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.
CHA
5. Rhododendron
a
feuillcs unies, nues des deux
corés '
a
fleurs en roue.
R hododmdron foliis glabris utrinque nudis, corollis
rotatis.
6.
Rhododendron
a
feuilles Iuifantes en lance ,
nues des deux cotés '
a
bouquet terminal.
Rhododendron foliis nitidis lanceolatis utrinque gla–
bris, racemis terminalibus. Chamcerododendros pontica
maxima, folio lauroceraji.
Tournef.
Cor.
.
L'efpece
n°.
,
crolt naturellement en Autnche
&
en Sryrie; elle eíl commune dans
le~
Alpes de la
Suiífe , {ur-tout dans le vallon de Glans: on la trou–
ve quelquefois fort bas fur les tablettes des rochers,
&
quelquefois
a
une demi-lieue de chemin_ fur les
premieres croupes des montagnes, ou elle v1ent par
groífes maífes dans un terreau végétal tres-léger ;
elle s'y feme d'elle-meme , & on peut en enlever
en motte de fort petits individus. Cet arbriífeau
s'éleve
a
la hauteur de deux pieds
&
demi : fes feuil–
les font minces, parfemées d?un poil rare,
&
n'ont
pas par-deífous cette gale de couleur de rouille qui
caraét:érife l'efpece
n°.
2,
dont elle fe diílingue an
premier coup d'ceil; fes fleurs d'une couleur de rofe–
pale , naiífent en grappes au bout des branches. J'en–
levai en motte un de ces
rhododendrons
au mois de
juillet,
&
je le tranfportai dans mon jardin; il y a
vivoté cinq ans fans f1eurir,
&
enfin il a péri. J'en
avois pris plufieurs petits, qui apres avoir fubfifté
deux ou trois ans '
~)U(
eu le meme fort.
L'efpece
n°.
2
s'éleve
a
trois pieds
&
plus; fes
feuilles épaiífes , folides , d'un verd-brun foncé
&
brillant par-deífus , un peu recourbées par les bords ,
parfemées par-deífous de petites véficules rouillées
le diílinguent en tout tems de la premiere. Le calice
des f1eurs eíl plus grand, & il eíl parfemé de petites
glandules rouillées. Le pétale eft d'une couleur de
rofe moins claire
&
tacheté de pourpre; & les grap–
pes des fleurs font plns rondes , plus étoffées que
dans la premiere efpece.
Il
en coíhe pour fe procurer
la vue de ce joli arbufie, il faut affronter les cimes
des plus hautes montagnes . Du fond des vallons de
Glaris , j'ai monté pendant fept heures, & gravi
fouventcontre desrochers avant de le rencontrer;
a
la vérité, j'ai cru mes peines récompenfées, lorfque
je
l'ai appers;u; c'étoit au commencement de juin,
il
étoit chargé de fes fleurs éc1atantes.
La troiíieme efpece s'élance fur pluíieurs tiges,
a
dix ou douze pieds de haut'
&
vient d'elle-rneme
dans plufieurs endroits de
1'
Amérique feptentrionale.
Dans le moment
Otl
cet arbufte eft couvert des
grappes nombreufes de fes belles fleurs , il en eíl
peu dont la beauté puiífe etre comparée
a
la íi.enne.
Les f1eurs naiífent
a
l'extrérnité des nouveaux bour–
geons; elles font d'une coulenr de rofe-pale ,
&
parfemées de points d'un rouge plus foncé : leurs
tubes font inclinés, ainíi que leur ftyle & leurs éta–
mines; & c'eft en quoi elles different principalement
de celles du kalmia.
C'eíl bien dommage que ce charmant arbufte foit
1i
difficile
a
multiplier'
ii
délicat fur le grain de terre
& fur !'expoíition , & d'une íi courte durée dans les
lieux
Otl
il ne fe plait pas.
J'ai rencontré l'efpece
n°.
4
fur les Alpes; elle
habite auffi. les montagnes de Bourgogne: c'efi un
arbriífeau trainant d'aífez peu d'effet ; on l'enleve en
motte des montagnes qui le produifent , pour le
tranfporter dans les jardins, ou
il
réuffi.t mieux que
les efpeces précédentes.
La cinquieme efpece vient d'Orient, ainfi que la
fixieme, qMi eíl fort belle & tres-haute. Tournefort
a décrit cette derniere dans fes voyages ;
il
attribue
une qnalité enivrante au miel que les abeilles de ce
pays pillent fur les f1eurs de cet arbufte.
