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SYR

S ic eibi

Cfin¿

jluélus Jubterlablrc Sicanos.;

IJoris amarafoam non intemú/ceat undam.

ActaJ ine, Iituee entlerement tur le bord de

la

mer

&

tOllrnée vers l'orient, étoit

de

tOYS les quar–

,

tjers~

de la ville 1e.plus fpaciellx, le plus be.all

&

leplus

fortifié , felem Strabon,

[iv.. VI..pag.

27°·

1

.Tiq/l~ ,

ain0 appellée

d~l te~ple

de. la F0rtu-ne,

;u–

-X',

,

qUl Oro01t Gette partle, s. et'endolt le l?ng de 1A–

thraéline atl COlichant, depllls le feptentnon ve¡:s le

midi. Elle étoit fort h abitee ; dIe avoit une f-ameufe

l)orte, nommée

H exapyLe,

qui conduifoit dans

la

c'ampagne

~

&

eHe étoit Iituée au feptentrion de la

ville.

EpipoLe

étoit tlOe hautenr hors de la viUe ,

&

qui

la commandoit. flle étoit útuée entre Hexapyle

&

la pointe d'Euryelle, vers le feptentrion

&

le cou–

chant. Elle étoit en p1u!1eurs endroits fort efcarpée,

&

pour ceHe raifon d'un acd:s difficile. Lor.fque les

J\thénlens 6rent le íiegc de

Syracufe

~

Epipole n'é–

"toit point fermée de mnrailles; les Syracuíains la

gardoicnt avec 1,111 corps de

~ro~lp~s co~tre

les atta–

ques des enn·em1S. Euryele etoa

1

en tree

&

le pa{[a–

'Oe qlli conduifoit

el

Epipole. Su·r la meme hauteur

.d'Ep~pole

étoit un fort, nommé

Labd!!Le.

Ce ne fut

'q11e 10ng-tems apres , fous D enys le tyran , qu'Epi–

·p.ole fut environnée de

~Hrs

"

&

enfer~née

da?s

l~

ville, dont elle 6t une cmqUleme parne, malS qlll

éteit .peu habitée. On y en avoit deja ajouté une glla–

'trieme, appetlée

N¿apoLis,

c'eil:-a-direyilte

neuve,

qlli

-tOllvroit Tygué.

La riviere Anape couloit

a

une petite demi-lieue

tie la ville. L'efpace qui les féparoit étoit une grande

-prairie, terminée par deux marais; l'un appellé

Sy–

'raco,

qui avoit donné fon nom

el

la ville,

&

l'autce

Lyfimele.

Cette riviere alloit fe rendre dans le grand .

port. Pres de f'embouchure vers le midi, étoit une

eípece de chateau, appellé

Olympie,

a

caufe dq tem–

ple de Jupiter oly mpien g1·ti y étoit,

&

Olt il yavoit

de grandes riche{[es.

Il

étoit

el.

cinq c;ens pas de la

ville.

SyraclIfe,

totnme nous l'avons vu, avoit deux ports

19ut pres l'un de l'autre ,

&

qui n'étoient féparés que

par l'ile, le grand

&

le petit, appellés autrement

lacus.

Seion la def.:ription qu'en....fait Cicéron, ils

étoient l'un

&

l'autre, envirohnés des édilices de la

ville. Le grand avoit de circuit un peu plus de cinq

milIes

pClS,

ou de deux lienes.

I

Ce pOr! avoit un golfe, appeUé

Dafcon.

L'entrée

du port n'ayoit qHe cinq cens pas de large. Elle étoit

fermée d'un coté par la pointe de l'ile Ortygie ,

&

de

l'autre par la petite ile,

&

par le cap de Plemmyrie

qui étoit commandé par un chateau de meme nom:

Au-deífus de l'Achradine éroit un troiíieme port nom–

Le pon

de TrogiZe.

.,

~ette

ville fut fouvent affiégée fans etre prife ;

rnals enlin

Ma:ce~lus

, qui avoit e,u la Sicile pour dé- .

partement , redlllíit toute cette de fOlls la pui{[ance

du .peuple r<?main , en fe rendant maitre de

Syracufe,

qm fut ef!1pcmée ,

malgr~

le

g~nie

d'Archimede, qui

employOlt tout fon favOlr a defendre fa patrie. On

, préte~d

que les nche{[es qui furent pillées par les

Roma1l1s a\1 fac .<le

5¿'racuJ:,

éga10ient celles qui fLl–

rent trou::ees b1ento,t apres

a

Carthage. Il n'y eut

q~e

le treCor des r015 de

Syracufe

qui ne fut point

plll6 par le foldat. .Marcellus le réferva pour etre

. pQrté a Rome dans le tréfor publico

On ,difoit communement que

Syracufe

produifoit

les,

me.1

~leu.rs

hornmes du monde, guand ils fe tour–

nOlent.a la vert,u,

&

les 'plus méchans, lorfgu'ils

S'éj.–

donnOlent au VIce; guolque-portés naturellement

a

la v01upté , les facheux accidens qu'ils e{[uyerent

les re.mirént dans le devoir. Íls défendirent aux

fem~

mes

lCli

robes riches

~

&

melées de

pourpr~ ,

;l:-moins

SYR

"C[ll~enes

ne vouluífent fe déclarer courtifanes publi–

ques .

