93°
TAR
>t
vres de
tartre,
qui
oot été employées én euites ;
,~ fou~niífent
quatre-vingr-huit
0ll:
quat:e-vÍngt-dou–
>1
ze livres, tant de cryfia!, que de creme. Ainú le
" tarue
crud ordinaire fournit les trois cinquiemes
" de (on poids ou environ ;
malS
le
tartre
blanc cry–
" fiallin
&
bien choiú , en fournit les delLx tiers
)t.
On voit par ce procédé qui efr fort úmple, qu on
dépouille le
tartre
de fa partie colorante
&
d'une par–
tie de (a terreo Le
tartrf
étant un des fels des plus dif–
nciles
el
diífoudre daos l'eau , on efi oblioé de le faire
bouillir
el
grande eau , pOUl" le tenir en°diífolution ,
afin que la terre de Merviel, ou toute aune terre ar–
gilleu{e blanche, s'uniífe a la partie graífe
&
colo–
rante, avec laquelle die a plus de rapport qu'avec le
fel. Par cette manreuvre ..ingénieufeon a un fel bien
blanc
&
bien pur , ce qui efr d'une grande utilité pour
les arts,
&
un grand avantage pour l'u{age qu'on en
fait en médecine
&
dans les travaux chimiques.
Le cryfial ou creme de
tartre
efi d'un emploi im–
menfe dans l'an de la teinture ; cette grande confom–
mation de ce felefi la cau(e qu'on en a dans le bas Lan–
guedoc multiplié les fabriques. Ce fel efi employé
principalement dans les teintures de laines , conjoin–
tement avec l'alun pour les préparer
el
recevoir les
parties colorantes de matieres végétales qui font le
fondement de la couleur. Avant de teindre les
Jaines en écarlate ou autres rouges,
t/c.
on les faít
paífer par une préparation que les Teinturiers ap–
pellent
bouiLLon
,
&
on fait entrer du
tarm
dans pref–
que tous les bouillons employés aux ·teintures de
bon teint; mais on préfere le cryfial de
tartre.
Ces
bouillons contiennent d'ailleurs prefqu'auffi conf–
tamment de l'alun. Un teinturier de cette ville m'a
dit que le cryfial de
tartre
étoit mis dans ce bouillon
pour détruire cette grande fiipticité que l'alun exer–
ce fur les laines. D'ailleurs le cryfial de
tame
adoucit
beaucoup les fibres de la laine,
&
les difpofe,a rece–
voir les corpufcllles colorans. Le cryfial de
tarlre
efi encore ú fort employé dans les teintures par fa
qualité de fel tres-dur, & prefque , indiffoluble dans
l'eau froide, ouvrant les pores du fujet qu'on veut
teindre, y développant les atomes colorans,
&
les
nxant de maniere que FaUion de l'air
&
du foleil ne
les puiífe détruire.
Je ne finirois point {ur l'emploi du cr;rfial de
tar–
tre
dans la teinture des laines
&
des foies , ú j'étois
o~ligé
de nommer toures les couleurs
011
pr 'liminai–
:rement 1'on fait entrer la creme de
tarlre. Voye{
T EINTURE,
'Voye{
auffi
L'
artide de La teinture
par M.
Hellot.
On fe fert encore de la creme de
tartre
pour dif–
{oudre avec l'eall commune le verd-de-oris, ce qui
¿onne nn beau ven céladon; cette
conle~r
s'emploie
fur le pafier , pa.r exemple, pour les plans, pour les
canes geographlques , pour les efiampes
el
décOll–
pures : on appelle cette couleur
'Vud d'ingénieur.
Lorfque la diffolution efi trop chargée de creme de
tarue ,
elle luit úlr le papier , comme ú on 1'avoit
chargée de beaucoup de gomme arabique; ainú il
n'efi point néceffaire de faire entrer dans'cette cou–
lenr, la moindre dofe de cette gomme.
Le cryfial de
tarm
efr fort employé en médecine
&.
en chimie. Pluúeurs chimifies fe (ont occupés
a
rechercher
el.
le rendre plus foluble qu'il n'eil. M.
le Fevre , médecin d'Uzes , a trollvé que le borax
uni
el
la creme de
tartre
,
ou cryfial de
tartre
le ren–
doit plus foluble dans une moindre quanti:é d'eau
qu'il ne fe diífout ordinairement.
P oye{ Les mémoires
de l'académie royale des Sciences, pOllr fannée
'72.8.
MM. Duhamel
&
Groíle ont trouvé que le {el de
foude produifoit le meme effet; l'eau de chaux la
chaux d'écailles d'huitres, celle de
la
fialaUite c;Jle
¿~
gips., la fialaUite
,.l~s écaille~
d:huitres, les'
ye~x
¿ ecreviífes non. calcUles, les differentes craies, la
TAR
come de cerf calcin
' e,
rendent la cr"me d
tanfe
foluble
&
forment des fel neutres par leur com–
binai{o~.
