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34

1

S O

M

n-ambule

fans

~tre

forti de fon

Íit,

éprouva rous

l~s

fympton~es qu'occafio~ne,

l',eau glasée , précifément

parce qu'il a cru aVOlr

~e

plGnge d,!-ns cette ,eau

q'uelque tems. Nous pournons demander

e~core

1ex–

plication d'un grand nombre d'autres phenomenes

que

lesfomnambules

nousfo~rniífent,

mais nous .n'en

retirerions pas plus de lumleres. II faut

conve~lr

de

bonne foi G¡u'il y a bien des

ch~fe.s

do.nt.on

ne falt pas

la raifon

&

qu'on chercherOlt 1I1utilement. La na–

ttire a fe; myfteres ,

gardons-nOt~s

d,e vouloir les

pénetrer , fur-tour lorfqu'il

n~

dOlt refulter

~ucune

milité de ces recherches, a-mOlnS de ne youlolr s'ex–

pofer gratuitement a débiter des erreurs

&

des abfur–

dités.

l e vais plus loin: non-feulement on

n~ fautb~t

ex.....

pliquer les faits que nous avons rapportes ;

l~als c~s

phénomenes en rendent el'autres qu'on croyon aVOlr

compris inexplicables.,

&

je.ttent du

dout~

,&,

de

l'obfcurité fur des queí.hons qmpafI'ect pour d€Cldees

j

par exemple :

"

.

On eroit communement que le {ommell confifte

dans un reHkhement général qui fufpend l'ufage des

fens

&

tons les mouvemens volontalres ; cependant

le

{omnambule

ne fe fert-il pas de quelques fens , ne

meut-il pas différentes parties du corps avec motif

&

connoiíIance de caufe?

&

le fommeil n'eft cependant

pas moins profond.

2

0.

S'il ne fe fen pas de fes fens pour úbtenir les

fenfations , comme íl eft incontefiable que cela arri–

ve quelquefois , on peut done cbnclure

~vec

taifon

que les objets m&me corpQrels peuvent , fans paírer

par les fens , parvenir a l'entendement.

V

oila donc

une exception clu famettx axiome ,

nihil eft in intel–

LeBu

qtLOd

prius non fuerit infinfu.

Il ne Jaut pas con–

fonclre ce qui fe paífe ici a

vec

ce qui arrive en fonge.

Un homme qui reve, de meme que ce1ui qui efidans

le délire , voit comme préfens des objets qui ne le

{ont pas ; il Y a un vice d'apperception "

&

quelque·

fois de raifonnement; mais ici les objers [ont préfens

a

l'imagination , comme s'ils étoient tranfmís par les

-fens, e,e font

16S

memes que le

fomnambule

venoit

s'il r'ouvroit les yet x

&

en reprenoít l'ufage. lIs font

exífians cleva"t lui de la meme maniere qu'il fe les

repréfente ; l'apperception qu'il en auroit par l'entre–

mife des fens ne feroit pas dífFérente.

3°. Les plus grandes preuves que le philofophe

donne de l'exifience des corps fom fondées fur les

impreffions qu'ils font fur nous ; ces preuves per ent

, néeeífairement beaucoup de ltur force, fi nous ref–

fentons les memes etTet fans que ces eorps agiífent

réelIement; c'efi préeifémcnt le cas du

fomnambule,

qui gele

&

friífonne fans avoir été expofé

a

l'atEon

de l'eau glacée,

&

fimplement pour fe l'etre vive–

ment imaginé: il parol! par-la que les ' impreffions

idéales font quelquefois autant d'effet fur le corps

que celles qui font réelIes,

&

qu'il n'y a aucun figne

aífuré pour les difiingue.r.

.

4°. Sans nous arreter plus long tems fur ces confi–

¿érations, qui pourroient etre plus étendues

&

gé–

néralifées, tirons une derniere eonféquence peu flat–

teufe pour l'efprit humain , mais malheureufement

tres-conforme

~

la vérité ; favoir , que la découverte

de nouveaux phénomenes ne fait fouvent qu'obfcur–

cir ou détruire nos eonnoiífanees, renverfer nos fyf–

temes,

&

jetter

de~

doutes fur

d~s

chofes qui nOllS

paroiffoient

~videntes

: peu,t.etre vle,nd;a-t-on

a

h?t!t

d'oter out alIde paradoxe a cette afiertlOn ; que e efi

le comble de la feience que de

favoir

avec Socrate

qu'

on ne fait

rien.

,

..

Pour ce qui

reg~rde

la Medeeme,

~l

nous

fu~t

d'etre fondés a crone que tons ces phenomenes de–

notent dans le

fomnambuLe

une grande vivacité d'i–

magination on ce qui eftle meme, une tenfion ex–

tei,iive des 6br;s du ,erveau ,

&

une extreQ¡l.e fenfi-

s

O

vI

biHté. Les cauCes qui difpofent

a

eette

maládie

fdIlt

peu connués; les médecins ne fe font jamais occupés

a les rechereher; ils fe font contenté d'écoutercom_

me le pcuple, les hifioires merveilleufes qu'on fuit

fur éette

matie~e.

