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766

S Y N

m eme le ]yphonferoit interrom¡m,.c'eíl-a-dire, qtt.and

-meme les branches

A D

&

F B

,

(figure

4. )

ferOlen~

j ~u:tes

en(emble par un tlibe plus gros

&

rempli

d.alr. .

.

," 'd 1

Il

Y

a certain<5

JYphons

qui s'etant arretes' ans e

vuide recommencent a couler d'eux-memes quand

on les

~emet

a l'air libre. Ce font ceux qui ont un

d~s

petits diametres, comme·d't,.m,tiers de

lig~e;

r.enus

a

¡'air libre apres s'etre arretes daos le vUlde; lis fe

remettent d'eux-memes .en

mouveme.nt

.

Pou~

con–

noitre la force qui prodUlt cet effet,

Ü

faut falre les

obfervations (uivantes. Quand ces

JYphons

font d'a–

bord en mouvement, ils ne rendentl'eau que goutte

a goutte,

&

par des intervaUe,s ?'environ deux

~e­

conde s ·au

l~eu

que les autres!d un plus grand dla–

metre

l~

renden! par fílets continus d'un diametre

égal

a

celui de la feconde branche. Cette

différe,nc,~

vient de ce que les

JYphons

font menus,

&

en gene–

ra) les hlyau?, capillaires font

p!ei~s.

d'eau: des qu'ils

font mouilles dans leur furface mteneure,une goutte

d'eau gui mouille,un

peti~

endrc:>it de .cett,e furface, [e

joint

a

la goutte d

~au q~l

eft Yls-a-vls d elle

~

&

s y

joint par une

cert~lOe

vIfcofite gue les Phyficlens

,r~connoiífent dans 1eau. Quand ces

JYphons

font al alr

libre,

&

gu'ils font une

~ois

moui.llés par l'eau qui

y

a paífé il faut pour contIOuer leur mouvement, que

la

pefa~teur

de l'air, outre le poids qu'elle a

el

élever,

en furmonte encore la vifcofité; ce qui ne fe fait que

par une certaine quantité d'eau

a~aífée,

&

par con–

féquent avec un certain teros;

&

de-la vient que ces

JYphons

ne coulent que goutte

a

goutte,

&

par reprí-

fes. Chaque goutte quí [ort tombe en partie , parce

qu'elle eíl: pouífée par le poids des go.uttes fupér· u–

res. Lorfgu'on met

ces.IYp/zons

dans le vuide, non–

fculement la pefanteur de l'air agit toujours de moins

en moins,

&

enfin n'agit plus, mais encore L'aircon–

tenu dans l'eau s'étend, parce qu'il n'eft plus preífé

par I'air extérieur; il fe dégage de dedans l'eau,

&

forme de groífes bulles, qui interrompent la fuite

des gouttes d'eau dont les deux branches étoient

mOUlllées

&

remplies,

&

celles

qui font

el

l'extré–

mité de la feconde, n'ont plus aífez de poids,

&

ne

font plus aífez preífées yar les autres pour tomber.

Si on remet

lesJYphons

a

l'air libre, l'air qui s'étoit

étendu eft obligé de reprendre fon premier volume ;

les gouttes d'eau qu'il ne tient plus féparées retom–

bent, les fupérieures fur les inférieures, & le

ffp/zon

recommence

a

couler timt qu'il eft mouillé, mais

toujours gouete

el

goutte, & toujours plus lentement,

&

ne ceífe poipt que la feconde branche ne {oit fe–

che, au-moins jufqu'a un certain point.

n

fuit de

cette explication, que fi de l'eau étoit renfermée

fans air dans ces interftices,

unJYp/zon

capillaire con–

tinueroit de cOlller dans le vuide, tant qu'il feroit

mOllillé. Auffi eft-ce ce que M. Homberg a éprouvé

avec de l'eau purgée d'air,

foit

paree qu'on l'avoit

bien fait bouillir , ou parce qu'elIe avoit été mife

dans la machine pneumatique; & ce phénomene quí

parolt d'abord fi contraire au fyfteme de la pefanteur

de l'air, s'yaccorde cependant parfaitement, & eft

meme une fuite néceíl'aire du reifort de l'air bandé

par fa pefanteur. Il eft aifé de prévoir que

íi

pour

l'expérience

desJYphons

capilIaires, on employe des

liqueurs qui contiennent plus d'air, ou de l'air qui

fe dégage plus facilement; telles que font les liqueurs

fermentées, les

JYp/zons

s'arreteront ·plutót dans le

v~tide.

De meme tout le refte étant égal, i.1s doivent

s'arreter plutór en hiver-qu'en éré; car en.hiver l'air

eíl: plus difpofé

el

fe dégager, puifque dans les li–

queurs qui fe font gelées tour eft femé par groífes

bulles. On jugera auffi par cette expérience, que les

liqueurs graifes comme l'huile ou le lait, conuen–

nent moins d'air, OH de l'air plus engagé; car avec

ces líqueurs les

Jyp/zons

ne s'arretent poínt dans le

SYN

vuide daos quelque tero que ce folt.

