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-s u

1

teur rang fur la terreo En

p;oI?ett~nt

au

[ol~v:eraiR

une fidelle obéiífance, on na J.amals pu le falre que

fous la condition tacíte qu'il n'orelonneroit rien

ql~i

fi'tt

contraire aux lois ele Dieu, foit naturelles, fOlt

revélées.

«

Je ne croyois pas , elit Antigone

a

Créon,

»

roi ele

Theb~s,

que les éclits el'un homme mortel

" tel que vous euífent tant ele force, qu'ils eltiífent

~,

l'emporter fÍIr les lois eles elieux memes, lois non

"écrites

a

la vérité, mais certaines

&

immua–

>,

bIes; car elles ne font pas el'hier ni d'aujourd'hui;

>,

on les trouve établies de tems immémorial; per–

" fonne ne fait quanel elles ont commencé; je ne

"devois elonc pas par la crainte d'aucun homme,

>,

m'expofer, en les violan\, a la punition des dieux.

C'efi unbeau paífage de Sophocle,

Tragédie

d'

Anti–

gone, verf.

4°3 .

(D.

J.)

.

SUJET, f. m.

(Log. Gram.)

En

Logique,

le

fujet

d'un jugement ,efil'etre dont l'efprit appen;:oit l'exif–

tence taus telle ou telle re1ation a quele¡ue moelifica–

tíon ou maniere d'etre. En

Grammaire ,

c'efi la partie

de la propofition qui exprime ce fujet logique. Le

fujet

peut etre fimple OH compofé, incomplexe ou

complexe; propriétés gui ont été développéef ail–

leurs,

&

elont il n'eft plus néceífaire ele parler ici.

Poye{

CONSTRUCTION

&

fur-tou!

PROPOSITION.

(B.E.R.M.)

.

SUJET,

(Poijie.)

c'eíl: ce que les anciens ont nom–

mé dans le poeme dramatigue la

{aMe ,

&

~e

que

nous nommons encore

l'hi(loire

on le

romano

C'efr

le fond principal de l'aél:ion d'une tragéelie OH d'une

comédie. Tous les

f ujets

frappans dans l'hiftoire ou

dans la fable, ne peuvent point toujours paroitre

heureufement fur la fcene; en effet leur beauté elé–

pend fouvent de quelque circonftance que le théfl–

tre ne peut fonffrir. Le poete peut retrancner ou

ajoutcr.

a

fonfujet,

parce qu'il n'eft point d'une né–

ceffité abfolue, que la fcene donne les chofes com–

JJ;le elles ont été, mais

fe~llement

comme elles ont

pu etn;.

On peut dií1:inguer plufieurs [ortes de

fujets;

les

uns font d'incielens, les autres de paffions; il Y a

des

fitjeú

qui aelmettent tout-a-la·fois les incielens

&

les paffipns. U

n}Uj,;[

d'incidens, efr lorfque el'aél:e

en aél:e ,

&

prefque de fcene en fene, il arrive quel–

que chofe de nouveau dansl'aél:ion.

Unfujet

de paf–

fion ,.eíl: quand d'un fond fimple en apparence, le

poete a l'art de faire forrir des mouvemens rapides

&

extraordinaires, qui portent l'ép.ouvante ou l'ad–

IDiration dans l'ame des fpeélateurs.

Enfin les

fajets

mixtes font ceux qui proeluifent en

meme tems la furprife des incidens

&

le

trouble des

paffions. Il efr hors de doute que les

fujets

mixtes

font les plus excellens

&

ceux qui fe foutiennent le

mieux.

(D.

J.)

SUJET,

(Peinture.)

On appelle

fujets

en

Peinture,

tou~

ce que l'art du pinceau peut imiter. Ainfi pour

tranfcrire ici les judicieufes réflexions de M. l'abbé

du

~os

, nous dirons avec lui, que tout ce qui tombe

fou6 le fens de la Vlle peut devenir un

fujee

d'imita–

iion. Qlland les imitations que la peinture 1l0US en

préfente, ont le pouvoir de nous attacher; tout le

monde dit

qll~

ce font la des

fitjezs

heureux. La re–

préfentation pathétique dll fatrifice de la fille de

J

ephté , de la mort de Germanicus fOllt, par exem–

pIe , des

fujets

heureux. On néglige pour les con–

templer

d~s

fujets

grotefques ;.

&

meme les payfages

les plus nans

&

les plus gracleux. L'art ele la pein–

ture n'eft

j~mais

plus. applaudi que lorfqu'elle réwffit

a nous affhger;

&

fi Je ne me trompe fort, générale–

ment parlant, les hommes trouvent encore plus de

p.laifir a pleurer qu'a rire au théatre.

