SER
Cette maladie confifre en un grand nombre de
·tres-petites pufiules, qui s'élevent tres-pres les unes
<les autres; quelquefois en forme circulaire , en cau–
fant des démangeaifons & des douleurs tres-grandes ;
elles ne viennent jamais
a
fuppuration,
&
on ne les
guérit qu'avec beancoup de difficulté; (al' apres
qu'elles Ont paru entierement diílipées, elles repa–
roiífent fort fouvent en différens tems de l'année. Le
peuple les frotte ordinairement avec de l'encre ;
mais quand la malaclie efr fi'i.€e, il faut premierement
employer quelques remedes généraux.
Voye{
LI–
I;;HEN , IMPETIGO,
'&c.
SERPILLER, v. n.
(Jardinage.)
terme fort ufité
dans le jardinage ; c'efr couper des deux cotés juf.
qu'au maltre-brin, des paliífades trop épaiífes, qui
fans ce foin déchoieroient bientot de leur beaut'é.
n
efi vrai que cette opération les dégarnit la :>remiere
année; mais elles pouífent fi vigoureufement de tous
cotés
>
qu'elles en lont plus belles la feconcle année.
SERPILLIERE,
f.
f.
(Emballage.)
forte de groífe
toile que quelques marchands font pendre aux au–
vents de leurs boutiques, pour oter une partie du
jour , afin d'empecher .qu'on ne découvre facilement
les défeétuofités qui fe rencontrent fur leurs mar–
chandifes. Ce mot fe dit encore d'une forte de tres–
groífe toile de fort bas prix , dont les marchands
&
les
Emballeurs fe fervent pour emballer leurs marchan–
difes. La plupart des marchands qui vont aux foires ,
renvoient chez eux les
JerpilLieres
qui ont fervi aux
emballages des marchandifes qu'ils ont vendues. On
fe fert auíIi de
JerptLlieres
pour faire des torchons.
Sa–
lIary. (D.
J.)
SE.RPOLET, f. m.
firpillum, CHifl. nato BOlan.)
gente de plante qui ne differe du thym qu'en ce que
{es tiges font plus bé\ífes, moins dures
&
moins
ligneufes. T ournefort,
inflo rÚ. herb. Voye{
PLANTE.
.Ce genre de plante fi bien nommé par les Anglois,
the mOlhtr of lhyme,
pIa!t beaucoup par fon odellr
agréable,
&
par fes jolies fleurs. Tournefort en com–
pte dome efpeces; mais je m'arreterai
a
la plus efri–
mée dans la Médecine: c'efr le petit
Jerpo/u, {erpil–
lum vulgare minus, inflo reí herb.
'97'
Sa racine efr
menue , ligneufe , vivace , brune, garnie de fibres ca–
pillaircs. Elle pouífe pluueurs petites tiges, quar–
rées, dures, rougefitres & baífes; les unes s'élevent
eroites a la hauteur de la main; les autres ferpenten l
&
s'attachent c,:a & la
a
la
furface de la terre par des
fi–
bres déliées, d'olllui vientfon nom, tant en grec qtl'en
ratin. Ses feuilles font petites, vertes, un peu plus
Iai'ges que celles du thym, arrondies, nerveufes, d'un
goüt acre
&:
aromatique. Ses fleurs naiífent aux' fom–
mets des 'tiges, petites, difpofées en maniere de tete,
de couleur ordinairement purpurine, quelquefois
blanche; chacune d'elles efr un tuyan découpé par le
h-ªut en deux levres,
&
fontenu par un calice fait en
cornet. Lorfque ces fleurs font tombées, illeur fue–
cede de petites femences prefque rondes, renfer–
mées dans une capfule, qui a fervi de calice
a
la
fleur .
•Cette plante crolt aux li€ux incultes, montagnenx,
{ecs, rudes, fablonneux, pierreux; dans les champs;
dans les paturages; en un mot prefque par-tout. El–
le fleurit au mois de Mai. Elle répand .une odeur
agréable, &aun gOllt aromatique.
(D.
J.)
SERPOLET,
(Mal. méd.) ferpoLu
citroné & petit
jerpolel;
on emploie indifféremment ces deux pIan–
tes. Elles ont les vertus
&
les ufages communs
~
la
plupart des plantes
a
fleurs labiées de Tourne -t,
qui font aromatiques
&
chargées d'huile eífentie e.
LeJerpolet
a fur-tout la plus grande analogie
~
marjolaine, le bafilic, l'origan
&
le thy m. Ces plan–
tes confrituent dans cette claífe, relativement
¡\
leur '
compofition naturelle &
el
leurs vertus médicinales,
SER
une ruvíflOl'l fpécifiée par une donceu\'
finguiiere
dans leurs principes aétifs, un degré d'énergic moyen
ou tempéré.
f/oy'{
MARJOLAINE
t;.