Hij!.

de

tllCaJ.

année

IJI4.P. 108.

&

Juiv. Ilrticle

dl

M .

Formey.

Voici une difficulté que propore Reifelius contre

la

lh '

orie des

JYplwns.

Ce favant fait voir que l'eau.

s'écoule par un

Jjtphon

dont les d ux branches

E

e

(fig.

3.

hydraul.

)

(ont égales ; fi la branche

E

'pa:

exemple , eíl: plongée dans un

vaf~

plein d'eau',

M.

Mu~chenbroek,

§.,

1)

75 , de fon

EJ!.ai

de phy,jiqTle,

explIque cette expenence,

&

remarque que

ú

on

y

faít attention , le

JYp~an

ceífe d'avoir fes branches

égales, lorfque

1'00

préfente l'eau

el

l'ouverture

E.

(O)

Si on prehd

unJYphon

dont les jambes foieot

éga–

les ou inégales , tant en hauteur qu'en groífeur

&

qu'on place

cefyphon

de maniere que les aeux'ou–

vertures

A,

e,

{oient en-haut, & la partie

B

en-bas

.qu'enfuite on rempliífe

ceJyp/zon

d'unfluide, comm;

d'eau, ce fluid e fe mettra

a

la meme hauteur dans le$

deux branches,

quelqu~s

inégales qn'elles foient.

Si on met dans les deux branches

deu~

différens

fluides , par exemple du mercure·dans l'une & de

l'eau dans l'autre, l'eau s'élevera beaucoup

pl~ls

haut

que le mercure,

&

la hauteur de la colonne d'eau

fera a celle du mercure, comme la pefanreur du mer–

cure eft

el

celle de l'eau.

Voyet

FLUIDE.

~

Si on verfe d'abord du mercure dans un

JYphon "

enforte qu'il s'y mette de niveau,

&

qu'on verfe en:

fuite de l'eall par une des branches , enrorte qu'eUe

t'ombe fur le mercure, cette eau repouífera le mer–

cure.peu-a-peu, & l'obligera de monter dans l'autre

branche ; & lorfqu'on aura

v~rfé

aífez d'eau pour"

que le mercure paffe tout enrier dans l'autre branche

l'eau fe gliifera dans cette {econde branche entre

l~

parois du verre & le mercure, &une partie de cette

eau viendra fe mettni au-deifus du mercure , qui oc–

cupera toujours la partie inférieure de la branche

~

& fe trouvera, pour ainfi dire, alors entre deux

eaux.

$YPHON

de Wirtemherg,

(Hydraul.

)

c'eíl: unff–

phon

a

deux jalilbes égales, un peu courbées par-def–

fous; dans leque1

JYP/zOlt,

1

0.

les ouvertures de fes

deux brancaes étant mifes de niveau, l'eau montoit

par l'une,

&.

defcendoit par l'autre :

2°.

les ouvertu–

res ne fe rempliífant d'eau qu'en partie, on meme

a–

demi,

l'

eau ne laiífoit pas que de monter:

3

0.

guoi–

.que le

JYphon

demeurat

a

fec pendant long-tems,

iI

pouvoit également produire le meme effet: 4°. l'une

des ouvertures quelle qu'elle flit étant ouverte,

&

l'autre demeurant fermée pendant quelgues heures,

puis étant ouverte, l'eau couloit comme

el

l'ordin!ii–

re: 5°. l'eau montoit ou defcend9it indifféremment

par l'une ou l'autre des deux branches:

6°.

chaque

branche avo!t la hauteur de

20

piés,

&

étoit éloignée

de

18

piés l'une de l'autre.

.

Jean Jordan bourgeois de Stutgard, inventa

ceJy·

phon,

que Fréderic Charles, duc de Wirtemberg,

regarda comme une merveillé, & dont Salomon ei–

fel fon médecin , publia par fon otdre quelques-uns

des effets en

1684.

A cette nouvelle, la fociété roya·

le de Londres chargea M. Dionis Papin de dkher de

développer le principe de cette machine hydrauli–

que;

&

ce

~vant

méchanicien non feulement le dé–

couvrit, mais il exécuta un

JYphon

qui avoit tout:s

les

propriét~s

de celui de Wirtemberg,

&

dont

11

.

donna une defcription fort claire dans fes

TranJaff.

philoJ. ann.

1083.

nO.

107.

On ne douta point

~lors

q4e ce favant n'eut découvert toute la méchamque

duJYp/zon

de Jordan. Reifelluí-meme confirma cette

conjeéture; car comme il vit que le fecret

dl1JYphola

d'Allemagne étoit connu, il n'héfita plus de le rendre

public, dans un ouvrage intitulé

Sypho

Wirtermker–

gicus, per majora experimenta

firmatus.

StutgardUe,

1090 . in-4°. (D.

J.) .

'

.

SYPILE ,(

Giog.

anc.)

Voye{

S¡PYLE,