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.,

~10

CAN

au

canon

8tt'on veut faire. Cette lame efi une étoffe

compofée devieJ..tx fers de chevaqx, de clqux de ma–

.réchaux,

&c.

& de vieilles lall)es de faux, qu'on a

foin de couvrir avee leS:.CJ.utres férailles ,. pour les ga–

rantir de l'aétion trqpyive ,& trop imrnéc;liate dufel.l.

On corroi.e bjen

c~tt:e -é~~ife,

{'x.

l'on étire le ruban,

auqnel on

Qq.Q.J.Je

deu..x lj.gnes

.d'ép.aiff~r· a.

une de fes

extrémités

, ~ ·hui

tde;

largeur. Son

é~aia'eur_a

l'autre

~xt¡émité

efr.pe

4e.u,x, lig.nes

&

dem1e,

~. (a

largeur

de neuf lignes. Le .rub,q.p

dojr

~tre b.i~n

batru d'un

bour

~

l'au.tre,

~· les

bpr,ds

~nr font

vifs.

&.

qu,arrés.

Le ruban ainfipréparé ,_on.a un

canon

forgé al'or–

dinaire

&

foudé de me-me,

1119ÍS

beaucpup

plu~min­

ce & plus lé,ger: c'efi ce

{:t¡,non

qui fert de moule,

&

fur lequel-le n,1b,a,n

~oit

etre roulé. Ce

canon

eíl: plus

court de quelqqes

pouc~s

que celui qu'on veut faire,

afin que,le ruban ptúífe s'étendre a l'opération de la

forge. Cette précauúon

~fi

toujours néceífajre pour

iaire

un bo.n

canon;

pare~

que plus le fer s'alo.ngera,

plus il fer.a battu, pltJS

il

fera compaét, fes parties

plus a<ihérentes, ,& l'on courra d'autant -moins le

rifque des doublures.

Tout~s

chofes étapt difpofées, on (oude l'extré–

rniré la plus large

&

la plus épaiífe du ruban,

.a

1'

ex–

trémité du

canon

qui a

le

plus d'épaiífeur,

&

qui doit

former le tonnerre. Le ruban aipfi fixé par l!l)e

de

fes

extrémilés, eft mis au fe u

&

fucce$vement roulé

tout-autour

{X

fur tpute la loqgueur du

canon,

lequel

étant parfaiternent couvert, par le ruban, on ep.foude

le bout

a

l'extrémité qui doit

form~r

la bouc;he' afin

que le ruban ainfi contenu par fes deux extrérnités ,

ne puiífe pas fe déranger._Rien ne re.préfeQ.t-e mieux

ce

travail préliminaire, que les cheveux qu'on enve–

loppe de plufieurs circonvolutions d'un ruban pour

les mettre en queue. Mais comme le fer, quelque

duélile qn'il foit, a plus d'épaiífeur qu'un rnban & n'a

pas la meme fleribilité' il feroit tres-difficile de le

faire exaétemenr croifer dans toutes fes révolutions;

on a feulement l'attenrion de rapprocher

&

de faire

· joindre, auffi pres qu'il efi poffible , les bords de la

lame de fer que nous appellons ici le

ruban.

On peut

voir au

tnot

SououRE,

dans ce

Supplément,

les ex–

périences que je rapporterai fur les foudures de

deux morceaux de fer faires bout a bout'

&

fans que

les extrémités des morceaux qu'on foudoit enfemble

fe croifaífenr.

Il

eft certain qu'avec une bonne ma–

tiere

&

un ouvrier habile

&

intelligenr, cette condi–

tion de faire croifer le fer pour le fouder, n'efi pas

de néceffité indifpenfable;

mais j'i'}f

iíl:e fur la bonne

qualité de la matiere

&

l'h~

bileté.de

l'ouvrier.

La qualité du fer dont le

canon

q

ui fert de moule

eíl: fabriqué, eft ici aífez indifférente. Nous avons

dit qu'il étoit mince;

&

le feu, dans l'opération de

la forge, & les forets .qui ypaíferont fucceffivement,

l'uferont tout entier & meme au-dela; enfone qu'il

he refte(a que l'étoffe des lames de faux, que nous

avons prévenu qu'on couvroit avec cl'autres férail–

les en

]a

corroyant ; ces dernieres formant la parrie

fupérielJre du ruban, s'exfolieront

&

íe perdront en

partie au feu

&

fous le marteau, & la meule

&

la

lime

etnporteront le refte.

