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BOL
&
fon roi.
Boleftas
fit équipper une flotte, la com–
manda en perfoJJne'
&
dekendit fur l€S cotes de Da–
nemarck. L'horreur qu'infpiroit la tyrannie d'Abel,
ouvrit au duc des conquetes faciles,
il
n'eut qu'a fe
montrer pour tout foumettre. Abel d.étr0né
~
banni,
méprifé, alta cacher fa honte
&
fes enmes lom de fes
états.
Boleflas
pouvoit alors fe faire c..ouronner roi
de Danemarck, il avoit le pou voir en main; le feul
titre de vengeur de Henri fuffifoit pour réunir les
fuffrages en
fa
faveur; mais fatisfain d'a·voir dé1ivré
les
Danois ,
r.I
dédaigna de
r~gner
Cur
eux, rendir
a
la nobleífe les places dont il s'éto
1
it emparé,
&
la
liberté de fe choifir un roi;
&
rerourna. en Pologne
l'an
1
129,
cóuvert de gloire, adoré daos fes conque–
tes comme daos fes érats.
<Ce prince
fut
la viétime
du
penchant qui le ren–
doit fenfible aux larmes des malheureu-x; un Ruífe-
'"vint fe }etter dans fes bras,
&
lui dit qu'd avoit
été c.haífé par
fes:ce~~atriotes,
que fon
attac~e'?ent
att r0i de Hongne etolt la
~a
ufe de fa profcnptwn ;
llole.flas
le crut, le combla de bienfaits'
&
lui donna
le uouvernement de \Vifiica. Le perfide ne fut pas
plhtót ma1tre de cette ville, qu'illa réduifit en cen–
dres; les Ruífes· entverent
auffi~-.tot
en• Pologne,
tromp.ennt
JJoliflas
par une rufe
auffi
lache que la
premiere, l?attiret7enr dans une embttfcade,
&
défi–
rent fon armée.
Il
n'éroit point accoutumé a ces
revers ; honteux d'avoir vécH trop
~un
jour , fa
méla.ncoli~
le
eonduifit a
u
tombeat en
r
F
3
~
,
a?res
avoir véeu
54
ans,
dontilen avoitrégne
36.
L'hif–
toire de
fa
vie fu.ffit
a
fon
élog~.
(
L\1. DE SACY.
)
BoLESLAS
IV,
furnommé
le frifi,
(
Hift. de Po–
lGgne.)
étoit le fecond des fils de Boleílas
!II.
Dans
le
parrage que ce prince
?t.
de fes états,
il
eut.
le
duché de Mafovie , le terntOire de Culm
&
la CuJa·
vi
e · fes freres Uladiílas., Miceílas
&
Hemi , obtin–
.:ren~
différen5 domaines. Uladiflas
fut
couronAé, fes
freres luí rendirent hommage : mais dans ce partage
on
avoit 0ublié le jeune
Ca11mir,
tendre enf.:ant qui
.n'avoit ni aífez de lumÍ€1'eS p.our connoitre fes d :Orts,
ni aífez de force pour les eéfendre.
A
peiAe Ul·adiílas
fut-il monté
fur
le tnone , qu'anirné
par
la reine
Chrifrine,
il
voulur dépouiller fes freres de leurs
a.ppanaues. La natioo s'y oppofa
&
parur prete
a
fe
fouleve~
en faveur de ces t>rinces. Uladiflas qui a.voit
fu fe faitre des ennemis de fe§ freres
&.
de fes fuJets,
chereha des alliés hors
de
la Pologne, il y attira les
Ruífes · la nation muette d'effroi n'ofa a¡s
m
eme
fecourir les princes par de va
in~ mur~ures:-uladiílas
les.-affiégea dans Pofnan. Apres av01r
íou~enu
plu–
fi.e~rs a~a_ut,s
, preífés
,P~r
la famine, un noble
~éfef
pOir precipita les at?eges
fu~
le camp
~~~adt~as;
les Ruífes futrefllt ta1llés en p1eces, le ro1 s enfmt en
Allemagn~,
les trois freres s'emparerent de Cracovie,
'toute la nation d'une voix uFJanrme dédara Uladiíias.
déchu de tous fes droits
a
la couronne,
&
la mit fur
la tete de
Bodeflas
l'an 1146.
Uladiflas avoit chen:hé
UFl
afyle
a
la
c:our de Con–
rad : illui demanda des troupcs pottr
~ur
11ouvár
l'entrée de la Pologne ; mais eet empereu'l" poífédé
ele
la
manie qHi régnoit alors
1
aima mienx aller maf–
faerer les Sarrafins qui ne
lui
avorent fait aucun mal,
que de feeourir fon allié ,
&
de compter un roi de
Pologne au nombre de fes vaífaux. L'année ehré–
tienne, ayant été détruite par
la
perfi.die de l'empe–
reur
d'Orient, Conrad rentra en Allemagne;
&
pro–
fitant de cette lec;on terrible qui eofttoit plus
a
fes
fujets qu'a lui-meme, réfolut d'employer au réta–
blifl'ement d'Uiadiílas le refre des for-'es qu'il a\roit
defrinées
a
la ruine des infideles.
Il
entra en Pologne;
Boleflas,
avare du fang de fes fujets, crut qu'un
prince ami de l'humanité devoit rejetter la voie des
armes, quand la politique pouvoit affurer le fucces
oe
fes deífeins' il fe rendit au ca:np de l'empereur'
Tome JI.
