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CAN

la

quantité jufie qui

lui

convient : on place enfuite

la

halle -dans la fraifure on cavité qui termine le haut

·du

tonnerre; enforte qu'elle fe trouve immédiate–

ment placée fur la poudre; on tourne le devant qui

'engrene avec le tonnerre,

&

l'arme efr chargée.

La

balle efr d'un calibre

un

peu plus fort que celui du

canon,

enforte qu'elle peut bien fe loger

d~ns

la

~a­

viré qui

lui

efr deílinée; mais on ne pourrmt la fa1re

~ntrer

par la bouche du

canon,

fans

le

fecours d 'un

pouífe-balle

&

d'un maillet; ce qui feroit fort incom·

mode

a

chevaL

Lorfque le

canon_rayé

n'efi

pas,bri~é,

?n le charge

par lá bouche; on laiífe tomber a

1

ordmaue la charge

de poudre au fond du

canon;

on a préparé un mor–

ceau de peau on d'étoffe, coupé en rond; que l'on

trempe dans l'huile

',.o~ qu:o~

enduit de graiífe d'un

coté; on place le cote gratífe fur la bouche du

ca–

non-,

&

une halle de calibre par-deífus ,

&

on en–

fonce le tout avec une baguette de fer que l'on frappe

avet: un maillet, jufqu'a ce que la halle, ainíi enve–

loppée, porte fur la charge de poudre.

On les charge plus ordinairernent fans étoffe

ni

peau'

a

halle nue' en obfervant qu'elle foit d'un ca–

libre plus fort que celui du

canon :

la halle entre

dans la bouche, qu'on a élargie

a

deífein'

&

on la

chaífe enfuite avec effort, par le moyen de la ha–

guette

&

du maillet, jufqu'a la charge de poudre ; le

plomb cédant

a

la force avec laquelle

il

efr pouífé ;

la furface de la baHe perd fa forme fphérique,

&

prend celle de l'intérieur du cylindre; enforte qu'elle

devient une vis

m~Ue,

qui s'engrene exaétement dans

celle du

canon.

M.

Robins, Anglois, parle de ces fortes d'armes

dans fes

princi~es

d'artillerie ,

&

paroit en faire

beaucoup de cas : il arrive, dit-il, lorfqu'on tire le

canon,

t¡ue la zone dentelée de la halle , fuit la cour–

'bure des raies ,

&

acquiert par conféquent, outre

fon mouvem ent progreffif, un mouvement de rota·

tion

au

tour de l'axe du cylindre ;

& ,

comme elle

le conferve encore a

u

fortir du

cannn,

&

que l'axe

de ce mouvement coincide avec celui de fa direc–

tion, la preffion de la réfifrance fera égale dans tou–

tes les parties de la furface qui fe préíentera la pre–

miere; de forte qu'elle ne pourra caufer aucune dé–

clinaifon;

&

ce qui efr eneo re plus important, íi la

furface du devant de la halle étoit difpofée de ma–

niere que la réfifrance dftt etre plus

fort~

dans une

partie que dans l'autre , ce mouvement de rotation

obvieroit encore

a

cet inconvénient; car l'endroit

oit

la réfifrance feroit la plus forte , tournant fans

ceífe autour de la ligne, fuivant laquelle s'avance le

projeétile ; la déclinaifon qu'il occafionneroit, s'il

refroit conframment du meme coté ' ne pourra plus

avoir lieu'

&

la halle {era retehue

a

fa place' par

les efforts oppofés

&

égaux que fait'

a

chaque inf–

tant, la réíiíl:ance dans le cours d'une révolution.

On concevra aifément comment ce mouvement

de rotation peut empecher toutes les déclinaifons

que la réfiílance pourroit occafionner, en

exer~ant

fur les parties du devant de la halle, des preffions

différentes :

ft

on fait attention

a

ce qui arrive

a

une

toupie, lorfqu'elle tourne fur une pointe de fer, on

m'accordera que, fans ce mouvement de rotation ,

la toupie ne pourroit refrer droite un feul inftant;

& ,

fi

nous examinons comment cela fe fait , nous

trouverons que, quoique fon centre de gravité ne

foit point appuyé fur cette pointe, fa partie pefante

ne

peut

néanmoins l'entrainer par fon effort naturel

~

paree que, durant chaque révolution, le centre de

gravité pefe également fur toutes les parties de la

furface de la toupie, dans des infrans immédiats

&

confécutifs. Appliquons cet exempÍe a notre halle :

la

force qui pouífe

la

toupie vers la terre , repré–

fentera cette preffion que

1~

réíifrance exerce fur une

CAN

partie de ia furface du d-evant , avec plus de force

que fur les autres ;

&

on comprendra comment ,

malgré cette inégalité, la halle doit toujours fuivre

la meme ligne.

