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CHA

ne fe faífe fentir que la, fans nuire beaucoup au re!le

de la plante. La molleífe

&

la délicateífe des ovaire

peuvent y occafionner un défordre local, dont le

refre ne fe reífentira pas. On a trouv' beaucoup

d'analogie entre le

charbon

qui n'attaque que les

ovaires du grain,

&

les maladies véneriennes, prin–

cipalement

a

caufe de la contagien par le contaél des

grains infeélés avec le bon grain : il me· fuffit de met–

tre fur les voies fans m'appefantir fur les détails.

Puifque le

c!Larbon

a deux caufes prochaines., l'nne

qui procede dn vice particulier de la femence dont •

toutes les parties n'ont pas acquis également la per–

feélion d'organifation qui conftitue une femence

parfaite , l'atitre qui vient de la contagien des grains

infeélés, on fe precautionnera contre la premiere

caufe par les memes moyens dont on fe garantit de

la

nielle.

Voyez:

NI

ELLE,

Suppt.

Ginani remarque

q ue les femailles

h~hives

, les labours profonds, la

bonne culture , les engrais bien prépar 's , le choix

des femences,

&c.

font les moyens les plus certains

pour prévenir ce mal,

&

pour fortifier les fen1ences

affoiblies qui auroient donné beaucoup de

charbon

fans tous ces foins.

Il

prétend a

ffi

les avoir garantís

en melan les femences avec du foufre en poudre.

Quant a la caufe {econde, qui eíl: la contagien'

on la préviendra par les leffives

&

l'enchaulement,

paree que le virus qui fe communique par le con–

taél n'ayant pas encere affeélé l'intérieur du grain

<Jn'on fe propofe de mettre en terre, les lotions, les

fortes faumures, la folution d'arf< nic dont on a

voulu faire un fecret, pourront enlever ce virus qui

n'efl: encere que fuperficiel,

&

qui ne peut occafion–

·ner de mal qu'autant que la graine ramollie dans le

fein de la ten·e le pomperoit avec les fucs qu'elle

atfire. C'efi-la ce qui eng¡tgeoit les anciens

a

mettre

le grain en chaux par immerfion, ufage falutaire dont

on s'eft mal-a-propos départi, comme je l'ai remar–

qué a l'article des liqueurs prolifiques. Les fortes

leffives alkalines font les plus propres

a

enlever la

pouíliere contagieufe, comme l'a démontré M. Til–

ler. Comment fe pent-il faire, qu'apres des 'preu–

ves auffi authentiques, auffi connues

&

auffi gén

1

ra–

lement répandttes ( car la méthode des leffives de

M. Tillet a été imprimée au Louvre,

&

envoy' e

a

-tous les intendans des provinces ) , il reíl:e encore

des cultivateurs affez aveugles, aítez obfiinés ,.aífez

mal avifés ou aífez pareffeux pour avoir encere des

bleds cariés? 11 eíl: difficile de le comprendre : mais

tnalheureufement cette vérité n'efi que trop confir–

mée par ce qui fe pafle journellement fous nos yeux,

que la nonchalance efr une habitude vicieufe dans

laquelle on croupit

&

qui tourne en

opini~hreté,

comme une gale

invétérée dont on aime mieux

fouffrir que de faire le moindr'e remede pour s'en

débarraíler.

Un habile agriculteur de Provence a communiqué

{a maniere de mettre les grains en chaux , par la–

quelle il s'eít toujours garantí de la nielle, du

char–

.bon

ou carie.

J

e vais la rapporter, paree qu'elle efr

fimple

&

qu'elle peut remplacer toutes les liqueurs

prolifiques dont j'ai parlé plus haut. Prenez deux

livres de falpetre, fix li res de fiente de pigeons o u

colombine ( qu'on peut fuppléer par un cabas de

crottins de bergerie ) ,

&

fix livres ·de eh ux ive;

l'on fait bouillir dans foi. ante li res d'eau alfez de

eenclre pour en faire un forre leíiive,

&

les fix li vres

de colomb1ne, apre une heure d lbullition, on re–

tire le chauderon de deífus le feu,

&

on y jette 1 fal–

petre; puis quand la leffive efi refroidie, l'on y fait

éteindre

~a

chaux pour s'en fervir de la maniere

{uivante : mettez votre hauderonnet fur le fen,

&

lorfque la leffive efr plus que tiede, plongez-y un

panier de jonc ou uri cabas

a

moiti, plein de bled de

femence

bie~

mttre; remuez-le

&

enlevez avec une

CHA

écumoire tous les grains qui fnrnageront apr s quoi

retirez le panier; laiífez-le s goutter pnis verfe1 le

bl d dans un baquer · faupoudrez-le avec de la

fleur

de chaux ; remuez-le en tout

.D

ns

finiffi z par

l

faire

cher

a

1

ombre en

1'

1

parpillant

r

le remnant

fou en

t.

