,70
S O R
s pour prefiiges
la produaion
des
moucherofls
g~antaftiques
ne
l~ur
etLt pas du
coute~ da~an?Ige
.pue celle des {erpens ou de
grenouiHe~ ~agU1a¡res.
bans le livre..ae Job, fatan demande rt.Dleu que. ce
faint homme {oit frappé dans tous {es blens,
&
DleI.~
-les lui livre , en lui défe.ndant
{et~ement
d'attenter
a
fa V'ie' fes troupeaux {ont enleves , fes enfans enfe–
velis
f~us
les mines d'une maifon ; lui-meme enfiFl.
~e
-trouve couvert d'ulceres depuis
la
plante des
~les
j-ufqu'au fommet de la tete. L'hifioire de l'év?catlon
d.e l'ombre de Samuel faite par la. pythOOla:e ,
&
rapportée au
xxviij. chapo dufecond üvre des
ROlS,
ce
que l'Ecriture .dit ailleurs des faux prophetes d'Achab
&
de l'0racle, de Beelzebuth
a
~ccaron
:
!~us
ces
tratts réunis prouvent qu'il y aVOlt des ma.glclen.s
&
.¿es
forciers
,
c~efi
-
a-
~ire
des hommes qUl .avOlent .
'commerce avec les
dc~ons.
.
1\
I
•
I
On n'infere pas molOS
~hurement
la meme vente
des ordres réitérés que Dleu donne cont,re les ma–
gicie~s
&
.co.ntre ceux 'lui les
confult~nt
:
V.
ous ferez
mOllnT, 'cilt-ll, ceux qUl font
~es malefi.c~s
,
malTeos
7lon patieris viver-e
~
Exod. xXlj.
'!'.
,8.
Meme.a:ret de
mon contre ceux qui Co.nfultOlent les
maglCle-~s
&
les devins :
arrima qUtE declinaverit ad magos
{r
aflolos
~
fomicata fuerit cum illis
. •.
interjiciam
~llam
de me–
dio populi mei. Levitic. xx. v.
6.
Qu'll n'y alt per{onne
parmi vous dit-il encore
a
fon peuple,
qUl
faífe des
rnaléfices, q'ui foit
enchant~llr
,ou qui co?fuite
ceu~
<lui ont des pythons OH efprits ,
&
les
d~vms
,
o~
qtu
interroge les mor-ts Í
"l.lrd~s
cho{es cachees:
mc uzve–
-niatur in te malejiclls,
nec meantator
,
nec qUL pyt/zones
confulat, nec
~i.v;nof '
a.ut~lltEra:
el
mortu~s ~e'.itr:tem
?
D euteron.
XVU}.
·v.
,
o
: precautlOns
&
feventes qUl
-euífent été injufies
&
ridicules contre de fimples
-charlatans.,
&
qui fuppofent néceífairement un com-
merce rée.l entre certains hommes
&
les démons.
La loi
nouvell~
n'efi pas moins précife fur ce point
-que l'ancienne; tant d.'énergumenes guéris par J.
<;.
.&
fes apotres., Simon
&
Elymas touS deux magl·
ciens , la pythie dont il eft parlé dans les a8es des
-apotres., enfin tant de. f.aits relatiB
él.
la magie atteftés
'par les peres , ou atteftés par les écrivains eccléfiaf–
tiques les plus refpe8ables, les décifions des con–
'ciles , les ordonnances de nos rois ,
&
entr'autres de
Charles VIII. en 1490, de Charles IX. en 15 60 ,
&
-<le Louis XIV. en
1682.
Les Jurifconfultes
&
les
:Théologiens s'accordent auffi
él.
admettre l'exifience
-<les
forci.rs;
&
fans citer fur ce point nos théolo–
:gie
ns, neusnous contenterons de remarquer que les
.hommes les plus célebres que l'Angleterre ait pro...
ouits depuis nn fiecle, c'efi-a-dire, Mrs. Barrow
~
Til–
lotfon, Stillingfleet, Jenkin , Prideaux , Clarke,
Loke., Voffius ,
&c.
ce dernier furtout remarque que
ceux qui ne fauroient fe perfuader que les efprits en–
tretiennent aucun commerce avec les hommes, ou
n'ont
tU
les {aintes Ecritures que fort négligemment,
()u, quoigu'ils fe déguifent ,·en méprifentl'alltorité.
" Non p0.uiLnt
in
animum inducere ulla effe in {piritibus
."
commercia cum homim
. . .
fod depre/zendi eos
""eL
ad–
" modum negligenter legiJ!e facras litteras, vel utcumque
~,
diffimularent, Scripturarum autoritatem parvifacere.
.v
oí[
epiflol. ad.
En effet darls -cett e matiere tout dépend' de ce
point décifif; des qu'on admetles faits énoncésdans
les Ecritllres , on admet auffi d'al!!tres faits femblables
qui arrivent de tems en tems : faits extraordinaires ,
furnaturels ,mais dont le fumatmel eíl: accompagné
de cara8eres qui dénotent queDieun'en efi pasl'au–
teur
~
&
qu'ils arrivent par l'intervention du démon.
