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IO ..
CHA
plus rigoureux, les caufes intérieures de
la
chaleur
produifent avec facilité cent dégrés au-defl'us de celui
de l'atm0fpbere; maÍS qu'arrivée a
110 OU 1 I 2
dé–
grés., elle n'augmente, plus' pas meme par la
chaleur
de l'atmofphere fupérieure a ce dégré.
L'homme
&
les animaux vivent dans les froids
énormes du Nord. Les baleines aiment
a
fe cacher
fous des étendues immenfes de glaces. Dans la Sibé–
rie feptentrionale, le froid de l'atmofphere a été de
12..0
dégrés de Fahrenheit au-deífus de zéro: dans ce
froid les cha!feurs ne meurent pas, pourvu qu'ils fe
donnent du mouvement,& leur fang conferve pour le
rnoins
90
dégrés de l'échelle de Fahrenheit. Ce font
1
84 dégrés de
chaleur
de cette échelle, que l'animal
fe procure a lui-meme au-dela de celle qu'une atmof–
phere auffi rigoureufe lui ote continuellement. Les
caufes de la
chaleur
animale produifent autant de
chalertr
dans le fang' que le feu peut donner
a
l'eau
pour le faire paifer de l'état de congélation
a
celui
du bouillonnement.
Cet\e
chaleul'
paife de beaucoup celle que la pour–
riture produit ordinairement,
&
la pourriture n'en
produit pointdans le cadavre.
Il
efl: certain d'ailleurs
que le lait, le fang, la lymphe, la hile de l'animal
vivant font fans mauvaife odeur
&
fans putridité.
Ce n'efi pas dans une fermenration intérieure qu'il
faut chercher la caufe de la
chaleur;
elle paroit au
premier cottp_-d'reill'effet du mouvement. En effet,
un homme
e~pofé
a
l'atmofphere d'un hiver rude'
&
qui s'abandonne aux douceurs du fommeil, périt
bientot
&
perd toute la chaleur que fon fang avoit
de plus que l'atmofphere. Ce meme homme réveillé..
a
tems' encouragé
a
fe remettre en éhemin' repren–
dra bientot , malgré la rigueur de l'hiver _,
les
90
dégrés de
chaleurqu'il
avoit perdus.
ll
n'a fait cepen–
dant qu'agir avec:- fes
~ufcles ~
&
n'a ajouté
a
fon
{ang ni ferment
m
mauere putnde quelconque.
On a fait depuis peu des
o~jeaions
contre cette
théorie. On en a appellé
a
des faits , dans lefquels
la
chaleur
a
étl
plus forte avec un moindre nombre
de pouls ,
&
plus petite avec un plus grand nombre.
On a allégué meme les exemples de
chaleur
qui
a
fubfifté plufteurs heures dans le cadavre
On n'a pas fait réflexion que le pouls n'eíl pas la
mefure complette de lafriétion _du fang, iln'eíl qu'un
des élémens de cette mefure. Le fang aqueux d'une
perfonne agitée par une :fievre violente, née peut–
etre de quelque firuéture nerveufe ' peut acquérir
moins de
clzaleur
avec un nombre égal de pouls :
&
le fang denfe
&
inflammatoire d'un autre malade
engendrera plus de
chaleur
a vec un moindre nombre
de pul(ations.
ll
paroit meme qu'un fang ftcre, comme
celui d'une perfonne heétique , acquierr plus de
cha–
leur
avec un moindre nombre de pouls, qu'un fang
plus doux
&
moins chargé de fels.
Pour la
chaleur
confervée apres la mort
:J
il
n'y a,
dans les exemples qu'on allegue, qu'un plus
&
un
moins. Tous les cadavres confervent , pendant quel–
que tems, la chaleur du fang, que le mouvement
vital a produit: il peut arriver, par une fuite de la
remarque que nous venons de faire, qu'un fang conf–
tirué d'une certaine maniere, plus falin
&
plus chargé
de phlogiftíque
:J
conferve un peu plus long-tems cette
chaleur. Mais ce n'eíl qu'une différence de quelques
heures, apres lefquelles le re pos de la mort amene un
,froid irrévocable
&
éternel. Ce n'eft certainement pas
l,p pourriture qui caufe cette
chaleur,
car elle la détruit,
~le
cadavre qui: y efi livré, ne conferve jamais un
dégré de
chaleur'au-de!fus
de celle de l'atmofphere.
Les poiifons vont
a
l'appui de l'opinion que Boer–
haave a fuivie. Ils ont le creur extremement petit ,
tres-peu de vaiífeaux
a
proportion du reíle dt leur
corps, le pouls peu nombreux; auffi leur fang n,at–
teint-il jamais la
chaleur
des quadrupedes. U en ac-
CHA
quiert cependant. Leur fang eft plus
~haud
ele quatre
dégrés que l'atmofphere dans un état mitoyen,
&
dans les hivers les plus rudes , le poiílon vit dans les
mers du Nord, pourvu qu'elles ne foient pas enrié·
rement couvertes de glaces.