BOL
9
parla avec tant d' ' loquence , peignit avec tant de
,
vérit~
la
ty~annie
d'Uladíílas, les
~aux
que fes freres
. &
_lm .
avotent
~outfe~ts
daos
,~ofnan,
&
jnílifia
íi
cla¡rement la revolutwn,
qu
1l
fubjugua tous
les
efprits, émut rous les creurs,
&
fors:a Conrad a fe
rerirer.
Mais l'empereur frédérie, Barberouífe qui lui
fue–
e ' da, raíPembla
to~r~s
lesforces de l'empire en
x
1
58~
Sa
compaffion polmque cherchoit moins
a
repla–
eer le malhéureux Uladiflas fur le trone, qu'a réunir
' la ;.ologne
!t
~es
doma1rres; c'efr
par
cette conc¡uere
qu
Il
voulott retter les fondemens de
la
monarchíe
univerfelle qu'il avoit projettée.
n
~otra
done ea
Pologne:
Boleflas ,
trop foible pour foutenir la guerre
en rafe campagne, attira les impériaux dans des em–
bufcades oi1 leurs détachemens·furent maífacrés, les_
harcela tantót en rete ' tantót en flanc ' tanró.t en
queue, enlevant les conyois, eonfervant les hau–
teurs, attaquant
~oujou:s,
&
jamais attaqué.
L'empereur
qm
voyott fon armée pérír en detaíl
fans
fruir
&
fans gloire , propofa
un
accommode–
ment.
Bolf._/las
contemit au retonr de fon frere · mais
celui-ci mourut en dremin, l'an
1 1
79,
&
bi(f~
trois.
, enfans qui, n'ayant il'érité que de
la
haine des Polo–
nois qu.e fon pere s'étoit attirée, n'ofere nt d'abord.
réclamer leur parrimo-ine.
Ils attendirent , pour faire valoir leurs préten–
tions, qtTe le fouvenír d'e la tyrannie de feur pere
fut effacé.
Bolejlas
tranquille daos fes états fongea
a
en reculer les bornes. Depuis long-temps les rois
de Pologne jettoient fur Ja Pruife des regalíds ambi–
tieux.
Les
habitans de
cette
contrée, va.incus quel–
quefois
&
jama1s domptés, payoient tributa la Po–
logne Jodqu'íls fe fento-ient foibles ,
&.
le refufoient
des
.qu'ils
a~oient
réparé
l
~u.rsforces.
Boleflas
fe '
fervtt du pretexte de la rel
tgwn pour les aflervÍJi ;...
ces peuples éto-ient idolatres; o.n a voit déja
eifayé
en vain de les foumettre au joug de la foi.
Bolejtas
crur que l'afpeét: d'une armée pretetoit plus de force
aux
raifonnemens des miffionnaires. tes Pruffiens en
effet rec
;ure.ntle bapteme,
&
rend'irent hommage
a,
Jefus-Chriíl
&
a
Bolejlas.
Mais
a
peine l'a.rmée fu.t
rentrée en Pologae, que les Pruffi.ens releveren11
leurs idoles, replanrerent Ieurs bois fatrés;
Boliflás,
réfolu de fe venger, reparut fur les frontierts de
Prnífe en rr68; mais ayant confié
a
eLes
guides infi–
deles le
fah.ttde fon armée, elle romba
dans
m1e em-
bnfcade
&fut taillée en pieces.
1
Les
fi.lsd'Uladiílas profiterent d'nne conjonél:nre–
fi
fa
vo
ra~le
a
leurs
defft~ins:
ils réclamerent haute...
ment le duché de Cracovie, réfolus de demander
enfuite
la
couronne,
íi
cette premiere démarche
réuffi.ífoir. rls trouverenr des troupes en Ailemagne,.
mais
il
ne trouverent point de partifans en Pologne.
La nation atfemblée décida que leurs prétentions
étoient injufres, qu'ils éroient déchus de tous leurs
droits,
&
qu'en profqivant Uladiílas , elle avoit
profcrit fa poftérité.
Botejlas
fut moins févere :
i1
rendit
a
ces infortunés quelques villes de Siléfie ,
&
les admit a
u
partage avec fes neveux.
I1
mourut le
30 oélobre 1
r7 3·
Ce prince avoit peu de défauts
&
quelques verrus;
[es
ralens étoient médiocres;
&
ce
qu'il
y
a
de plus étonnant dans fa conduite,.
t::'efr
d'a–
voir entretenu ave
e
M
ice
Das, Henri
&
CaGmir, fes
freres, une concorde inaltérable.
(M.
DE SACY.)
BoLESLAS
V'
fu.rnomml
Le
chajle'
e
Hijl. de Po–
logne.)
Au milieu des troubl&s dont
la
Pologne fllt
agitée , apres la mort de Leek le blanc
&
Mice!las le
vieux,
BoLejlas
fut élu duc de Pologne en
124
3,
par
un parti qui devint le parti dominant. Ce fut un roi
fain éant, donr nous ne parlons que pour apprécier
les éloges que l'hiíloire lui a donnés; il n'ofa réfiíler
a
aucun des prétendans
a
la
couronne,
&
e{h écé d
1
-
tróné,
fi
fes favoris qui régnoient fous fon
nom,
B