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88 8~

T .A N

deífeehée

dan~

les ré(eaux de la peau , dont la petite

extrémité qui regarde le jour, eH: fale & crafi'eu(e

par la poudre qui fans ceífe vole deífus,

&

en e{l:

r etenue par la matiere gluante de la

tanne

meme.

Il

doít paroltre plus de

tannes

fur le nez & fur le

menton qu'aux autl'es endroits du vifage,

a

caufe de

leur plus grand nombre de follícl!les

féb~cées.

_ C'eft done. fans fondement qu on

a

pns les

tanlies

pour des vers, mrus je crois plus, c'eft que tres–

{ouvent on s'efr trompé , quand on a cru, par

d.es

inciúons , avoir tiré des vers du nez, des fouTClls

&

des différentes parries du vifage. En effet, fans

vouloir nier qu'effeétivement il {e trouve quelque–

foís des v ers dans le nez, dans les {ourciIs & dans

d'autres parties extérieures du corps humain, il efr

confrant qu'on fe fajt tres-fouvent illuúon fur cet

article, & que ce que l'on prend pour des vers,

n'eft communément que du pus épaiffi. Lorfqu'un

bouton a fuppuré fans qu'on en aít faít {ortir la ma–

tiere, elle s'y nge, & devíent de la coníifrance d'une

p ateo Le bouton refre ouvert, & le pus qui le rem–

plit parolt fur cette ouverture comme l1ne tache

brune, paree que l'air en a {éché & dlll'ci le deífus;

c'efr cette tache que ron prend pour la tete d'un

ver, il fallt le faire {ortir. On preífe le bouton; le

pus en fortant par l'ouverture du bouton, prend

une forme cylindrique, c'efr le ver qui {ort la tete

la premiere. La preffion n'étant pas de tons ca tés

éga1e, ee pus ne fort pas par-tout en égale quan'–

tité, cela faít qu'il {e recoqujlle en divers {ens,

&

voíla le ver qui {ort vivant, & quj fait des contor–

fions. En faut-il davantage pour établir une opinjon

populaire? On n'auroit cependant qn'a toucher ce

p retendu ver, pour fe convaincre qu'il n'étoit rien

moins que ce qu'on le croyoit, & c'efr ce dont on

ne s'avi{e pas.

'"

Mais les dames feront plus curieu{es d'un bon re–

mede contre les

tannes,

que de toute notre phyíio..

logie, il faut bien les fatisfaire. -Le fiel de boeuf dé–

gagé de fa partie terreu{e & graífe, de la maniere

c¡ue

M.

Homberg l'en{eigne dans les

Mém.

de l'acad.

des S cien

ces

,

année

J

7

09 .

p.

3 6 0.

{era ce remede

C¡lI'il convient d'employer de la maniere {uivante.

Prenez une drachme & demie de la liquem rouge

&

c1arifiée du fiel de breuf, apres qu'elle aura été

clellx ou trois mois expo{ée au íüleil en été

,&,

autant

d'hllile de tartre .par défaillance; ajoutez - y une

once d'eau de riviere; melez-les bien en{emble ,

&

tenez-les dans une phiole bien bO\lchée; il ne fallt

pas faire beallcoup de ce mélange a-la-fois, parce

c¡u'il ne {e con(erve pas long-tems. Pour s'en {ervir,

ron m0uille un doigt dans ce mélange, on en tappe

l~endroit

011 font les

tannes,

on le laiífe {écher , & on

en remet; l'on fait cela {ept

el

huit foís par jour, juf–

<ju'a ce que l'endroit étant {ec, commence

a

deve–

nir rouge, alors on ceífe d'en mettre; on {entira

une

tr~s

-légere euiífon, ou plutot une e{pece de

chatoUJllem ~nt,

& la peall {e fera un pell farineu{e

pendant un ¡our ou deux ; la farine étant- tombée ,

les

tannes

{eront effacées pendant cinq ou íix mois

de tems ; enCuite il faudra recommencer le mcme

r~med,e

: ú apres {a premiere application, c'efr-a–

dlre, la farine étant tombée , les

tannes

n'étoieni pas

tout-a-fait effacées, il

en

faudroit appliquer deux

fois de fuite.

Ce remede du fiel de breuf étant une e{peee de

l;!llve ,~

elle

e~ltre

pell-a-peu dans les pores, 011 elle

oetrempe & dlífout entierement la

tanne.

Et comme

da?s cet::état

~a ~anne

occupe

beau~oup

plus de place

'In

elle f.1e fa1f01t auparavant, la plus grande partie

de fa fubfrance.{ort ele ron creux & s'en va en fa–

ri~e;,

il faut un tems aífez conúdérable ' pour rem–

phr de nouveau ces creux,

(Le ,hcyalier

DE JATJ-

.COURT.)

