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CAN

")) dn meme calibre' plus

i)

, ,

en aura dahs 1-eur

~'

portée : un obuíier de 8 róuces a une longueur

~'

double du mortier de m&ne nom

&

leurs autres

~'

dimerifions font égales;

a

pleine charge '

l'~bufie-r

,, fous

22

a

2

3 dégrés, porte prefqu'une f01s plus

" loin que le mortier fous l'angle de 45 ;,.

11 ne faut pas en c_onclure

qu~une p~ece exce~ve­

ment longue auroit toujoürs une portee proportlon–

_née a fa longueur; il

y

a des bornes,.

a

tout:

&

daos

le cas dont il s'agit, l'effort

&

la

Vlt~di~

du reífQrt

élafiique que produit l'expl?fio?,, d.xmmuant fans

ceíle

a

proportjon que le vmde

mter~eur

augmente

par le déplacement du boulet,

&

d autre part , le

frottement I<J«e

1-e

boulet eífuieroit dans la piece ,

retardant [on mouvement, meme apres qu'il ne

recevroit plus l'impreffion du fluide trop raréfié ,

il en réfulteroit un rallentiífement produit par la

longueur meme de

la picce : enforte que ponr

déterminer la longueur la plus avantageufe d'une

piece de canon , il faudroit pouvoir déterminer par

l'expérience ou par toute autre voie auffi sftre, le

point Oll le boulet ayant

re~u

du fluide raréiié ,

toute la v!teífe qu'il en

peu~

recevoir, ne peut

plus qu'en perdre par le frottement, en roulant

daos la piece ; mais quand on obtiendroit des por–

tées beaucoup plus étendues avec des pieces pro–

digieufement longues , il n'en réfulteroit aucun

avantage pour le fervice, pl.úfque ces pieces d'une

maífe énorme ' ne p-ourroient etre- ni tranfportées

ni manceuvrées.

Au refte il ne faut pas imaginer que nos an–

ciennes pieces n'aient dft qu'atJ hazard les dimenfions

qui avoient été déterminées par une ordonnance

en

173

2.

No~s

favons par une tradition incontefia..

hle, que M. de Valiere, que nous pouvons regarder

comme le créateur de

1'

Artill~rie

en France, fit fur

cet objet important d'es expériences fuivies,

&

que

1-a quefi-ion ne fut décidée que lorfque les faits eu–

rent aífuré la véríté de la théorie : mais s'il éroit

poflible de douter de cette tradition dont tout

_officier d'Artillerie qui a quelqu'ancienneté de fer–

vice , a connoiífance ; pourra - t - on révoquer en

doute une fuite d'expériences de guerre confiatées

avec une évidence

a

laquelle il eíl: impoffible de

fe refufer ? C"eft ainfi que s'expriment les partifans

de l'ancien fyfieme ,

&

ils concluent que les pieces

courtes ont une moindre portée que les anciennes,

dans les memes calibres : ils ajoutent que fi

les

compaooifons qui en ont été faites, n'ont donné

a

ces dernieres qu'une fupériorité d'environ 6o toi–

fes, en rénniífant toutes les circonfiances ,

tous

les foins, toutes les atrentions

&

toutes les précau–

tions les plus favorables aux petites píeces, COJ!lme

l'irtclinaifon de leur ame au-deifns de la lígne hori–

zontale, le choix du terrein, de la poudre , des

boulets

&

en ne les tirant que fous les angles d'un

a fix dégrés ' fans faire entrer les ricochets en

ligne de compte, comme on auroir du le faire pour

juger de la force totale imprimée aux boulets,

&c.

la différence auroit été bien plus fenfible

&

la fu.

périorité des pieces longues bien plus marquée, fous

des apgles fupérieurs

&

daos des circonfiances oü

il n'auroit pas été poffible de prendre les memes

précautions ; mais en admettant que les réfultats

des épreuves de COIJlparaifon feroient toujours les

memes ' dans combien de cas 6o toifes de moins

fur la portée, ne font-elles pas une perte réelle qui

peut influer fur le fucces d'nne affaire?

4{

On fe

, canonna la veille de la bataille de Lauwffeld , nos

»

anciennes pieces de 8

&

de 4 atteignoient l'enne–

" mi, ce que les pieces

a

la Suedoife ne purent

" jamais faire : "

e

d)

peut-on attribuer cette diffé–

r ence a une autr-e caufe qu'au peu de longueur de

(

d)

Eí{¡ti

f~rr

1\úage ele

rq.rtillerie~

_

_: C A N

c-es -dernierés?

