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CHA

Trianon fous les

y~tx

du roi po:1r

c¡.ui

tous

ces

d

'taills

deviennent

imp~:>rtans, qua~~

lis

:nr

reífent un

de~r

e .

de premiere

n

.ceflit , d ou

de~e~dent

la fant

&

la vie de fes fuJets. Par ces exp nences toutes les

fortes de fromens naturellement mouchetés, ont

produit be.aucoup

d'~pis charb~nné~,

tan.dis que

ce.ux

qu'on

a

tnes

&

cho.1íis pour

~

av01r l?omt de g;ams

mouchetés n'9nt pomt prodmt de notr ; ces memes

grains triés

&

choiíis ayant éré enfLúte barbouillés

avec de la pouffiere, ont donné autant de noir que

les grains mouchetés nanM"ellemenr; le mal a

1

encore plus fenfible qnand on a melé avec la terre

de la poudre d'épjs charbonnés,

&c. &c.

Je ne doi point cacher que Gioaoi révoque en

dome l'effet contagieux que

M.

Tillet attribue, d'a–

pres Tull

&

pluíieurs autres,

a

la

pouiliere

duchar-

\

ho(l.

Cefavanr Italiena fait, defon coté , plufieurs

~x­

périences qui l'ont convaincu

qt~e

de

.~on; gr~ms

n'ont donné aucun épi charbonn , quorqu

lls

a1ent

été barbouill ls de

pouffier~

avant ?'etre charb?nn 's;

d'autres fois de hons grams ch01fis

~vec

Í?m ,

&

exempts de toute

mouch~ture,

0nt n

ant?~ms,p~o.duit du bied noir en afiez grande quantlte ; d ou

ü

conclut qne la maladie du

charbon

procede d'un vice

intérieur de la femence, fans que la pouffiere préten–

due contagieu(e y ait aucune part ,

fi

d'ailleurs la

femence efi bonne en elle-m"me. Cependant comme

les eírai de

M.

Tillet paroiffent plus

~ultipli~~ ~

&

faits av e exaél:itude , on ne peut reJetter entlere–

ment fes preuves de contagien. Mais

il

faudra. uffi

accorder

a

Ginani que le

charbon

peut auffi vemr de

toute autre caufe que de la moucheture .'

pui~que

cles grains qui en éroient exempts,

&

qm av01ent

été

choifi.s avec le plus grand fcrupule, n'ont pas

laiífé que de porter des épis charbonn

' s:

obfervation

qui répand un grand jour fur

cett~

ma ere obfcnre.

M ,

Tull ayanr pris quelques p1eds de bled , les

ayant plantés dans un vafe ple

in d'e

au,

&

en ayant

trouve tous les grains

no~rs,

cr.ut

con,Céqn~n:-~ent

que cette mauvaife qualite ven01t de

l

hmmdtt~

de

ld

terre · mais il efi généralement avoué qtte les heux

'

1

1

bas ne donnent pas plus de grains charbonnes que es

lieux hauts

&

aue le charbonnage fe trouve, comme

la nielle

dans tous les terreins

&

dans toutes les

, expoíiti;ns.

M.

Duhamel

Gina

ni er: con

viennent

également. D'autr

s

regardent

le~

fum.Ie.rs

comme

lla

c_aufe

prochain~

de cette rnalad1e :

m

a~s le~ ~~pe­

nences de

M.

T1llet prouvent le contrau·e,

xl

n

y a

oue les pailles infeétées

&

non r

1

dttites en

fi

tmier

qui ont femblé Ja produire. On

~ cr~t

rem.arqner

q~'il

y

a beaucoup de

charbon

lorfqu'Ü

s

~fi

fatt

~~s. plm~s

froides pendant la fleur

&

la

forma~10n

de

1

ep~

=.

ma1s

l'origine de la maladie efi antérieure

a

cette iatfon,

comme on l'a vu plus haut.

M.

Adanfon croit que le

charhon'

comme la

nielle' a l

a meme caufe pre–

rniere que le o-ivre' c'

efi

:-a.dire' un exces d'humidité;

·mais ce

fenti~ent

efl: détruit par l'expérience.

M. Ay–

meo croit que le

charhon

efi: dft' comme ¡•ergot'

a

un défaut de fécondation , puifqu'il

y

a des bons

grains

&

des charbonn

1

S

fur le

m

eme épi

,

ce qui

íemble annoncer que le fue ne circulant pas dans les

ovaires non-fécondés, s'y •amaífe irréguliétement

& •

y

co~trafre

un vice interne qu.i change

Üt

couleur

&

la noircit comme la nielle ; mais

i

'ai

fait

voir , dans

ma

Dijflrtation fur L'ergot,

que le

charbon

a

une ca

u

fe

interne comme celle de la nielle '

&

antérieure

a

ce

qui fe paífe au tems de la fécondation. M.

ymen

lui-meme ra prouvé' en communiquant le

cb.arhon

a

volontéfur des femences noircies avec la pouffiere

de vefft-de-loup. Cette derniere expérience peut

faire regarder le

charbon

comme une végétation pa–

raíite , dont la g-raine o

u.

pouffiere implall:tée fY.l' ;me

femence, végete avec elle_& fe reproduJ.t en meme

tems.

