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34

SUF

S

FFrS .-T

1.

P !lT A.

1"

A~ROGA.

T

e

yno-n.)

leJujfiJunl

di~

La

Bruyer efi celni en qui la prali–

.que

de

<:er'rains d 'tails que

1'on

h noce dtl nom

d'a -

faice , fe tr.auve jointe

a

une tres-grande médiocn–

d'efpri r.

Un grain d'efprit

&

uoe once d'affilires plus qu

il

n'en entre dans la compofirian

dllJuJliJant,

fo?t

l'~n:

p ortant

;

{otte

&

uérile c onfiance d

ns

celul qlU le

eroit tel

1

Pend nt qu'on ne fait que rire de

l'important,

ji

n'a pas un autre nom: des qu on s'en plaint, c'efr

l'arrogant.

(

D.

J.

)

SUFFlSAMMENT, ASSEZ,

(Synon.)

ces deux

motS dit

M.

l'.abbé Girard , regardent ' galement la

quantiré ; avec cetre différence , qu'affi{ a plu de

r apport

d

la quantité qu'on veut avoir,

&

queJujJi-

Jamm.mt

en

a

plus

a

la-quantité qu'on VeHt employer.

L'avare n'en a lamais

alfe{;

il accumule,

&

{ou–

haite fa ns ceífe.

b e

prodigue n'en a

jamaisJüffiJam–

ment;

il veut toujours dépen{er plus qn'il n'a.

On dir c'eíl:

aJfe{ ,

lorfqu'on n'en veut pas davan–

tag¡;:;

&

l'~n

dit , en voila

(lljfiJamment

,

lor{qu'on en

-a

pré iíément ce qu'il faut, pour l'u{age qll'on en.,

v eut fa ire.

A l'

'gard des dofes

&

de tout ce qui {e con{ume ,

afle{

paroit marqu r plus?e qllantité

9uefu.ffifa:l1men~;

·.car il {emble que quane

11

y en

a

afle{ ,

ce

qm

{erolt

de plns , y {eroit de trop; mais que quand il yen a

f¡4JiJ:J1mizcnl,

ce qui {eroit de plus,

J.l'y

feroit qae

1

abonclance , fans y etre de trpp. On dit auffi (\'une

petite ponion

&

d'un revenu médiocre, qu'on en a

fu ffifullI"Tient,

mais on ne dit guere qU'Ofl en a

aJle{.

. . II

{e trouve dans

'la

fignification

d'aIfe{

plus de

gé–

riéralit

I

;

ce qui hli d0nnant un {ervice plus étendll ,

-en rend l'ufage plus commun , au lieu que

fuffifam–

ment

renferm e dans {on -idée un rap[1ort

a

l'emploi

-.des cho{es, qui lui donnant un caralftere plus part·i–

clllier, en borne l'u{<lge

1\

un plus peút nomhre d'oc–

·calions.

C'efi

affi'{

d\me heure atable pour prendre

fuffi-

Jamment

de nourriture; mais ce n'eH pas

affe{

pour

ceux qui en font leurs délices.

_ L'économe {ait en trouver

affi'{

011

il

Y

en.a peu. Le

-di{fipateur n'en peut avoir

fidjJíammen

t ,

Olt

il

Y

en

a

meme beaucoup. Girard

,jjtnonym.fran90is.

(D.

J.)

SUFFlSANTE

GRACE,(

ThéoL.)

la

gracefitjJi.Jante,

fdon les Catholiques, eíl: celle qui donne

el

la vo–

-lonté

un

pouvoir vél'itable , dégagé

&

propre

a

vain–

·-ere la concupiCcence, pour faire le bien

mérito.re

,de la vie éternelle.

Il

eíl: de foi que la grace eil: néceífaíre ,

&

que fans

1a grace on ne peut falTe aucnn biea qlú foit méritoi–

're tle la vie éternell . On convient auffi que Dieu ne

refd{e. point les {ecours n éceífaires ,

&

tout le mon–

·d {ait qt-le l'homme ne fait pas ce qu'il devroitfaire,

&

qu'il fait au contraire ce qu'il ne devroit pas faire.

De ces principes qui {ont généralementavoués par

"toutes les Ceéles, quoique divi{ées

el

d'autres éaards ,

';'1

s enfuit qu'il

y

a quelques graces de

Die~

aux–

-<fuelles

1

homme rélifle; quelques-unes avec lefquel–

les l'homme n'agit pOlnt , quoiqu'il puiífe véritable–

ment agir ; quel<:ues-unes enfin malaré le{quelles

l'homme fait le mal, quoiqu'il puiífe 'faire le bien.

C'eíl: ce {ecours que l'on appelle

grace fuffifante,

par–

-ce qu'elle fuffit pour que nouspuiíIions agir, quoique

'nous puiffions l'avoir fans agir.

En effet il eil: d'expérience qu'il

ya

des graces que

l'homme pnve par la réíiftance tres-libre de fa volon- .

¡:'

de 1effet dont elles. Úmt

cap~b1es

, eu égard aux

-elrconíl:ances

01'1

elles iont donnees ,

&

que Dieu (e

propofe de produire par leur moyen , dans le mo–

m~nt m~me qu'~

les accorde.Tou.sles reproches que

Dleu falt alL"'{ pecheurs dans l'Ecnture , d'avoir été

fuurds

a

fa oix..) de n'avoir pas corre{pondu

él

fes

s

U F

faint~

defiTS,.

