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374

S O R

OROCK,

(G¿og. mod.)

peti~e

vine de, la 'Tur–

'Guíe européenne , 'dans la Mol aVle CUI' le Nlefrcr ou

T urla, avec un chatean pou!' d '[enCe. Les Polonpi6

en (ondes maitres.

(D.

J.)

.

SOROGA,

(Géogr,

anc.)

ville de la haute Pan>–

'nonie ,

&

une de c !les qui étoient 'loignées du Da–

n ube, Celon Ptolomée ,

~.

JI.

c. xv.

Lazius croit que

t:'eft aujourd'hui

Sagrabla. (D.

J.)

SORON,

(G 'ogro

anc.

)

bois

dllPé~oponnere

dans

l'Arcadie, entre le Ladon

&

le Pfophls. Quand vous

avez paífé le Ladon

~

dit PauCanias

~

L. I1l.

C.

xxiij.

vous prenez par les vtllages des Argeathes , des Ly–

coates , des Scotines ,

&

vous arrivez au bois de

Soron,

otlll ya un chemin qui vous mene aPfophis.

Ce bois commence toutes les autres for&ts de l'Ar–

cadie , nourrit des fangliers , des ours

&

des tonues,

dont on pellt faire des lyres allffi belles que

ce ll~s

c¡ui fe font des tonues des lndes. Vers la n.n du bOls

de

Soron,

on voyoit les ruines el'un ancien village ,

<}ue I'on nommoit

Paits.

(D. J,)

SORORES, (Geog.

a~c.)

Strabon,

liv. XV,I.

pago

74.9 . elit qll:on donnOlt

~e

riom

a

~es quatre,?~les Antioche pres de Daphne, SeleuCJe dans la Ple–

rie : Apamé<;!

&

Laoclicée,

el.

caufe de

l~ur

3mitié

&

de leur concorde.

(D.

J. )

SORP,

(Géog, mod,

)

fontaine de France en Pro–

vence, a\l cl.iocefe de Riez,

&

dans le territoire de

B'alldun'. Cette fontaine eft fi confidérable , que dans

fa (ource meme, on la diviCe enodix canaux , qui font

moudre dix moulins différeI:ls.

(D.

J.)

,

SORRAT , f. m.

( H~f!.

nato Botan.

)

maLtha;

poiífon du genre des chiens de mero Il a les dents

larges comme celles de la lamie,

&

le mu(eau court.

n

reífembJe au milandre par le nombre

&

la pofition

des nageoires, par la queue

&

p~r

les parties inté–

riellres; mais il n'a pas de taie elevant les y eux. La

cnair

duJorrat

efr molle

&

laxative. Rondelet,

Hif!.

nat,

d.e.s poiffons, premiere partie, ¡¡Y.

XIII.

Yoye{

MILANDRE , POISSON.

SORRENTO , (

Géog, mod.)

en latin

Surrentum ;

ville d'Italie, au royaume de Naples dans la terre de

labour,

a

I'extrémité du golfe de Naples,

&

a

4

lieues a l'ouefr d'Amaln..

Long.

3/ . .50. Lat.

40 .

38.

Cette ville efr décorée d'un archeveché; mais elle

tire fa principale gloire d'etre la patrie du Taíle ,

Taffo Torquato.

A ce que j'ai déja dit de ce beau génie , en parlant

du poeme épique , je vais joindre ici d'autres parti–

cularités.

L'amour de la poéfie entralna tellement le Taffe,

malgré les confeils de fon pere, qll'il publia

a

l'age '

de

17

ans fon poeme de Rénaud,

IL RinaLdo

,

qlli

I?ar,ut

a

Véni[e e,n

1562.,

in~t.,

Il avo,it

I~Ile,RoLand

'fuTleux

de 1Anofre ,

&

s etOlt fentl plque

d'un~

grande émlllation pour ce poete , par qui fa réputá-

tion

fut

fi long tems bulancée ,

&

qui lui eft encore

préféré par un grand nombre de beau,x e[prits d'1ta–

líe. Comme l'Ariorre avoit adreífé (on poeme

a'

un

cardinal d'Efr, le Taífe voulllt

a

I'envi fe choifir un

patron du meme nom

&

de la meme qualité ; en un

mot , débuter par un nom célebre,

&

par les éloO'es

¿'une maifon capable de foutenir fa mufe naiíla;te.

Mais pour adoucir le chagrin que cette réfolution

¿onneroit a fon pere , il dicha de fe le rendre favo–

rable par deux íhophes qui n.niífent (on poeme , dans

lefquelles , parlant

a

fon

ou,:rag~,

illui ordonne

d'aller fe fOllmettre

a

fa cenfure, en des termes auffi

fins

&

auffi délicats, que pleins de refpeét, de re–

connoiífance

&

de tendreífe. Ce poeme lui acquit

l'eítime des favans

&

des académies d'!talie. Les

louanges qu'on lui adreífa de toutes parts, l'ambitiOfl

. d'erre mis au-deífus de fes concurrens ,

&

fon gOla

invincible pour la poéfie, lni firent abandonner la

jurifprudence, malgré lamédiocrité de fa fonune ,

&

s

O R

tOUS

les-- efforts

de

ce meme pere pour l'arracher

~

Un

penchant naturel, quine produit d'orrunaire qu'une

magnifique fumée.

