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'134

S

E

\r

flnJús ín Apocalypfl,

&

il a été imprimé pluÍleurs

{ois de fuite , favoir

a

Anvers en 1604, 1611,

&

161 9'

&

a

Lyon, en 1616,

infol.

L'auteur pré–

tend que l'apocalypfe eft accomplie jufqu'au ving–

tieme chapitr·e,

&

ne fait aucune diBienlté _d'aban–

donner dans fon explication, les peres de l'églife.

Il

moilrut

dan~

fa patrie en 1613 , iigé de 60 ans.

Antonia

(Nicolas ) , chevalier de l'ordre de S.

J

ac–

ques,

&

chanoiné de

Séville,

a fait honneur

a

fon

"pays , par fa bibliotheque des écrivains efpag.nols,

qu'il mit au jour

a

Rome en 1672 , en 2 vol.

m-fol.

E.lle a été réimprimée daos la meme ville , en 1696 ,

~u

frais du cardinal d'Aguirre; c'eft un tres-bon livre

'en fon genre , avec une préface pleine de jugement.

L'auteur mounít en 1684,

a

67 ans. On lui doít en–

core un livre d'érudition:

De ex ilio, flve de pama

¿xuLii , ex uLllmqlle conditione,

&

juribus,

Antuer–

pire

165'

9 ,

in-fol.

Cajas

(

Barthelemi de las) , éveque de Chiapa,

¡fuivit

a

19 ans fon pere , qui paífa en Amérique avec

Colomb, en 1493.

Il

employa cinquante ans fans

{ucc(:s

a

tacher de perfuader aux Efpagnols qu'ils de–

voient traiter les Indiens avec douceul" , avec defin–

téreífement,

&

leur montrer l'exemple des vertus.

De retour en Efpagne' , en 1551 ,

a

caufe de la foi–

hleífe de

fa

fanté , il fe démit de Con éveché ,

&

mou–

rut

a

Madrid en 1566,

el.

92 ans. C?n a de lui une re–

lation intéreífante, de la demuéhon des Indes par

les barbaries des Efpagnols. Cette relation parut

el.

SéJ,iLle

en efpagnol, en 1552 ; en latín

a

Francfort ,

en 1598 ; en italien

a

Venife , en 1643 ;

&

en frah–

coís

a

París, en 1697' C'eft un ouvrage qui refpire

ia bonté du creur, la vertu,

&

la vraie piét é ; on a

encore de ce digne

&

favant homme , un livre latin,

curieux

&

rare , imprimé a Tubinge en 1625 , fur

~ette

queftion: (( fi les rois ou les princes peuvent

., en confcience , par qllelque droit OH quelql1e ti–

., tre, aliéner leurs fujets de la couronne,

&

les

t'

foumettrea la domination de quelqu'autre feigneur

), particulier

H.

Voye{

fur ce fujet la

Bibl. eccléJ.

de

M.

Dupin , xvj fiecle.

.

Cervantes Saavedra

(Miguel de), auteur de don

Quichotte, naquit a

Seville

,

en 1549 ,fdon Nicolas

.Antonio.

11

avoit tant de paffion POl.U s'inftruire,

qu'il dit : (( je íilÍs curieux jufqu'a ramaífer les tnoin–

~,

dres morceaux de papier par les rues.,. Mais il tit

{on étude pan iculiet:e des ouvrages d'efprit, tant

en vers qu',en profe,

&

fur-to.ut

de ceux des au–

teurs efpagnols

&

italiens. On voit qu'il étoit fort

v erfé en ce qui a du rapport

el.

cette forte de li-

.vres , par le plaifant

&

cnrieux inventaire de la bi:

bliotheql1e,de don Ql1ichotte, par les

fréquen~es

al–

lufions aux romans , par le jllgement tin qu'il porte

de tant de poetes ,

&

par fon

voyage da p arnaffi.

11

paífa en Italie pour prendre le partí des armes ,

&

fervit plufieurs années fous Marc-Antoine Colon–

neo

Il

fe trouva

a

la bataille de Lépante , en 1571 ,

&

Y

perdit la main gauche d'un coup d'arquebufe ;

ou du moins en fut-il fifort eftropié, qu'il ne put plus

s'en fervir. Peu de tems apres,

il

fut pris par

les

Mau–

res,

~

mené

~

Alger,ou iI demeura plus de

5

ans pri–

foomer. De retour en Efpagne, il compofa plufieurs

comédies • qui eurentune approbationgénérale, tant

parce qu'elles étoient fupérieures

a

ceHes qu'on avoit

yues jufqu'alors , qu'a caufe des décorations, 'luí

étoient toutes de fon invention,

&

qui parurent tres–

bien entendues. Les principales de fes comédie,s,

étoient

les colttltmes d'Alger

,

Numancia ,

&

la bataille

navale.

Cervantes traita le premier

&

le

dernier~de

ces fujets en témoin oculaire.

11

tit auffi quelq

~s

tragédies qu'ón applaudit.

En

1

584 il publia fa

Galatée

,

qui fut

tres-ac~

lie.

