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S E N

du genre neutre. Il faut dire que daos telle phra(e, le

mot a

un

fins

aétif; dans telle autre, un

fens

paílif,

&

qu'en lui-meme il eft

\u(cepri~lc

des

d~LB(

fins ,

(

utríurqu~ ~

nOn

pas

nerttrzus.

)

C eft

p.eut~etré ~lol;s '

qu'il.faut dlre

q;~e

lcfl.ns

en

~fi: p~r

,Iul-m,emc mde–

terminé ,

r

qu

11

devlent determlfie par

1

ufage que'

l'on en·faie.

D'apres les notions que j'ai données du

flns

aétif

&

duflns

pailif, íi

1'011

vouloit reconnoltre un

jem

ncutre il faud roit l'attribuer

a

un mot eÍ1erttielle–

mcnt atuf, dont le fujet ne feroit envííagé ni comme

príncipe ni comme terme de l'aétion énol'lcée par ce

mot: or 'cela dl abfolument impoffible, pareé que

tout fujet auquel fe rapporte une aétion, en eft né-

ccffairemc.nt

le principe ou le terme. .

.

Une des caufes qui a jetté

M.

au

Marfais dans cette

méprife, c'eft qu'il a

co~fo,ndu

flns

&

fignifi'.ation ;

ce qui eft pourtant forr d¡frerent:

~our

.mor

p~IS

dans

une

acception

formelle , aune

fignijictlttOn

atbve, ou

paiúve, ou neurre ,

fdon.qu

'il exp.rime L!nc:

aét~on,

une paffion,

,:m.

qudque

cho~e qt~1

n'eft n.1

a~IOn,

ni paffion; m als

Il

a certe

ftgnificallon

P1r lm-meme ,

&

indépendamment des

clr~onfiance.s

des .ehrafes :

au lieu que les mots fufceptlbles du

Jens

aétlf, ou du

fins

paffif, ne le font qu'en vertu des circonftances

dl!

la phrafe) hors de·la ) ils font indéterminés

a

cet

égard.

.

if.

t,.,

1"1

IV.

SENS ahJolu, SENS relatz

.

J

en al par e al-

leurs ,

&

je n'ai rien

a

en dire de plus.

V.

RELATIF,

art.l!.

V.

SENS colleéli[, SENS

d~flríbltlif.

Ceci ne .peut

regarderque lesmots pris dans une

acception

nl11ver–

{elle: or

il

faut diflinguer deux fortes

d'llniverf¡tlit~,

l'une métaphyíique,

&

l'a\ttre morale.

L'llnive~fah­

té eft métaphyíique q1.1and elle eíl: fans exceptIOn ,

~omme

(out HOMME efl morte!.

L'üniverfalité en mo–

rale, quand elle eft fufceptible de t¡uélques excep,–

tions, comme

tout

r

IEILLJJ.R?

loue

ü

téms

paf/e.

C'eft donc

a

l'égard des mots pns dans une

accepllon

lIniverfeUe ,qu'il y

aJens

colleétif,

ouj'ens

difiribu–

tif:

lis

font dans unJens colleétif, quand ils énortcéne

la totalité des individus ,íimplement comme totalité:

ils font dans

un

Jens

diftributif, quand on yenvifage

chacun des individus féparément. Parexcmple, quand

011

dit en Ftance que

Les ÉrEQUES jugent infarllible–

men! en matiert de loi

,

le nom

éveques

y eft pris feule–

ment dans le

Jen-s

colleétif; parc;e que la propoíirion

n'eft vraie que du corps épifcopal ,

&

non pas de

chaqu~

éveque en particuli'er, ce qüi eft le

Je.'zs

dif–

tribtltif. Lorfque l'urtiverfalité efr morale,

11

n'y

a

de meme que

leflns

colleétif qui puiffe

A

tre regar–

dé comme vrai

~

le

jens

diftributif y eft néceífaire–

ment faux a caufe des exceptions : aihfi dans cette

pl'opoíition,

tOllt

r

[ EIL LARD loue

Le

tuns paffi

;

