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BOL
tete fur les ouies derriere les
yeux.
Son menton
efr
jaune, traverfé de
ch~que
·coté par dix ligoesobliques
vertes. Ses nageoires font vertes, excepté la dorfale
dont la membrane qui unit les rayons épineux eíl:
jaune. Ses yeux ont la prunelle noire entourée d'un
iris.bleu cerelé de rouge incarnat.
Maurs.
Le
bolam
eíl: commun daos les mers d'Am–
boine , fm·-tout dans
la
baie Portugaife.
Qualités. Il
eít huilenx
&
dégot1tant.
Remarque.
Ce poiífon, par le nombre
&
la dif–
pofition de fes fept nageoires ,
&
par
la
forme de fa
queue fourchue, fe range naturellement dans
la
famille des fpares,
oi1
il fait un genre particulier
avec le toua.
(M.
ADANSON.)
BOLBEC, (
Géogr.)
gros bourg dtt pays de
Caux en
N
ormandie , renommé pour fes manu–
faélures de toiles, fiamoifes,
&
la propreté de fes
habitantes, dont le fang efi beau.
I1
eíl: fait mention
de l'églife de
Bolhec
des
1
o8o, au concite de Pille–
bonoe ' Oll elle fut cédée a l'abbaye de Bernai ;
mais les (eigneurs depuis
I
5
88 en font patrons.
Bolbec
fut la proie des flammes qui confnmerent
730
maifons le
15
juille.t
1765.
Le roi envoya pour
rérablir les rnétiers 8oooo liv. le parlement
40000
liv.
Les Genovéfains d'un petit ptieuré des environs,
logerent' nourrirent & verirent plus de
3
00
de ces
malheureux incendiés, pendant trois mois.
(C.)
BOL<;:ANO, BORCANO,
ouVOLCANO~ (Géo~r.)
ile du
royaumedeSicile~du
nombre de celles que l'on
appelle
ifole di Lipari:
celle-ci fe nommoit ancien–
nement
Thermi.f!..z
,
·rherajia, Hiera,
c'eft-a-dire ,
ia Sainte.
Elle brttle continuellement, car en tont
tems on la
voit
jetter de la fumée
?
&
ailez
fou–
vent des flammes.
(D.
G.)
BOLESLAS
I,
furnommé
Crobri.
(Hifi.
de Polog. )
C'eft le premier fouverain de Pologne qui ait porté
le titre de roi.
Il
fuccéda
a
Miceílas fon pere , qui
avoit introduit l'évangile daos cetté c.ontrée. Mais
une partie du peuple étoit encore attachée
a
fon
ancien culte.
Bolejlas,
par des voies douces
&
len–
tes ' parvint
a
étouffer par dégrés les anciens pré–
jugés.
Il
ne renverfa point
l~s
idoles , illes laiffa fe
détruire elles-memes, protégea les pretres chrétiens
fans perfécuter leurs adverfaires , & ne donna point
a
ces derniers cette raifon
a
oppofer
a
l'évangile '
qu'il eftt été preché les armes
a
la main.
Il
ahira
.dans fes états Voicechus, évéque de Prague, l'apo-
tre de
la
Hongrie , de la Pru1fe , de la Boheme
&
d'une partie de la Ruffie.
.Mais
il ne put le fixer en
Pologne. Ce prélat
fut
aífaffiné par les Pruffiens
en
997·
Boleflas
acheta fon corps des aífaffins meme
qui l'avoient maífacré. On prétendit que ceux-ci
ayant :voulu le vendre au poids de l'or , lorfqu'on
le mit dans la balance , il ne pefoit prefque ríen.
N
ous ne déterminerons point le dégré de croyance
qu'on doit accorder a ce prodige. Mais quand
Bo–
lejlas
auroit payé ces reliques de la moitié de fes
tréfors, il en fut bien dédommagé, puifqu'elles lui
valurent une couronne.
Jufque-la les fouverains de Pologne n'avoient été
que des ducs vaffaux de l'empire.
Boliflas
afpiroit
a
fe dégager de cette fervitude ' la voie des armes
luí paroiífoit incertaine ,
&
auffi funefte aux vain–
-queurs qu'aux vaincus.
Il
prit un moyen plus sur &
&
peut·etre plus glorieux.
11
fit publier avec pompe
daos
tou~e
1'
Allemagne ·' les rniracles de faint Voi–
cechus. On y accourut des
bo!JCi!~rde
lamer Baltique,
de l'Océan
&
de la
Méditerr~~~~·
Plus il y eut de
fpeétateurs, plus
i1
y eut de prodiges. Cette célé–
brité eut tour l'effet qu,e
Bolejlas
en avoit
efp~ré.
L'empereur Othon
II~,
qui venoit de vifiter aRome
les tombeaux des apotres , voulut anffi viíiter celui
de
l'év~que
de
Prague; il
alla en
Pologne.
