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48

S' O

B '

il

qu'lIn des vices les pI,lIs vils foir

récom~e-nr~

de

la

{anté

&

de la longue VIC? J-leureufement

{a

longl e

vie o'eil: qu'uo 10n<1 travail

&

un long tourm nt.

SORRIÉTÉ,

{,°f.

C

MoraLe. )'.tempé~am

nt

~afls

le

bOlre & le manger ,

Ol!

pour uuellx du'e daos la re–

.cherche des plaiftrs de la tifble.

La

fa.,brihé

en fait de nourritllre , a d'un coté pour

oppofé la gÓtirmandife ,

&

de l'autl:e une trop grande

.mac ' ra:ion. La.

fobrjété

dans le bOlre , a pour

00 11-

.trai

re l'jvrogllCrie.

.

.

J

e cr¿is

q~le l~

fob,-iüé

efi une

v~rtu

tres-recom–

mandable ; ce n'dl: pas RpiétetEl

&

Seneque qui m'en

ont le rnieux eonvaincu par leurs fentences outrées ;

e'

fi

un

hOl~lme

du

moa.de

,

do.nt

le fllffrage ne doÍt

étre fu(peél

a

perfonne. C'eQ Horace , qui daos la

prat¡gue s" tóit quelquefois 1aiifé féduire par la doc–

trine d'Arifiipe , mais qui goltroit réellemelH

Yd

mo–

rale Cobre cl'Epicure.

, Comme,ami de Mecene, il n'ofoit pas 1auer direc–

-tement

l<>.]o,br(été

a

la cour d'Augulte ;.mais il en fa it

l'éloge dans fes écrits d'une maniere plus fine

&

plus

:perfuafive, que

s'il~eut

t¡airé fon fujet en moralifre.

Il

dit que la

jo

bri

¿té

fuffit ,\ r appétit , que par con{,'–

,Guent elle doit fuffil'e;\ la bonoe chere,

&

qu'enfin

elle procure de grands avanta

.'

l~efprit&

au corps.

Ces propofitions (ont d'une 'rité fen[¡ble; mais le

,poete n'a garde de les d biter Il!i-mcme.

Il

les met

4ans la bouche d'un homn)e de provinee." pl.ein de

bon feos , qni fans -rorti.- _de' fon ca¡'aétere,

&

fans

dogm¡tifer,

d

'bite

f~

¡;

'flexions judicieufes, avec

nalveté quí

1

s faít Jlimcr.

Je

prie le le em de

1''';–

c outer c'efr dans la fatyre

ij.

l. Il.

Q ua -"irtus,

&

qfltllU'l

, 'bOiZi,

jit

vivere p arvo

..

( Nee

,meu~

lIie/e,me>

11:

, ¡;:d

quml

p1a!.eepit OJellus

R IIJlicus, ab normis [apiéns, eraJ]'dque Minervá )

Difcice, non inter laned',

,~elij'aJqlte

ni emes , '

Q l!ll;m [lupa infanis aciesfulgoribus

,

{,>

quum

Aeclinis

j~ljis

animus meLiora recuj'al :

V erum lúe imprarji meeum dijquirite , Cúr Izoc ?

Dicam

ji

P?tuo:

J

;lt1.a

~erum

examinat omnis

Corruptus J1ldex' -

r

«

Mes amis;>

laf<lbrihé

n'efi point une petire vertu.

,) Ce n'eft pas moi qui le dis, e'efr Ofdlus , c'efi un

»

campagnard fans 'tude ,

a

qui un bon fens natmel

~,

tient lien de. toute philofoph:e & de ronte litté-

. " rature. Venez apprendre de lui cette importante

"

max~me :

mais ne comptez pas de l'apprendre dans

~,.

ces repas fomptueux , oh la table efi embarraifée

), par le grand nombre de fervices, ou les yeux

), (ont ' eris de

1"

d at d'une folle magnificence,

&

), O-lt

l'eJprit d¡fpofé

a

reeevoir de fauffes impr f–

" hans , ne laiife auenn acd!s

a

la vérité. C'efi

a

" jeun, qu:il faut exam,ir:er cette matiere. Et pour

" qUOl

a

¡eun? En VOlCl la raifon,

Ol!

je fuis bien

" trqmpé : c'eil: qu'lln juge corrompu n'eíl:

pas

en

" état de bien juger d'un e afTaire " .

.

D ans la faty re

vij

,

l.

JI;

v.

/ 0.5 .

Horace ne pent

encore s'err.pecher de louer in direéternent les avan-

,t ages de

laf~briété.

11

feint qu'un de fes efclaves pro–

fitant de la hberté que lui donnoit la fete des Satur–

nales lui décJare cette vérité, en lui reprochant fon

intempérance.

«

Croyez,vous, lui dit-il, etre bien–

), heureux

&

moins puni que moí ,- quand vOus

), cherchez ayec tant d'empreífemcnt ces tables fer–

~,

vies délicatement

&

a

grands frais

?

Ce qui arrive

" d e-la , c'efi <¡ue ces fréquens excE!s de bOllche

), vous remplilIent l'efromac de fucs acres

&

indi–

~,

gefies ;.c'

fr

que vos jambes chancelantes refufent

~,

de foute nir un corps ruiné de débauches

)l.