En

exami~ant

les

p~rfonnes

qui

y

font les plus fUJettes , on VOlt que ce 10nt celles qui

's'appliquent beaucou p

¡\

I'

étude, qui

y

paífenr les

nuits, ou qui s'échauffent la tete par

d'autre~

occu-

patiol'ls,

.

.

La úmté des

Jonmam!mles

ne paroit du tout point

altérée , leurs fontHons s'exécutent avec la meme

ai{ance ,

&

lem état ne mériteroit pas le nom de ma–

ladie, s'il n'étoit

a

Graindre qu'il n'empirat , que la '

tenfion des fibres du cerveau n'áugmentih

&

ne dé...

générffí: enfin en reHlchement. La mame parolt de–

voir ette le terme du

fómnamkuLijine,

peut-etre n'en

eft-elle que l€ premier degré

&

n'en difrae pas eífen-

tielIemenJ..

.

_

n

parolt doné important de diffiper cette maladie

a ant qu'elle feJoit enracinée par le tems,

&

qu'elle

fOit

4

:venue plüs forte

&

plus opiniiltre ; mais les

moy e:Js d'y pa¡'venir nc font pas connus , ils ne pa–

¡-oifient pas meme faciles

a

trouver; c'efi dans la mé–

decine ratlonnelle qu'il faut les chercher

¡

les obfer–

vations pratiques manquent tont-a-fait ; l'analogie

nous pGrte

él

croire que ceux qui {ont pwpres

a

la

manie

p~urroient

réuilir dans

le

fonznambulifme.

rDye{

MANI E.

C'efi encore une tres-foible reífour–

ce; Cal' perfonne n'ignóre

combie~

peu les remedes

les plus variés cm de prife fur cette terrible maladie.

En tirant les indications des cauCes éloignées

(¡ufom–

nambuLifine,

&

de l'état du cerveau

&

des

nerf~,

iI

parolt que la méthode de traitement la

~lus

slIre doit

etre de diffiper ces malades, de les falre voyager ,

de les diítraire des occupations trop férieufes? de leur

en préfenter qui foi ent agréables,

&

qui n'attachent

pas, trop : on ourroit feco nder ces eaets par lesbains

frolds,remedes excellens

&

trop rarement employés,

pour r::almer la mobilité du fyfieme nerveux. Quant

au

fomn ambules

qui fe levent,

&

qui courent de

coté

&

d'autre ,

&

qui rifquent par-la de tomber dans

des précipic;es , de fe jetter par la

fen~tre

, comme

il

arriva a un qui imaginant avoir dans fa ehambre Def–

carres, Ariüote

&

quelques antres philofophes, crut

tout-a-coup les voir fortir par la fenetre,

&

re dif–

poCoi!

a

les accompagner , s'il n'avoit éré retenu : iI

, faut les attacher dans leur lit, fermer exaétement les

portes, griller les fenetres,

&

s'ils fe levent les

éveiller a coups defouet, Ce remede réuffit

a

bie~

des

perfonnes: Un

f()rnnan~bll!e

fut auffi guéri par un re–

me?e que Je me garderal bien de confeiller, ce fut en

fe Jettant

d'tl~e

fenetre f?lt élevee : il fe rompít le

bras ,

&

depms ne reífentlt aUCllne atteinte de

cett~

mala,die.

(m)

,SOM~lA,LE~

DII ,

(

My~holog.) ~'étoien~

les

dleux qUI prefidolent au fo,rnmel1 ,

&

qm renciQlent

leurs o;acles par les fonges . Les favans n'ignorent

pas

~u'rl

y avoit des diellx particuliersqui préfidoient

aux fonges ,

&

qu'il

y

avoit des miniHres prépofés

pO;:lr

let.~r cul~~,

M.

~pon

rapporte une infcription

qu II aVOI! coplee

el.

Florence dans le palais deStrozzi

011 il eft parlé du culte d'Hercule, comme d'un

diet~

qui préfidoit aux fonges, Cette infcription porte :

cul~

tores

HerculisfomniaLis;

on trouve diverfes fiatues du

meme dieu avee ces mots ,

deo fomniali.

, II

p{l

peut-,et're diffici!e de détermiüer par quelle

ralfon

l~s

anclens croyolent qu'Hercule préfidoit aux

fonge,s:11 n'en efi }?as moins certainqu'ilsle croyoient,

&

qu on envoyo!t les malades dormir dans fes tem–

pies, pour

y

avoir en fonge quelque agréable pré–

fage du rétabliífement de leul' fan!é,

(D .

J,)

, sOrv.: T7ERES, adj.,

(~at,

mU.)

épithete que

Ion donne aux remedes qm

procuren~

le fommeil ;

t~1s

{ont la cinogloífe, la }llfquiame, la belIaQone ,