. Ce dernier tranfplanta vers la fin d'avril un

de ces plans , tarés dans un pot plein de bonne terre,

afin de le mettre

a

l'abri des vents chauds' des brouil–

lards

&

des internpéries : mais la plante qui portoít

plufieurs tuyaux, ne donna qu'un feul .épi de bon

grain; tout le refie étoit charbonné. M. Duhamel

prét,e~d

auffi: que cette,

rna~adie

a fouvent

~ttaqué

les epts fort 1eunes;

&

etrotteme

renferrnes dans

}eur fourreau : alors les étamÍr)eS collées fur les

CO–

tés du grain, font flétries

&

languiífantes, l'embryon

prend

c;a

&

la une couleur verte

&

foncée, qui con–

ferve long-teros les épis rnalaqes, qui n'ont point alors

la confillance de ceux qui font fains,

&c.

On a déja

vu plus haut, qu'un laboureur de Bourgogne con–

noiffoit des le mois de février

aux

feuilles ondulées

&

a la couleur' les plantes qui doivent etre atta–

quées de la nielle

&

du

charbon, &c.

M. Tillet croit

auffi avoir remarqué que les pieds de froment qui

doivent donner du bled noir ou charbonné, font plus

fenfibles

a

la gelée que les autres; en ce cas' les

fortes gelées feroientbien falutaires paree qu'en dé–

·truifant ces plantes inutiles, la terre feroit p.lus en

état de fubvenir a la nourriture des pieds fains'

&

les moiifons fe trouveroient exemptes de pieds in–

feél:és qui leur canfent un fi grand dommage. Toutes

ces obfervations, fur le tems de la formation du

charbon ' concourent

a

prouver clairernent

q~le

le

charbon' de meme que la nielle' n'efr pas dfi

a

une

caufe extérieure; mais qu'il procede, comme elle ,

cl'un vice intcroe de la plante; ce qui fait croire

a

Ginani que cette maladie n'efi qu'une efpece de

meme genre que la nielle'

&

qui n'en differe que

par fes effets;

in fomma ·o mi avifo di foflenere che La

filiggine e

il

grano carbo

oJ{ano e.fler tenute per due

fpecie dif{erenti..• ben concependo che mm

ji

dee conji-

derare per cofa e.f!entialr¡¡.ente dijlinta, mafolo per una

varieta di grado diverfo dalt, altro che talora ritrovaji

in varíe piante, nonJolo cereali, ma pur anche di altro

genere

,

pag. 3 3.

Souvent les épis font entié.:ement charbonnés,

CHA

fans qn'il y ait un feul bon grain: mais j'ai fouvetlt

trouvé des épis qui ne portoient du bled noir

que

cl'un feul coté ' tandis que le coté oppofé ne portoit

que du bon grain : en examinant les deux furfaces

de l'épi, on auroit penché

a

croire que cela venoit

d'une caufe extérieure ,

&

que l'une de ces furfaces

avoit été frappée d'un vent brt'tlant qui l'avoit def–

féchée; Ginani a auffi remarqué fouvent le meme

phénornene :

il

a meme trouvé des épis :qui avoient

alternativement un bon grain

&

un vicié, avec une

dillribution plus ou moins réguliere fur l'épi : ces

bons grains, tirés d'un épi charbonné, germent

&

donnent de tres-belles plantes.

Il

rapporte auffi des

plantes formées de pluíieurs tuyaux ou chalumeaux,

donr les unes portoient des épis charbonnés,

&

les

autres des épis fains : cette inexplicable fingularité

clifférencie particuliérement le

charbon

de la nielle

~

qui, comme on l'a vu, infeB:e, non feulement tout

l'épi

&

toutes fes parties, mais encore tous les ger–

mes

&

tuyaux qui procedent de la plante enniellée;

il n'eft pas rare non plus de voir un champ entiére–

ment rempli de

charhon,

tandis qu'on n'en trouve–

roit pas un feul épi dans le champ voifin; fouvent

il n'y a qu'un coté du champ qui foit attaqué de ce

fléau.

Lorfqn'on bat le grain, une partie des grains char–

bonnés efr écrafée par les coups de fléau; leur pouf–

fiere noire fe répand fur les autres grains ,

&

s'atta–

che principalement aux poils cannelés de la houppe

ou broífe du bon grain,

&

y

forme une tache npire

qui le fait a.ppeller

grain moucheté, g¡ain piqué,

Oll

qui a le bout... Cette tache ,

&

les grains charbon·

nés échappés au fléau, fuffifent pour brunir la fari–

ne ,

&

lui donner un goftt défagréable ; elle

do~me

un

~il

violet

~u

pain'

&

il eft

a

préfume,r qu'une

matlere

íi

putnde

&

fi corrompue employee en ali–

ment journalier ' donne naiffance

a

des maladies

clont on cherche vainement ailleurs les caufes incon–

nues: en effet cette matiere tellement fretide qu'e1ie

caufe des íoulevemens au fimple odorar , étant re–

pompée par les vaiífeaux laél:és, peut fervir de le–

vain

&

de ferment aux fievres putrides, qui ne font

peut-etre íi communes que par la négligence impar–

donnable oi1 l'on eíl: de ne pas faire laver

&

f~cher

tous les grains avant de les faire moudre, afin d'en–

lever avec l'écumoire tous les grains charbonnés

qui furnagent,

&

de nettoyer cette pouffiere conta–

gieufe qui s'attache a la fuperficie du grain. Lors de

la cherté des grains, on n'efi pas fcrupuleux fur la

qualité ,

&

une épargne auffi déplacée entraine de

grands inconvéniens pour la fanté; au refie , ce bled

. eíl: aifé

a

difringuer

a

la íimple vue; on fent d'ailleurs

qu'il efi gras dans le fac'

&

illaiífe aJa main un gofrt

de graiíle comme de la laine puante. La fociété

royale d'agriculture, au bureau du Mans , me

fit

rhonneur de m'envoyer en 177

I ,

fes obfervations

manufcrit fur les bleds cornus, parmi lefquelles je

trouve celle-ci fur le

charbon : on le nommefoudre au

pays du Maine.

ll

communique fon odeur fcetidr. au

bon grain;

&

lorfqu'il

ejl

abondant,

il

caufe des mala·

dies épidémiques.

Les laboureurs font plus attentifs que les boulan...

gers

&

les particuliers, qui·emploienr le grain mou·

cheté

a

faire du pain; comme les laboureurs favent

par expérience que la moucheture efi conragi eufe ,

· &

qu'elle engendre le bled noir, il ont foin de ne pas

employer les grains moucherés pour femence. On

aura peine

a

fe perfuader qu'une pouffiere qui ne

s'attache qu au fon' fans pénétrer dans l'int

1

rieur

nll

grain, foit contagieufe au point d'affeél:er d'une ma–

ladie tous Ies grains quien font imprégnés. Cela étoit

connu de pluíieurs agriculreurs

&

ni' par

'autres ;

mais les expériences de M. Tillet ne permettent

pas cl'en clouter : elles ont été faites

&

répét

''es

a