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116

SER

-dit-on, BabyIone

a

fe rendre a fuItan Mourat, eft

par diilinaion dans une loge particuliere. Cette ar–

tillerie fait grand plaifir aux Mahométans ; car on la

tire ponr les avertir que le careme eíl fini,

&

qu'il ne

faut plus jetmer: on la décharge auili les jours deré–

jouiífa~c~,

&

pour les conquetes des fultans ou de

leurs generaux.

Telle eílla defcription qu'a donnéTournefort'tlu

[errad

&

de fes dépendances. La pareífe afiatique rend

de tels palais des lieux de délices pour tous les hom–

mes de la cour du prince ; des gens qui ne craignent

que le travail, peuvent trouver leur bonheur dans

des lieux olll'on n'a rien a faire. Mais quels peuvent

etre les plaifirs

&

les amufemens des femmes du ful–

tan, qui font a jamais enfermées dans ces fortes de

prifons? On eíl difpenfé d'en rien favoir, puifque ces

dames ne tombent pas plus fous les fens d'aucun

étranger, que

fi.

elles étoient des efprits purs. Ces

b autés rares deMengrélie & deGeorgiene font faites

que pour amufer le fultan,

&

pour faire enrager les

et\nuques. Tous les gouverneurs des provinces font

a

l'envi préfent au grand - feigneur, des plus belles

perfonnes de l'empire, non-feulement pour lui plai–

re, mais pour tikher de fe faire des créatures dans le

, .palais , qui puiífent les avancer. Ce n'efr point la

naiífance qui regle les prérogatives des fiLIes qtte leur

fort conduit dans

leferrail,

c'eílIeur beauté , au goút

du grand-feigneur, qui peut faire leur fortune. Ainfi

la

fille d'un berger peut devenir fultane favorite ,

&

l'

emporter fur cent autres que le fultan juge a-propps

de négliger.

,

Apres fa mort les femmes qu'il a daigné honorer de

fes ¡:areífes,

&

les filIes majeures paífent dans le

vieux

ferrail

de Confiantinople all elles fechent de

langueur. Le vieux

{errail

'tui eíl proche de la mof–

quée du fultanBajazet, futbati par Mahomet 11. On y

confine ces pauvres femm'!s ou filles pour y pleurer

tout

a loifirlamort du prince oucelle de leurs enfans,

que le nouveau fuItan fait quelquefois étrangler. Ce

feroit un crime de pleurer dans le

¡errail

ollloge l'em–

pereur; au contraire chacun s'empreífe d'y -témoi–

gner de la joie pour fon avénement

a

l'empire. Les

plus jeunes filIes font quelquefois réfervées pour lui,

ou mariées

a

des pachas qui les recherchent , au re–

fus du fultan. Quoi qu'il en foít, comme c'eíl un cri–

me de voir celles qui reílent daos le palais, ii ne faut

point compter fur tout ce qu'on en a écrit; quand

meme on pourroit trouver le moyen d'y entrer un

feul infiant, qui eíl-ce qui voudroit mourir pour un

coup d'reil

fi.

mal employé? Tout ce qu'on peut

penfer de mieux, c'eíl de regarder les fultanes favo–

rites comme les moins malheureufes efclaves qui

, foient au monde. Mais de combien la liberté eH-elle

préférable

a

un fi foible bonheur!

(D.

J.)

SERRAIN,

(Géog. mod.)

petite ville de l'Arabie

heureufe, fur le bord de la mer. Elle eíl éloignée de

la Mecque de quatre journées.

(D.

J.)

SERRAN ,SERRANT ,SERRATAN,f. m.(

Hift.

nato Ic/u/ziolag.

)

hiatieula,

poiífon de la haute mer ,

qui reífembfe au loup marin par la forme du corps

&

par r'ouverture de la bouche.

Voye{

Loup MARIN.

Le

ferran

a la machoire inférieure plus longue

&

plus

avancée que la fupérieure , les dents pointues

&

les

yeux petits

~

il reífemble au tourd par les nageoires ,

par la queue , par les aiguillons

&

par les ouies.

Yoye{

TOURD. Le dos efi en partie rouge,

&

en

partie noir; il Y a fur les cotés du corps des traits

toux

qui s'étendent depuis la tete jufqu'a la

qll~e

;

la nageoire de la queue eíl rouffiitre ,

&

la quet ' a

des taches rouífes. Le

forran

{e nourrit de poiír. ;

fa chair eíl un peu plus dure que celle de la p

Ronelelet ,

hift. mu. des poij{ons

,

l.

parto üv. VI. ch.

ix.

roye{

PQISSON.

