Table of Contents Table of Contents
Previous Page  547 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 547 / 940 Next Page
Page Background

CLE

-avec vigueut, ni de fleurir

a

l'ordina~re.

Ce bél ar–

bri!leau qlli crolt promptement, qui réfúl:e aux plus

crucis hyvers , qui réu!Iit dans tons les terreins , qui

s'accommode des plus mauvaifcs expofirions, qui fe

mnltiplie aifément, qui n'efi jamais atraqué des in–

fcél:es , efi

fi

traitabJe

a

! O liS

égards, qu'i[ ne deman–

de aucune culture : aufli n'y en a-t-il point de plus

convenable pour garnir de graneles palilfades , eles

porriqucs, des cabincts, des berceaux,

&

d 'autres

femblables décorations de jarelins , dont il fera l'af–

peél: le plus agréable pendant tour l'éré.

La dématit.e

ti

fleur pourprér.

~

la

cl¿matiu

a

jlr.ur

Jouhle. pourprée

'

la clt!matitc

a

fleur rouge.

'

la clématiu

.i

Jleur douMe incarnate:

ces quatre dernieres

e(

peces

de

clématite

font encore de beaux arbrilfeaux fleurif–

fans ' fur-tout les efpeces

a

flcur double ,

&

mieux

encore celles qui font rouges

&

incarnates : mais

elles [ont fort rares, m&me en Angleterre. On peut

leur appliquer cequia été elit au fujet ele la

clématite

a

fleur bleue double ; elles ont les memes bonnes

qualités; elles font auili aifées

a

élever ,

a

conduire,

&

a

cultiver: l'agrément qu'elles ont de plus'par la

vivacité des cou!eurs rouges & incarQates de leurs

fleurs, devroit bien engager

a

les tirer•d'AngletetTC.

La clématite toíi.jours verte,

ou

la cUmatite d'Efpa–

gne:

cet arbriíft:au qui efiorisinaire eles pays chauds,

fe trouvant un peu délicat, 11 efi fu jet

a

etre endom–

magé du froid dans les hyvers rigonreux; ce qui doit

cngager

a

le placer aux meille,:res expofitions, qui

ne l'empechcnt pas fouvent d'etre gele jufqu'aux ra–

cines. Mais malgré qu'on vante la beauté de fon feuil–

lage , qui efi d'un verd tendre & brillant,

&

plus en–

core la rare qualité de produire au cceur de l'hyver

íes flenrs qui font faites en clochette & d'un verd

1

,¡auníhre, ce n'efi tout au plus qu'un arbrifl'eau du

• 'Teffort des curieux en colleél:ions , n'ayant pas aífez

de tenue ni d'apparence pour etre admis elans les jar–

dins d'ornement. On peut aifément le multiplier de

branches couchées

&

de boutures, qui font de bon–

nes ra cines dans l'année.

Oh

peut auffi multiplier de graine tontes les efpe–

ces de

clématite

qui font

a

fleurs fimples ; mais com–

me elle efi une année en terre fans lever, on ne fe

fert gnere de ce moyen qu'au défaut des autres.

PLA N TE S VIVA CES.

La clématite

ti

jleur bleue

~

la clématice

a.

four ólan–

<he

la petite clématite

d'

Efpagne :

ces plantes périf–

fent tous les hyvers jufqu'aux racines , repou!fent

<haque année de bonne neure au printems, & fleu–

riífent en été. Les deux premieres s'élevent

a

trois

. ou quatre piés,

&

l'autre feulement

a

un pié

&

de–

mi;

&

c'efi la feule circonfiance qui la di!lingue de

la feconde plante. On peut les élever de graine , o u

en

divifant leurs racines, qui donnent des fleurs l'an–

.née fuivante : on ne manque pas de préférer ce der–

nier moyen comme 1'.:: plus court

&

le plus fimple ,

la graine ne levant ordinairement que la feconde ;tn–

née;

&

illui en faut encore deux autres, pour don–

ner des fleurs. Du refie ces plantes font tn!s-robuf–

tes, viennent par- tour ,

&

ne ciemandent aucune

culture particuliere. ( e)

,CLEMATITE,

ou

H F.'RBE AUX GUEUX, (

mae.

·Med.

)

la fleur , la femence, fon écorce,

&

fa raci–

ne font caufiiques ,

&

ne doivent pas etre employées

intérieurement ; mais elle efi bonne

a

l'extérieur,

pour ronger les chairs baveufes qui empechent les

. plaies de fe cicatrifer. On l'appelle

herbe aux gueux,

paree que ces forres de gens fe tervent elu fu e cauf–

t ique de cette plante pour fe déchirer les jambes

&

autre\ partiesdu corps,

&

infpire r par cette manreu–

vre

la

compaffion ele ceux qui les voyent dans cet

é tar., 'qui n'efi pas de lo ngue durée ni bien fílche ux,

car lorfqu'ils veulen_t faire paífer ces marques ,

ils

TiJf!ltill,

CLE

h'ont hefoin qüe de les étnver avec de l'catt com•

mune.