&

les memes lois défendoient aux hommes

d'avoir de femblables ornémens, s'ils ne vOllloient

pa{[er pour gens gui fervoient

el

corrompre les fem–

mes.

Les Syracufains eurent une chanfon

&

une danCe

particuliere de Minerve cuira{[ée. A l'égard de leurs

funérailles, ce que Plutarque raconte de Dion , qlii

accompagna le corps d'Héraclide

a

la Cépulture

avee toute l'armée gui le fllivit, [ait jllger que len:

coutume éroit d'enterrer les morts; cependant Dio–

dore de Sicile dit gu'Hozithemis, envoyé par le roi

Démétrius , 6t bruler le corps d'AgathocIes.

Leurs forces fment bien coníidérables,

pui{qu~

C elon, s'étant fait tyran de

Syracufe

, vers l'an

260

de Rome, promit aux Grecs de leur fournir un fe–

cours de deux cens galeres, de vingt

mil1~

hommes

armés de toutes pieces , de deu'X mille chevaux

armé~

de la meme

fa~ on,

de deux mille foldats armés

él

la

légere, de deux n;¡illes arehers ,

&

de deux mille

ti–

reurs de fronde, avec le blé qui 1eur feroit néce{[aire

durant la guerre eontre les Per[es. Denys eut auffi

cinquante gros vaiíleaux , avec vingt ou trente mille

hommes de pié,

&

mille cheyaux. Denis le jeune

[-on 61s , fut encore plus puiílill1t, puifgu'il eut quatr;

eens vai1feaux

Ol~

galeres

~

cent mille hommes de pié

&

dix miUe chevaux.

Ils avoient une loi, fuivant laquelle ils devoient

éliré tous les ans un nouveau prette de Jupiter ; ils

avoient auffi une eonfrairie de miniil:res de Céres

&

de Pro(erpine ,

&

il falloit faire un {erment folemnel

pour en pouvoir etre. Celui gui devoit jurer entroit

dans le temple des dée1fes Thefmoíphores , Céres

&

Proferpine , fe revetoit apres que1ques facrifices ,

de la chape de pourpre de ProTerpine

~

&

tenant en

fa main une torche ardente , il prétoit le fermen.t.

Mais il faut confulter fur l'ancienne

Syracufe

le cava·

lier Mirabella. J'ajouterai feulement gue cette

ville

qui avoit un fénat , dont il n'eil: prefque jamais fait

lllention dans

l'hifioir~

, quoiqu'il

nIt

compofé de

fix:

cens membres, e{[uya des malheurs gue la corrup–

rion ordinaire ne donne pas. Cette ville toujours

dans la 1ieence ou dans l'oppreffion, également tra–

vaillée par fa liberté

&

par fa fervitude, recevartt

toujours l'une

&

l'autre comme une tempete,

&

malgré fa pui1fance au·dehors, toujours déterminée

el

une révolution par la plus petite force étrangere ,

avoit dans fon Jein un peuple irnmenfe qui n'eut

ja–

mais que eette cruelle alternative, de fe donner un

tyran , ou de l'etre lui-meme.

.

,. '.

Syracufe

foutint la guerre contre les Athemens,

les Carthaginois

&

les Romains; mais elle fut fou–

mife par Marcellus, I'an

452

de la fondation de Ro–

me. Ce grand homma fauva les habitans de la fureur

du foldat , qui piqué d'une réíifiance trop opiniatre,

vouloit tout mettre a feu

&

el

fango

n

co~ferva

a

cette ville fa liberté, fes

privil~ges

&

fe~

101S. Enfin

les Syracufains trouverent dans l.eur vamqueur un

'proteél:eur

&

un patrono Pour 1m marquer leur

~e­

connoi{[ance ils établirent en fon honneur une fete

qui fe célebr¿it encore du tems de Cicéron , & que

cet orateur compare

el

celle des dieux.

Marcellus au miliell de fa gloire , fut extrémement

touché de la mort d'Archimede ; car il avoit expref–

fément ordonné gu'on prit foin de ne lui fa,ire auenn

mal. Archimede étoit occupé a guelque den:onílra–

tion de géométrie pour la défenfe de fa pawe,

~ans

le tems meme qu'elle fut prife. Un foldat brutal

~tant

entré dans fa chambre,

&

lui ayant demande

~on

nom, Archimede pour réponfe, le pria de ne le

pOl~t

interrompre. Le foldat piqué de cette efpece de me-o

pris, le tua

fa~s

le

conn~i~re.

"A

'

Ce favant geometre pent a1l1ú a 1age de

75,

ans,

dans

la

I42e

olympiade; l'an de Rome

452,

&

zIZo

ani