Bolejlas
BOL
le
te~ut
avec une magnificence dont Ia nation et\t
pu
;--.mt!rmurer_ '"
fi
le fueces
1
de fa prodigalité ne
1'
eut
¡uíhfiee. Les fetes fe fuccegerent fans interruption.
L'or, l'argent
&
les
meubles précieux qui y bril–
loient, étoient difiribués le foir aux gens de l'empe–
reur. Le lendemain nouveaux appr€!ts, nouveaux.
préfens. L'empereur en fnt accablé. Sur la fin d'un
repas, dans un de ces momens oh les plus impé–
nétrables politiques éprouvent des effufions de
creur , Othon mit la couronne impériale fur la tete
de
Bolejlas,
lui permit d'arborer les armes·de
l'Em–
pire , le nomma roi , & l'affranchit , ainfi que fes
fucceífeurs , de tout devoir de fervirucle envet'S les
empereurs.
Ce
futl'an
1001
qu'une fete opéra cette
révolution qui auroit cofité plufieurs íiecles
de
guerre.
Le roi marcha incontinent contre
Bolejlas
duc de
Boheme , punit, par des ravages affreux, ceux
qu'il
avoit faits en Pologne, foumit la Moravie, défit en
bataille rangée Jaroflas' dtlC des Rhuthéniens' rendit
a
Stopale, frere du vaincu, la ville de Kiovie, que
celui·ci lui avoit enlevée,& diíl:ribua
a
fes foldats tous
le.s fruits de fa viétoire.
Il
retournoit en Pologne
lorfqu'il fut attaqué par Jaroílas qui avoit raífemblé
les débris de fon armée ,
&
l'avoit accrue par de
nouvelles levées. Une feconde viéloire le délivra
de
cet ennemi. Les vaincus eux-memes lui donnerent
le furnom de
Crobri,
c'eft-a-dire, le
redoutable
ou le
courageux.
A
fon
retour.ilbatit des églifes, & 'peupla
fes états de moines.
Ces
foins religieux ne le détour–
nerent pas des foins du gouvernement. Mais ennuyé
d'un
trop loQg repos , il entra dans la
Saxe
qu'il
trou
va
déferte.
Il
rédui-fi.t les villes en cendre, ravagea les
champs, pén 'tra dans la Pruífe fous prétexte
de
venger la mort de faint Adalbert, pilla,
bru.la, fac–
cagea toute cette contrée ' fon;a les habitans
a
lui
payer tribut
&
a
recevoir l'évangile'
&
fit élever
une colonr1e fur la rive de la Doífa cómme un monu-
ment de fes conquetes.
.
11
rentroit en Pologne lorfqu'il apprit que les
Ruthéniens paroiífoient déja fur les frontieres, ayant
Jaroflas
a
leur tete.
)1
y courut. Les deux armées
fe trouverent en préfence, le fleuve Bogus les fépa–
roit ; les vaiets des deux armé es y alloient abreuver
leurs chevaux; ils s'infulteren"t de part & d'autre. Des
injures ils en vinrent aux coups; les fo!dats
y
cou–
rurent ; les deux armées prirent les armes; la ba'–
taille devint générale. Les Polonois traverferent le
fleuve , mirent les Ruthéniens en déroute,
&
Bo..
lejlas
demeura viétorieux, l'an
I
o
1
8.
Le
refte de fon regne fut paifilile ; il forma un
confeil de douze fénateurs, a ve
e
lefquels il jugea
les
ditférens des particuliers ; il entretenoit les parties
a
fes frais' payoit leurs avocats'
&
rendoit fouvent
par fes bienfaits a celle qu'il avoit condamnée ,
C6
· qu'illui avoit oté par fon jugement. Cependant
il
courboit fous le poids des années, fon genie s'étei–
gnoit par dégrés, il fit venir Miceflas; (( Mon
fils~
'' lui dít-il, je vais defcendte au tombeau,
je
vous
;; laiífe un trone affermi par mes viétoires, fervez
;; Dieu, protégez la religion, honorez le fénat, ai–
;; mez votre peuple , foyez moins fon maitre que
;; fon pere; fuyez la volupté. Le prince qui s'y aban–
»
donne ' rut-il fouverain cln monde entier' eft le
~;
plus vil des efclaves
>>.
11
mourut pen
de
rems
apres avoir déíigné Miceflas pour fon fucceífeur. La
Pologne le pleura pendant une année entiere; les
fe-
. tes publiques furent profcrites ; un devil général
régna fur toute la Pologne.. Jamais douleur ne fut
fi profondément fentie
&
íi bien méritée.
Boleflas
avoit coutnrne
de
chre,
qu'il aimoit mieux vivre d'ua
morceau de pain grofjier,
&
voirfon pauple dans l'abo!l–
dance
'
que
d'
avoir une table fomptueufe
'
&
de laif!er
fes fujets dans l'indigence,
Mais on ne peut diifwnaler