Qui

,

III

impuniúor illa

Qua!. parvo fumi

nequww

obfonia captas?

r lempe inamarifcunt epula!. fine fine petita!.

,

. I lluji'tu.e redes v itiofum {erre recufam

Corpus.

.

s

O B

n

e!t doné vrai que la

f obriété

tend

a

cooferver

la

fanté ,

&

<¡ue rart d'appréter les mets pour irriter

l'appétit eles hommes au-dela des vrais be{oins, efr

un art deLruéteur. Dans le tems oü Rome comptoit

fes vié'roires par fes combats ,on ne donnolt point

un

talent de <1ages

a

un cuifinier ; le lait

&

les légu–

me apuret·'s fimplement , faiíoient la nourriture des

confuls ,

&

les dieux habitoient dans des temples de

bois. Mais lorfque les richeífe des Romc:ins devin–

¡;ent immenfes , l'ennemi le attaqua,

&

confondit

par fa valenr ces fybarites orgueilleux .

.

le

fais qu'i1 efi impoffible de fixer des regles fur

cette partie de la tempérance, paree que la merne

chofe peut

~tre

bonne a l'un

&

exd:s pour un autre ;

mais il ya pen de gens qui ne fachent par expérien ce,

queHe forte

&

quelle quantité de nourriture con–

vient

a

lem t empérament. Si mes lea urs 'toient

mes malades ,

&.

que j'euífe

a

leur prefcrire des re–

gles de

fobriüé

proporti< nnées

a

l'état de chacun , je

leur dirois de faire leuts repas les plus fimples qu'il

fcrait poíilble ,

&

eI'éviter les ragoi'tts propres

a

leur

dooner lln:faux appetit, ou le ranimer lorfqn'il efr

prefque éteint. Pour ce qni regarde la boilIon , je

íerois aífez de l'avis dti chevalier T emple.

«

Le pre–

" miel' verre de vin, dit-il, eíl: pour moi ,

le

fecond

" pour mes amis, le troifieme pour la joie ,

&

le

" q

~atrieme

pour mes ennemis

)l.

M,ais paree qu'un

homme qni vit dans le monde ne fauroit obferver ces

fort es de regles

a

la rigueur,

&

qu'il ne fait pas tou–

jours mal de les tranfgreifer quelqu efois , je lui con–

íeillerois alo1's de tems en tems des jours eI'ablEnencc

pom rétablir fon corps, le délivrer d la

pi

'tho re

des humeurs , & procurer par l'exerciee ele l'élafri–

cité aux reiforts affoiblis de fa machine. (

L e chevalier

l)E J AUCOVB..T. )

SOBRIQUET,

f.

m,

C

L ittérature.)

forte de fur–

nom ,

0 1

d'épithete burlefque, qu'on donne le plus

fouvent

a

quelqu'un pour

1 ~

tourner en ridicule.

Ce ridicnle ne nalt pas feulement d'un choix afteél:é

d'expreffions triviales propres

a

rendre ces épithetes

plas ftgnificatives ou

plus

piquantes ; mais de l'appli–

cation qui s'en fait fouvent a des noms de perfonnes

coníidérables d'ailleurs,

&

qui produit un contrafie

fingulier d'idées férieu[es & plaifantes ; nobles

&

viles, bifarre ment oppofées, t elles que peuvent

1'&–

tre dans un meme ílljet eelles d'une haute naiíTance' ,

avec des inclinations baifes.; de la majefré

royale~a

vec

des difformités de eorps , réputés honteuü!s par le

vlllgaire ; d'une dignité refpeaable, avec des moeurs

corrompues , ou d'un titre fafiueux , avec la pareífe

& la puftllanimité.

Ainfl lorfqu'avec les noms propres d'un fouverain

pontife, d'un empereur illuíhe, d'un <1rand roi, d'un

prince magnifique, d'un général

fam~ux,

on trou–

vera joints les furno ms de

Groin-de-porc

,

de

E arbe–

rottjF ,

de

Pié,tortlt,

d'

Eveille-chien ,

ele

P

ain-e'n-bou–

che ,

cette union excitera prefqlle tOlljours des idées

d'un ridicllle plus ou moins granel.

Quant

a

l'origine de ces furnoms, il efi inutile de

la reehercher ailleurs que dans la malignité .de ceux

qui les donnent

~

&

dans les défauts réels ou appa–

rens de ceux

a

qui

011

les impofe: elle éclate fur-tout,

a

l'égard des per[onnes dont la profpérité OH les ri–

cheífes excitenll'envie, ou dont l'at¡torité qllelque

légitime qu'elle foit , parolt infuportable; elle ne

refpetie ni la tiare ni la pourpre , c'efi une reífource

q~lÍ

ne

manq~e

jamais

a

un

peuple opprimé ;

&

ces

marques de fa vengeance Cont d'autant plus

a

crain–

dre , que non-fenlernent il efi impoffible d'en décOll–

vrir l'auteur , mais qne ni l'autorité , ni la

f<~rce,

ni

le laps de tems, ne font capables de les ettacer. On

peut fe rappeller

a

l'occaíion de ce caraétere indélé–

bile,

.C

s'i~

efi permis d'ufer ic.i de ce terme ), les ef–

forts l11utiles que fit

u~ arc~lduc,

nppellé

F:réd¿ric,

pour