Mais comme .apres une pareille autorité il feroit in–
fenfé de ne pas croire que quelquefois les démons
entretiennent avec les hommes de ces commerces
qu'on nomme
magie;
il {eroitimprudent de fe livrer
p
une
i1Dagin~t!on
vive
&
tout-a-Ia-fois foible, qui
SOR
ne voit par-tout que méléfices, que Iutins, que
pballe
tomes
&
<fUe
forciers .
Ajouter foi trop
l~gérement
el
tout ce qu'on raconte en c-e genre,
&
reJetter abfo ...
Jument tout ce qu'on en dit, font deux extremes éai!–
le me
t:1
t dangereux, Examiner
&
p,efer les
~a~ts, av~nt
que .d'y acc0rder {a confiance, e eíHe tmheu qtl'in.
'dique la raifon. .
Nous ajouterons meme avec le P. Malebranche-;
qu'on ne
~auroit
erre trop
e~ ~arde
c?ntre les reve–
ríes des demonographes , qUl ious pretexte de prou"
ver ce ql1.Í a rappoTt
él.
leur but, adoptent
&
entaífent
fans examen tout ce
qu~ls
ont Vtl,
III
~
ou entendu.
" Je ne doute point, continue
l~
meme auteur;
" qu'il ne pui-ífe y avoir des
forciers
,
des charmes ,
~, . des
fortileges,
&c.
&
que le démon n'exerce
" quelquefois fa malice fur les hommes ·, par la per–
" miffion de Dieu. C'efi faire trop d'honneur au
" diable, que de rappoTter {erieu{ement des hilloi–
}) res, comme des marques de {a puiffance, ainft
»
que font qüe1ques nouveaux démonographes ,
" puifqueces hifioires le· rendent redoutable aux
" e{prits foibles.
Il
faut méprifer les démons, com–
;, me on méprife les bourreaux
.1
car c'efi devant
;, Diell real qu'il faut trembler.••• quand on mé.
" pri{e fes lois
&
ron évangile;
."
11 s'enfuit de-la, (
&
c'efi toujours la doarine
" du P. Malebranche), que les
vraisfQrciers
font auili
" ra.res, qHe les
forciers
par imaginati on {ont com..
" muns. Dans les lieux 011 1'0n brl1le les
forciers
,
OI)
~
ne voit autre chofe, parce que dans les lieux oft
;~
on les condamne au feu , on- croit véritablement
;, qll'ils le font,
&
cette croyance {e fortifie par les
~,
di{cours qu'on en tiento Que l'on ceffe de les pu–
" nir,
&
qu'on les traite comme des fous,
&
l'oIl
" verra qu'avec le tems ils ne {eront plus
Jorciers
~
" paree que ceux qui ne le {ont que par imagina..
»
tion.1 qui font
c.er~ainement
le plus grand nom",:
" bre, deviendro
nt comme les autres hommes.
" Il
efi fans doute que les vrais
forciers
méritent
., .la mort ,
&
que ceux meme quí ne le {ont que par
" imagination, ne doivent pas etre regardés comme
" innocens, puifque pour l'ordinaire, ces derniers
" ne {ont tels, que parce qu'íls font dans la di{pofi.
" tion du creurd'aller au fabbat,
&
qu'ils {e font
" frottés de quelque drogue pour venir
él.
bout de
" leur malheureux deífein. Mais en puniífant indiffé–
" remment tous ces criminels, la per(uafion com–
" mune fe fortifie ; les
forciers
par imaginarion fe
" multiplient,
&
ainfi une infinité de gens fe perdent
" &
fe damnent. C'efi done avec raifon que plu–
" fieurs parlemens ne puniífant point les
Jorciers
" ;
( il faut ajouter précifément comme
forciers,
mais
comme empoifonneurs ,
&
convaincus' de malé6...
ces, ou chargés d'autres crimes, par exemple, de
faire périr des beíl:iaux par des fecrets naturels. )
(( Il
s'en trouve beaucoup moins daqs les terres
d~
" leur reífort,
&
l'envie, la haine,
&
la malice de¡
" méchans ne peuvent fe fervir de ce prétexte pour
" accabler les innocens. "
Recherch. de la vérité, liy.
III.
c/zap. vj.
n
efi en effet étonnant qu'on trouve dans certains
démonographes une crédulité
fi
aveugle fur le grand
nombre des
Jorciers,
apres qu'eux-memes ont rap–
porté des faits qui devroient leur io{pirer plus de
referve. Tel efi celui que rapporte en latin Delrio ,
d'ap.res Moníl:relet; mais que nous tranfcrirons dans
le Vleux fiyle de cet auteur,
&
qui fervira
él.
confir–
mer ce que dit le P Malebranche, que l'accufatioD.
de
~orcellerie
efi {ouvent un prétexte pour accabler
les lOnocens.
.,
~n
cette année ( 1459) ,dit Monfirelet, en la
»
la vllle d'Arras ou pays d' Artois, advint un terri–
.. ble cas
&
pitoyable, que l'en nommoit vaudoifie,
»
ne {aí pourquoi ; J;nais l'en difoil que c'étoient au-