Il

prouva par cet ouvrage la beauté de fon ef–

prit

5Ians

l)nyent~Qn, ~a f~rt.ilité

de fon ¡magination

SEV

dans la variété des defcriptions,fon adreífe

a

dénoue:r

les intrigues,

&

fon habileté dans le choix des ex–

preffions propres au fujet qu'il traitoit. On eftima

fur-tout la modeftie avec laquelle il parloit de i'a–

mour. On ne critiqua 9ue la multiplicité des épifo–

des, qui qlloiqu'amenes avec beaucollp d'art em–

pechent de fuivre le til de la narration,

&

l'inte;rom–

pent trop fouvent par de nouveaux incidens. Cer–

vantes fentit bien lui-meme ce défaut ,

&

iI en fait

prefque l'aveu, quand il introduit le curé Pérez

gradué

él

Siguenza,

&

maitre Nicolas le Barbier'

difant :

«

Celui-la que voilc\ tout-aupres du recueii

)) de chanfon de Lopes de Moldonado , comment

), s'appelle-t-il, dit le curé? C'eft la

Galade

de Mi–

»

che! de Cervantes

~

répondit maitre Nicolas.

I1

y

" a long-tems que cet auteur eft de mes meilleurs

" amis, reprit le curé,

&

je fai qu'il eft plus mal–

), heurenx encore que poete. Son livre a de l'inven–

" tion;

11

promet aífez , O1ais il n'acheve rien.

I1

" faut attendre la fe conde partie

qu'i~

fait efpérer ;

~,

peut-etre qu'il réuífira mieux,

&

qu'íl

mé~itera

" qu'on faífe grace a la premiere: compere gardez–

), la.". L.a feconde partie

~

quoique fouvent promife,

n'a )amals paru.

Ce joli paífage eft, comme on fait, dans don Qui–

chotte, ou.vrage

inco~par~ble

par la beauté du fry–

le , par la Jufreífe de

1

efpnt , la tineífe du gOla, la

délicateífe des penfées , le choix des incidens ,

&

la

plaifanterie fine qui

y

regne d'un boui

él

l'autre. Don

Quichot,te nous offre en fa perfonne un fon vraiment

hé~os

, qui s'imaginant que

qllanti~é

de chofes qu'il

VOlt, reífemblent aux avantures qu'Il a lües , s'engage

él

des entreprifes glorieufes dans fon opinion,

&

folles dans ceHes des autres. On voit en meme tems

ce

me~e

,héros-chevalier , rai.fonner fort fagement

quand

11

n eft pas dans fes acces de folie. La fimpli–

cit~

de Sancho Pans:a efr d'un comique qlÚ n'en–

nUle perfonne.

11

parle toujours comme il doit par-o

ler ,

&.

agit toujours conCéquemment.

Pour que

l'hiftoir~

d'un chevalier errant ne fati_o

gmlt pas le leél:eur par la répétition tédieufe d'avan–

tures d'une meme efpece, ce qui ne pOlwoit man–

quer d'arriver, s'il n'avoit été qllefrion que de ren–

contres extravagantes; Cervantes

a

fait entrer dans

fon roman divers épifodes, dont les inciJens font

toujours nouveaux

&

vraiífemblables. Tous ces

épiíodes, hormis deux, favoir

,l'hijioirede l'efelave,

&

la nouvelle du

curieux

imp~rtinent,

10nt enchaífés

dans la fable meme , ce qui eft un grand arto Le fryle

eft approprié au caraél:ere des perfonnages

&

des fu–

jets.

11

el!

pur , doux, natureI , jufre

& íi

correél:,

qu'il y a peu crauteurs efpagnols qui plliífent aller du

pair avec Cervantes

él

cet égard.

11

en a pOltfré fi loin

l'étude , qu'il emploie de vieux.mots pour miellx ex–

primer de vieilles chofes. Enfin, les raifqnnemens

{ont pleins d'efprit

~

le nreud eft habilement caché

~

.&

le dénouement heureux.

La premiere partie de don Quichotte parut

a

Ma–

drid en 1605

;in-4°.

&

eftdédiée au duc de Bejar,de

la proteél:ion duquell'auteur fe félicite dans des vers

qu'il attribue

él

Urgande la déconnue,

&

qlli font

a

la tete du livre. La fecond e partie de l'ouvrage ne

parut qu'en 1615. Le débit du livre fut te! , qu'a–

vant que l'auteur ellt donné cette feconde partie, iI

faít dire au bachelier Samfon Carafco:

«A

l'heure

~,

qu'il eft. je erois qu'on en a imprimé plus de douze

H

mille a Lisbonne,

el

Barcdonne

&

a

Valence ,

&

" je ne fais point de doute qll'on ne le tradllife en

H

toutes fortes de langues ". Cette prédiél:ion s'eft

íi

bien vél'ifiée " qu'il falldroit un volume pour entrer

dans le détail de fes différentes éditions

&

traduél:ions.

TOlls les plus célebres artifres , peintres, graveurs ,

fc'tílpteurs, deffinateurs en tapiíferies de haute

&

baire-liífe,

ont

tr~vaiUé

a

l'envi

a.

repréfenter

le~