CLEMENCE, f.

f. (

D roit 'polit. )

Favoríll la dé•

finit ,

hn aéle par lequü

ü

fouvcrain

fl

reláclt<

a

propos de la rigu"'r du Droit;

&

Charron l'appelle

une vertu

qui fait incliner!e prince

a

la douceur-,

a

re•

mettre,

&

rel~cher

la riguenr 'de la jufiice avec ju–

gement

&

difcrétion. 'Ct!s deux définitions renfer–

mant les memes idées qu'on doit avoir de la

clemm•

ce,

font éga lement bonnes.

En effet , c'efi une vertu du fouverain qui l'en'–

gage

a

exempter emierement les coupables des pei–

nes ,

OU

a

les modérer, foit dans J'état de paix, foit

dans l'état de guerre.

D ans ce dernier état, la

clémena

porte pllts com.!.

munément le nom de

módération

,

& efi une vernt

fondéc iitr les lois de l'humanite , c¡ui a

ehtr'autre~

l'avantage d'etre la plus propre

a

gagner les efprits :

l'hifioire nous en fournit quantité d'exemples, com–

me aufli d'aél:ions contraires , qui ont eu des fttcces

tout oppofés.

D ans l'état de paix, la

clémen ce

confifie

a

exem¡r–

ter entierement de la peine, lorfc¡ue le bien de l'état

peutlepermettre ,ce quiefinteme une eles reales dú

Droit Romain ; ou

a

adoucir cette peine ' /il n'y a

de tres-fortes raifons au contraire,

&

c'efi-la la

fe~

conde partie ele la

d émena.

Il n'efi pas néce!faire ele punir toujours fans ré–

miffion les crimes d'ailleurs puniffables ;

il

y a des

cas ol1le fouverain peut faire grace,

&

c'efi dequoi

il faut juger par le bien public, qui efi le grand bu t

des peines. Si done il fe trouve des circonílances ott

en faifa m grace, on procure autant ou plus d'utili–

té qu'en punilfant, le fouverai n doit néce!fairement

ufer de

clémence.

Si le erime efi caché, s'il n'eficon–

nu que de tres-peu de gens , s 'il y

-1¡

des inconvé–

niens

a

l'ébriiiter' il n'efi pas toujours néceffaire ,

quelquefois meme il feroit elangereux de le publier,

en le puni!fant par quelque peine. Solon n 'avoit point

fait de loi contre le parricide. L 'utilité publique ,

qui efi la mefure des peines, demande encore quel–

quefois que l'on faíl'e grace

a

caufe des conjonélu–

res , du grand nombre des coupables, des caufes ,

des motits qui les ont animés, des tems, deslieux,

&c.

car il ne faut pas exercer, au détriment de l'é–

tat, la juilice qui efi établie pour la confervation de

la fociété.

S'il

n'y a point de forres

&

prelfantes raifons au

fouverai n de pouvoir faire grace, il doit alors pan–

cher plfttot

a

mitiger la peine

( a

moins que eles rai–

fons valables

&

jnfies ne s'y oppofent entierement',

comme quand il s'agit de crimes qui violent les

drhit~

de la nature & de la fociété humaine ) paree que

toute peine rigoureufe a quelque chofe de contraire

par elle-memc' finon

a

la jufiice ) du moins

a

!'hu–

maniré. L'empereur Mare Antonin le penfoit ainfi,

&

y conformoit fa conduite.

La

clémence

efi contraire a la cruauté ,

a

la trop

grande rigueur, non

a

la jufiice , ele laquelle elle ne

s'éloigne pas beaucoup, mais qu'elle adoucit, qu'–

elle tempere;

&

la

clémence

efi nécelfaire a caufe de

l'infirmité humaine , & de la f.1ciliré de f>lillir , com–

me dit Charron.

Suivant les príncipes généraux qu'on vient d'éta•

blir , on peut voir quand le fouverain doit punir,

quand il doir mitiger la peine ,

&

quand

¡¡

doit

v at'–

donner. D 'ailleurs , lorfque la

cl<rnence

a des dangers,

ces dangers font tres - v1fibl1s ; on la diilingue aifé–

ment ele cctte foiblelfe qui mene le prince au mé–

pris ,

&

a

l'impuifla nce m&me de punir, comme le

remarque l'illufire auteur de l'cfprit eles lois.

Voici ce qu'il ajoftte fur cette matiere dans cet

ouvrage ,

liv .

YJ.

ch. xxj.

"La

clémmce

efi_ l~

qualité diQinél:ive eles

mor>a~:;

Vvv