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CHA
ll meJouvient toujours qu'hier ma femme
eJl
moru.
Le tems n'affoiblit.point une douleur fijarte ;
Elle redouble
a
ce Lugubre fon:
_
bin, hon.
'
p
oudrie{_- vous de ce j ambon
r
lt
ejl
hin hon,
&c.
Dahs
une
chanfon
du
meme
genre ,
1m
buveur
ivre , en reñtrant chez
1ui-)
croit voir
fa
femme dou–
cble '
&
il s'écrie :
o
ciel
!
.Je n'avois qu'une fimme,
&
j'é.tois malheureux:
Par quel foifait Jpouyantahle
';Aisje done meritt que yous m'en donnie{_ deux?
.La
chanfon
n'a point de caraaére fixe., rnais elle
·prend tour- -tour
c~lui
de l'épi,grarnrne , du madri–
-gal, de l'élégie, de la pafiorále _, de l'ocle méme.
11
y
a
des
chdnfons
perfonnellémeñt fatyriques -,
'dont je ne parlerai point ; il
y
en a qui cenfurent les
rnreurs, fans attaquer les perfonnes ; c'eíl: ce qu'on
appelle
vaud~ville.
.
On en vo1t 'des exetnples
-~ans
nombre dans le
Recueil des auy;es de
Panard. Une extreme facilité
dans le fiyle, la gene des rimes redoublées
&
des pe–
tits ver&, déguifée fous l'air d'une rencontre heu–
reufe, une moral-e populaire, aífaií0nnée d'un
fel
agréable, fouvent la na1veté de la Fontaine , carac–
·téri(ent
ce
poete ; j'en vais rappeUer quelques tr,aits.
D
ans ma jeuneffi·,
Les papas
,
les mamans,
Séyéres, yigilans,
En ilépit des amans
;
De leurs tendrons charmaTU
Conflr.yr;Íent la fagejfe.
-..Aujourd'hui ce n'ejí p/¡¿s
cela:
L'amant e{l habite .,
La
fille
docile,
La mere facile ,
Le
pere imhécile
;
.Et
t'honneur ya
Cahin -cacha.
-Les regrets ayec la 'Yiei!Le!Je;
Les erreurs ayec La jeunejfe,
·L
a folie avec les amours,
C'
e.ftce que l'on voit tous les jourso
L'
enjouement ayec les ajfaires,
Les graces avec le fayoi'r,
Le plaifir ayec Le deyoir,
Cejí
ce
qu'on
ne
voit gueres;,
$
ans ·dépenfer,
1
C~ejl
en vain qu'on efpert
De s'avancer
'4-u pays de Cythere-.
-
Mari j aloux
,
Femme en courroux;
Ferment fur nous
·Grilü
&
yerroux;
'Le chie¡;z nous pourfuit comme loups
';
Le tems n'y p'eut rien faire...
';rfais
Ji
P
lutus
entre dans le myflere
,
Grille
&
reffort
S'ouyrent d'abord;
Le mari fort
,
Le -chien s'.endort
;
Femme
&
foubrette font d'accord
-;
Un jour jinit !'affaire.
On eíl: quelquefois étonné de l'aifance avec la–
quelle ce poete place des vers monofyllabiques; il
Iemble s'etre fait
a
plaiúr des difficultés, pom.· les
;vaincre,
¡'rfette.{_-Yous bien cela
.La !..
CHA
Jeunes fillettes;
Songe{_ que tout amam
Ment,
Dans fls (1.-eurettes.
.Et l'on yoit des commis
~
M is
Comme des princes
Qui jadis font venus
Nuds,
De lettrs provinces•
N ous avons c1es
clzanfons
na!ves, ou dans le
genre'
pafi.or-al, ou dans
le gol'It du bon vieux terns
~
en
voici une oit l'on
f.a.itparler alternativement jeme
vieilles gens , té
moinsdes amours
&
des plaiúrs
d~
la jeuneífe de leur v-illage.
·(LE V 1 E U X.)
)'ai blanchi dans ces hameaux
.Entre Les amours
&
les belles;
,
}'ai
'JIU
naftre ces ormeaux
·Témoins de vos ardeurs fideLLes;
Du plaifir que j'ai goúté
J'
aime
a
'JIOUS
Yoir jaire ufage
;.
Tout platt tle la volupté,
lufques
a
fon image.
(LA
Vl E I L LE.)
}'ai brillé dans ces hameaux
;
On me préféroit aux plus helüs;
_Les bergers fous ces ormeaux
Me juroient des ardeti.Ts.fidelles.
Du plaijir qu'on a
goú.té,Ah
!
L'
on perd trop tót l'ufage
!
Faut-il de la yofupté
N'
avoir plus que L'image?
Nous av-ons auffi des
chanfons
plaintives
fur des
{ujets attendriíTans : celles-ci s'appellent
romances;
c'efi communément le récit de quelque aventure
amoure ufe; leur cara8:ere efr
la
naiveté ; tout
y
doit etre en femiment.
La meme
chan.fon
efi le plus {ouvent cornpofée
de
.plufieurs couplets que l'on chante fur
un
feul air;
&
comme
il
efi tres-d.ifficile de donner exa8:ement
le meme rythme
a
tous les cou-plets' on efr con–
traint, pour les chanter, d'en altérer la profodie..
Les Italiens, dont l'oreille e11: plus délicate
&
plus
fenft.ble que la notre
a
la précifton des mouvemens.,
ont pris le parti de varier l-es airs de
leurs
chanfons,
&
de donner
a
Ghacl:!n des couplets une modulation
qu.i lui efi analogue. Je ne propofe pas de fuivre leur
exemple
a
l'égard du Vaudeville.,
.
Aimable l.ibertin qui conduit-par·le -chant;
P
aj{e de houche en houche,& s'accrott en
marchant~
Mais celles de nos
chanfons
qui, moins négligées_,
ont plus de
grace&
d'élégance, mériteroient qlJ'on
fe donnat le
fo.incf'en varier le chant, foit ponr
J
obferver la
profodie , {oit pour
y
ajouter un a_gré–
ment de plus.
e
M.
MARMONTEL.)
CHANSONNETTE,
f.
f.
(Mujique.)
petite chan_.
fon ; on le dit en particulier aes chanfons tendres;
l'air d'une
chazzfonnette
doi.t etre facíle
&
gracieux.
{F. D. C.)
CHANSONN[ER,
IERE,
f.
m.
&
f.
(Muflq.)
ce•
lui ou .c;elle qui
fai~
les parole,s des chanfons. On
-né
le ait point du muíicien.
(F. D. C.)
§
CHANT ,
{,
m. (
Littérature:. Poijie lyrique.)
Dans un eífai fur I'expreffion en muíique, ouvrage
rempli d'obfervations fines
&
juftes, il efi dit :
<<ce
n'efl: pas la vérité,mais une reífemblance ernbellie que
nous demandons aux a1·ts ; c'efi
a
nous don. er mieux
que la nature, que l'art
s~e ngage
en imitant ; tous les
arts font pour cela
Uf,le
~{pece
de paa:e avec !'ame
¡z