L on recommence cette manipnlation íelon

fes befoins,

&

l'on rem

t

de la nonv

lle

leffi e a

mefure que celle du chanderon diminue confid 'ra–

blement; il faut obferver que le bled ainfi chaulé

peut

~' rre

femé deux heures apr s la pr 'paration :

mais

il

feroit dangereux de le garder plus long-tems

que du foir au lendemain. Suivant cette m 'thode ,

il

. efi

a

propos de femer plus clair qu'a

1

ordinair ,

paree qu'jl efi fort rare qu'aucnn grain avorté

&

que les oifeaux o

u

les infeéles l'attaqnent, ce qui

épargne plus du quart des fe menees.

(M.

BEGULL·

LET.)

CHARBON.

P'oyt{

CoMBUSTION,

Suppl.

CHARBO

FO

ILE.

Voyez:

RÉDUCTION,

uppl.

*

CHARBONNÉE, f.

f.

terme

de

Clzaufourniu

é?

de Briquetier :

c'eft le lit de charbon renfermé entre

deux lits de pierre

a

chanx ou de briques' dans le9

fours ou le feu fe fait avec du charbon.

CHARDON,

f.

m. (

tenne

de

Blafon. )

plante qui

fe difiingue dans l'écu par fa tige

&

fes feuilles ar–

mées de piquans, dont le calice efr acrondi

&

ter–

miné par une efpece de cauronne.

Le

clzardon,

par fes pointes piqnantes, efr l'em–

bleme d'un général d'arm

1

e

qui

veille aux rufe de

l'en emi,

&

lui pr 'fente fans ceífe de nouveaux

obíl:acles.

Baillet de Vaulgrenant , de Saint-Germain en

Bourgogne; d'

argent

a

trois chardons de fin opte.

Menon de Curbilly, a

u

Maine;

d'

or au clzardon

d~

jinople, dont

la tige efl

mouyante

,

d'un croijfant dt}

gu·eule.s

pofé

au has

de l'écu.

(

G.

D. L. T.)

CHARENTON , (

Géogr.

)

Carentonicum

,

Ca–

rento

,

bourg ancien , diocefe

&

éleélion de Paris

~

a

deux lieues de cette capitafe, fur la Marne, qu'on

y paífe fur un beau pont , reconftruit en

17 14

par

les foins de

J.

Marot, architeéle

&

graveur. Vers

86 5 il fut rompn par les Normands qui défoloient la

France; les Anglois s'en rendirent maitres fous

Char~

les VII,

&

en furent chaífés en

1436.

L'armée des

princes, · tigués centre

ouis XI , s'empara de ce

meme pont en

1465;

les Calvinifres en

I

567. H enri

IV l'enleva anx ligueurs en 1590, aprc!s une vigou–

reufe réfifiance : l'attaque fut encere plus vive le 8

février

I

649, pendam les guerres de la fronde. Le

brave Chanlac, maréchal-de-camp

,.y

périt, avec

quatre-vingts officiers des frondeurs. Ce meme pont

étoit fortífié par une groíle tour qui avoi.t fon com–

mandant : au xvre. fiecle elle paífoit pour

ine."t:•

pu.gnable.

Le bourg n'efr percé que d'une t'ue longue ,... bor–

dée de maÍfons des deux COtés ; le rOÍ en 16

I

8

per–

mÍt d'y tenir une foire le

29

juin,

&

accorda

a

ce

bourg le tirre de

ch~he llenie,

relevant de la groífe

tour du Louvre. Henri IV permiten

1

6o6,

a tx Pro–

teftans, de s'aírembler a

Clzarenton

&

d'y élever un

temple, qui fut brí'tlé en r 6

21

dans une ' meute,

&

rétabli deux ans apres aux frais des Prote(lans ,

fur les deffins de J. de Broífe, artifie connu par le

portail de faint Gervais

&

le palais du Luxembourg,

il pouvoit contenir

14000

perfonnes. Jean Gaffion,

rnaréchal de France, y fut inhuméen

1647·

Les Cal–

viniít

y

onttenutrois fynodes nationaux en 1623,

16

3

1 ,

164

5 ; ils y avoient une bibliotheque , une

imprimerie

&

des boutiques de libraires. Leurs plui

fameux rninifrres furent P. Dumoulin, J .•Daillé,

h. Drelincourt., P. Alix,

&

le famenx

J.

Claude.

Ce beautemple

futd~moli..en

1685,

&

l'emplace

4

ment donné aux religieufes du

Y aldofne

,

confacréell

a

l'adoration perp

1

tu lle du

• Sacrement.

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