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CHA
tus Malaharicus
,
vol
l.
imprimé en
I
678 ,
planche
XIX.
page
3
'·
Les memes l'appellent
champa,
l~s
Ceylan~is
lzapughaha,
&
M.
Linn' , daos fon
peczes
plantarum, page
.5J
6',
&
dans fon
Syjlema naturte_ .'
édition
12 ,
page
3 74·
Michelia champaca
,
folus
lanceolatis.
11
s'éleve
a
la hauteur de 6o
a
70
pieds; _fon tronc
eft droit cylindrique' haut de
20
a
~o
pleds' fur
deux pieds
&?
demi
a
trois pieds de diametre ' cou–
ronné par une cime fph¿roide épaiífe, compofée de
branches nombreufes aífez grofi'es & longues, écar–
tées d'abord fous un angle de 30 dégrés, enfuite de
6o dégrés ' a bois blanc tendre '
~ecouvert
d'une
écorce épaiffe , d'abord brune, enfmte verte , enfin
cendré
e
antérieurement, & jaunatre intérieurement.
Sa racine eft couverte d'une écorce rouífe.
Ses feuilles font alte;nes , difpofées fur un plan
parallele, elliptiques, pointues aux deux extrémités,
longues de huit
a
neuf pouces ' une
a
deux fois moins
larges, entieres, ondées fur leurs bords, aífez épaiffes,
fermes , liífes, luifantes, verd-noires en-deffus, plus
clair en- deífous ' re levées d'une cote longitudinale '
ramifiée de huit
a
dix
paires de nervures alternes ,
&
portées fur un pédicule cylindrique cinq
a
íix fois
plus court, attaché aux branches fous un angle de
30
dégrés d'ouverture.
De l'aiífelle de quelques-unes des feuilles fupé–
rieures fort une fleur folitaire, longue d'un pouce &
demi, verd-jaunatre, portée fur un péduncnle cylin–
drique une fois plus conrt, quatre fois plus courte
que les feuilles , épanouie horizontalement de trois
pouces d'ouverture.
Elle eft hermaphrodite polypétale , pofée au-def–
fous des ovaires & caduque. Elle confiíle en un ca–
lice ouvert horizontalcment ' de fix
a
neuf feuílles
épaiífes' veraatres' difpofées fur trois rangs'
c~acun
de trois feuilles,
&
en une co_rolle de fix
a
neuf péta–
les verd-jaunatres, difpofés auffi fur trois rangs ellip–
tiques, pointus aux deux extrémités , trois fois plus
longs que larges
&
rapprochés fans s'éearter. AH cen–
tre de
la
fleur, s'éleve une efpece de difque cylindri–
que, portant
a
fon extrémité inférieure
JO
a
)O
éta–
rnines tres-courtes
a
antheres fphériques ' verd-jau–
natres ' & au-deífus
40
a
50
ovaires fphéro1des feffi–
les , difpofés en épi.
L'aífemblage de ces
50
ovaires forme, en murif–
fant, une efpece d'épi ovoide, long de cinq pouces,
une fois moins large, dont chaque ovaire eft feffile
fphérolde, d'un pouce enviren de diametre , verd
d'abord, enfuite jaune blanchatre, femé de tubercu–
les , étoilé , en écorce ép_aiífe de deux lignes cle dia–
metre'
a
une loge s'ouvrant par le coté en une val–
ve' & contenant fix
a
huit grains
ou
pepins anguleux
a
trois ou quatre faces'
~ouge
incatinat antérieure–
ment'
&
noiditre au-dedans' de trois
a
cinq lignes
de diametre ..
Culture.
Le
champacam
croit communément au
Malabar,dans les terres.fablonneufes.
Il
ne commence
·a
fleurir que tres- tard, c'eft-dire , lorfqu'il eft déja
vieux; mais il porte deux fois l'an.
Qualités.
Toutes fes parries ont qne faveur amere,
acre' aílringente., & une odeur légérement aromati–
que. Ses fleurs, fur-tout, répandent une odeur fua–
ve' comparable
a
celle du lys' mais beaucoup plus
forte.
Ufag-es.
L'écorce de fa racine fe pile
&
fe réduit
avee le lait, épaiffi en forme de pateou d'empHhre,
<JU'on applique fur les tumeurs que l'on veut faire
abcéder. Cette meme écorce fe donne en poudre
daos l'eau chaude, pour rappeller les menílrues aux
femmes ,
&
pour facil.iter les accouchemens , mais
alors
il
faut en boire une plus grande quantité. Les
Malabares font fur-tout un grand ufage de fes fleurs:
ils
en tirent, par la difrillation, une eau
tres-~orcliale.
