s
U
"1
Bodlh rappo;te d'apres 'tertulfiei1 ;
qüe
dans une
t>erfécution qui s'éleva contre les chretiens d'Afri–
-que, 1 'ardeur pour le martyre fut íi grande, que le
proconfullaífé lui-méme de fupplices , tit demander
par- le crieur public,
s'i[ y avoit encore d(s Chrétiens
-<Jlli
dematzdaJlent
ti
Inoarir.
Et comme on entendi't
une voix génétale ql1i répondoit
qu'otú ,
le proconful
leut dit de s'aller rendre
&
noyer eux-memes pour
. en épargner la peine aúx juges.
Voye{
Bodin,
D e–
monji. Lib. IV. cdp.
iij.
ce qui prouve que dans l'E–
'glife primitive les chrétiens étoient affamés du mar–
tyre,
&
fe préfentoient volontairement
a
la mort.
Ce zele fut arreté par la fuite au concile de Laodi–
cée;
canon
33.
&
au premier de Carthage ,
Canon
2.
<1ans lefqttels l'Eglife diíl:ingua les vrais martyrs de's
faux ;
&
il fut défe du de s'expofer volontaitement
a
la mort; cependant i'hiftoire eccléíiaftique nous
fournit des -exemples de faints
&
de fainres, honorés
par l'Eglife , qui fe font expofé
él
une mort indubita–
ble; c'eft ainíi que fainte Pélagie
&
fa mere fe préci–
piterent par une fenetre
&
fe noyetent.
Voye{
S.
Au–
guflin, de c·ivit. Dei, lib.
l .
cap. :xxvj.
fainte Apollo–
nie 'COUl'tlt fe jetter dans le fell. Baronius dit fur la
premiere, qu'íl ne fait que dire de cette aélion,
quid
ad
fuec
dicamas non habemus.
S.
Ambroife dit auiIi
él
fon flljet,
que Dieu
ne
peut s'offinfer de notre mort,
lorJq'ue nous la prenons comme un remede.
Voyez
Am–
-broj: de virginitate, lib.
1Il.
,Le théologien anglois con6rme encore fon fyfte:..
·me par l'exemple de nos miilionnaires , qui de plein
gré s'expofent
a
une mort affilrée, en allant prechet
l'Evangile
él
des nations qu'ils favent peu difpofés
a
le recevoir; ce qui n'empeche point l'Eglife de les
placer au rang des faints ,
&
de les propofer comme
des objets dignes de la'vénération des 6deles; tels
[ont
S.
Franc¡:ois de Xavier
&
beaucoup d'autres que
!'EgliCe a canonifés.
,
Le doéteur Donne conhrme encore fa thefe pat
une conftitution apoftolique, rapportée au
lib.
IV.
cap. 1'ij.
6-
cap. ix.
qui dit formellement qu'un hom–
me doit plutot confentir
a
mourir de.faim , ,que de
recevoir de la nourriture de la main d'un excommu–
nié. Athenagoras dit que pluíieurs chrétiens de fon
tems
{e
mutiJoient
&
fe faifoient eunuques. S. Jero–
me nous apprend, que
S.
Marc l'évangelifte fe coupa
le pouce pour n'etre point fait pretre. Voyez
Prole-
~olllena
in 111.arcum.
'
En6n , le meme attteur met au nombre
desJuhides
les p¿nitens, qui
el
force
d'auf~érités
, de macérations
&
de tourmens volontaires , nuifent
a
leur fanté
&
accélerent leur mort ; il prétend que 1'0n ne p.eut
faire le proces
auxfuicides,
fans le faire aux religieux
&
aux religieufes, qui fe foumettent volontairement
el
une regle aífez auftere pour abréger leurs joUl:s.
I1
rapporte la regle des Chartreux, qui leur défend de
manger de la viande, quand meme cela pourroit leur
fauver la vie; c'eft ainíi que M. Donne établit fon
fyíl:eme , qui ne fera certainement point approuvé
par les théologi.ens orthódoxes.
En
1732.,
Londres vit un exemple d'un
Juicide
mé–
morable, rapporté par
M.
Smollet dans fon hiftoire
~'Angleterre.
Le nommé Richard Smith
&
fa femme,
mi en prifon pour dettes , fe pendirent l'un
&
I'au–
tre apres avoir tué leur enfant; on trouva dans leur
€hambre deux lettres adreífées
a
un ami, POtU lui re–
(wmmander de prendre foin de leur chien
&
de leur
Ghat; ils eur nt l'attention de laiífer de quoi payer le
porteur de ces billets , dans lefquels ils expliquoient
les motifsde leur conduite; ajoutant
~ ~Is
ne croioient
llas que Dieu pll trouver du plaiíir
~
voir fes créatu–
res malheureufes
&
fans rdfources; qu'au refte , ils
fe réíignoient
el
ce qu'il lui plairoit ordonner d'eux
dans l'autre vie, fe con6anr enrierement dans fa bon–
Jé.
Alliage bien
étran~e
de
r~li~ion
&
de
crime
!
Tom,X~
S
lJ
1
64
t
SUiciDE,
tjuri!p~til.)