(H. D.G.)
CHALIL, (
Mujiq. injlr. des H ébr.
)
c'eil ainú que
les Hébreux appelloient leur flute , qui probable–
ment n'étoit qu'une efpece de chalumeau.
roye{
FLUTE.
e
Mufiq. injlr. des anc.) Suppl.
D'autres e-ntendent par
chalil,un
tambour;
&
c'étoit
celui qu'ils prétendent qu'on frappoit avec l'abub.
V.
ABUB. (
Muflq. injlr. des Hébr.) Suppl.
e
F. D.
C.)
CHALONS
ou.
CHAALONs:fur-Marne, Catalau–
num,
e
Géogr.)
ville de la Gaule Belgique de la cite
des Remois ; Eumene eíl le plus ancien auteur qui
en parle, en nous apprenant que l'empereur Aure–
lien défit Tréticús aupres -de
Chálons;
ce
qu'il ap–
pelle
credes catalaunica.
Am.
Marcellin nomme
Cha–
lons
entre les belles villes de la deuxieme Belgique;
&
dans les notices, elle tient le troifieme rang.
Cette ville, qui n'a jamais été poífédée par les
comtes de Champagne ,. fuf mife par les rois de
France fous le bailliage de
V
ermandois
~
Louis
XIII
y a érigé un préfidial.
'
L'éveque de
Chálons
efl: comte
&
pair de France,
&
porte l'anneau au facre de nos rois. ·
La promenade du Jard, célébrée par tous les géo–
graphes modernes' vient d'etre détruite;
& '
a
la
place, on en a fait une autre bien fupérieure, pour
l'alignement
&
la fymmétrie.
On
vient d'élever en cette ville un beau monu–
ment, fous le nom de
porte-dauphine :
il s'y eíl formé
en
1750
une académie des fciences
&
belles-lettres;
c'efila premiere qui ait lu dans ces féances des mé–
moires fur
1'
Agriculture.
La cathédrale fous le vocable de
S.
Etienne des
Boo , efi grande, claire
&
bien batie.
Elle fut confacrée en
1147
par le pape Eugene
III,
affifié de dix-huit cardinaux
&
de
S.
Bernard
:a
qui precha dans le Jard.
I.e beau jubé eft l'ouvrage de Felix Vialart, éve–
que de
Chdlons
,
mort en odeur de fainteté : il fit
auffi réparer la fleche, haute de 48 toifes, batie en
1520,
&
brttlée en
1668;
elle fut ach.evée
&
em–
bellie en
1672.
Chálons,
Otl
réfide l'intendant de Champagne., eft
la patrie du célebre doéteur Cl. d'Efpence, du fa vant
P. du Moulinet, chanoine régulier de fainte Gene–
vieve, des fameux minifires Aubertin
&
Blondel,
&
de N,ic. Perrot
d'
Ablancour.
(C.)
CHALON
cu
CHALLON-jur-Saone.
(
Géogr.) Ca–
hillonum,
Otl,
felon Strabon,
Cabyllonon
ou
Cahal–
linon,
fel0n Ptolomée : cette ville de la république
des Eduens, avoit fous les Roma.ins un marché cé–
lebre ; Céfar y établit fes magaíins,
&
y
envoya en
quartier les cohortes les plus fatiguées : elle efi: dé–
fignée comme
un
lieu de féjour
&
d'étape pour les
troupes; les Romains y entretenoient une flotte fur
la Saone, felon la notice de l'empire.
Dans le panégyrique de Confiantin , Eumene
parle du pont
d~
Cahillonum;
la notice des provinces
ne lui donne que
le
titre de
Cajlrum;
mais au qua–
trieme fiecle , elle fut détachee du territoire des
Eduens, pour compofer un
di
ocefe particulier.
I1
eft
fait mention de l'éveque de
Chálons
dans Sidoine
Apollinaire : la grande voie romaine, percée par
Agrippa, de Lyon
a
Boulogne, paífoit par
Chdlons.
Grand nombre de fiatues, de vafes, de médailles
~
d'infcriptions, les reftes d'ltn amphithéatre, font des
monumens illuftres de l'antiquité
~e
cette ville.
Les rois de Bourgogne
y
ont
fouvent fair leur fé–
jour; Gontran y avoit on palais ;
il
y
aífembloit
fouvent des conciles,
&
y efi mort en
593.
L{'s Vandales
&
Attila , au fi.x.\ewe
fiecle , la