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34~

s o

N

cesfom

les

futrmomques

du

fon

principal;

c'efr

I?a.r

eüx

que M. Rameau prétend que

toutfon

efr appreclable.,

&

c'efr en eux qu'íl a cher

h I le

príncipe phyíique

de toute l'harmonie.

Voye{

HARMO lE.

.

Une dífficulté qui refreroit

a

expliquer efr de fa–

voir coroment deux ou plufieurs

f om

peuvent etre

entendus

a

la fois. Lorfqu'on entend, par exemple,

les deux

fons

de la quinte , dont .l'un

~ait

deux vibra–

tions, pendant que

l'aI~tre

en falt

tl

:O.IS;

on ne cor:–

~oit

pas comment la

mem~

I?afre d alr peut fm.mur

dans un meme tems ces dlfferens nombres de Vlbra–

tions

&

bien moins encore, quand il fe trouve plus

de

de~xfons

enfemble. Meng.oli

&

les alltreS (e ti–

rent d'affaire par des comparalfons.

Il

en efr, dlfenr–

ils comme de deux pien'es qu'on jette a-la-fois dans

l'edu a guelque dífrance

,&

dont les dífférens cercles

qu'elles produifent ,fe cr?ifept fans fe

dé~ruire . ~.

de

Mairan donne une expbcatlon plus phIlofophlque.

L'air, felon lui , efr divifé en particules de diverfes

grandeurs , dont chacune efr capable d'un ton

pa rti~

culier,

&

n'efr fufceptible d'aucun autre. D e forte

qu'a chaque

fon

~ui

fe forme, les particules qui y

font analogues s'ebranlent feules , elles

&

leurs har–

moniques, tandis que toutes les alltreS refrenr tran–

quilles jufqu'a ce qu'elles foient émues

a

leur tour par

les

f om

qui leur correfpondent. Ce fyfreme paroit

tres-ingénieux; mais l'imagination a qLlelque peine

a

fe preter a l'infinité de particules d'air différentes

en grandeur

&

en mobilité,qui devroient etre répan–

dues dans chaque point de l'efpace, pour etre tou–

jours pretes au be[oin a rendre en tout lieu l'infinité

de tous les fons poffibles. Quand elles fOht une fois

arrivées au tympan de l'oreille , on conc;oit encore

moins comment , en les frappant pluíieurs enfemble,

elles peuvent y produire un ébranlement capable

d'envoyer au cerveau la fenfation de chacune d'elles

en particulier.

Il

femble qu'on éloigne

la

difficulté

plutot qu'on

~e

1ft

furmonte. Mengoli prétendoit al·

ler au-devant dé c;.¡:!tte derniere objeéhon , en difant

que les l1?aífes d'air, chargées, pour ·ainfidire, de

différens

fom

,ne frappent le tympan que fucc effive–

ment , alternativement,

&

chacune a ron tour; fans

trop fonger

a

quoi f ependant il occuperoit celles

qui (ont obligées

~'attendre

que les premieres aient

achevé leur office.

~

La fOl'ce

~ufon

dépend de celle des vibrations du

corps fonore'; plus ces vibrations {ont grande.s, plus

leflJJi'

efr

vigd~lreux

&

s'entend de loin.

Quand la corde efr aífez tendue

&

qu'on neforce

pas trop la

V9~

00

rinfrrument , les vibrations ref–

t ent to.ujonrs ifochrones,

&

par conféquent le ton

d.em

me le meme, foit qtl'on renfle on qll'on adou–

ciífe

lefon

:

mais en raclant trop fort la corde, en

fOl}ffiant ou en criant trap on peut faire perdre

I

aux

vibrations l'ifoc:hronifme néceíl"aire pour l\dentité

du ton;

&

<eít pel:1t-etre la raifon pourquoi, dans

la

rimíique fran<;oife ,

011

c'efr un grand mérite de

bien crier ; on eíl: plus fujet

a

chanter faux que dans '

l'italie~ne,

Olt la voix fe módere plus fagpment.

La 'vite~e

dufon,

qui femb.1eroit devoir dépcndre

de

f,!-

foi ce

;

ri'

en dépend point. Cette viteífe efr tou–

jours égale

&

conítante', fi elle n'efr précipitée ou

reta1'dée par ces altéra-tions de l'air :

c'efr~a·.dire

que

le

jan,

foÍ't

oq

foíble , fera toujours la meme quan–

tité

qe chemin ,

&

qu'il parcourra toujours dans deux

fecondes le double de I'efpace qu'il aura parcouru

dans une: Au rapport de Halley

&

d~

Flamfread

le/on parcourt en Angleterre

I07ó

piés de

Fraric~

en une feconde. Le

p~re

Merfene .

