![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0224.jpg)
CAN
qnatre ou cinq pouces de moins que le
canon
qu'elle
rloit produire.
La lame eft pliée,
a
l'ordinaire, dans toute fa Ion·
gueur,
&
re~oit
fa forme ronde dans une goutriere
pratiquée daos un bloc de pierre ou de fer, ainíi
queje l'expoferai au
mot
CANONNIER; le
canon
fe
forge
&
fe foude par intervalles
&
chaudes fuccef–
:úves, comme je l'ai détaillé pour celui du fufil de
munítion.
Lorfque le
canon
eft foudé d'un bou t
a
l'autre ,
on remet le tonnerre au fe u,
&
lorfqu'il efi preíque
blam:, on le faifi.r clans un éroc,
&
l'on introduit
dans la bouche du
canon
une broche forcée, dont la
tete efi plate,
&
entre dans l'ouverture d'un tour–
ne
a
gauche' avec lequel on tord le
canon
d'envi–
ron une demi- r é olution: on retire la broche ., on
rechauffe
&
1on répete la me roe opération de chaude
en chaude, jufqu'a la bouche du
canon,
fur des lon–
gueurs de quatre pouces environ qu'ont ces chau–
des : lorfqu'il a été ainfi tordu, on le remet au fe u,
mais on ne Iui donne que des chaudes graífes,
&
on le bat fans mettre de broche dans l'intéríeur, &
a
petits coups pour n'en pas reíferrer le calibre au
point que les premiers forets n'y puífent pas entrer.
Cette derniere opération eft néceífaire, car étant
reconnu qu'on altere le fer, lorfqu'on le chauffe
&
qu'on ne le bar pas,
&
nos
canons'
pour etre tordus'
ayant eífuyé des chaudes aífez vives dans toute
leur ongueur, fans avoir été battus, on eft obligé
de le repaífer aiofi au fe u
&
de les battre, pour ré–
parer , autant qu'il eft poffible , l'altération que les
chaudes antérieures auroient pu caufer a la matiere.
Ces chaudes que les ouvriers appellent des
chaudes
grajfes,
font, d'ailleurs, le remede qu'on cono "
pour rétablir un peu le fer qui a été furchauff é.
Je croirois qu'il vaudroit mieux introduire'
a
l'or·
<linaire, une broche dans l'intérieur du
canon,
que
de la fupprime.r, comme on eft dans l ufage de le
faire '
a
cette derniere opération: il faudroit que
cette broche fl\t d'uo plus petit diamettre que celle
{ur laquelle le
canon
a
ruban ou tordu a été foudé:
cette broche feroit un point d'appui intérieur, qui
me paroit toujours néceífaire,
&
l'on rempliroit éga–
lement l'objet propofé , qui eíl: de rétrecir le ca–
libre ,
fi
cette broche éroit d'un plus petif diametre
c:_¡ue la premiere.
Les
canons
tordus font forés, dreífés, polis dedans
&
dehors , de Ja meme maniere que tOUS les autres,
&
je ne repéterai pas ici ce qui a été dit ailleurs daos
un tres-grand détail.
Si l'on fe rappelle les príncipes que j'établis fur la
compofition
&
la décompofition du fer
(Voy
e{
F.ER,
Suppl.),
on doit préfumer que les
canons
a rub
an neíont pas meilleurs que les autres, paree que les
(o
u–
dures indifpenfables y font tres-multipliées
&
qu'il
eft' par conféquent ' néceífaire de les chauffer
a
blanc
a
plufieurs reprifes: il eíl: tres-vraifemblable'
en effet, que la matiere dont on les fabrique , ayant
'()U
devant avoir,
a
peu pres, le
maximum
de fa per–
fufion , ne peut que s'appauvrir dans quelque partie
t.rop fouvent expofée
a
l'aaion du feu: je puis aílu–
rer, au moins, que les
canons
de cette efpece queje
me fuis procurés, n'ont pas fait plus de réfifiance que
ceux que j'avois fait fab'riquer
a
l'ordinaire,
&
avec
lefquels je les ai comparés. Mais pour traiter
cette matiere avec lloe entiere certitude, il faudroit
faire un grand nombre d'expériences comparatives,
&
fe pourvoir '
a
cet effet' d'une quaotité de
ca–
nons
a
ruban de différens ouvriers' de différentes
étoffes
&
de différentes fabriques, tant de France
sue d'Efpagne.
.
Quant aux
canons
tordus , 1l eíl: rare que ceux
qu'on débite comme tels' le foient d'un bout
a
l'au–
Jre; on ne les tord ordinairement que fur une Ion–
Tome 11.
