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CIN

mine de cuivrc ,

&

dans les mines d'or

&

d'argent,

comme on le peut voir dans celles de Chemnit-z

&

de Krcmnit-z en Hong.rie. e favanr minéralogifie

dit qu'il n'a point obfervé s'il s'cn trouve dnns les

mines d' rain, de cobalt,

&

d'antimoine.

Le

~innabre

a aufli des lilons qui lui font particu–

licrs; on en trouve dans plu1ieurs endroits. Les prin–

cipales mines <JLÚ en foúrniifcm, font ceUes de Krem–

nü-z en Hongn e , Hydria en Efcl:worúe , Horowit-z

e n Bohl!me : la arimhie

&

le Frioul en donncm

beaucoup de la meilleure efpece ; au Pérou il y a la

mine de uancavelica ; en ormandie

il

s'en rrou–

v e pr s de Saint-Lo, mais la plus riche mine de

cin–

n abre

efi

ce

U

e

d'Almaden en Efpagne , dans la Man–

che, fur la frontiere de l'Efiramadourc ; elle éroit

déja élebrc dn tems des Romains,

&

Plinc en par–

le,

liv. XXX/JI. cha.p. vi}.

M. de JuiTicu aprcs avoir ché fur les lieux, a don–

né en '7'9 a l'académie

des

cicnces ' un mémoire

tri:s-circonftancié

(ur

cette famcufe mine,

&

fur la

maniere dont on y tire le mcrcure du

cinna.bre.

Com–

me cette mérhode efr tres- ingénieufe , nous allons

en donner un précis d'apres le mémoire de ce favam

naturalcfre.

Les veines de la mine de

cinnabre

d'Almaden (ont de

trois cfpeces ; la premiere, qui efr la plus communc,

efr une roche gris1lrrc, entrem(Héc de nuanccs ou de

v eines rouges, blanchcs ,

&

cryfrallines ; on brifc

ces pierrcs pour en tirer la partie la plus ro uge, qui

fai t la (cconde

e(

pece ; la rroiliemc cfr dure , com–

paac , grainelée , d'un rouge mat co mmc celui de

la

briquc. Quand on a fai t le triage de ces mor–

c eaux de mine , on les arrangc dans des fourneaux

~ni

(o

m joinrs dcux

a

deux '

&

forment un qllarré

a

1

extérieur; intérieuremenr ils relfemblenr

a

des fours

,\ chaux ,

&

(ont

terminé par une voC1te ou dome.

On

y

place

l~s m~r ea~1x

de

mi~e,

en obfervanr de

Jaiífcr un vUlde d un p•é

&

dc1111 ; on allume le bocs

qu.i cfi fur la grille du toycr ,

&

l'on en bouche exac–

t ement J'entrée. Le fourneau efi adolfé contre une

t erralfc qu'il excede

~'un

pié

&

dc;mi ;

&

_dans cette

¡>artie du fourncau qu• d borde, el

y

a fe1zc onver–

w res on fo upiraux placés horifontalement les uns

a

oré

des autres , ils onr fept pouces de diametre. La

t crra.lfe a cinq toifcs de

lo~1gueur;

elle abourit ,¡ un

p etit bfttim nt dans l qucl

,¡ y

a auffi 16 ouvertures

qui répondcnt

a

cclles qu'on a dit erre a la partie

p o fiéneure du fourneau ; cene rerra!fe va en pente

en panant du coté de la partie pofiérieure du four–

n eau,

&

de celui du petit batiment, ce qui lui donne

)a figure di! dctLx plans i.nclinés qui fe roucheroient

p ar

l~urs

angles les plus aigus. Cette terra!fe efr

fut . pour fot1tcnir des aludels ou vai!feaux de terre,

percc!s par les deLLX bouts, qui s'adaprent les uns

dans les autrcs '

&

répondcnt d'un coté il l'une des

16 o uvermres du fourneau'

&

de l'anrre'

a

une de

c clles du petit b1ltiment qui efi

a

l'autre bout de la

t crraífe , & qui (en conune

~e

récir.ient au mercure

qtü va s'y rendre npres av01r paflé en vapeurs par

un grand nombre d'aludels qui , en s'enlilant les uns

l es autrc forment une efpece de chapelet. La ri–

g ole qui cfi au milieu de la terralfe n'efr que pour

~a(femblcr

le mer ure qtÜ pourroit s'

1

chapper des

:~lud

ls, lorfqu'ils ne fom pas bien hmés. Lorfque

le feu a t une fois allumé , on le continue pen–

dant trei-zc ou quatone heures . apr s qt•oi on lai.lfe

t efroidir les fours pendant rrocs ¡our:s ; au bour de

c e tcms on ra.lfcmble rout le mercure revivitié qui

efi dans les aludels. ne feulc cuite , fuivant M. de

J ullieu, pcut donncr dcpui vingt-cinq jufqu'a foi–

x ante quintnu...x de mer ure.