On voit que c'efi

du

ruban de faux dont on fait

le ph;s de cas en France;

&

la précaution qu'on

prend d'en recouvrir l'étoffe ave e un a\ttre fer qui fe

trouve immédiatement expofé

a

l'aétion dn feu'

vient a l'appui de ce que j'ai dít ailleurs fur les pré–

cautions

a

prendre ,pour.éviter les dégr'adatioos du

.fer

&

fa décompoíition. Je ne fais pasan fnrplus fur

- G~1oi

efi fondée la bonne opinion qu'on a de l'étoffe

,faite avec du fer de faux : je cons:ojs_qu'une fa.ux

eft.elle:-meme une étoffe tres-duaile

&

tres-flexible;

mais lorfqu'il eft quefiion d'en rél.mir pluúeurs en–

femble pour forme une lame d'une cenaine épaif–

{eur,

je

crois qn'il

faut bien

des íoins

&

de l'atren- ,

CAN

tion pour les réunir

&

les fouder enfemble, fans en

.détériorer la matiere;

&

je croirois que le fer re–

fondu de vieilles férailles, fa ir ·avec foin,

eft

tout

.auffi bon. Quoi qu'il en {oit, c'eft une opinion re–

s:ue, &l'expérience l'a fans doute confirmée.

:Le

canon

enveloppé du ruban fur toure fa lon–

.gueur' ainú que nous l'avons dit' cfi mis au feu

a

íon rpilieu,

&

n'en eft retiré que blanc

&

foudant.

Le compagnon introduit une broche daos l'intérieur,

& l'

on íoude cette partie, qui peur avoir une éren–

dt.te

de deux ou rrois pouces. Une feule chaude ne

p

eut pas fuffire pour fouder tout le pourtour du

ca–

non

fur une pareilie longueur; car lorfqu'on le re–

tire du feu

&

qu'on le place dans l'encaflremenr pra–

tiqué fur la table de l'enclume, la partie qui efi ap–

pliquée dans l'encafiremenr s'y refroidit tandis qu'on

bat celle qui efr en-dehors,

&

n'eft par conféquent

plus au dégré de chaleur requis pour opérer la fou–

dure : il faut done deux ou trois chaudes fur la meme

érendue pour la {ouder ; on continue ainú de chaude

en

chaude, depuis le milieu jufqu'a l'extrémité dll

tonnerre, & enfuite deptús le milieu jufqu'a la

bou~

che.

Lorfqu'on a foudé le ruban fur toute la longueur

&

tout-aurour du moule, on repaífe le

canon

au feu

&

on lui donne, fur des étendues de deux ou trois

pouces, des chaudes graífes

&

douces , que l'on bat

fans introduire de broche dans l'intérieur _, ce qui en

reíferre le calibre & oblige d'emporter avee

les

forets

toute l'épaiífeur du moule fur lequelle ruban a été

rottlé. Ces

canons

fe forent en-dedans, fe dreífent

fe patfent fur la meule

&

fe poliífent en-dehors

~

l'ordinaire

&

comme ceux de munition, lorfqu'on

eíl:

a

portée des ufmes dont nous avons fait la def–

cription au

mot

FORAGE; Únon on les fore abras

&

on

les

lime

&

polit de meme en-dehors : il efi: meme

_aífez ordinaire, pour ces {ortes de

canons

fins

de

n'employer les

u

fines que pour les dégroffir dedans

&

dehors'

&

de les finir

a

bras.

CANONS

tordus

a

z>üoc.

Les ouvriers

qui

font

éJoignés des groífes forges & qui ne fonr par confé–

quent pas a portée de faíre fabriquer leurs lames

a

canons

fous de gros marteaux, fonr

oblioés

de les

préparer

&

forger

a

bras d'hommes aveg les mar–

teaux

a

main.

Si

le

canon

qu'ils veulent faire efr fort

court,

&

tel qu'on les préfere aujourd'hui pour la

chaífe,

&

fur-tour celle du bois, ils pourroient faire

leur lame d'une feule piece ; mais communément ils

la font de denx.

Ils

prennent pour la partie antérieure

o

u

le devant du

canon,

un morceau de barre de fer

marchand bien choifi, o u d'étoffe qu'ils auront pré–

parée a cet e:ffet: cette barre a environ deux pouces

de largeur

&

cinq lignes d'épaiífeur.

Ils

la chauffent

la barrent fur l'enclume

&

l'érendent en tous fens

~

en forte que l'épaiífeur en foit réduite,

a

l'extrémir¿

i~fé:ieur_e'

a

trois lignes environ'

&._

la.largeur por–

tee a tr01s bons ponces : de-la elle d1mmue tanr foit

peu de largeur & d'épaiifeur jufqu'a l'autre extrémi–

té. Le tonnerre ou le derriere du

canon

fe

prép~re

avec un autre morceau de fer, dont l'échantillon eft

plus fort,

&

qui a trois bons pouces de largeur

&

fept lignes d'épaiífeur: on étend ce morceau de fer

en obfervant de lui donner enviren quatre

pouce~

de largeur a {on extrémité inférieure '

&

a

1

autre

la

meme largeur que la lame préparée pour forrner le

devant du

canon :

chauffant enfuire blanc

&

fou–

dant ces deux extrémités, on les porte fur l'enclume

&

les faifant croifer d'un pouce l'une fur r amre'

o~

les foude en travers. Je n'ai pas déterminé

la

lon–

gueur que doivenr avoir les deux pa.rties de la lame

que l'on préparé, comme je viens de le dir:e, ni fa

longueur totale, lorfque ces deux parries fonr réu–

nies. Cette longueur dépend de celle

qu

'on veut

·donner au

canon;

&

en général la lame doit avoir