A l'age de

27

ans iI fuivit en France le cardinal

d'Eft ,

&

fut

re~u

du roi Charles IX. difent les hiít¿–

riens d'lralíe ,avec un<t bienveuillance fl1lguliere. On

n'en peut ras donner, ajoutent-ils , une preuve

plu~

forte,que ce qlli fe paífa

a

l'occafion d'un homme de

lettres qlli avoit été condamné

a

mort. C'étoit un poe.

te de quelque réputation ;. il étoit malheureufement

tombé dans un crime énonne. Le Taífe , tamt en fa–

veur des mufes , que par compaffion,

ré~oluti

d'aller

demander fa grace au roi, Il fe rendir au Louvl'e ;

mais il apprit en arrivant que le roi venoit d:'ordon–

ner que la Centence ft'tt exécutée en peu de jours,

&

qu 'il avoit déclaré la-deífus fa volonté. Cette décla–

ration d'un prínce ql1i ne revenoít guere de fes réfo–

lutions, n'étonna point le Taífe. 11 fe préfenta al! roi

avec un vifage ouvert:

«

Sire, lui elit-il , je viens

»

fupplier votre majefré, de laiíIer périr pav les lois

»

un malheureux, qui a fait voir par fa chute' fcan–

»

daleufe , que la fragilité humaine met

a

bOllt tOllS

»

les enCeignemens de la philofophie

».

Le roi frappé

de cette réflexion elu Taffe ,

&

de cette maniere de

demander grace ,lui accorda la víe du crimínel. C'eO:

dommage que les hifroriens

fraD~ois

a'ayent point

confirmé cette anecdote italienne.

Le T aífe de retour

el

Ferrare en

1573 ,

donna

i'

A–

mime,

ql~i

fut rep-:é[entée avec un jl"and fucces . <í:ette

paftorale efr l'ongmaI du Bergerfidele

&

de la Philis

de Sciros. On fut enchanté de la nouveauté du fpec–

tacle,

&

de ce mélange de bergers, de héros

&

de

divinités qu'on n'avoit pas vu encore enfemblé fuI'

le théatre. Il panlt aux yeux des ipeétatenrs comme

un tableau brillant,

Ol!

l'ímagination

&

la main d'un

grand peinrre

exp~foient

en meme tems dans

Uf}

beau

payfage la grandeur héroique ,

&

la douceur de la

vie champ"tre. L'auteur s'étoit d ' peínt lui - meme

dans ce poeme , fous la peffonne ele

Tircis,

&

s'y

montroit dans cet état tranquille

011

l'avoit mis

la '

proteétion du duc de Ferrare,

&

dans cet heureux

10lfir qu'il confacroit aux muCes.

011

y voyoit le por–

trait du duc

&

ele fa cour,touché d'une maniere auffi

. fine que fpir,ituelle : tout cela étoit rehauífé par

1'0-

dieufe peinture de Map(e, faus le nom duquelleTaf–

fe défigne un de fes envienx. On prétenel encore

qu'il y a décrit l'amour dont iI bríHoit en fecret pour'

la princeífe Léonore freur du duc , paHion qu'il a ton...

jours cachée avec beaucoup de foin.

Quoi qu'il en foit, cette pafrorale efr d'une grande

beauté. 'L'aut€llr y a fcrllpuleufement obfervé les

regles prefcrites par Arifrote fuI' l'unité du lieu,

&

fur celle des caraéteres. Enhn il a fu foutenir l'intér&t

de fa piece en ménageant dans fon fujet des fitua–

rions intéreífantes. On pel:1t cependant lui rep-rocher

quelquefois de la féchereífe,

&

hIr-tout ée Hombre

de récits conféclltits , "luí ne donnant rien

a

la repré–

fentation , laiífent (ans occupation un des principaux

fens, par l'organe duquelles hommes font pllIs faci–

lement touchés. Le pel'e Bouhours condamne avec

rai(o~

la

SiLvie

du Taífe , qui en fe mirant dans une,

fontame,

&

en fe mettant des fleurs, leur dit qu'elle

ne les porte pas pour fe parer, mais pour leur faire

home. Cette penC¿e n'efr,point naturelle

a

une ber–

gere. Lesfleurs font les ajuítemens qu'elle emprunte

de la

n~ture

, elle s'en met lor(quelle veut etre plus

propre

&

plus parée qu'a l'ordinaire

&

elle efr bien

éloignée de {onger qu'elle puiife lem? faire honte.

L'AlIlúue

fLlt

imprimée ponr la premiere fois en

15,81 ,

av:c le:

Rimes

du Taífe,

a

Venife , par Alde

le )elIne ,

m-8

.

&

dans les atUres recueils des reu–

vres ele l'a uteur, qui parurent auffi a Venife les an–

nées fllivanres en

1582.

&

1583.

Depuis il s'en eft faít

plufieurs

éditionsfép~tément.

Mé.nage en donna une