&

Gaífendi ont

affuré

gl~e

le v enr , favorable ou contraíre

~

n'accé–

léroit ni ne r tardoit le

fOil ;

depuis les expéri ences

que Derham

&

I'académie des fciences ont faites fur

ce {ujet, cela paífe pour une elieur. \

. Salls

~'alentir

fa

march~

, l'e

fon

s'affGiblit en s'éten-

SON

dant,

&.

cet aifoibliífement , ala propagation efl: li.:

bre, qu'elle ne foit genée par aucun obftacle ni dé–

ranO'ée par le vent, fuit ordinairement la railo n des

ql1a~rés

des difrances.

Quant a la différence qui fe trouve encore entre

les

fom

par la gualité du timbre , il efr .évident

qu'elle ne tient ni au

d eg~é

de gravité , ni 1!leme

a

celui de force. Un hautbols aura beau fe mettre exa–

étement

a

l'uniífon d'une fH"tte , il aura beau radoucir

le

fon

au meme degr ' , le

fon

ele la flflte aura tou–

jours je ne faí quoi de doux

&

de moelleux

celui"du

hautb~is

je ne

f~

gu<:,i de.fec

&

d'aígre, qui

~lpechera

qu on ne Pluíle }amalS les confondre.

Que dirons-nous des differens timbres des voix de

meme force

&

de meme portée

?

chaclln efr juge de

la variété prodigieufe gui s'y trou ve. Cependant'

perfonne que

je

iache n'a encore examiné cette

par~

tíe, qui peut.etre , auffi-bien que les autres , fe trou–

vera avoir fes difficultés: cal' la qualité de timbre ne

peut d' pendre, ni du nombre de vibrations quifont

le degré du grave a l'aign , ni de la grandenr

OH

de la

force de ces memes vibrations qui fait le degré dLI

fort au foible.

Il

faudra done trouver daos les corps

fonores une troiíieme modification différente de ces

deux, pour expliquet cette derniere

propri ~té;

ce

qtú

ne me parolt pas une chofe trop ai{ée ; il faut recou–

rir aux

príncipes d'acoufliqlle

de M. Diderot, fi l'on

vent approfondir cette matÍere.

Les trois qualités principales dont je viens de par–

fer , entrent toutes, quoiqu'en différentes propor–

tions, dans l'objet de la mufiqne , qui efr en général

le

f on

modifié.

En etfet , le compofiteur ne confidere pas feule- .

ment fi les

fons

qll'il emploie doivent etre hallts ou '

bas, graves ou aigus, mais s'ils doivent etre forts ou

foibles , aigres ou doux ;

&

illes difrribue a différens

infrrumen's , en récits Ol! en chceurs, aux extrémités

ou dans le médium des voix , avec des doux ou des

forts , felon les convenances de tout cela. Mais il efr

certain que c'efr uniquement dans la comparaifoll

des

f om

de l'aigu au grave que conúfre toute la fci en–

ce harmonique. De forte que, comme le nombre

des

fons

eíl: infini , on pourroit dire en ce fens que

cette meme fcience efr infi.nie dans fon objeto

On

ne conc;oit point de bornes néceífaires al'étendue

des

I ons

du grave

a

l'aigu;

&

quelque petit que puifre

etre l'intervalle qui efr entre deux

fons,on

leconcevra

toujours divifible par un

troifiemef on.

Mais la nature

&

l'art ont égalemenr concouru

a

limiter cette infi–

nité prétendue par rappoi·t

a

la pratique de la muíi–

que. D 'abord, il efr certain qu'on rrouve bientot

dal,ls

l,e~,iníhumens

les bornes

?eSfOflS,

tant

~u

gra:ve

qu a 1algu ;.alongez ou racourClffez

a

un certaJO pOJOt

une cCirde íonore-, elle ne rendra plus

dejan :

on ne

peut pas non plus augmenter ou diminuer

a

difcré–

tion la capacité d'une fH'tte ni fa longueur; il Y a des ·

limites al! -del? defquelles elle ne réionne plds. Uinf–

piration a auffi fes lois ; trop foíble , la flltre ne rend

poinr

defon;

trop forte

a

un certain point, elle ne

fa it plus, de meme que la corde trop courte, qu'un

cri perc;ant qu'il n'efr pas poffible d'apprécier. Ennn

c'¿fr une chofe incontefrable par I'expérience ,

qu~

tous les

fom

fenfibles font renfermés dans des limi–

~es

au-dela defquelles, ou trop

g~aves

Oll.trop aigus,

1Is ne {ont plus apperc;us ,

OH

devlennent ll1appréeia–

bies. M. Euler;¡¡ meme , en qllelque fac;on , fixé ces

limit;s ;

& ,

felol~

fes expériences

&

fon calcul rap–

portes par M. DIderot, totlS les

fom

fenfibles font

compris.entre les nombres 3o

&

7 55

2;C'

efr·a·dire que,

felon t e favant auteur,

lefon

le plus grave apprécia- .

bfe

él

notre oreille, fait trente vibrations par fe conde

&

le plus aigu 7552 vibrations dahs le meme tems

~

intervalle

qtti

renfe rme pres de huit oétaves.

,.

D'lin autre

cot~ ,

on voit par la génération.

har-: :