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BOR

mat, d'un figure otl:ogone ; on le nomttie.

hora:k

raffiné d'Hollande ..

Les

Hollandois

&

les

V

énitiens ont fait jufqu'a

préfent un fecret du raffinage du

horax;

on croyoit

qu'ils avoient quelques préparations particulieres

pour le puriñer,

&

qu'ils

y

employoient l'eau de

chaux;

M.

de Bomare "efr le premier qui, dans le

Mé–

moire

que j'ai cité, nous ait donné une méthode dé–

taillée pour la purification du

borax.

Avant lui

MM.

L'

Aiguilliers, épkiers de Patis, le purifioient avec le

meme fucd:s que les Hollandois ; j'ai vu chez ces

meffieurs une tr 's-grande quantité de

borax

brut,

qu'ils avoient fait venir de Bengale. Tout leur tra–

vail, ainfi que celui de

M.

de Bomare, confifie a la–

ver d'abprd dans l'eau froide les cryfiaux de

borax,

pour en féparer les pierres

&

les impuretés qu'ils

contiennent; ils le diifolvent enfuite dans une fuffi–

fante quantité d'eau bouillante ; le

borax

entiérement

.difious , on en fépare par le filtre une terre grife,

chargée de beaucoup d'impuretés. La diífolution

évaporée

a

un certain point' donne par le refroi–

diífement, des cryfiaux que les Hollandois vendent

íous le nom de

borax en rocher de la Chi'ne:

c'efr le

rax

qn'ils diifolvent

u.ne

feconde fois,

&

dont ils

tiennent par cette fec.onde puriñcation , des cryf–

taux blancs

&

tranfparens qu'ils vendent fous le nom

de

borax purifié d'Hollande:

ils retire11t de cette der–

s}iere opéraúon une aifez grande quantité d'une terre

blanche, qui efr tres-eífentielle au

borax,

&

dont

j'aurai occafion de parler.

Comtne les cryfiaux de

horax

font tres-adhérens

aux vaiífeaux de grais,

&

qu'on étoit expofé

a

caf–

fer beaucoup de ces vaiífeaux pour pouvoir en re–

tirer

les

cryfraux,

MM.

L'Aiguilliers dnt trouvé le

moyen de remédier a cet inconvénient ' en faifant

cryfiallifer le

borax

dans des vaiífeaux d'étain;

&

avec quelques coups de baguette fur les parois des

vaiífeaux, tous les cryfiaux s'en détachent avec

la

plus grande facilité.

Si l'on en croit Pline, Alexis Piémontois,

&

quelques naturalifres modernes ,.le

borax

vient d'une

liqueur

~ere

&

nauféabonde , qui découle d'une

mine de cuivre. Suivant

M.

Geoffroi, l'on met cette

liqueur dans des foífés enduits d'argille

&

de graiífe,

laquelle au bout de quelque tems fe convertit en

horax;

je ne doute point que le cuivre ne faífe une

des pc:rties efi€mtielles du

botax,

fur-tout d'apres le

rigule de cuivre que j'en

ai

retiré

&

que j'ai dépofé

al'académie en

17)8.

S'il efi vrai que le

borax

efr le produit d'une

Ii–

queur

qui

découle d'une mine de cuivre , il n'y a

point de doute que ce fel minéral

n~en

contienne ;

cependant l'alkali volatil '

fi

propre a décéler juf–

qu'aux plus petits atomes de cuivre, par la couleur

bleue qu'ilmanifeíl:e dans toutes les diífolutionsqu'on

en fait,

&

qu

1

on regarde comme la pierre de touche

du cuivre, n'en donne aucun indice,

&

ne produit

point de couleur bleue avec la diífolution du

borax.

Les chymifres, d'apres cette expérience

&

plufieurs

autres' qu'ils avoient tentées pour chercher

a

le dé–

montrer; ont ñni par décider que le

borax

n'en con–

tenoit pas. J'aurois pu m'en tenir

a

leur décifion ;

1i

je n

'avo.is

été vivement frappé de l'expéríence de

M.

Geoffroí le cadet , fur la diífolution par l'efprit–

de-vin du fel fédatif qu'on extrait du

borax

,

&

dont

la flamme efr conframment d'une belle couleur verte

foncée , telle que' la donne le cuivre , lorfqu'il a été

diífons par un acide quelconque ,

&

qu

1

on en com–

bine fa diífolution avec de l'efprit-de- vin. Nous ne

connoiífons jufqu'a préfent qu<: le cmivre qui puifie

communiquer

a

la flamme cette couleur verte, ce

qui a été confirmé par .des expéríences fa_ns nombre,

~ue

M.

Bourdelin a tentées

a

ce fujet,

&

qui font

aappenées dans les

·Mémoires

d,

l'

académie

d~

Parii,

Tome

JI.

B

O

R.