.

TAN

TANNts,

f.

f.

pI.

(Mégif[.)

petites

marqUes

~

te{l:ent fur les peaux des betes fauves, meme ap..

pretées : ce {ont les marques des infeétes qui les

ont piquées.

(D.

J.)

T ANNÉ,

participe du verbe

tanner. roye{

TAN"

NER.

T

ANNÉ, {.

m.

(terme de

Tanneur.)

c'efr du tan melé

de chaux, tel qu'on le retire des foífes lorfqu'on les

. vuide, & qui a {ervi a préparer les euirs. Le

tamzé–

n'efr pas perdll, pour avoir {ervi; on en fait des

mottes a bruler.

.

T

ANNÉ ,

en

termes

de Blafon,

fe dit d'une couleur

brillante, faite de rouge & de jaune melés enfemble.

Les Graveurs

l'e~priment

par des lignes diagonales,

qui partent du cheffeneftre, comme le pourpre dont

ils difringuent cette couleur par un

T.

I/oye{

POUR".

PRE.

Dans les eottes d;armes de tous ceux

ql1i

en Angle–

terre {ont au-deífous du degré des nobles, cette cou..

leur s'appelle

tann¿,

dans celles des nobles

hyacin–

che ,

& dans celles des princes,

tete oufang

de dra...

gon.

.

T

ANNÉE

couleur,

(

Tei.nturerie.

)

forte de couleUl'

qui reífemble

a

eelle du tan ou de la chataigne, &qui

tire {ur le roux ob{cur. Une étoffe

ttlnnée ,

un drap

tanné

{ont une étoffe, un _drap de cette coulenr.

(D .

J.)

T

ANNÉE

fleurs

de la,

(

Botan.

)

les ouvriers em–

ployés au tan ont donné le nom de

jleurs de la tannée

el

pIuíieurs ·touffes d'une elp¡!ce de gazon de belle

couleur jaune matte, di{perfées en differens endroits

{ur le haut des monceaux de tan qu.i ont {ervi piu–

íieurs mois a tanner & couvrir des cllirs de breufs , .

qu'on range .par lits ¡'un {ur l'alltre dans des foíles faie

tes

a

eet

1I

f'age ; enCuite de quoi ce tan retiré, des

memes foires eft mis en gros taso

Ce tan, apres avoir fervi, efr alofs appeUé par les

ouvriers

d, La tannée,

&

cette matiere ne {ert plu$

qu'a faire des mones , dont on {aít que les pauvres

{e

fervent ,faute de bois , pendant l'hiver.

Les touffes en maniere de gazon dont on vient de

parler, {ont dane la végétation connue chez les Tan"

neurs 10us le nom de

jleurs de la tannée.

Cette végé–

tation fort de la fubftanee de la

tannée

en une e{pece

d'écume, qui peu-a-peu s'épaiffit en confiíl:ance de

pate molle, de couleur jaune-citron, & de l'épai{ ...

feur de úx

a

huit lignes,

.

A me{ure que eette plante végete, fa furfaee

de~

vient porreufe

&

{pongieufe, bouillonnée, .remplie

d'une infinité Le períts trous de différent diametre;

dont les interfrices forment une efpece de rézeau

plus ou moins régulier, & {ouvent interrompu par

des bouillons qui s'élevent un peu au-deífus de la

fuperficie de cette matiere ; quand elle efr a fon

der~

nier point d'accroiífement

~

elle a plus de rapport

a

la {urface d'une éponge plate & fine, 'qu'a toute

autre végétation. Sa couleur augmente toujours juf

qu'au jaune doré, & alors elle devient un peu plus

{olide en fe deíféchant en l'air.

On n'apper<;:oit dans la matricede cette végétation

aucunes fibres qu'on puiífe {oups:onner etre on faire

les fonétions de racine pour la produétion de cette

végétation qui a d'abord une légere odeur de bois

pourri, laquelle augmente par la fuite. Sa faveur a

quelque chofe'du íl:iptique.

La

tannée

{ur laqllelle elle crolt, efr alors

de

cou"

leur brune , dure, foulée & plombée, quoique' fort

humide,

&

dans l'infrant de cette produétion, la

tannée a une chaleur auffi conúdérable depuis fa

fLlr~

face jufqu'a un demi-pié de profondeur, que fi elle

avoit été récemment abreuvée d'eau tiede.

. Pendant le premier jour de la naiffance de la vé..

gétation

~

elle parolt fort agréable a la vue, légere ,

&

comme

~eurie ~ lor{qu~

les portiops de

gazon qu'.