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a.94

C H E

la feuille qui a été rongée, & qui par.cette c:au_fc eft

devenue concave. Ces fils font bientot mult!phés au

point de fournir une toile épa iíre

&

bla ndie , fous

IaqueUe elles fe _mertent

a.

couver_t. Quelqu es_iours

¡¡pres elles travatllent

a

fatre un md plus fpacteux;

lorfqu'elles ont

ron.gé

un bouquet de feuilles, elles

commencent par rev&tir de foie blanchc tme aílez

Ion<Tlle partie de la tige qui porte ces feuilles,

&

elles

en.:'eloppent d'une toile de la m&me foie une ou deux

des feuilles qui fe trouvent au bout de la tiae ; en–

fuite elles renferment ces feuilles

&

la tige ci"ans une

t o ile plus grande

qui

les rapprochc les unes des au–

tres ; enfin avec d'autres toiles elles e nveloppenr

d'autres feuilles

&

groffiífent leur nid. Ces différen–

t es toiles font

a

quelque difl:ance les unes des atltres,

&

les•efpaces qu• refl:ent vuides font occupés par les

chenilús

lorfqu'elles fo nt retirées dans leur nid. I1 y

a dans chaque toile de petites ouvertures par lefquel–

l es elles pénetrent jufqu'au centre du nid. I1 n'y a per–

fonne qui ne connoiífe ces nids que l'on voit comme

de gros paquets de foie blanche

&

de feuilles fur les

arbres en automne,

&

fur-tou t en hyver, lorfque

l es feuilles des a rbres fonr tombées. Ces

c/unilles

manaent quelquefois des fruits verts auffi bien que

des fuuilles. Elles rentrent dans leur nid pour fe mct–

tre

a

l'abri des groífes pluies

&

de la trop grande

ardeur du foleil ; elles

y

patTent une partie de la

nuit ; elles y refrent lorfqu'elles changent de peau;

e nfin elles y patTent l'hyver. C'efr avant la fin de

Septembre , ou au

plu~

t ard des le commencement

d'Oélobre qu'elles s'y retirent ; elles y refrent im–

mobiles tant que le froid dure ; mais le froid de

n os plus arands hyvers ne peut pas les faire périr.

Elles ne fortent du nid que vers la fin de Mars, ou

dans les premiers jours d'Avril, lorfque la chaleur

d e la faifon

les

ranirne. Elles fonr encore alors fort

p erites , m ais elles prennent bientot de l'accroiife–

m ent,

&

elles font o bliaées d 'aggrandir Ieur nid.

A pres avoir changé plufieurs fo is de peau , elles

abandonnent leur nid ; c'efr daos les premiers jours

ae Mai qu'on les trouve difperfées. Alors différens

infeéles s'emparent du nid , fur-tout les araignées.

L es

c/zenilles

n'y reviennent plus ; elles filent de la

fo ie dans diffé rens endroits ,

&

y changenr de peau

p our la derniere fois. Enfin au commencement de

Juillet elles font des coques pour fe transformer en

c_hry falides. C es co ques fo nr,de foie

brun~, d'u~

t.líru fo rt lache ; elles font placees fur des feuilles qm

l es enveloppent prefqu'en enrier.

Il y a des

clzenilles

qui vivent dans l'eau ,

&

qui

s'y transforment en chryfalide ; mais le papillonfort

d e l'eau pottr n'y plus renrrer. On a crouvé de ces

chenilüs

ac¡uatiques qui font leur coque fur la plante

appellée

p otamogeton

,

avec des feuilles de cette

plante

&

lcur foie; quo ique cette coque foit faite

d ans l'cau, on n'en trouve cependant pas une goutte

d ans fon incériettr.

Plufieurs efpeces de

chenilús

vivent dans les ci–

ges , les branches ,

&

les racines des plantes & des

arbres; il y en a dans les poir es, les pommes, les

pn tncs ,

&

d'aurres fruits. Lorfqu 'ils fonc gatés pa r

ce~

infe8 es , on les appelle

ftzzits verreux

,

paree

qu en effet

ü

y a au-dedans des v ers ou des

clzenilüs,

~c.

on n'en u·ouv e pas dans les abrico ts , les

pe–

~

es> !es

~ains

de raifin ,

&c.

Les reufs des infe8 es

10

~t

depofés fur le fruir fouvent lorfqu'il n'efi encorc

q~;

un embryon; ainfi des que la

chenille

efl: éclofc ,

e e

p~rc~

le fruit ,

&

elle p ' netre au-dedans : quel–

quefots 1 ouverture enériettre fe r cferme enciere-

menr pendanr que le

fruj

ffi fl

li

de

chenille

qui fe

r gro n . . y a, une e pece

,

, _ mcr dans un gram d o rae o u de

bl~ ,

des q

~le

etl: éclo,fe,

&

qui n'en fortq u'apres

qu el_le a

to:CC

~.sformee

en papillon. 11 efr difficile

de

di~

lwtcs

ces efpec s de

clzenilles ;

mais

CHE

rien ne prouve mieux que ce font des

chenilles,

que

le papillon qui en fort.