í7

1

17

55~

Mais' ccimme

Orl

pourrdit regarder

cb.ivre

que j'ai retiré du

borax,

comme y étant accidente!;

&

ponvant p.t;dvenir des vaiífeaux de cuivre dahs

lefquels on a fabriqué le

borax,'ce

que quelques chy–

mifres n"ont pas éraint d'avancer, je dois avenir

que mes expériences ont été faites fur du

borai

brut

que

j'ai

puriñé moi-menie dans des vaiífeaux qui

n'étoient point de cuivre?

&

que

j'!:li

eu le meme

réfultat qu'avec

du

bora:JS

purifié de la Chine. Ponr

lever toute incertitude a ce fujet ,,

&

rendre mes ex–

périences plus concluantes ,. j'ai cru ne pouvoit

prendre une meilleure route que de

cherch~r

a ca–

cher le cui vre dans différentes fubfrances falines,

&.

de la meme maniere que je pouvois le foups:onner

dans le

borax'

&

fans qu'il puiífe y etre reconriu par

l'épreuve de l'alkali volatil. C'efi

a

quoi j'ai réuffi..

Mémoires préftntés

a

l'

académie

de Paris par des fa–

vans étrangers ,

tome VI.

Ce travail m'a conduit

a

faire une efpece de

berax

artiñciel

~

qui foude comrne le

l3orax,

mais. qui ,

malgré cette propriété, a des caraél:eres différens.

Depuis ces

expérien~es,

j'ai combiné le cuivre ave e

la bafe du fel marin ou l'alkali de

la

foude ,

&

avec

deux atltres fubilances dont je rr¡e réferve de parler

dans les

Mémoires deL'académie

de Paris. Cette liquet+r

a un gout tres:.amer' nauféabonde' femblable a éelle

d'une diífolution de verdet; elle eíl: d'uné cduleur

d'un beau verd de pré tres-foncée.

J

e 1'ai étendu dans

une fuffifame quantité d'eau , pour en affoiblir la

couleur, l'alkali volatil n'y décele point le cuivre;

&

ne produit poirtt de couleur bleue ; une lame de

fer trempée dans cette liquéur,

n'y

devient point

cuivreufe; en verfant un acide quelconque fui' cetté

liqueur

concentrée, il fe forme auffi-tot da"ns le

va.fe.

uh

(el

par lames, comme le fel fédatif,

&

te

l que

cela arrive par une diífolution chargée de

borax.

Si

pour lors on

y

trempe une lame de fer, elle devierit

cuivreufe;

C€

qui n'arrive point avant qu'on y ve:rfe

de l'acide. Cette expérience efi tres-féduifante pour

les chymifres qui s'occupent de la recherche du

boraxJ

elle me rappelle quelque chofe d'aífez fingulier que

j'ai vu chez

MM.

Baillif,

apothi~aires,

dans le tems

que j'occupois le laboratoire de feu

M.

Geoffroi;

elle n'a pas peu contribué a me faire perfifier dans

l'idée que le cuivre efi nn des príncipes

~ífentiels

du

borax,

quoique les chymifies foient aujC:urd'hni d'un

fentiment contraire. On

y

faifoit ce jour- la une

aífez grande quantité de fel fédatif. La diífolution du

borax

avoit étcb faite dans des vaiífeaux de grais;

l'opération du fel fédatif avoit été continuée dans les

m~mes

vaiífeaux; au défaut d'une fpatule de bois

ou d'argent, on s'étoit fervi par hafard d'une lame

d'épée a trois quarres ' pour remuer la liqueur;

j'examinai cette lame que je trouvai toute

cuivre~t·

fe;

d'ou cela pouvoit-il procéder

?

On dira peut–

etre que le

borax

dont on s'étoit fervi en contenoit

pour avoir été puriñé dans des vaiífeaux de cuivre ;

mais j'examinai aufii-tot, aveG: l'alkali volatil, le

borax

dont on s'étoit fervi,

&

je n'eus pas la moindre.

couleur bleue qui put

y

indiquer le cuivre.

D'apres mes nouvelles obfervations, l'alkali

vo.a

latil ne pellt plus etre confidéré comme t1n

moye~

sf1r

&

infaillible pour démontrer le cuivre dans les

fubfrances oú il efr caché. La meitleure épreuve pat

laquelle on puiífe

y

fuppléer, efr d 'attaquer les

matieres qui en contiennent par les acides

1

&

Ú1r–

tout par l'acide vitriolique : fi la diífolution de c'es

matiens donne, avec l'efprit-

de~

vin

1

la flamme

verte, on peut en conclure· qu'elles contienn;nt

du cllivre;

Ja

caufe de cette coulenr; aufii bten

que de celle que donne le fel féGlatif tiré du

botax

1

vient du phlogifrique du euivre; dont le dével6p•

p~ment

n'efi dft qu'a }'aétion. des

acid.es.

En parlant du

fel

íedatif,

)'ent

rera1 d

arts qe

phw

e