que
s'it
fut
le bienfaiteur des Polonois, il fut le fléau
de fes voifins. La Pruffe conquife fans raifoo , la
Saxe ravagée, meme fans prétexte , affoibliífent
l'idée fublime de fon caraétere qLJe donne la dou–
ceur de foo gouvernement.
(M.
06 SACY.)
BOLESLAS II, (
Hijl.
d.:
Pologne.
)
roi de Polo–
gne' fuccécla en
I0)8
a Cafimir
r.
ton pere. Son ex–
treme jeuneife n'allarma point les fages ele
l~
na don.
Ses talens avoient devaneé fes am¡ées. Ses graces
conquéroient tpus les coours ,
&
ía
poliriqu~
fub–
juguoit
tm.ts.les efprits. Né
gé':léreu~
&
compat~f
fant, il
flllvlt ce penchant fubltme. Sa
co~tr
devmt
l'afyle des princes
malhe~treux .
Zaflas ,
duc
de Kio–
vie , perfécuté par fes fujets, dépouilfé par fes
freres , trouva dans
Balejlas
un ami. l3éla , frere
<i'
André ,
ro~
de Hongrie , chaífé par ce prince qui
avoit ufurpé la couroane au
préjudi~e
de fes droits,
fut
re~u
avec tous les égards dus
a
fon rang
&
a
fon
malhepr; Jaromir,
prin~e
de Boheme , qui avoit
~u
le fort des deux: premiers, fut
re~u
comme eme
abras ouverts. \Vratiílas, duc de Boheme, s'avanc;a
a
la tete d\me armée, poqr punir la Pologne d'avoir
donné une retraíte
a
foQ. frere ; mais il rencontra
Boiejla~
daos le
momeo~
OtJ
íl croyoit c;e prince
plus occupé
a
confoler Jarornir qu'a le venger.
Bolejl&s
fit
epvelopper les Bohémiens daos un bois,
rejetra
~lVeC h~uteur
les propoíitions de paix: qu'on
lui fit ,
&
alloit exterminer Wra:iílas ,
íi
une rufe
de guerre ne l'avQit dérobé au fort qui le mena–
~oit; en~n
on négocía, la paix fut fignée,
\V
ra–
tiflas époufa Swiantochna, freur de
Boüflas.
Mais
Jaromir qui fe croyoit plus en
{ftl'eté
aupres de fon
ami qu'aupres de fon frere, demeura en Pologne.
Les
Pruffiens voyant
Boleflas
occupé du coté de
la Boherne, refuferent de payer le tribut qu'ils lui
devoient,
batin~nr
vers les frontieres de la Pologne
une fortereífe capable de renfermer une armée,
y
foutinrent un fiege contre
Bolejlas
qui fut contraint
d'abandonner fon entreprife: ces barbares qui n'a–
voient d'autre but que le pillage, ne combattoient
qu'en fuyant, n'attaquoient que des. convois,
&.
ne
connoiíloíent de l'art de la guer:re que les
n~tfes
&
les fineífes; enfin
Bolejlas
fut les (urprendre fur les
bords de l'Oífa,
&
en fit un tel carnage, q\..le les
eaux de cette riviere parurent plufieurs heures
teintes de fang.
. .
.
Revenu vainqueur de cette expéd1t10n ,
Boleflas
en entreprit une autre pour fon ami Béla ; les !e–
cours que l'empereur avoir accordés au roi André,
les force& de ce prince
~
la mulritude des Bohémiens
qui s'enróloient fou$ fes drapeamc, la difficulté de
vaincre un ennemi puiífant dans fes domaines , tous
ces obíl:acles n'arreterent point
Boleflas;
il condqifit
Eéla en Hongrie,
&
préfenta la bata1lle
a
ton frere.
André fut vaincu, tomba entre les maifls des hlon–
grois qui l'avoient traJú
~
&
fut aífommé par ces
perfídes.
Boleflas,
apre~
avoir donné une coumnne
a
fon
ami, fongea
a
en acquérir une nouvelle pour lui–
rneme; la Ruffie avoit été eonquife par
Boleflas
l.
Pour y rentrer plus furement,
Bol~flas
JI
époufa
une princeífe Ruífe nommée
Wisreflava:
bientor il
s'arracha des bras de fon époufe pour temer de
nouvelles entrepri(es. \Viíreílas, cluc de Poloczk,
s'enfu~t
a
fon approche . Le roi de Pologne fut res:u
en triomphe daos Kiovie,
&
mit le tieg devant
Prefmilie, place qui pquvoir etre regardée alors
comme le chef-d'reuvre des fortifications. Une foule
de payf.'lns Ruffes s'y étoient retirés de toutes parts;
mais cette multitude mal aguerrie, montra peu de
fermeté dans la d 'fenfe
&
peu d'ardenr dans les
forties.
Bolejlas
livra trois aifauts
a
la fois, &
1e
rendit maitre de la ville ; la citadelle fut forcée
quelque tems apres d'ouvrir fes portes. Le roi
~ns
BOL
7
le cours de fes
fllcce~
, difparut
IJOUr
aller
f~courir
les fil$ de 8ela,
a
qUt Salomon , fils d' Anclré
dií–
putoit l'héritc¡.ge de leur pere. Mais en
arriva~t
il
trouva ce différend terminé par l'entremife de qu'el–
ques
prélat~ ~
revint e.n Ru!fte, man;ha conrrE; \Vfre–
wold qui avoit chaífé fon frere
Zaíla~
Q.e Kiovie
l'att?qua pres d,es murs de cette
vill~,
&
remport~
une viétoire égalemept fune{le au:!( cleu" partís.