SERRANA

Olt

SERRANO,

(Géog.

modo

)

petite

SER

ile de l'Amérique (eptentrionale , dans la mer du

Nord, entre la Jamaique

&

les COtes de NicaraO'na.

Elle eH déferte , n'ayant

pa~

un feul arbre •

pas~

un

brin d'herbe, pas la moindre [ource d'eau douc .

Son circuit eíl d'environ deux lieues.

e

D.

J.)

SERRANT,

voye{

VERDIERE.

SERRAT A , f. f.

e

1!0tan. ane.)

nom donné par

quelque.s auteurs rom.aJns

a

la plante que les Gaulois

nommOlent , felon Phne,

betoniea ,

mais qui paroit

cependant etre la meme que notre farriette.

n

y avoit

une atltre plante appellée

ferrata,

que Pline dit etre

la

germandrée

des Grecs; je crois qu'il fe trompe.

eD.

J.)

SERRATAN,

Yoye{

SERRANT.

~ER~A

V

A,Ll.~

ou

SARR,~

VALLE,

(G¿og. mod.)

peme vIlle d Italle, dans 1etat de Vemfe, au Tré–

viran ,

a

deux milles nord-efi de Cénéda.

Long. 2.9.

j

l. laú t.

46'.

l.

n

y a un gros bourg de meme nom dans le duché

de Milan, aux confins du Tortonnefe

&

de l'état de

Genes, pres de la petite riviere de Scrivia . Ce hoUl"o–

donne fon nom a un petit territoire qui efi

comm~

enclavé dans l'état de Genes.

e

D.

J.)

SERRE, f. f.

(E

.:onom. ruji.

)

couvert pour mettre

certaines plantes pendant l'hiver; c'eíl une efpece

de falle de trois , quatre ou cinq t'oifes de largeur fur

une longueurproportionnée au rez-de-chauífée d'un

jardin, expofée pour le mieux au midi, bien percée

pour en recevoir le foleil ,

~

clofe de pon es

&

chaffis doubles, dans lefquelles on {erre les ar–

briífeaux, les orange!s,

le~

fleurs

&

les fruits , q'ui

ne peuvent pas fouffnr la n gueur de l'hiver.

Il

ya beaucoup d'art

&

d'intelligence dans la conf–

truaion des

forres,

&

plufieurs jardiniers , faute d'en

etre infiruits , en ont (ouvent éprouvé du dommage,

comme, par exemple ,

íi

les perfonnes qui ont batí

des

forres

pour conferver des plantes en hiver , n'ont

pas eu foin d'y donner acces au foleil par' des fene–

tres difpofées de fac,:on que les rayons puiífent par–

venir jufqu'au fond; fans quoi , toutes chofes d'ail–

leurs égales, il fe trouve une humidité froide qui

venant a tomber fur les' plantes, fait périr prefque

toutes les plus tendres. Il faut done que ces

ferres

expo{ées dire&ement au midi foient conílruites de

maniere qu'elles aient des vitrages bien tranfparens,

&

qui s'étendent , s'il eíl poffible , jufqu'au payé , en

faifant avec la perpendiculaire un anrle de

14

degrés

30

I

Enfuite le plafond doit etre bati de forte que

dans le pays ou l'élévation <lu pole efi de 52 degrés

.;-, il faífe avec la ligne horifontale tirée du haut des

fenetres vers-la paroi oppofée, un angle de

20

ge-

,

,

gres

30 .

.

Le détail de la bonne confiruétion des

Jerres

nous

conduiroit trop loin,

&

demanderoit des figures en

nombre. Il faut en prendre des modeles fur celles de

Hollande

&

d'Angleterre ; car notre nation n'eíl pas

encore aífez éclairée fur ces fortes de batimens con–

facrés a l'avancement de la Botanique ; nous ai–

mons mieux des avenues éloignées,

&

des champs

fiériles.

roye{ les P,l. d'

Agrieult.

e

D.

J.)

SERRE, (

G¿og. modo

)

nom d\me riviere

&

de

~eux

bourgs de France , que nos géographes appel-

lent

petites villes.

.

La riviere coule en Champagne, prend fa fource

dans la Thiérache,

&

fe jette dqns l'Oife

a

la Fere.

Les deux bourgs {ont dans le Dauphiné : l'un

a

(luatre lieues de Saint-Marcellin , éleaion de Ro–

mans; l'autre eíl dans les montagnes , a cinq lieues

de Silleron.

e

D.

J.)

SERRE,

(Fonderie.

)"terme de fondeurs des me–

nus ouvrages; c'eíl une des deux fortes de preífes

dant ces ouvriers [e {ervent pour ferrer, & preífer

v

l'une contre l'autre les deux parties de leurs moules.

(D.

J.)