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e
A
r
ui ónt propofé des changemens dans l'artillerie,
&
d'alléger les pieces de
canon
pour la facilit é des ma–
nreuvres. Les partifans de l'ancien fyfl: eme rappel–
]~nt
a
cette occaíion les avis
du
fage
M.
de
Valie~
re.
(k)
»
Je ?ois
aver~ir,
.écri":oit
e~
favant mili–
raire, les officters d'artlllene qm fe laiife nt empor–
ter
a
leur zele' qu'on ne peut ufer de trop de oir–
-confpeaion dans les changemens qu'on voudroit
·propofer pour l'artillerie.
ll
n'appartient qu'a une
expériencelongue
&
réfléchie de ptéfenter des pro·
jets fur une matiere íi importante
&
íi compliguée.
On doit fuppofer que les inconvéniens qu'on croit
apperce voir,
S
ils font réels , ont dtl patOltre tels a
nos prédéceffeurs ,
&
qu'on ne les a laiífé fubíifier
que pour enévirer de plus grands. Souventmeme les
changemens qn'on propoíe comme nonveaux. ont
·déja été propofés, exécutés
&
abandonnés, f01t en
France, foit
e
hez ' l'étranger : c'efi ce dont l'hiftoire
de l'artillerie nous fournit bien des exemples ''·
Sans rappeller ici les époques des différens chan–
gem~ns
qu'on a propofé
~e
faire
d~ns ~'artill~rie,
nous dirons feulement qu
I1
fut queíhon
a
la pa1x de
1736,
de fubfiituer les pieces de 4 a la Suédoife
a
nos pieces de
4
longues. On fit fur-tout valoir le
prétendu mérite de pouvoir tirer avec les pieces
a
la Suédoife on:ze coups par minute;
ce
qui féduifoit
bien des gens auxquels le bruit en impofe,
&
qui
croya ient que cettequalité de tirer tres-vite compen–
foit atnplement la perte
réell~
qu'on faifoit fur la
portée'-& fur la jufteífe de la direaion. Les anciens
officiers d'artillerie prétendoient qu'on ne devoit pas
regarder comme un avantage cette facilité de con–
fommer des munitions en pure perte,
&
qu'il étoit
bien plus important de les conferver pour les occa–
fions ou on pouvoit en faire un bon ufage; on n.e
pourra, difoien_t-ils, fu:ffire
au
tra~fport
des mum–
tions ,
&
nos p1eces de 4longues tlreront tout auffi
vite qu'il le faudra
&
tireront plus long-tems. Ces
raifons ne perfuaderent pas les novateurs. Enfin on
propofa de comparer la piece courte
&
la piece lon–
O'Ue relatÍvement
a
la
célérité de l'exécutÍOn, paree
b
1
.
1
1
1
1
d
Il
qu'el es
avo1en~
ete comparees
~ux.
autr.esegar s.
~rriva
que
1~
p1ece longue
~e
tira
Jama~s,
dans une
minute, qu
un
coup de mmns que la p1ece courte,
&
guelquefois deux, mais rarement. Ces expérien–
ces décréditerent
un
peu les pieces courtes;
&
elles
perdirent toute leur confidération. fous le maréchal
de Saxe qui n'en admettoit que dix dans les plus
nombreux équipages de campagne.
N
ous terminerons ici cet anide, en priant
le
lec–
tcur de vouloir bien recourit au
mol
ARTILLERIE
de campagne
ou.debataille, Supplément,
pour fuppléer
a
ce qui manque
a
celui-ci.
[lanyienJJ3·
A
A.]
CANON
defujiL demunitivn. (Fabrique des armes.)
Le
canon
efi
la
piece la plus importante de
l:ar~e
a
feu : s'il creve' il efiropie
&
tue meme cehn
qm
le
tire
&
fes voiíins; on ne peut done apporter trop
de foins
&
de connoiífance dans le choix du fer qu'on
deftine
a
la fabrication des
canons'
ni fuivre de trop
pr ' s les différens états par lefquels ce fer doit paífer
avant d'avoir rec;u fa derniere .forme. Dans les ma–
nufaétures d'armes bien établies
&
bien con.dnites,
ott l'on fabrique les armes des troupes, on corroie
&
foude enfemble pluíieurs morceaux d'une barre
de fer pour fabriquer la maque tte
(
f/oyq
MA–
QUETTE
Supplément.).
Cette pie ce fe. chau.ffe au
foyer
d'u~e
groife forge
&
fe travaille fous le_gros
marrean; eUe eft érirée enfuite fous un martmet,
&
produit une lame
(Voyez
LAME A CANON'·
Sup–
p lément,
).
Ces deux pieces arient dans leurs d1men–
íions, fuivant celles qu'on veut
do~ner
.au
canon
qu'on fe propofe de faire : le canonmer fait un tube
(k) Traite d...
la défeo(e des places par les co11trcmines,
&c.
•
age- 97·
T ome
JI.