SQn
arméa en fut tellement affoiblie,
qn~il
fqt conrraint
de remettre le ñege de Kiovie
a
l'année fuivªnte
1075·
11
attendit
a
peine~~
retO\tr'
du
print~ms
pQur l'en..
tr.eprendre. Les tra
Vé,lUX
fur~nt pouífé~
avee tanr
de
vtgueur, que la bre,he fut bienror praúcable.
Un
afi~ut
pol\voit
r~ndre
Bole.flas
ma'irr~
de la place;
mqiS a;.:ant appns.que l:s
af~
'gé$,
ap.r~s ~voir
épuifé
l~urs
ywres'
é\~lolent b~e~tQt manq~ter mem~
de ees
vtls ah.mens.
qm
[out fremtr la
~atur~,
íl ar(enclit que
b
fam~nelmhvrar c~tt~ ~onquer~, ~o
e voulnt point
hafar.der,le
fan~
de
~~s ,fo~dats:
i1 ne
... l'av9it que trop
prodtgue depu1s qu
1l
etolt fur le tr9oe. La ville ca–
pitula,
&,
le r<;>i
tr~uta le~
va¡ncus avec tant
de
dou–
ce~tr,
qu'ils fe
repentire~n ~ux-memes
de
lttj
avoir
réfi[lé. Jufques-la
Bo(ejla$
avoit été doux, humain,
généreux , bra
V~
,
ardeot , infatigable ;
mai~
arre
té
par les délice$
de
K19vie,
(;Ofl101~
Annibal par celies
de Cap,oue? il
p~rdjr
corrm1e
hti
fe~
Vy.Ffus
&
fa
gloir<!.
1
La volqpté flétrit fon
cc;>uri'\g~
par
d. '
grés ;
ef~lave
de v¡ngt
mai_treíf~s,
il ,oubliél qu 'il ªvoic des
fuJets en Pologne ; tt:!s foldGltS s'aban9onnereflt aux
?lemes
ex(:e~
: en vain leqrs femroes les rappelloient
dans ·leur patrie,
ell~s
fe
v~nger~ ot
de leurs infidé...
·l}rés,
~n ~ppufant
leqrs
e(clavel.. La plupan ,de eas
epoll)!:
J~rn,es,
retourne;eot en Pologne pom réparer
l4 perte urepªr¡:tble del
~onneur.
Potejl4s
al:>andonné
p~r
fon armée, fut contraint c;Je rentrer daos
f~s
ét~ts; i~
í1goala. fon r.erollr.par des
fupplice~.
CetJx
q~ll
avo1enr )€s preo:}lers <J.bar¡doniJé
fe~
enfeignes
pénrem fur
l'échafaud.
Leur~
femmes qui
le~
¿¡voient
rappell~s,
el!rent le meme
fqrt.
Le~
enfans,
nés de leurs JTlariCJges
~vec
leurs
efclav~$,
furent ott
égorgés fans pitié, ou expofés avec
plu~ d~
'barbari€;
encere.Bolefl(ls
étoit clevenu
féro~:e, eQ.(l~mi
de$
homm.es&
~e
lui-rneme; tout dégoútant
d~t
fang
cl~
~es f~tJers,
1l
!e
replongea daos le.s volnprés q11i
1avo.1ent abnm,
&
fit de fon pala1s qne
fecood~
K10vie . Saint Sraniílas, éveque de Cracovie, ofa
s'él~ver
CQntre
ces
délordres avec le courage qq'inf–
pire la
vert~1
,
&
cette atJtorité qqe
le~ ecd~·
{¡.aJliq~es
avoient Filors daos l'Europe.
Bpliflq.s
irrt.
c!igné qu'uQ. feul homme , fans
arme~
, fans dé..
fenfe'
ora~
lui repro¡;:her fes cnmes 'quand toute
la
Pologne tremhloir
fo~ts
Jui, chargea des
offi~ier$
ele
le,delivrei-, par un
aíf~tfinat,
de ce <;enfetJr impor–
run. Majs
J~
caradere de douceur
l>f.
de majefié ré·
pandus fur le front du prélar, glaGa leur cour¡.¡ge;
le tyran
n~
voulut plus confier fa vengeance
a
de~
mains étrangeres, il entra dans
l 'églif~,
afyle fa
eré
de Sraniílas, lui portil le premier coup,
&
aban–
donnCJ. fon cadavre
a
{e~
courtif.ans
en~ouri~gés
par
fon exeQ1ple.
Grégo¡re VII
l.an~a
en
1079
un
int~rdit
fur
Ja
Pologne,
&
ne
diílingu¡¡ point le peuple inlloeent
du maitre coupable.
Bolejlas
fut déclaré déehu de la
couronne , fol} rqyaume abandonné au premier
conquér~nt,
fe$ fujets clégagés dp feqnent de fidá.,
lité. Ceux ci, pour calmer la fmeur du pontife ,
(q
fouleverent
contre
leur prince. OQ.ieux
~fes
fnjets,
a
tui meme' il s'enfuit
a
la cour de
w
ratiílc~s
qui
n'avoit point onblié les Cervices que ce prince avoit
rendus
a
Béla fon pere. Les Polonois l.tiíferent
Qolef–
Las
tranquille dans fa retraite : les foudres dé
Rome
le pourfuivirent jufques daos cet afyle. Le ponrife
tnena<;a
Wratiílas, dont tot¡t le c;rime étoit d'avqir