·
CHA
L'hu_ile, dans laquelle on les a pilées
&
mifes en
dé–
coéhon, ou bien o1I on Jes a laiífé infufer pendant:
ql~ara!'lte
jours au foleil 'fert
a
frotter la tete pour
la
m1grame , les yeux,
&
les parties attaquées de
la
goutte.
.
Remarque_s.
M.
Linné commet plufieurs:fautes elfen–
tiel.les au fuJet de cette plante. D'abord il dit que fon
cahce n'a que trois feuilles, que fa corolle en a quin–
ze , &. que les fruits ne contiennent que quatre grat–
nes. S'1l
á
lula defcription de Van-Rheede certaine–
ment
il
ne s'efr pas donné le tems de
l'ente~dre,
&
il
l'a interprété daos un fens tout-a-fait contraire
a
ce–
luí qui fe préfeate naturellement, & qui eíl: exaél:e–
ment conforme
a
(;;e que nous avons obfervé paE
nous-memes fur cette plante.
On
ne voit pa. encore
de
ra~fo~
folide pour laquelle cet auteur a changé le
nom mdHm
champacam
de cette plante , en celui de
michelia,
que nous avons fupprimé, pour l'appli–
quer
a
une plante qui n'a aucun nom.
Au reíl:e
~
le
champaca
a été placé par
M.
Linné
daos fa claífe
13
de la polyandrie , avec le nenuphar
~
n7mphoa,
le giroflier ,
caryophillus,
la
menttela,
le
tilleul,
titia,
le pavor,
papaver,
le caprier,
capparis,
le cifre,
cijlus,
la renoncule,
ranunculus,
&c. qui font
a
utant de genres' non pas de la meme famille' mais–
d'
auta-.Qtde familles auffi éloignées qn'il fe puiífe les
u
nes des autres; & cependant la méthode fexuelle
de
M':
Linné
~
qui raífernble d'une fac;on auffi bizarre
tant d'etres qui répugnent entr'eux , eft fuivie avec
faveur,
&
aucun des écrivains modernes qui la fui–
vent, n'a pu encore nous donner une bonne raifon
du mótif qui les engage
a
la préférer
a
d'autres beau–
coup plus fimples & plus naturelles. Tous les carac–
teres de cette plante ayant un rapport intime ave
e
les
anones, nous avon_s cru devoir
1a
pfacer dans cette
famille,
&
l'éloigner, comme la nature nous !'indi–
que, du pavot , du tilleul, du giroflier, &c.
Voye{
nos
Familles des plantes,
y~Lume
11.
page
36'-'~
(M.
AD-1-NSON.) .
§.
CHAMPAGNE, f. f. (
terme de Blafon.)
piece
qui occupe au bas de l'écu, deux parties de fept de
fa largeur ; elle efi rare.
La
champagne
eíl: auffi nommée
plaine.
Qrgerolles de Saint-Polques en Bourbonnois ;
de
gueules
a
la champagne
d'
or' au Lion naij{ant de mémt:
fur gueules.
(
G. D.
L.
T.
)
CHAMPE, f. m. (
Hifloire nat. Botaniq.)
nom Ja–
varrois d'une autre efpece de champacam, qu'il
ne
faut pas confondre avec la précédente. Rumphe en
a fait graver une tres-bo.nne figure quoiqu'incom–
plette , fous le no
m
de
fampacca
&
bonga fampacca,
au
volume
11
de fon
H~rbarium
Amboinicum
,
pagc
'99
,planche
LXVII.
Les habitans de JavaPappellent
champe;
les Malays
tsjam.pacca,
les Portugais écrivent
champacca.
,
les Macaífares
tsjampagga
&
bondu
eydja;
les habitans d'Amboine
coppa puckuri,
c'eft–
a-dire, fleur jaune. C'efi
Puvaria
de Breyn, & la
michelia
2
tsjampaca, foliis lanctolato -ovatis
de M.
Linné, daos fon
Syflemanaturce, édition '12,page
374·
Le
champ~
differe du champacam par l•es caraéteres
fuivans:
1°.
n
ll'a guere que la hauteur d'un pom–
mier de trente pieds '
a
tronc tres-hatlt' couronné
par une perite cime, compofée d'un peri nombre
des branches.
2
°.
Ses feuilles font trois fois plus lon–
gues que larges , plus paintues , verd-gai, portées
fur un pédicule huit
a
dix fois plus cottrt qu'elles'
a
douze a treize paires de nervures. 3
o.
Ses fteurs for–
tent communément deux
a
deux de I'ailfelle de
cha~
que feuille , de deux pouces au plus d'ouverture,
lorfqu,'elles font épanouies,
&
accompagnées d'une
feuille une fois plus courte. 4°. Les ovaires font au
nombre de dix
a
quinze au plus, raffemblés en un
épi ovoide de trois
a
quatre pouces de longueul1.
5°. Chaque ovaire
eft
oyoide, communément taill,é