CAN
avec cette lame , dont il croife les bords dans
tome
fa longueur, lefquels il foude par des chaudes fuc–
ceffives de deux f>OUces en deux pouces
(Voy ez
CA...
NONNIER,
SuppL.
).
Une de ces foud ures manquée
fait indubitablement crever le
canon:
il ere ve encore
lorfqu'il eft mal partagé, c'eft-a-dire, lorfque lama–
tiere n'e1l: pas également repartie tout-autonr, en>–
fortt:; qu'il fe trouve feníiblement plus épais d'un
coté que de l'autre : il creve auffi lorfque le fer.a été
brillé
&
décornpofé dans quelques-unes de fes par–
ties par des chaudes trop vives
&
trop répétées. Le
charbon de terre dont fe
fert
le canonnier exige beau–
coup de choix , car s'il étoit trop chargé de foufre
ou de parties cuivreufes , le fer en feroit décompo'""
fé. Le
canon
creve enfin , lorfqu'il eft chambré
(
Voyez
CHAMBRE,
Supplément.),
&
lorfqu'il
y
a
doublure dans le fer dont il efr tabriqué (
Voy
Dou–
.BLURE,
Supplément.).
Quelquebon que ffa un
canon"
il creveroit s'il étoit beaucoup trop chargé, ou
íi
avec une charge de poudre ordinaire, on multiplioit
les halles ou les lingot:S fortement
tamponés ~
a
u
point
que la réíiftance que la poudre auroit a vaincre de
leur part, ñ1t plus grande que celle de la matiere
meme du
canon.
11
eft de
la
derníere i.mportance que le
cano
h.
fo1t
bien dreífé dedans
&
dehors ; il fe trouve alors bien
partagé ,
&
la direétion
~n
efi plus f!1re {
J7oyez
F
ORAGE,
Su.pplément.
).
L'extrémité inférie1:1re
du.
canon
,
oü
le has du ronnere efi tarodé pour recevoir
une culaífe ' dont les filets doivent ette vifs ' pro–
fonds
&
fans bavures (
Voyez
CuLAS~~,
Suppli!ment).
Les ouvriers des manufaaures d'armes, chargés de
garnir les
canons
de leurs culaífes , de leurs tenons,
&
d'en percer la lumiere , s'appellent
garni.fleu.rs(
Voyez GARNISSEURS>Supplément.).
Les
canons
dans
cet état font éprouvés aveG leurs vraies culaífe!>
fur
un banc fait expres , o\1 ils font fixés
&
aífujettis
fans pouvoir reculer. On leur fait tirer deux éoups
de fuíte; le premier, ave
e
une charge de poudre
égale au poids de la baile de dix-huit
a
la livre;
&
le
- fecond avec une charge diminuée d'un cinquieme :
a
l'un
&
l'autre coup on met une balle de calibre dans
le
canon
(VoyezEPREUVE,
Su.pplément.).
Lorfqu ils
ont fubi l'épreuve, ils paífent
a
la reviíion '
&
ne font
re<;us définitivement pour le compre du roi,qu'apres
un mois de féjour dans une falle-baífe
&
humide , oh
ils fe chargent de rouille dans les partíesqui ont quel–
ques défauts, ce qui les indique parfaitement.
f/oye{
REVISION,
Supplément.
Le poids du
canon
de fuíil de tnunition eílfixé par
les ordonnances du roi
a
quatre livres de marc ' fa
longueur
a
quarante-deux pouces'
&
fon calibre
a
fept Jignes dix points; fa portée de bm-en-blanc,
avec une baile de calibre
&
la trente-íixieme partie
d'une livre de poudre, eft de
180
toifes , comme je
m'en {uis aífuré par nombre d'expériences; je dís fa
portée de but-en-blanc' le fufil étant tiré
a
l'épaule,
a-peu-pres horizontalement ' car elle feroit beau–
coup plus grande' le fuíil érant fixé
a
45
dégrés.
Canon de chajfe.-
On les forge tout fimplemertt
avec une lame corroyée
&
pr~parée
a
cet effet,com4'
ine les
canons
de munirion, dont ils ne different qne
par leur maífe
&
leurs dimeníiqns extérieures
&
iri–
térieures , car ils font plus légers
&
d'un plus petit
calibre. On préfere ceux qui font
a
ruban
&
ceux qui
font tordus
a
l'étoc.
Les
canons
a
ruban font,
a
ce qu'on prétehd , de
l'invention des Efpagnols :
il
efr au moins certain
qu
on en fait beaucoup et; Efpagne, qu 'ils font tres–
efiimés,
&
gu'on
les
y
achete fort cher. Comme on
en fabrique en France dans pluíieurs endroits, j'en ai
fuívi la fabrication,
&
je vais en rendre compte.
Le ruban eft une lame de fer de íix
a
fept pieds
de
longueur, fuivant celle qu'on fe propofe de
don~er
V
D d