&

s'il s'agit de prendre des pt'olon..

gemens, de croifer fes feux dans des circonfiances

oit le terrein ne permettra pas de s'approcher au–

tant qu'on le voudroit, tout l'avamage ne feroit-il

pas du coté des pieces longues ?

. S'il eft .eífentiel c;l'avoir despieces de

canon

qui

at~nt un~ long~1e

P,ortée , il n'eft pas moins nécef–

faue qu on pmífe sen

~rom.ettre

la plus grande juf–

teífe

poffib~e

daos la ·dt!eéhon:

~r

a.vec des pieces

COl~rte.s

, difent les-

par~tfans

de

1

ancten fyfreme, il

eft

mdifp~nfab~e

de pomter plus has que l'objet'

a

une certame dtfiance,

&

le foldat érant dans l'habi·

tude, de diriger fon

co~p

d'ceil le long..de la piece

&

d

~n

rafer la

furfac~, ~~ frapp~ ~u-~eífus

de l'objet:

les pteces a la ?nedoife etant pomtees

a

un but dif–

tant de

180

t01fes, le boulet paífe de quelqtres pieds

au-de~us

(e)·

To~tes le~ piece~

c.ourtes feront plns

ou

~oms

fuJettes a cet mconv,ement, fuivant que

le d1ametre de la culaífe exceder-a plus ou moins

celui du bourlet : voila pour les portées ordiflaires

&

meurtrieres de

180

a

200

toifes ; mais lorfqu'il

fer-a quefiion de tirer

a

de grandes diftances

&

au–

dela des limites du but en blanc, il faudra élever

la piece : done les 'oups feront alors tres-incertains

&

de peu d'effet, par la grandeur de leur angle de

chute ;

&

la hauteur du jet devenant .plus grande

plus il

y

aura de pofitions entre le but en blanc na:

turel de la piece

&

la

batterie oit l'ennemi ne feroit

point frappé ; le canonnier vifant- toujours

a

lui le .

1~

long

~e

la piece

&

ne.la

baiífant pasa

~efure

que

1

ennemt en approche

rott (

f).

Quant

a

l'mcertitude

de la direétion fur la dtoite

&

fur la gauche plu.

fieurs raifocs concourent

a

rendre les portée's des

pieces courtes incertaines.

1°.

Si

le rayon de mire

~aíf~

du centre

a

la culaífe

.a.

coté du .guídon' au

he u. de. le partager par foi? m1heu, ce qm arrive plus

ordma1rement avee les pxeces nouvelles qui , étant

montées fort baífes , obligent le canonnier de fe baif–

fer de coté pour pointer' l'angle d'écartement fera

plus ouvert avec une piece courte fur un affut has

qu'avec une piece longue fur un aff'ttt ordinaire ,

&_

le boulet s'éloignera plus du but

e

g).

2

o.

11 n'eft pas

douteux qu'un alignement un peu étendu fera d'au–

tant moins exaél: , que les extrémités de

1

'infirument

dont on fe fervira pour le prendre, feront plus rap·

prochées, d'oit il fuit que les coups des pieces cour–

tes feront plus incertains relativement

a

la hauteur

&

par l'écartement a droit

&

agauche qui r 'fulte

de leur coníhuétion

&

de leur affl'1t.

Au refie , difent les anti - novateurs, quand les

épreuves qu'on a faites fur les petites pieces, leurs

auroient été encore moins défavorables,nous n'avons

pas oublié ce que difoit M-. de Valiere en pareille

occafion.

·

«

Les expériences meme, c'eft M. de Valiere qui

" parle' feroient généralement es moyens peu surs

>>

pour confiater la bonté des nouveautés : tout le

»

monde croit ctre en état d:en

fa~re'

paree que peu

>>

de perfonnes font aífez mfirmtes pour fentir la

" difficulté d'en faire de décifives, fur-tont en fait

>>

d'Artillerie ; car fi on demandoit

a

ceux qui le

»

propofent un plan raifonné de

ces

expériences ;

' ou ils

~ffigne:oient l;~r

h.ut

&

les

moyens d'y ·

" parvemr, ou Ils apprecter

Oien

t les erreurs inévi–

" tables , tant de la part des infirumens que de la

~'

part de ceux qui s'en fervent,

&

détermineroient

" les influences que ces erreurs doivent avoir fur les

"réfultats; on enfin ils montreroient des voiessflres

»

pour analyfer des caufes

&

des effets qui , dans

" 1'

Artillerie, font fi compliqnés : qui font cenx qui

(e)

!bid.

p(lge

JO.

'

(f)

Réponfe de l'auteur de l'Elfai fur l'uíage de l'arcillerie

1

a

celui de l'artillerie nf.>UVelle

~

page

IÓ.

(e)

lbi~

.