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73 6

S Y M

que l'eau, fe mele avec elle, a-moins qu'on ne le

vede fort doucement

~

ou a-moins qu'on ne le ver{e

fur quelque corps nageant {ur la furfa,ce de l'eau (tel

par exemple , qu'une tranche de pain) ,

& .

qui amor–

tiífe la force que le vin peut avoir re<;u en tombant.

(O)

,

SYMPATHIE,

(Pnyjioiog.)

cette convenance d'af–

feélion

&

d'inclination; cette vive intelligence des

creurs , communiquée , répandue, fe.míe avec

~l11e

rapidíté inexplicable; cette conform lté ele qualités

natnrelles , d'iMes , el'humeurs & de tempéramens ,

par laquelle deux ames aíforties fe cherchent , s'ai–

ment , s

'attache.nt

l'une a l'atttre , fe confon.dent en·

femble , efi ce q.u'on nomme

fyl7lpathie.

Quelle efr

l"are

&

délicieufe , fur-tout quand elle efr ú' forte ,

que pour me fervir des termes d'un allteur anglois , il

ne peut na'itre de troiíieme amour entre deux

!

mais

ce n'efr point de cette heureufe liaifon, dont je

dois entretenir le leéteur. II s'agit ici ele cette

communication qu'ont les parties du corps les

unes avec les autres, qui les tient ,dans une dé–

pendance , une poíition , une {ouffra nce l11utuelle,

~v~CI.9"t. ,

&

qui tran{porte

a

l'une des di}llleurs, les

maladies qui ailligent l'autre. II efr vrai pourtant que

cette coml11unication produi{oit auffi quelqucfois par

le meme méchanifl11e un tranfport, un encha'inement .

de fenfations

~réable~.

.

La

fympatnie,

en phyíique anatomique, efr donc

l'harmonie , l'accord mutuel qui regne entre diver–

fes parties du corps humain par l'entremife des

nerfs, merveilleufement arrangés ,

&

difrribllés pour

cet effet.

La natme s'efr proporé trois cho{es principales

da,¡:¡s leur difrribution ;

1

0.

de donner du {entiment

aux organes des Censo

2 0 .

De donner du mouvement áux mufcles

&

aux

libres.

3°. De mettre les parties du córps 4ans une dé–

pendance réciproque les unes des autres. L'reil ,

comme s'exprime un écrivain {acré ( c'efr.5. Paul) ,

De peut pas dire

a

la main, je n'ai que faire de toi, ni

la tete aux piés , je n'ai que faire de vous: ainíi les

nerfs font autant de renes dont l'ame {e fert pour tour–

ner le corps de tous cotés; ce n'efl: qu'a eux que les

parties doivent leurs mouvemens; les rameaux que

leur envoient les memes troncs, ou ceux qui {e

communiquent,les tiennent dans uneclépendance mu–

tuelle,

&

portent a l'une les maux ou les plaiíirs , qui

ailligent l'aune.

/

Fauffi hYjJOthe{eJitr la JYmpathie.

Qnelques auteurs

ont attribué certe e{pece de commerce qui fe trouve

tmtre les parties ,

(lUX

membranes qui leur {ont conl–

munes; mais il n'y eut jam.ais d'opinion moins fon–

dée ; l'.expérience nons appr€.nd que les membranes

perdent le {entiment de l'aél:ion , des qu'elles n'ont

plus

ae

liaifon avec les nerfs ; ce n'efr donc pas

{m

€l1es qu'on doit rejetter les accidens qui s'étendent

,d.'une part,ie

a

l'autre; fouvent la parcie qui partage

la couleur d'une atltre efr fort éloignée ,

&

ce qui {e

trouve dans l'entredeux , oe fouffre point.

Comment pourroit-il fe faire qu'une membrane

(jui tran{porte ces mouvemens irréguliers , ne fit au–

cun ravage dans le milieu?

D'ailleur~

,ceux qui fou.

tiennent l'opinion dont nous parlons, s'imaginent

que c'efr par des o{cillations que les membranes fe

communiquent leurs mouvemens; mais qui pouna

croire que des membranes prelTées fortement de tous

catés , attachées achaque point de leur furface, flot–

tantes dans une inliríité d'endroits , laches pre{que

partout , conduites par pluíieurs détours, {oient ca–

pables de vibrations

?

Ce n'efr donc qu'aux nerfs

&

aux vaiífeaux qu'il faut rapporter la

JYmpatnie

qui fe

trouve entre les parties du corps. Entrons dans l'ex–

plica.tion de

ce

mé,hani{me.

SYM

Sympatlzie de iR téte avec

cf

alltres parties dI/. corps

t

'.

pliquées.