Poy
{
f
s mémoires de L'acadJmie ro)'aÜ
dlS
S ci nces ,
ann 'e
'73
2.
, pag~
323 ;
t/
'733
,page
2 6 0 .
M. de la Sane a trouv
I
qu une partie de [el [,'datif
rendoit fohlbe quatre parties de crAme de
tarue.
Voyez
les mémoires
d~
La
m~ill¡;
acad¿mi
, .
anlZ'
17.5.5·
M. Pott, fameux chimifie de Berlin dit dan fa
D ij[erlation f ur L'l:nion
d~ .L'~cide
d;l ;itrioL avec L'acide
du tarue,
que 1hUlle de vItnol mel, e
~vec,deux
par–
ties de
tarire
fec en poudre ,
OH
a pCirues egales ne
fait point d'effi
rve(cenc~ , cl'écu.m~ ,
ni de. apeur ;
mais qu 'en remuant le melange '.11 s
c.ha~lffe
un
~eu ,
devient mol
&
forme une pOIX arttfic1elle. Slon
difiille ce mélange, on a
10.
un acide de
tarlre
tr' s–
aUif que M. Vene! a dit dans les féances de la fo–
ciédRoyale, etre ,un vrai acide nitreux qui pou–
voit en etre retiré immédiatement, par un procétlé
particulier, dans un
ét.atp:lr, nud/ ce q\li étoit
~tn
des faits par lefquels 11 demontrOlt le mtre entIer
dans le
tartre:
2
0
•
de l'acide fulphureux volatil.
Quand on a pris parties égales d:hulle de vitriol
&
de
tartre,
on n'obtient point d'
hu.ih:: dans la
d~fiillatio~;
au contraire , avec deux parues de
tartre
11
fe manl–
fefie un peu d'huile vers la fin de la difiillation.
'
J'ai remarqué en faifant du (el végétal avec certai-'
nes cremes de
tartre,
qu'il fe précipitoit beaucoup
de rerre ;
&
avec qllelques autres , qn 'il s'en préci–
pitoit moins. La plupart de ces terres faifoient effer–
vefcence avec les acídes. Une partie de ceUe terre
pourroit avoir été nnie a la creme de
tartre
dans la
purification, puifque la terre argilleufe qll'on yem–
ploie contient qllelquefois un peu de terre calcaire.
La creme se
tartre
efi employée efficacement en
médecine, dans les fievres ardentes, dans toutes
fortes d'obfimétions , dans les maladies cacheaiques
&
hypocondriaques. On l'ordonne fouvent avec
fucces", dans les acces de nevre; on la mele aux doux
laxatits , comme la caífe. Son indíifolubilité efi lct
caufe qu'on ne peut l'ordonner qu'a petite dofe dans
les pur
9
ations
011
il n'entre pas de caífe ; car ¡'ai re.!
marque que la mod le , on les
b~tons
de caífe qu'on
fait"bouillir avec la creme de
tartre
bien en poudre
nne, étoit propre
el.
en_diífoudre une plus grande
quantité que l'eau feule. 11 futEt de la faire entrer
dans les purgations fans caífe,
el.
la dofe d'un gros
jufqu'a dellx; on peut la donner
el.
la dofe de demi–
once, quand on l'emploie avec la caífe ,
&
fur-tout
pour une médecine en deux verres. Je crois qu'elle
s'y diífoudra parfaitem.ent en fOlltenant l'ébullition
un bon quart d'heure.
La creme de
tarlre
eil tres-employée pour cailIer
le lait, dont on fait le petit-Iait. On fait entrer la
creme de
tartre
dans les opiates fébrifuges, apériti-
• ves, purgatives, méfentériqlles,
&c.
Elle entre dans
la poudre coroachine, dans la pondre ponr la gomte
purgative, dans la conferve de rofes rouges íolide,
dans la poudre te.mpérante de Sthal,
&c.
. La chimie s'en fen dans beaucoup de fes opéra-.
t10ns ; die entre dans le fel végétal ou
tame
folllble,
dans le fel de [eignette, dans le
tarue
émétique ,
dans la panacée antimoniale,
&
dans la teinture de
M.ars
tartarif~e,
extrait ou úrop de Mars , dans la
telOtllre martIale de Ludovic,
&c.
Artide de
M.
MON–
TET,
maure apoticaire ,
&
membre de La
J0ciété
royate des
S ciences de MontpeLLier.
T
AR
TRE,
(Médecine.)
ce fel
&
fes différentes
préparations font d'ufage en médecine ; on les em–
pIOle dans tous les cas
Ol!
iI faut ouvrir les voies
&
pouffer par les felles
&
par les urines.
Le
tarlre
purifié avec la terre de Merviel eil d'll–
fage fous le nom de
créme de tartre
.
on I'ordonne
dans les potions purgatives
&.
apéritives en qualité