THYM.
SER RaE
Oll
SERROaE,
(Géog. mod.)
ville de la
feconde Macédoine; dans l'exarchat de ce nom , fuI'
la mer Blanche, vers l'embouchure c1u Stromon .
Elle étoit éveché dans le
V.
fiecle
~
&
archeveché ho–
noraire dans le ix.
(D.
J. )
SERRAGE
ou
SERRES
du vai{foaú. Voye{
VAt–
GRES. .
SERRAIL,
CArchil. turque.)
pala'is deíl:iné
a
ren–
fermer les fuItanes
&
les eCclaves de l'empereur tur<;
& perfan. Les feigneurs de ces deux empires ont auíli
des
Jerrails
proportionnés
a
leurs facultés
&
el
leur
puiífance; mais
il
ne s'agira dans cet anide que du
Jerrad
de ConfrantinopÍe , nommé
padifcha-ftrai
,
pa–
bis de l'empereur;
flrai
d'oll nous avons fait le mo't
firmil,
veut elire
palais,
&
padifcha
,
emperellr.
Ce palais eíl agauche tom
a
l'entrée du port,
&
occupe la place de l'ancienne ville de Byzance, fur
la pointe de la prefqu'ile d.e Thrace , Otl efi précifé–
ment le BoCphore. Le
Jerrail
qui e!t l'.ouvrage de
Ma–
hornet
n.
a pres de trois milies de circuit; c'efr une:
efpece de triaFlgle, dont le coté tenant
¡'¡
la ville efr
te
plus gramd, eelui qui efr mouillé par les eaux du
Bofphore efr a l'efr ,
&
l'autre qui forme l'entrée du
port efr au nord: les appartemens {ont fm la hau-
, teur de la coHine, & les jardins fur le has ju{qu'a la
mero
QUlelque grande que fort cette encerote, les
de–
ho;s du palais n'ont ríen de rare ; & s'il fau! juger
de
la beauté des j.ardins par les cypres que rOn y elécou–
'ne,l'on conviendra qu'ils ne font pas mieux entel'l–
dus que ceux des particuliers. On affeéle de planter
dans le
forrad
des arbres toújours verds, pour déró–
her aux habitans de Galata:& des- alltres lieux voiíins,
- la
vue des fillté\neS qui s'y p-romenent.
Quoiqu'on ne voie que les dehors du
ferrail,
il eft
él
préfumer que !'intérieur de ce palais n'a ríen de ce
que nous appellons
juperbe
&
magnifique;
paroe que
les Turcs ne favent guere ce que c'efr qué
magniji–
unce
en batimcns , & ne fuivent aUCUrle regle de
honne architeéture. S'ils ont fait de belles mofquées ,
c'efr qu'ils avoient un beau modele elevant leurs
yeux, qui étoit l'églife de Ste Sophie; encore ne fati–
droit·il pas fuivre un 'pareit modele pour batir des
palais fuivant les regles de la ponne architeétLtre.
00
s'apperc,:oit aiCément en voyaot les grands combles
des kiofcs ou pavillons tures , que 1'0n commence ;\
s'éloigner d'Italie, &
11
s'approcher de la Perfe
&
me–
me de la
Chil1~
Les appartemens du
ferrail
ont été faits en différens
tems,
&
íi.livant le caprice des princes & des {ulta–
nes; ainfi ce fameux palais eíl un aífemblage de plu–
fieurs corps de logis, entaífés {ouvent les
UI1S
{ur les
autres,
&
féparés en quelques endroits.
On
ne doute
pas que les appartemens ne foient fpacieux
&
riche'" .
ment meublés. Leurs plus beaux ornemens ne confi.
frent ni en tableaux, ni en fratues; ce font des peín–
tures a la turque, parquetées
d'
or & d'azur, entre–
mélées de fleurs, de payfages, de culs-de-Iampes,
&
de cartouchcs chargés de t'entences arabes , comme
dans les maifons des particuliers de Conílantinople.
Les baffins de marbre , les bains , les fontaines jail–
liífantes, fom les délices
~es
Orientaux, qni les pla–
cent aux premiers étages, fans cdlÍndre de trop char–
gel' le plancher. C'étoit auffi le gOllt des Sarraíins
&
Jes
~.dures,
comme il paro!r par Ieurs anciens palais,
& fur-tout par celui de l'Alhambra qui efr
a
Grenade
en Efpagne, ou l'on montre encore comme UD pro–
dige d'architeétnre, le payé de la falle des Lions ,
qu~
e{!; fait de plaques de marhre plus grandes que celles
des tombes de nos églifes.
S'jl y a quelques beaux morceaux dans le
ftrrait,