·

ette maniere de craitcr le

cinnahre

efi

ti'

s-ingé–

n ieuJe , elle a des avantages réels

&

elle ll moms

p •nible ue elle qui fe pracique au P rou , ou 'on

CIN

4 5 5

ne fe fert que depetits foumeaux'

&

o b l'on en obli-

gé de mettrc de reau dans les aluelcls ,

&

de les ar–

ro fer extérieuremcnt pour

1

s rafraichir p.!ndancl'o–

pération , a fin ele condenfer les vapeurs mercuriel–

les. ette méthode efi aulli beaucoup plus abregée

que celle qui cft en ufage dans le Frioul , oi1 ron efi

obligé de tircr le mercure du

cinnabn

par ele longucs

rrituraúons elans l'eau , & par des lavages r ' itérés.

Outre cela , dans la maniere de dilliller qui s'obfer-

ve

a

Almaden , on n'a point be(oin d'intermedes ,

c'cftla pierre elle-meme qui en fen; elle fuffit pour

retcnir les particules fulphureufes qui fe fonr miné- '·

ralifées a vee le mercure, ce qui difpenfe d'employer

la limaiUe de fer

&

lés aucres matieres communé–

ment u!irées. On pourroit en attribuer la cau(e

a

ce

que cette miniere efr calcaire; ainli on ne doit poi nt:

le

promenre de réuifu- en travaiUant le

cinnabre

¡\ la

fac¡:on d'Almaden,

a

moins qu'il ne fi'n mt!lé

a

de la

pierre calcaire comme celui de cet endroit.

M. de Juflieu indiquedans le meme mémoire dont

nous venons de dpnner le précis, la maniere de s'af–

ltlrer li un minéral contient du mereure , on efi un

vrai

cinnabre.

JI

faut en fai re rougir au fett un petit

morceau,

&

lorfqu'il paroit couvert d'une perite

lueur bleuatre, le mettre fous une cloche de verre,

au-travers de laquelle on regarde fi les vapeurs fe

condenfent fous la forme de petites gouttes de mer–

CILre , e n s'attachant au verre, ou e n .découlant le

long de

fes

parois. Ce favant natJLtalifie nous don–

ne au/Ti un moyen de reconno'itre li le

cinnabr<

a été

falfi6é ; c'efi par la couleur de fa flamme , lorfqu'on

le met fur des charbons ardens ; li elle efi d'un bletL

tirant fur le violet,

&

fans odeLLr, c'efi un..: 'marque

que le

cinnabr•

efi pur

f

li

la flamme tire fur le

rou~

ge , on aura lieu de foqpc¡:onner <¡U:iL a été falfilié

avec du

minium;

C.

le

cinnabre

fa1t une efpecc de

bouillonnement (ur les charbóns, il y auralieu de

croire c¡u'on

y

a melé du (ang-dragon.

Les anciens connoiifoient aufic bien que nous

deux efpeces de

ci'!na.brc ,

le

nawrel

&

l'artijiciel:

par

cinnabre narurrl'

ils

entendoient la meme fub–

fiance que nous venons de décr:ire ; ils lui donnoient

le nom de

minium.

Pline dit qu'on s'en férvoit daris

la PéintLU"e; aux grandes..ffites on en frottoitJe vifa–

ge de la !tatue de Jupi ter,

&

les triomphat,eurs s'e.n

fi-ottoient tout le corps, apparemment poLír fe don–

ner un air plus fanglant

&

plus terrible. Par

cinna-–

brt art.ificicl ,

ils emendoient une fubíhmce rres-diffé–

rente de celle

a

qui nous donnons aéluellement 'ce

nom; c'ét oit, fuivant T héophrafie, un fable d'un

rouge tres-vif

&

cres - brillam , qu'on n ouvoit en

Afie mineure , dans le voilinage d' Ephefe. On en fé–

paroit par des lavages faits avec foin la partie la

plus déliée.

Les anciens Meded ns onr encore donné le nom

de

cinnabre

a

un fue purement végétaJ

~

connu par–

mi nous

Ious

le nom

dejang-dragon;

ils J'appelloient

xm«Cdf'

tvJ'1x~• ,

cinnabrc

<Ú.s

l ndu.

Cependanr il pa–

ro'it par un paífage de Diofcoride , qu'ils connoif–

foienr pa rfairemem la di

fr.

rence qu'il y a entre cene

matiere & le vrai

cinnabrc.

AujOLu-d'htÜ par

cinnabre a.nificicl ,

on entend

lUl

mélange de me'rcure

&

de foufre fUblimés

e!'f~m­

ble par la violence du feu · cette fubfiance do1r "tre

d'un beau rouge foncé, compofé

~'aig~iUes

,ou de

longues /tries luif:mres. ll fuut avotr fom de l

ache~

ter en gros mo rceaux , &

no~

en poudre , paree

que quelquefois on fullilie le

cmnabre

avec du

mi–

núun

,

ce qui

~eut

en remire l 'ufage rres-dange.reux

dan Ja Medecme.

En Angleterre ,

a

Verú(e ,

&

fLU"-tOut en Hollan–

de, on rravaille le

cinnabrc

en grand ; il

y

a tour licu

de croire qu'on obferve dans cene opération d

O)anipulations toutes particulieres ,

&

doru: on fuit