,chez
les
Romalns" I'a0 ion
de ceux qui s'otoient la Vle par
t~n ~mple de~ol:lt,
él
la fuite de quelque perte ou
al~tre ev~nemen~ fache,u~~
étoit regardée comme
t
n tralt de phllofoplue
&
d he–
rplfme;
ils n'étoient fujets
a
aucune peine,
&
leurs
hérítiers leur fuccédoien't.
.
Ceux qui (e défaifoient ou
9,ui
ayoien,t 'teI!.té de,
~e
faire par l'effet de quelque ahenatlon
?
efpr;t , n e:
toient point réputés
cou~ables ,
ce qUl a te adopte
par le droi't canon
&
auBI dans nos mreurs. ,
_
Si le'
Juicide
étoit commis
a
la
~uite
d'un au.tre cn':
me, foit par l'effet du remord, fo)t par la craJOte des
peines ,'
&
que le crime fi'lt capital
&
d~
nature
a
~é:.
riter
le
dernier fupplice ou la déportatlOn , les blens
du
Juicide
étoient confifqués, ce qui n'avoit lieu néan–
moins qü'en cas que le criminel ellt été pourfuivi en
jugement ou qu'il eut été furpris en flagrant délit.
Lorfque le
Juicide
n'avoit point été confommé
~
parce qu'on l'avoit empethé , celui qui l'avoit tenté
étoit puni du dernier úlpplice, comme s'étant jugé
lui-meme ,
&
auili paree que I'on ci-ai
9
noit qu'il n'é–
pargnih pas les autres; ces criminels etoient réputés
infames pendant leur vie ,
&
privés de la [épulture
apres leur mort.
Parmi nous, tOllS
fuicides ,
excepté ceux qui [ont
commis par l'effet d'une aliénation d'efprit bien <!a–
raélérifée, font punis rigoureufement.
Le coupable eft privé de la fépultnre , on en or–
donne meme l'exhumation au cas qu'il eut été inhu':'
mé; la juftice ordonne que le cadavre [era tratné [ur
un~ ~Iaie,
pendu par les piés,
&
enfuite c'onduit
el
la
VOlne.
Lorfque ie cadavre ne fe trouve po'int, on con–
damne la mémoire du défllnt.
Enfin, l'on pronon<;oit autrefois la con6Ccation de
bíens ; mais Mornac
&
l'annotateur de Loyfe1 remar–
quent, qlie fuivant la nouvelle juriCprudence , cette
peine n'a plus lieu.
Voye{
au
digefl.
le
tito de his qui
jibi morw1z coñfciven¡.nt;
le
trait. des "imes,
de
M.
de
Vouglans ,
lit.
IV.
ch.
vi).
&
le
mOL
HOMICIDE.
CA)
SUIE,
f.
f.,
C
Clúmie. )
humjdité penétrante , noire;
&
graífe ,
~U1, 9.~land
on brule des vt:gétaux, s'ele–
ve en fhmee
&
s ll1íinue dans les parois ,de la chemi–
née ,
&
par fa matiere huileuíe les peint· d'une cou–
lellr tres-noire. Cette mafiere ainíi ralfemblée , s'a–
maífe fur la fuperficie des parois d'une' cheminée en
forme de floccons noirs , peu adhérens
&
fe déta.
chant aifément.
' '
La
fuie
eft proprement un charbol1 volabl mais
fort gras ,
&
qui Jorfqu'elle eft feche; elt une
~atie~
re tres-inflammable. Elle eft tres-amere, comme les
huiles brttlées; la
qllantit~
d'hnile qu'elle contient
eft ce qlli la rend graífe. Sa noirceur lui eil donnée
par cette meme huile brulée , comme cela arrive
el
tout charbon., Elle
p~roit f~rt ~mple;, mai~,.
cepen–
dant íi on la
refo~lt
en fes pnnclpes par la
dlftlllation.~'
elle dOnne premlerement une aífez grande quantité
d'eau,
9tt~
étant exaélement féparée de tonte autre
chofe, eteint la flamme
&
le feu.
La
vap~ür
aqueufe qui s'éleve encore darts cette
premiere diíl:illation, éte¡nt auBi tout-a-fait le fen;
de forte qu'a parler proprement, on ne peut guere
l'appeller
efprit.
Si 1'on angmente enCuite le
ti
u ,
iI
(ort de la
Juie
une grande quantité d'huile jaunatre
~
inflammable,
&
qlÚ eft un aliment
tres-convenabl~
au feu
&
a
la flamme.
La partie la plus fubtile de cette huile qn'on ap–
pelle
ejprit
-'
eft auffi irtflammable : on en tire cepen–
dant un fel tres-volatil, un autre qlÚ l'eft mojns,
&
un
troiíiem~
qui efr plus fec. Si I'on fépare exaéte–
ment ces fels de l'htúJe
&
de l'efprit, dont je viens
de parler, on n'y trouvera rien d'inflammable -'
le
fel qui reftera fera entierement incombuílible.
Enfin la derniere chofe qu'9n trouvera par cett¡¡;
-- . -
M
Mm,. ..