?

a oír r 'fiílé aux infpirations

étabhírent vldemment ce point de

d

rin .

ment

~e

reproches .Ceroíe.m injllfie

iUuioi~

¡Ulr -

Mal les th

olo~en

fcholailique font

.

fu!"

la nature de

e

ttetTrace

fuffiJanu.

Les Thoruifies

appelle.nt

gra,.e fulJifonu

e lIe

a\'

!aquelte

1

ho.mm

<: p:u t f.ure le bIen,

mai ay e

le

u [

il

ne le fera )amal {ans un nou au fecour

q

.~

pellent

prémotl0':

phJji9u~.

Voy

{ PRÉ?lOTlO,~

Les

A,Llgu~lruens

penlent. d mCI:ne' mai au

[i

u

-de

la pr mOHon phyfique , lis

11

xIgent qU'uD

motíon morale.

La

grt1c~

fujjifalll

i

Ion CllX d pr

a:!r

z

de force

¡)

[a

volonté pour [aire [e bi'

~ on~

c Ile-ci ne le fera j-amais Can une dél élation

~

..

maLS

l·ieu{i par

e!le-m~ me

&

abfolllment.

I

0-

D'aurres qu'on nomme auíIi

Augujlinitns

ae o

dent qU'avecla.

gracefllffijante

non-feulement'On p.r–

r.'

[b"

,

.lIt

Jalre e len,

m~ls

encore qu on

~'accomplit

reelle-

ment dans certames occanons facl[es ; mais pour

1

s

.rellvres plus difficiles, ils exigent une grace effi ace

Suare.s

~

les Congruiil::s appellent

c.r~"JIIJ!iJllI/l;

celle qUl n efi pas proportlOnnee allX cllfiérente cir–

conil:ances d\l tems,

~u

lieu, OH

d~

la perfonne

A

qui

elle eil: donnee ,

&

qm par cette ralfen n'a jamais Ion

e~

t, quoiqu'elle donne toujours·tln pouvoir v rita–

ble

&

prochain pour agir.

Enfin les Molinifies appellent

graceJuffifanll

celle

·qui telle que Dieu la donne, confere

a

I'homme

un

véritable pouvoir de faire le bien,

&

dont

jI

pCllt

'1.lfer par la {eule détermination de fa volonté, fan

dUo

cun mitre fecours ultérieur, enforte que s'i[

y

con–

{ent, ·elle devient efficace, s'il y réfiHe, elle n'en

a

pas moins été

Ji~ffiJante.

Lnther

&

Calvin ont rejetté la

grace

JuJlifantt,

&

:Tan{enius l'a auffi rejettée , en prétendant qu'il n'ya

de véritable grace intérieure que celle

a

laquelle on

ne réíifte jamais.

Les théologiens catholiques prollvent gue non–

felllement Dieu ne refu{e point la

grace jufftj'ante,

mais encore qu'illa confere, l'offre OH la prépareallx

jufies, aux fideles ,aux pécheurs, aux endurcjs, aux

infideles

&

aux enfans qui meurent fans bapreme.

SUFFISANTE RAISON, (

Métap/¡yjiq.

)

príncipe

de

La

raifon Jüffifante.

C'eil: celui duquel dépendent

~Ol~tes les vérités contin.gentes.

Il

n'eíl:

f!i

moios

p~II~\l­

tif, ni moins univer{el que celui de

,ontrad~éllo:l.

Tousles hommes le fuivent naturellement; car

II

n

y

a pedonne qui {e détermine

a

une

cho~e

p.lutot qu:c\

une autre fans une

raifon

fi1fifante

,

qlulul

falfe

VOlr

que cette chofe efi préférable a l'autre.

Quand on demande compte

a

quelqll'un de {es

a~tions ,on pouífe les quefiions jllfqu'a

ce

qu'?n fM

parvenll

a

découvrir une rai{on qlli nous

fausfafi'e,

&

nOllS {entons dans tous les cas que nouS oe pou–

vons poiot forcer notre efprit

el

adme~tre

(.uel qlle

chofe fans une

(aifon Juffifante

,

c'eft-a-dlre,

a.ns

une

rairon qui nous falfe comprendre pOllrquOl cette

chofe eil: ainfi plutót que tout autrement.

b

Si on vouloit nier ce grand principe , ?n tom,

e-–

roit dans d'étranges contradiélions: car des que

I.on

.admet qu'il peltt arriver quelque chofe fans

ra,lf~

Ji':!fiJante

,

on ne peut aírurer d'aucune chofe

qu

e

e

eil: la meme qu'elle étoit le moment d'awpara vant ,

pui{que cettc chofe pourroit fe changer a.

t~u~l ~;

ment dans une autre d'une autre efpece ; aJIll

I

,

auroit pour nous des vérités que pouruniofranc

dan9

J'alfure par exemple que tout eíl: eneo re .

ma

chamb~e

dans l'état oh je l'ai laiíré , paree.que le

fuis alfuré que perronne n'y efi entré depulS

qíffiu~

j'en {uis {orti ; mais fi le pnncipe de la

raifo~

fu

Jante

n'a pas lieu, ma certitude devient une chi m

b

e;:

puifque tout pOUIToit etre bouleverfé dans ma

f

dé.

bre fans qu'il

y

fut entré per{onne capable de

e

ran:er.