il

n'ya de vrai que le

jens

colleétif, parce que cela eft

aífez générakment \7rai ;

u~pluriml'tm;

le

ftn,s

~ifrri­

budf en eft faux; parce qU'II fe trolIve des vleIllards

équitables qui ne louent que ce

qui

mérite d'etre

loué. Lorfque l'univerfalité eft métaphyíique,

&

qu'elle n'indique pas individuellefileht la totaFté , .il

ya vérité dans

lefellS

colleétif

&

dans l(,!

Jens

dlftn–

butif, parce que l'énoncé eft vrai

de

tous

&

de cha·

eun des individus; comme

LOut

H

o

lIf

M

E

ejl

m'Ortel.

VL

SENS compojé, SEN

S

divije.

J

e vais tranftrire

ici ce qu'en

a

dit M.

du

Marfais ,

Trop. parto

1/1.

drt.

viij.

, Quand l't!vangile dit ,

Mat.

xj.

.5.

les

AYElI–

." G

L

E

S

yoyeiu, les

BOl

TE

U X

marchent

,

ces íenties ,

" !es avcugles

,

[es boiteux,

fe pret;Inent en cette ot–

~,

cafion dáns

lefl1is

divifé ; t'eft-a-dite , que ce mot

."

aVtUCT/es

fe dit

l~

de ceux: qÚl.

étbi~"'t

aveugles

&

"qui

~e

le font plus ; ils font divi e. ··.po"r

airtfi

,~

dire , de

leur aVeilglemen.t;

,sr

l~s

.6,

1911'~.

en

Tom~ X~.

..

:

.

~

.-.J

SEN

" tant qu'aVeugles ( ce qui fcroir le

fins

compole ),

" ne voyenr paso

~)

L'évangile ,

Mat. xxvj.

6.

parle d'un cenain

" S imon appeLlé

L'e

lépr¿ux

,paree qu'il l'avoir éré /'

" c'eft le

flllS

div.ífé.

" Ainíi qlland

S.

Paul a dit ,

l.

Coro yj.

5) ,

que

les

"

IDOLATRES n 'entreront pOlnt dans

ü

roy aamz des

"

cieux,

íl a parlé des

idolatrts

dans

leflns

compofé ,

" c'eft-a-dire , de ceux qui demeureront dan

l'iclo–

" larrie. Les idolatres, en tant qu'idolatre!. , n 'entre–

" rone pas dans le royaume des cieux; c'eft

le

lens

" compofé : mais les idolatres quí auront quitté 1'-i–

" do latrie

,&

qui aurOl1t faít pénirence , entreront

" daos le royaume des cieux; c'eíl:

leJens

diviré.

. "Apelle ayant expofé, felon fá coutume

J

un ta–

" bleau

a

la critique du publico, un cordonnier cen–

" fura la chauífure d'une figure de ce tableau: Apelle

" réfotma ce que le cordonnier avoit bHimé. Mais le

"lendemain le cordonnier ayanr trouvé

a

redire

a.

" une jambe , Apelle lui dit qU'Uil cordonnier ne

" devoit juger que de la chauffure ; d'on eft veml le

"proverbe,

nefulor uLtra crepidam

,

(uppléezjudicet.

. " La récufation qu'Apel!e fit de ce cordonnier , é'rolt

" plus piquante que raifonna ble : un cordonn'icr , en

.) tant que cordohnier, ne doit jl1ger que de ce

"luí

" ell de fo n

n~é;ier ~

mals íi ce corc1onnier a d'autr"es

"lumieres, il ne doit point 'erre récu{é , par Ce1afeul

" qu'íl

eft cordonniei' :

en

tan!

que

cordonnier , ( ce

" qlli efi le

fens

compofé ) , iI Jt1ge

íi

un foulier efi bien

" fait

&

bien peint ;

&

en ran! qu'il a des connoir[an:'

" ces fupérieures

a

fon merier , il efr juge compétení:

l'

fm d'aut'r-es poin'ts ; il juge alors dans le

Jéns

di–

»

\7i[" -' par rapport

el

ron métier de cordonnier.