~

.Il

~é[ulte

de

~ette

réflexion,

qu~

des que l'attrait

prI.nclpal du pelOtre efr. de nous emouvoir par des

lJmtatHJns capablesde prGduire .cet effet,

il

ne fau-

~

s

U

J

roit trop choifir

les/ajees

intér~ífans;

car com

ferons-nous attaches par la copIe d'nn original .ment

pable ele nous affeél:er?

lnca_

Ce n'eí1: pas aífez que le

fujet

nous inté;e/Ii .

faut e,r:c?re.que ce

fujet

f~ ~o,mp.renne difiinae~~

il

&

qu

tl

Imlte quelque vente; le vrai feut efi . nt

bl~.

De plus, le peintre ne doit introduire

fu~~toll.t'! que des perfonnages

don~

tout le monde

du~

molOS le

m~nde

devant lequel il doit

produir~ f~

ouvrages

~

alt

~r:tendu

parle.r.

Il

faut que ce mond

.les connOlífe deJa ; car le pemtre ne peut faire

~

chofe que de les lui faire reconnoltlie.

autre

, Il

efi de.s

fitjetS

gé~éralement

connus; il en

ea

d autres qUl ne font bIen connus Que dans cert .

1

r '

1

I

f ,

alOS

pays:

;~

JUJets

es p us connus

~ene:alement

dans

toute

~

Europe

~

font tous

~es JUJet~

tIrés de l'Ecri.

ture-fal?t,e.,

V

Olla .pOurqUOl Rappaet

&

le PoulIill

ont prefere ces

JUJetS

aux autres. Les principa

événemens de l'hifroire eles Grecs

&

celle des

R~~

mains, ain,fi que les aventures fabulellfes des dieu '

qu'adoroient ces deux natÍons, font encore des

fo~

jees

généralement connus.

.

.

Il

n'en eí1: pas ainfi de l'hií1:oÍre mQderne tant ec–

cléfiafrique que prophane. Chaque pays a fes

f~ints

'

fes rois,

&

fes grands perfonnages tn::s-connus

&

que

t~ut

le monde,y reconnolr facilement, mais'qui

r..e font pas reconnus de meme en d'autres pays.

Saint Pierre vétu en éveqlle,

&

portant fur la main

la ville de Bologne, caraél:érifée par fes príncipaux

bfltimens

&

par fes tours, n'eft pas une figure con–

nlle en France généralement comme elle l'efr en

Lombardie. Saint Martín coupant fon manteau ac–

tion dans laquelle les Peintres

&

les Sculpteu:s le

repréfentent ordinairement, n'eft pas d'un autre

coté une figure alliIi connue en Italíe qu'elle l'eft

eu France.

C'efr a tort peut-&tre que les Peintres fe plaignent

de la elifette des

fujets

, la nature eft fi variée, qu'elle

fOllrnit toujours des

fujets

neufs a ceux qui ont du

génie. Un homme né avec dll

'g~nie,

voit

la

nature

que fon art imite, avec d'áutres yeux que les per–

fonnes qui n'ont pas de génie.

n

découvre une dir.

férence infinie entre d€s objets, qui aux yeux des

atltres hommes paroiífent les memes. 11 faít

bien

fentir cette différence dans fon imitation, que le

fujet

le plus rebattu, dev,ient un

fujet

nenf fons. fa

plume ou fon pinceau': Il efr pour

UI1

gr~nd

pem·

tre UI)e -infiniré de joies

&

ele doulellrs

dllférent~s

qu'il fait varier encore par les ages , par les ternpe–

ramens, par les caraél:eres des nations

&

des par–

ticuliers,

&

par mille autres moyens. Cornm,; un

tablean ne repréfente qu'un iní1:ant d'lI!le aéhon,

un peintre né avec du génie, choifit l'mfrant que

les autres n'ont fas encore faifi; ou s'il

pren~

fes

meme infiant i l'enrichit ele .circoní1:ances tltees

dfi: fon

imagi~ation,

qui font par0ltre. l'aétion 'un

fitjet

neuf. Or c'efr l'invention de ces clrconílances

qui conftitlle le poete en peinture.

. "

Combien a-t-on fait de crucifimens

dep~lIs

qU,ll.eíl:

des peintres

?

Cependant les artiftes doués de

gen~e,

n'ont pas tliPuvé que ce

filjet

fút épuifé par

ml~le

tableaux déja faits. Ils ont fu l'orner par des

tr~ltS

nOllveaux de poéfie,

&

qui paroiífent

n~a.moIJs

tellement propres au

¡ hjet

, "t¡ll'on efi

furpn~ qd~

e

premier peintre qui a médité fur la comp?ú,UO n

C'lI~

crucifiment , ne fe foit pas faifi ele ces Idees. I e

ce qll'ont prouv.é Rubens, le pouffin

&.

Coype par

leurs tableaux fur la crucifixion de Notre·Selgne.lIr.

Rn un mot ,les peintres qui tiennent leur VocaJlOn

du crénie trouveront toujours des

[ujets

neufs ans

la

n~ture ~

&

pou; parler 6gurément,

le~trs d~van'

ciers ont laiífé plus de marbres dans

les

cameres

qu'ils n'en ont tiré pou,r le..mettre

~n

rellvr.e.

he~l-

Ce n'eft

p~s

aífez d aVOlr trouve

des

[u/ets .