11 n'y a guere de gens qui n'ayent de l'averfion

pom les

chenilles:

on les regarde comme desinfec–

tes hideux

&

dégotttans ; cependant fi on fe pennct–

to it d'examiner les

chenilles

de pres, o n en rcncon–

~eroi:

beaucoup fur lefquelles on ne

p_our~~it

pas

s empecher de trouver quelque chofe qtu menteroit

d'etre vl:t, pottr les couleurs , l'arrangement

&c.

D 'aillems ce n'efi que par prévention qu'on les'croit

plus malpropres qu'un autre infeéle. ll n'y a qu'un

feul rifque

a

courir en les touchant, c'efl: de ren–

contrer certaines

chenilles

velues done les poils font

fi fins! fi roides,

f1

fragi les,

&

fi légers , qu'ils fe caf.

fent aifément en perits fragmens qui fe répandent

tout-autour de la

chenille.

C es poils s'attachent fur

les mains, fur le v ifage, fur les paupieres,

&e,

&

catúent fur la p eau une demanaeaifon afre1. cuifan–

te, qui dure quelquefois

pend~nt

quatre ou cinq

jours, fur-tout lorfqu'on irrite cette demangeaifon

en frottant les endroits ott efi la douleur. Souvcnt

il fe forme fur la peau des élevttres qui femblent

changer de place, paree qu'on répand en différens

endroits de nouveaux poils , en

1

portant la main

qui en efl: chargée. On a éprouve qu'en fe frottanc

av ec du perfil, on fa it ceírer la demangeaifon en

deux ou trois heures. Voi)¡\ ce qtt'il y a

a

craindrc

de qttelques

ckenilles

velues , fur- tou t lorfqu'ellcs

font pretes

a

changer de peau; celle que I'on ap–

pelle la

commune

efi du nombre;

&

je crois qu'i l efl:

a

propos de fe défier de tomes cclles qui ont du poi!.

Les nids dans lefquels elles fonc entrer de leur poi!

ave c leur foie font encere plus

a

craindre ' princi–

palement lorfqu'ils font deíféchés ,

&

lorfqu'on les

brife; mais on ne croit pas que les

clunillts

qui font

entierement rafes' puitTent fai re aucun mal

a

ceux

qui les touchent ' pas meme

a

ceux qui les

aval~roient. Il eíl: certain qu'il arrive atTe1. fou venr qu'on

en avale fans le favoir ,

&

fans en reífencir aucun

mauvais effet.

Fau.!Jes chmitles.

On a donné c;e nom

~ tou~

les

infeéles qui reífemblent aux

chem llts,

mats qm ont

les jambes plus nombretúes , ou fimées ou c<;mfor–

mées différemment. U vient des mouches au h eu de

papillons de toutes

lesfou.ffts chmilles:

il n'y a point

de crochets dans leurs jambes membraneufes , ce

qui peut les faire difl:inauer des vraies

chenilles ,

in·

dépendamment du nor::b:e des) a?'bes. Ces

fouJfi.s

chm illes

n'ont pas deux pteces

ecatlleufe~ ~ur

la :e–

te; il n'y a qu'une efpece de couro nne

fpbenqtt~

d u–

ne feule piece , qui embraíf; une

gr~nde

_partte du

deífus

&

du detTous de la tete. On n y

VOLt

pas

ces

petics points noirs que l'on croit l!tre des y eux ;

mais il parolt qu'elles ont detu: autres y eux , d_onc

cbacun efr beaucoup plus grand_9ue rous ces pomts

enfemble.

M im.

pour firvir

a

l 'ILijt. des

infiaes ,

tom.

J.

é/

JI.

.Voy<{

INSECTE.

(!)

CHENILLE,

florpioides ,

(

!fifl·

na~. ~otan.)

genre

de pla nte

a

fleur papiliona_cee. Le

p~íbl

fort du

c~·

!ice

qui devienr dans la [une une fi hquc compofee

de plufiem s pieces attacbées bout- -bont ,

&

rou–

lée a-p eu-pres comme cerraines

co~uilles

ou comme

une

ckenille.

Il y a dans cbaque ptece une fe'!'ence

ordinairement ovale. T ournefort ,

l njlitut.

'"

lurh.

.Voy<{

PLANTE.

(1 )

.

" CHEN ILLE , (

R uhan. )

pecit ouvrage en fo¡e

dont on fe fert pour broder

&

exécuter des orne–

mens fur des v efies , des ro bes , des chafubles !

&t.

On prendroit la

chmille ,

quand elle e!l: pebte

&

bien ferrée,

&

que par conféquent fon p01l efl:

co~

pour un petir cordon de la narure du velours,

travaillé au méticr comme cette éroffe ,

a

laqu~l~

elle reífemble parfaiccment : cependant cela

n:

pas,

&

ríen n'efl: plus fd cile que de faire de la

' •-