D ans div ríes maladies du cerveau;

Co¡~me dans les

cont\~íions

, les yettx

s'e~t1amment

; le

{uc nerveux porte dans

l~s

nerfs

~lll

'Vont

¡\

l'ceil

donne beaucoup de forcé aux v,aiífeaux ,

&

pou{f~

le {ang dans les arteres lymphatlques ; les nerfs de

la troiúeme-, ,quatrieme

&

úxieme paires, mettent

les mufcles en convulfion ,

&

le regard devient

f~

roce, ce qlli pronofrique le délire prochain.

Les douleurs de l'oreille font des 'plus aigues; le

grand nombre de rameaux de la {eptleme paire

&

fa communication avec la hl1itieme, en

aonne~t

la

raifon; il {urvient des pufrules

a

la langlle ,

&

quel–

quefois on ne peut,plus parler quand le cerveau ell:

abfcédé: c\'abord les nerfs envoient beaueoup de fue

dans les mu{cles'de la langue

engorgent les vaif–

{eaux,

&

formelH par-la des pu(tules; enfin par la

vIOlente compreffion des nerfs, la langue devíent pa–

ralytiql~e.

Dans les bleírllres de tete, on vomit de la bile' en

voici la rai{on; par

l'aaio~

des nerfs qlli vont

~

ce

vifcere, les tuyaux {ont reírerrés,

&

comme le {ang

n'a pas un grand mouvement, il s'accumule

&

filtre

plus de bile ; mais l'aétion ne doit pas fe terminer

feulement au foie,elle peut s'étendre {ur d'aurres par–

ties ; auffi a-t-on remarqué que dans les bleífures de

tete , il {e répandoit daos la cuiífe un engourdiífe–

ment; l'intereofral qui s'étend aux euilTes, explique

ce phénomene.

Sympatnie des yeux expiiquée.

Les parties de la tete

qui font hors du

cr~ne ,

ont beaucoup d'empire fur

les alttres.

1°.

Les yeux recoivent de!; nerfs de la cin–

quieme paire; ainíi la

dure~mere

eíl: agitée quand les

yeux le {ont; de-la vie'nt que I.'ophrhalmie produit

une douleur de tete 'avec des batteniens:

2°.

quand

un reil efr attaqué , l'atltre l'ell: dans la fuite , c'ell:

peut-etre parce que les deux branches de la troifie-'

me paire fortent du meme endroit: 3°. quand les'

humenrs d'un reil s'écoulent par quelque bleíIiue,

l'autre diminue; eet accide!1t vient du vaiífeau fym–

pathique , lequel communique avec les deux

yeux:

4°,

les yeux n01ls marquen! les paffions ; parce que la

cinquieme paire qui fe répand dans

l'

reil, comnmni–

que avec les nerfs des vi{ceres : des qu'il y a

quelqu~'

grande agitation dans le cerveau , le {ue nerveux qlli

efr envoyé clans les nerfs des yeux, y i prime di–

vers mouvemens.

5°.

La diarrhée, felon·Hippoera–

te, gllérit l'ophtalmie ; cela doit etre ain{¡ , puifqu'a–

lors les vaiíreaux engorgés dans les yeux fe deIem–

.pliífent. 6°. Dans certaines maladies, les yeux fe

bouffi/lent, parce que le fang ne peut pas retourner

par les veines, car quand on lie la

juglllain~

d'un

chien, ron reil{e gonfle extraordinairement. 7°. Dans

les grandes paffions, il {uccede une inflammation de

l'reil; cela ,vient de ce que les nerfs eontraB:ent les

extrémités capillaires des arteres; alors le fang étant

accumulé,

&

pouíré avec plus de force, fe jette dans,

les arteres lymphatiques de l'rei!. 8°. Quand le corps .

efr privé de nourriture , les yeux s'enfoncent , paree¡

que ce qui forme leur maífe ,

&

la graiíre qui les en–

vironne diminue. 9°. Comme il

y

a beaucoup e

houpes nerveufes dans les paupieres, elles

doive~t

etre fenfibles ;

&

quand elles {eront.fort irritées ,

11

pourra furvenir des convulúons dans tout le corps,

a

cauCe des commllnications de la cinquieme paire d'oa

elles tirent leur naiífance.

Sympathie des narines expliquée.

La

dépend~nce

mutue~le

des narines

&

du diaphragme

~'exphq~e

par le nerf intercofral , qui donne un rameau au dla–

phragme,

&

en

re~oit

un de chaque coté des nerfs

diaphragmatiques. Baglivi s'efr imaginé, que le nez

avoit quelqlle liaifon particuliere avec les inte(tins ,

parce que guand on fume, on ell: quelquefois purgéj

ínais

c'eil

qu'alors,

00

a avalé de la fumée de tabaco

Pour