CHA

Il

faut

done reconnoitre, dans

cette

maladie du

froment, deux caufes différentes : l'une contagieufe

procédanr du conraét des pou.ffieres de

charhon

·

l'au–

tre interne proc 'dant du vice de la femenee,

o~t

pin–

tor

un

d 'faut de conformation des ovaires qui font

feuls affeétés dans le

cl!fZrbon..

ous ce dernier point

de vue, le

charbon

ne fera qu'une efpece particuliere

de nielle

qui

n'attaque que quelques parri es de la

plante ,

&

qui ne fort pas . des enveloppes de

l'ov

air_e ; ce feront deux maladies dl.t meme genre

q.ui

oe d1fferent qu'en ce qne la

pouffie~e

noire de

la

me

lle eíl: plus corroíive,

&

ronge toutes les parties

de

l'

1

pi

&

de la flen.r,

-au

lieu que la pouffiere noire

du

c!tarhon

refie enferm

ée daos l'env

eloppe quila re–

c?uvre.

~a

moelle eft

entiéreme.nt

attaquée daos la

m~lle,

puifque les germes o

u

pr

oceffus

m '

dullaires

qm en procedent, font toujours viciés fi la mere

plante eft enniellée , au lien qu'il peut fortir d'une

plaz:te· charbonn

1

e des germe o

u

tuyaux de bons

gra1ns.

11

eíl: facheux que

M.

Gledilfch, qui a

fi

bien

expliqué les canfes de

la

nielle, n'ait abfolnment

rien dit du

charbon

quien

efr

une efpece.

Suppofons done que le fue encore laiteux qui

fe

trouve daos une femence affez eloignée de fa matu–

rité

&

de fa perfeétion , fur-rout vers le· tems ou

cette femence acheve d'etre nourrie par la plante

qui

la porte; fuppofons , dis-je, que ce fue vienne

a

s'éc.hauffer ou

a

s'obfi:ruer dans tous les embryons

imperceptibles de la piantule ou .dans quelques-uns

feulement' tandis que la

m

oelle fe confervera faine

d'ailleurs daos toutes fes parties, on aura des-lors

une plantule ou une femence, dont les ovaires feuls

feront viciés en tout o

u

en partíe,

&

occafionneront

les grains charbonnés. c>eft auffi le fentiment dn

favant comte Ginani,

il grano carbone traggrt nafci-

·

mento da un difetto organico che conjifla in certa

t~{/i­

tura meno perfitta

&

naturalmente debole delü fibre di

algu.ni

germi del Jeme medejimo.... quindi il gtano car–

bone prJtrebhe dii:Ji un morbo fontico delle grano Jiccomt

quello che nafce colla pianticella

medijima,

e vi

nfla

continuamente, pag.

32.0.

in-4°.

Cette opinion peut

fe ,conc;llier avec ce qu'a dit ailleurs Ginani, que le

charbon

étoit inconnu en Italie a:vant

1730,

ce qui

a pu provenir, dit-il, d'un changement de teinpéra–

ture daos cette partie de l'Europe , changement re–

marqué par pluíieurs auteurs.

D'autres ont foupc;onné que cette altération de

quelques-t fibres feulement peut fe faire dans les

nreuds de

la

plante qui filtrent le fnc nourriffier.

Et1

effet, le

m ~me

épi portant en

m

me tems de

bon~

grains

&

des grains charbonnés, il peut arriver qus

les petits vaiífeaux qui aboutiífent aux grains viciés

aient fouffert daos le repliemeot des nreuds, ce qui

occafionneroit une 6bfi:ruél:ion dans les grains viciés

&

un

défordre dans leur organifation, dont

lechar–

hon

ferdit la' fuite :

il

fuffit que le mécanifme de

la

drc_ulation de la feve foit troublée par les intemP.é–

ries de la faifon, par la rupture des trachées on par

quelqu'antre caufe pour produire de tels effets daos.

l'endroit o\1 cette circnlation ceífe d avoir un·cours

régulier, foit qu.e l'ovaíre ait ét

1

mal organifé

des

l'origine de fa formation • foit que ce défaut vienne

d'obfiruétions pofiérieures qui forment dans l'ovaire

un amas

.régulier de fucs corrompus, comme on

1~

voit par la groífeur de ces grains vici

1

s, qui furpaífe

de beaucoup celle des autres grains avant leur def–

fication '

&

par la couleur verte de ces memes

gra\ns viciés bjen plus longs

a

mftrir

&

a

fe deífé–

cher que les autres. Quoi qu'il en foit, l'abondaoce

&

la crudité desfucs portés

a

l'embryon naiífant,

fuf–

fifent pour rendre raifon de cette infirmité, s'ils vien·

nent

ay

croupir

&

a

s'y corrompre. Comme !'ac–

ere i.Jfernent de l'épi

&

des partie qui le compofent

{e

fait

1

dernier,

il

n'efi: pas furprenant que le

mttl