'
1
CAN
1It
gu~tlr
c:.le dix-huit pouces, ei1 partant de lPextrémité
du tonoerre. Lorfqu'ils font tordus d'un bout
a
l'au–
tre' ils doivent'
a
mon avis' avoir la préférence íur
les
canons
a
ruban ' paree que l'opération de la
torfe découvre les défauts, les folutions de conti–
nuité
&
les foudures manquées qui penvent fe trott·
ver daos quelques parties de leur longueur; tnais
il faut etre fur de l'ouvrier' ou en fui re foi-meme
atteotivement la fabrication; car sil s'ouvre en long
ou e'o travers, ce qui proviendra ou de la préfence
de quelque corps étranger renfermé dans 1' paiífet1r
de la matiere , óu d'une chancle qui n' n aura pas
pénétré toute l'épai!feur, ou de quelques filamens
de nerf qui auroient fouffert de l'alrération
&
fe
feroient décompofés' l ouvrier cherchera
a
pallier
le défaut, en
y
mettant une piec
qu'il foud era ;
pour la fouder
&
1incorporer avec le
canon,
il fera
contraint de chauffer
a
blanc fon fer déja altéré,
&
il l'altérera par-la bien davantage, s'il ne le gate
pas tout-a-fait: alors le
canon,
quoique tordu, ne
fera pas la meme réfifrance que celui qui aura été
fait tout fimplement, mais d'une bonne matiere
&
bien ménagée.
CANON
a
la
chaumette.
Ce
canon
étoit percé d'un
trou, fur le toooerre, par lequel on introduifoit la
charge de poudre
&
la halle, apres quoi on le fer–
moit avec un bouton
a
vis.
Yoye{
FUSIL
a
la chau.–
mette, Suppl.
CANON A
DÉ.
C'ell un
canon
au fond duque! on
adapte un dé ou cyliodre creux, de fer tres-mince :
le roonerre fe trouve alors rérreci de l'épaiífeur du
dé; la balle en tombant de la bouche atl toonerre
~
s'enchaífe a l'origine du rétréciífement par fon feul
poids qui fe trouve augmenté: la fin de fa chúte,
&
l'oo eíl difpenfé par -la d'employer une baguette
pour conduire
&
fixer
la
balle fur la charge de pou·
dre. Le rnaréchal de Saxe parle de ces fortes d;ar–
mes, dans fes
R éveries ,
illes appelle
de.s fufils
a
dé,
ou
a
fecret
e
Voy e{
FusiL
A DÉ'
Suppl.
).
D é ' daos
ce cas, efi fynonyme avec cylindre creux, fermé
par un bout,
&
a pris fa dénomination de la reífem·
blance qu'il a avee un dé
a
coudre.
CANONS
de Vincennes
étoient des
canons
brifés
qui fe chargeoient par le tonnerre , apres quoi on
rapprochoit
&
réuniífoit les deux parties du
canon,
dont l'nne étoit une vis male
&
l'atltre une vis fe–
melle.
Voye{
FUSIL DE VINCENNES,
Suppl.
CANON
rayé, carabiné,
Oll
cannelé.
Le
canon
qu'on fe propofe de rayer, doit
~rre
fabriqué avec
beaucoup de foin, il faut luí cooferver un peu plus
d épaiífeur qu'aux autres, fuivant la profondeur des
raies qu'on veut y pratiquer. Les raies font droites
ou en fpitale , ces dernieres paroiífent méricer la
préférence; leur nombre
&
leur profondeur varient
fuivant que le calibre du
canon
efi plus ou moins
grand
&
qu'il efi plus ou moios épais.
L'intérieur de ces
canons
peut etre coníidéré
comme une vis fe melle, dont lepa efi fort along ' ,
puifque chaque raie ne doit faire qu'un tour, depuis
le tonnerre JUfqu
a
la botrche, qu'on évafe Un peu,
&
qll'on appelle
en trompe,
pour donner plus de
facilité
a
les charger.
ll y a p1uíieurs manieres de charger ces
canons.
Ils peuvent etre brifés' comme cela fe pratique aífez
généralement, pour les piftolets, que nous appel–
lons
al'A
ngloife.
Ces
canons
bri[i'
S
foot di ifés en
deux parties, au haut du tonnerre : la partie
fupé~
rieure ou le devant efi rayé,
&
fe termine par un
écrou viífé qui fe monte fur le tonnerre, qui fi en
vis: ces deux parties fe rejoignent,& forment, étant
jointes, une furface cylindrique. Le haut dn tonnerre
efl: fraifé en-dedans,
&
re~oit
la baile qui s'y loge
jufqu'a fon grand cercle; on met la poudre daos le
tonnerre, qui n'a de capacité que pour en conteni.r.
Dd
iJ.