Table of Contents Table of Contents
Previous Page  28 / 970 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 28 / 970 Next Page
Page Background

S ,E

N

." 'nair-e

fran~ois=l.atin,

que

porterfe

'rena en latin'par

J'

.forre , in-videre, alloqui

~

valere

? jamais

miaere

»

n'a eu la

jignijication

de

recenir , .d'arréter" d'ürire)

}I

dans l'imagination d'un homme qui parloit latin.

" Quand T érence a dit.,

(Adelph. ll!.

ij.

3J·)lacry–

)1

mas miue,

&

(Hec'.

V.

ij.

14.)

miffaPl iramfociet-;

,)

miuere

avoit toujours dans fon efprir la íignifica–

tI

tion d'

envoyer: envoye{-loin

de VOl1S vos lal'mes ,

~I

votre colere , comme on renvoie tout ce dont on

), vent

Ce

défaire: que íi en ces occa{.ions noos difons

" piutot,

retene{ vos larmes, retene{ votre colere,

e'ea:

." que pour exprimer ce

(ens,

nons avons recours el

,) une métaphol'e priCe de l'aél:ion que l'on fait quana

on retient un cheval avec le frein , ou quand

'" OH

empeche qu'une chofe ne tombe ou ne s'é-

, ~)

chappe : ainíi

i~

faut -toujours difiinguer deux

-" fortes de traduél:io-ns. (

voye{

TRAD

U

crION,

V

ER–

':>1

SION,

Jyn.)

Quand on ne traduit que pour faire

-" entendre la penfée d'un autem , on doit rendre, s'j.l

;PI

efi poffible, fign're par figure, fans s'attacher el tra–

~)

dllire littéralement; mais qlland il s'agit de donner

~)

l'intelligence d'une langue , ce qui eO: le but des

,,) diéti0nnaires, on doit traduire littéralement, afin

:>1

de faire entendre le

[ens

figuré qui efi en ufage dans

'" cette,Iangue

~

l'égard d'un certain mot; autrement

,., ,c'efi tout confondre.

" l e vOtl<lrois donc que nos diél:ionnaires don...

,) naiTent d'amord

a

un mot latil11a

jignijication

pro–

)1

pre que ce mot avoit daos l'imaginaríon des au–

." teurs latins: qu'enfuite ils ajomaífent les divers

" j cns

figurés que les latins donnoient

a

ce mot; mais

:" quand il arrive qu'un mot joint

a

un autre ) forme

;>1

une expreffion figurée , un

fins,

une peníee que

'>1

nous rendons en notre langtle par une image diffé–

,>1

rente ,de celle qui étoit en ufage en latin; alors

je

-,,

voudro.is

diO:inguer .;

l°.

íi l'explication littérale

" qu'on a déja donnée dl! mot latín, fuffit 'ponr faire

.>+

entendre

a

la lettre l'expreffion figurée, ou la pen–

.., fée littérale du latin; en ce cas ) je me contente–

," rois de rencl:e la penCée

el.

notre maniere; par

," exemple,

miuere,

envoyer;

mitte iram,

retenez

»

' votre colere;

miaere epiflolam alicui,

ecrire une

" lettre

a

quelqu'un.

2°.

Mais lorfque la

fa~on

de

1)'

parler latine, efi trop éloignée de la

fran~oi

fe,

»

&

que la Jettre n'en peut pas etre aifément enten–

" due , les diétionnaires devroient l'expliquer d'a–

»

bord littéralement,

&

enCuite ajouter la phrafe

"

fran~oiCe

qui répond

el.

la latine; par exemple,

la–

." terem crudum lavare,

laver une brique cme , c'eíl:–

»

a-dire , perdre fon tems

&

fa peine, perdre fon

»

latin; qui laveroit une brique avant qu'elle ñlt

" cuite, ne feroit que de la boue ,

&

perdroit la

brique; on ne doit pas conclure de cet exemple ,

'" que jamais

lavare

ait íignifié en latin ,

perdre;

ni

»

later, lems

OU

peine.

n.

S ENS déterminé, SENS indéterminé.Qtioiqne

cha–

'que mot ait néceiTairement dans le difcours une

jignijicati.o,n

fixe,'

&

\me

acceptio~l d~term~n~e

, il

jI

peut neanmoms aVOlr un

fens

mdetermme, en

ce qu'il peut encore laiffer dans I'efprit quelque

incertitude fur la détermination précife

&

indivi–

,duelle des fujets dont on parle, des objets que ron

.déíigne.

:

. Que l'on dlfe, par exemple,

des HOMMES ont eru

que Les animaux Jont

~e pure~

machines; un. HOMME

vi'une naiffance incertazne

,

¡etta Les premlers fonde–

mens de la caritale du monde:

le nom

homme,

qui a

dans ces deux exemples une

jignijication

fixe, qui

y

eíl: pris fons une

acception

formelle.

& ,

déte.n~i.native

y

~onferve

encore un

fins

mdetermme ,

-paree que a détermination indi,:iduelle des fujets

-qu'il y déíiane n'y efi pas aílez complette ; il

peut y

avo~ e~core

de l'incertitude ,cur

ce~~

dé–

-t ermination totale, pour ce ux dumOlIl.S qUI 19no-

SEN

reroient l'hifioire du cartéíianifme

&

celle de

Ro;

me; ce qui prouve que la lumiere de ceux qui ne

refieroient point ind 'cis

el

cet égard, apres avoir

entendu ces oellx propoíitions, ne lenr viendroit

d 'ailleurs que du

fins

meme du mot

homme.