Telle eft, ajoute

M.

Robins, la théorie du mou•

vernent des halles tirées avec de

canons

rayés : l'ex–

périence fe trouve d'accord avec nos fpét:u!ations;

car l'exaétitude

a

laquelle parviennet;J.t ceu,x qui fa–

vent manier ces pieces, eft étonnante, meme lorfque

les halles font portées

a

de fi grandes difrances que;

que fi elles étoient tirées avec des

canons

ordinaires,

on ne pourroit pas

en

vingt coups frapper le but au–

quel on vife.

Mais, ce qu'il

y

a de plus furprenant, c'ell que

la théorie d'une méthode íi finguliere

&

íi répandue,

foit refrée íi imparfaite, qu'il me paroit qu'on ne l'a

point du tout comprife,

&

qu'on n'a jamais connu

le véritable avantage qu'on en pouvoit retírer, en

lui en fuppofant d'autres q·ue j'ai trouvés, par mes

expériences, étre purement imaginaires. Si l'on de–

mande en effet aux ouvriers ou

a

ceux qui font ufage

de ces armes'

a

quelle intention'

&

pour quel ufage

on fait des

canons

rayés, on répondra que l'inflam–

ma tion de la poudre efr plus vive daos ces

canons

,

a caufe de la plus grande réfifrance que lui oppofe

la halle;

&

que, par conféquent, l'impulíion efr plus

forte que íi la meme charge étoit dans un

canon

or..

dinaire ;

&

que d'ailleurs la baile tournant ainfi

autour de fon axe ,

&

per~ant

l'air, en quelque

maniere ; elle doit avancer beaucoup plus aifé–

ment'

&

par conféquent etre portée heaucoup plus

loin qu'elle ne le feroit par un autre

canon.

M.

Robins confirme fes raifonnemens par des ex-

' riences qui ne permettent pas de do

u

ter que les

raies des

canons

ne retardent la vireífe des halles ,

&

qu'elles ne conferventhor.s du

canon

leur mouvement

de rotation autour d'un axe co1ncidant, avec celui

de l'ame du

canon

meme. Tous ceux qui connoiíTent

ces armes, conviennent en effet qu'elles font infini–

ment plus juíl:es que toutes les autres,

&

c'efi un

avantage aífez grand pour engager les phyficiens

&

Jes artifres ,

a

chercher une maniere plus commode

&

plus prompte de les charger.

J'ai, avec des

canons

rayés, rirés horizontalernent,.

frappé un but d'un pied de diametre '

a

1 20

toifes

de dillance , tandis qu'avec un

canon

ordinaire, éga·

lement chargé, la halle avoit baiífé de plus d'un

pied, en parvenant au hut. Il faut obferver d'ailleurs

que la halle, n'étant pas

parf.~itement

jufie au cali–

bre du

cano11: ordinaire,

fa direaion efr déterminée

par le choc qu'elle

re~oit

de ia paroi intérienre dtt

canon

qu'elle touche en fortant: elle peut done s'é–

lever, s'ahaiífer, s'écarter

a

droite

Oll

a

gauche de

la direétion qu'on a voulu

lui

donner: dans le premier

cas, elle paífera au-deffus du but ; dans le fe(ond

:p

elle n'y atteindra pas; dans les deux autres, elle

paífera

a

coté;

&

'dans aucune des quatre circonf–

tances, elle ne le frappeta: mais elle ponrra paífer

au-deífus

Oll

a

coté ,

&

aller tomber

a

une tres–

grande difrance

au~dela

du but, au lieu que la halle

de la carahine n'éprouvant pas de pareils écarts, le

touchera:

il

ne faut pas en conclute que fa p<:>ttée

efr plus lorfgue ; mais bien que fa direéHon

eft

plus

jufre,ainfi que nousl'avons fairvoit.

(AA.)

CANONNIERS

ouforgeurs de canon, (Fabrique

des armes.

)

Ces ouvriers fe fervent de charhon de

terre

a

leurs petites forges' paree que ce charbon

étant moins facile

a

s'embrafer' forme un foyer plus

étroit, enfone que c'ell la.feule.

p~rti~

qu'on veut

fouder

a

chaque chancle

qm

re~Oit

1

aétton de lacha–

leur,

&

que les

p~rties

yoifines ne font pas hrulé_es

inutilement.

La premiere opération dtt

canonnier

efr de rouler

la

lame (

Voyez

LAME A

CANON,

Suppl.

) ,

&

d'en.