»

Ovide parlant du facrifi'ce d'Iphigénie,

Met.

xij.

»

2.9 .

dií: q\.te

l'.intértc pllblic triomplza

d~

lu l'elldreJle

"

paterne'lle,

[

&

que]

ü

rOL yainquit

Le

pere :

pofi–

" quam pietlll'em ptt'bli'Ca cauJll, rcx

que

patrun yicií.

,. Ces derhler'es paroJes font dahs un

fil2s

divifé.

}, Agamemnon fe regardant 'comme roi, étouífe les

»

fentimehs qu'il reífent comme pere.

,

" Dans le

Jens

compofé , ub Irtor

conrerv~

fa

figlzi–

"jictuion

el

tous égar'ds,

&

cette

figtzifi:aúon

entre

}, dañs la corrlpoíiÚoh dü

fins

de toute la phraíe :

ad.

»

lieu que dans

k

flllS

divifé , ce ti'eLl qu'en

un

cer–

"tainfens,

&

avet rertriétion,

qu'uh

Ihot conferve

., fon ancienn'e

figniJicatitm

".

VII.

5 'E NS

¡iuéral

,

S ~NS

fPiricu-r'l.

Cefi

eheore

·M. qu Marrais qui va Í;arl'eI·.

lbid.

tm.

ix.

~

le

Jehj

Uttétal en ceiui

que

les mots excitent

H

d'abor'd dans l'efprit de chlx qui ebtendeht

tlhe

~,

langue; c'eft

leflns

qui fe l)i'éfente natllrellement

"a

l'efprít. Erltendre tlne expr'émon littéi-a\ement;

" c'eft la preritlre au pié de

la

H::ttre.

Qllal

diaa

frui~

5,

j'ecundum líúeram tl'ccipere

¡

id

eji

,

nOn aliar i'nt'el–

,;

ligere fJuam Ziuera

(an.al

;

/Jug.

Gen .

aJ.

liu.

lib.

»

J7

1

IJ.

c.

ij.

tomo

111.

C'eft

le

fins

que les paroles'

»

íignifient immédiatelhent,

is qnem yerba

ifÍ2ined'iat~

"jignifican't.

..

.

' . ,

" Lefins

fpmtuel eft celm tille

leJms

buera!

ren~

" ferme ; il eft enté, pour <liníi dire , fur le

j'ens

lit–

" téral; c'eft celui

qUe

les chofes ilgnifiées pát

,le

"JeflS

littéral font naitre dahs l'efprit.

A in~ d~ns I ~s

h

paraboles, dans les fuJjles , dans

I

s

al!

·~ones

,

11

" Y

a d'abortt un

fens

littéral : tln dir , pár

exem–

) pIe

qtl'ltn

lotlp

&

llh agneall vihreht boire

a

llh

"me~e

ruiífeau ; que le latlp ayant cherché t:¡uer llé

"a

l'agneau , ille dévota. Si vbus VOtlS attachez fim–

;. plemt:!ltt

a

la le1tre , vous ne

verre~

ttál1S ces

p~" roles qu'une limpie avantUte arrivee

a

d~ux

:ltl1-

1)

maux : mals

cetr~

narration a un 3urre ob¡et • on

a

" deífein de vous faire voit t¡lle les foibles ront qllel–

»

quefbis oppriltlés

.par

teux qui font

pl~s ~úiíf:r1S .:

" &.

"oila

le

fens

fplrltuel, qUI efr

toUJours

fonde rur

"lefins

littéral

n.

C

ij