Maisú I'on dit,

les CARTÉSIENS lJntcru qneles ani...

'maux Jont de pures'7na.chines

;

ROM

V LV

S

juta Les pre–

mius fondtmens de la capitaleda. mond-:

:

ce deux pro–

poíitions ne laiiTent plus aucune incertitude fur la dé–

'termination individuelle des

hommes

dont il y eít

queO:ion;

lejens

en ea: totalement déterminé.

III.

SENS aBif, SENS paifif.

Un mot efi employé

dans un[ens aél:if, quand.J.e fujet auquel ilfe rappone

efi envifagé

comme.le

principe de l'aél:ion

énoncé~

par

~e

mot ; il

~fi

employé dans le

fil1.s

p~ffif

, quancl

te fUJet auquel11 a rappor'!, eíl confidere comme le

1erme de l'imprefI.ion produite par l'aétion que ce

mot énence: par exemple les mots

aide

&

fecours

font pris dans

unfins

aaif, quand on dit,

!non..A1DE»

'ÜU

fIlon

S

ECO

U

RS vous

-tfl

imuile;

car c'efi comme

fi

1'on difoit,

l'AIDE,

ou

le SECG17 RS quejevous

donne~

'rois, vous'eil i¡wtiLe:

mais ces memesmots font dansua

fenspaifif,firon dit,

accoure{amOnAIDE, vme{ a

filan

8ECOURS;

car ces mots marquent alors

l'aide

ou le

ficours

que l'on me donnera, d0nt je fuis le terme

&

flOry.

pas le principe.

(Voye{

Vaugelas,

Rem.

.54

1.)

Cee enfant SE GATE,

POtu

dire qu'il tache fes hardes

~

eíl: une phrafe ou les deux mots

fe

gáte,

ont le

fi1ZS

aél:if, parce que

l'

enfant

aúquel

i.Js

fe rapportent, ea:

envifagé comme principe de l'aél:ion de

gáter:

ceue

rohe

s

E

G

A

TE,

eft une autre phrafe

011

les deux

m~

...

mes mots ont

lefins

paffif, paree que la rohealaquelle

ils ont rapport,

ea

coníiderée comme le terme de

l'impreffion l"roduite par l'aél:ion de

gáter.

Yoye{

PASSIF.

" Simon, dans l'Andrienne , (

l.

ij.

IJ.)

rappelle

el

))

Sofi~

les bienfaits dont ill'a comblé :

me remettre.

., ainji 'Vos bienfoits devam,les yeux,

lui dit Sofie

" c'

efl me repr<1cher que je les ai oubliés;

(ifihéec com:

" memoratio quaíi exprobratio eO: IMMEMORIS be.

" neficii) Les interpretes,d'accord entr'eux pour le

.) fond de la penfée, ne le font pas pour

lefinsd'im.

"

memoris:

fe doit-il prendre dans

un

fins

aél:if, Ol1

"

dan~

un

fins

paffif? Mad

e

Dacier dit que ce mot

" peut etre expliqué des deux manieres:

exprobratio

"

meiIMMEMORIS,

&

alors

immemoris

efi aél:if;

011

>1

bien,exprobratio beneficii

1

MMEM. ORI

S,

le reproche

" d'un bienfait ou?lié?

&

alor~

im;nemoris

ea: paíJ'tfo

)) Selon cette explIcatlOn, quand

zmmemor

veut dire

" ce/ui qui olci?lie,

il efi pris dans unfins aél:if; au"

., lieu que quand il íignifie

ce qui

efl

oublié,

il ea:

., dans un

fins

paffif, du moins par rapport a notre

" mahÍere de traduire littéralement." (

Voye{

M.

duMarfais,

Trop.part.IIJ. arto iij.)

Ciceron a dit,

danslefins aél:if,

adeont IMMEMOR rerum

el

megifla–

mm

ef!e

videor;

&

Tacite a dit bien décidément dans

le

fins

paffif,

immemor beneficium.

C'eO: la meme cho–

fe du mot oppofé

memoro

Plaute I'emploie dans

lefins

aél:if, quand il

ditfocjis prumijJi MEMOR;

(Pfeud.)

&

MEMOREM mones,

(

Capt.) au contraire, Horace

, l'emploie dans le

¡ens

paffif, lorfqu'il dit:

lmpreJlit MEMOREM dente labris notam.

1.

Od'.

13-'

M. du Marfais,

(Loc. cit.

)

tire de ce double

flns

de ces mots, une conféquence que je ne erois point

jufie ; c'efi qu'en latin ils feroienr dans un fens neu–

treo Il me femble que cet habile grammairien oublie

ici

lafign,ijication

du mot de

ne/llre,

c'efi-a-dire, fe–

Ion lui-meme, ni aél:if ni paffif: or on ne peut pas

dire qu'un

ID"t

qui peut fe prendre alternativement

dans un

fl

dtif

&

dans un

fins

paffif, ait un

fins

nelJ ,

m~~A

qu'on ne peutpas dire qu'un nom

co

f'tUs,

tar tOt mafculin

&

tantot féminin, {oit