Les
cham~rododendros
fe multiplient par leurs fe-
·eH A
menees; mais comme elles font prefque impercept
1•
bies , il eíl bien diffic1le de les faire r 'uffir; il
faut
les femer peu de tems apres leur maturité, c'efr-a–
dire , en automne, dans des pots ou caiifes emplies
d'une terre légere :la couche fupérieure doit erre
compofée de terrean tamifé' melée de terrean vé–
gétal
&
de bois pourri auffi tamifés. C'eft fur cette
couche , applatie avec une planchette \lnie, qu'il
faut les r
1
pandre, enfuite femer légérement de cette
terre melée par-deífus vos graines ' que vous ne
couvr~rez
que
~'un,e demi-ligne~
Dans les Alpes, cel–
les qut fe font femees d'elles-memes, font couvertes
de neige jufqu'en }uin,& par conféquent par
1
es de la
gelée. Auffi-tot done que v0tre femis fera fait, met–
tez vos pots ou caiífes fous des chaffis
itr
s
juf–
qu'au milieu du printems; alors enterrez-les dans
une couché tempérée'
a
l'expofition du levant' ou
dans quelque lieu ombragé . Vous fuppléerez
a
l'om–
brage naturel par des paillaífons, lorfqu'il fera né–
ceflaire ; fur-tout ayez toujours foin par des arro–
femens légers, faits avec le goupillon, d'entretenir
la fraicheur de la fuperñcie
du
femis : un peu de
mouífe découpée tres-fine par-deifus fera un tres–
bon effet,
je
m'en fuis fouvent fervi avec beaucoup
de fucces. La feconde automne vous pourrez tranf–
planter vos petits arbuftes
a
l'ombre' dans une plan–
che de terre fraiche , en mettant de
la
mouífe dans
leurs intervallés,
&
les couvrant durant l'hiver de
paillaifons' que vous n'oterez que peu
a
peu ,
&
dont vous ne les priverez entiérement que vers le
10
de mai.
Les plantes des hautes montagnes font fenfibles
~u
froid, paree qu'elles ne .fortent de deífous la neige
que lorfque le chaud eft venu; & le chaud continue
fans prefque varier jufqu'a la chftte des nouvelles
neiges , qui arrive en feptembre : de plus , elles
trouvent fur ces hauteurs des expofitions particulie–
res , un terrean tres-léger, & fur-tout un air fubtil
qu'on ne peut leur dqnner dans la plaine.
n
eft de ces
plantes que
j'ai
levées en motte fur des cimes
éle~
vées, & qui étoient, malgré cette précaution, déja
malades & f1étries
a
mon arrivée dans la vallée.
Les perfonnes qui envoient de l'Amérique en An–
gleterre des pieds des rhododendros
n°.
3
,
pren–
nent ordinairement des rejets mal enracinés qui
ae
peuvent réuffir : elles devroient choiíi.r de jeunes
fujets provenus de graine, les lever avec une petite
motte qu'elles auroient foin d'envelopper avec
beaucoup de mouífe fiífelée, & qu'elles recomman–
deroient d'humeét:er fouvent durant le trajet. Cet
arbuíle eíl encore d'un prix exorbitant
a
Londres
&
a
Leyde. (
Cet article
efl
de M . Le Baron
DE
TSCHOVDI .)
§
CHAMARES, (
Géogr.)
peuples ancíens de
Ia
Gerrnanie . .• . lifez
Chamaves.
M.
de Voltaire
dit,
dans fes
Annales de l'Empire,
que ce font,les
m
emes
que les Francs; mais Zofime
&
les autres anciens hiílo–
riens difent que les
Chamaves
faifoient partie des Sa–
xons.
Il
n'en eft pas moins vrai qu'ils fe joignirent
aux Francs , & il y a ·apparence que leur nation fe
fondit dans ce lle-ci. (
C.
)
CHAMBRE,
(Fabrique des armes. Fu.Jil.)
eft une
cavité dans l'intérieur d'un canon : avec un peu
d'u~
fage' on les appers;oit
a
l'ceil; mais on ne peut par–
faitement juger de leur profondeur , qu'avec un inf–
trument qu'on appelle
le chat.
C'efi un défaut capital
& dangereux: plus la
chambre
eft profonde
&
moins
le canon a d'épaiífeur
a
cet endroit: la craífe s'amaífe
dans cette
ca
vi té, qu'on ne peut nettoyer parfaite–
ment, & corrode le fer , en forte que la
chambre
de–
vient toujours plus profonde. Des ouvriers adroits;,
coulent
du
cuivre dans les
chambru,
qu'on n'apper–
~oit
plus; mais apres avoir tiré que.lques coups, le
cuívre
s'en
va :
il
faut s'en défier. On a grand foin de