Table of Contents Table of Contents
Previous Page  305 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 305 / 940 Next Page
Page Background

CHE

fignifie

chemin royal. Voy•{ ci- apr:CHEMlN

ROYAL.

CHEM !N ROYAL, que l'on appelle auffi

grand

chemin,

eíl: celui

qui

communique d'une grande ville

a

une autre grande ville. La largeur de ces

chemins

a varié felon les tems & les colmunes. Suivant une

tranfaéEon de l'an

1122,

appellée

charla pacis ,

le

chcmin royal

n'avoit alors que dix-huit piés. Bou–

trulEer , en fa

fomme rurale,p.

497·

dit que de fon

tems le

clzemin royal

avoit quarante piés. La cot¡tn–

me du duché de Bourgogne,

ch. des mcfitres, in fine,

ne donne que trente piés de largeur 'au grand che–

min, qui eíl: le

chemin royal:

celle de

N

ormandie ,

drt. 6'23.

dit qu'il ne doit pas avoir moins de quatre

toifes : celle de Senlis & eelle de Valois veulent

que les

grqnds clumim

ayent au moins quarante piés

de large dans les bois

&

forets ,

&

trente pour le

moins dans les terres hors .des forets: celles d'A–

miens, de Boulenois,

&

de Saint-Omer, veulent

que tous

chemins royaux

ayent foixante piés de lar–

ge: celle de Clermont en Beauvailis donne au che–

ruin proprement rur trence-deux piés ,

&

au

grand

clumin royal

foixante-quatre piés de largeur.

L'ordonnance des eaux

&

forets,

tit. des rouees

&

chemins royaux,

porte que dans les forets les

grands

chemin..r

roya.ux

auront au moins

foixante~douz.e

piés

de larg

enr ; & q

ue dans ftx mois, tout bois , épines

·&

broulfailles qui fe trouveroient dans l'efpace de

foixante piés es

grands clumins

ferva nt au palfage

des coches

&

carrolfes publics, tant des forets du

roi que de eelles des eccléftaíl:iques, communautés,

feigneurs,

&

particuliers, feroient elfartés

&

cou–

}>és, en forre que le

chemin

foit plus libre

&

plus

ffir.

Cette meme ordonnance veut que les propriétai–

tes des héritages aboutifians aux rivieres naviga–

bles, laill"ent le long des bords vingt-quatre piés au

moins de place en largeur, pour

chemin royalllt

trrut

des chevaux, fans qu'ils pnilfent planter arbres ni

t enir clorure ou haie plus pres que trente piés du

coté que les bateaux fe tirent,

&

dix piés de l'autre

bord' a peine de

500

liv. d'amende' confifcation des

arbtes,

&

d'etre les contrevenans contraints

il

ré–

parer

&

remettre les

chernins

en état

a

leurs frais.

La largeur des autres

clumins royaux

hors les fo–

rets

&

bords des rivieres a éré reglée différemment '

p ar ruverfes lettres patentes

&

arrets' jufqu'a l'ar–

ret du confeil du 3 Mai

1720,

q:ú a

fixé

la largeur

des

grands chemins

a

foixante ptés'

&

celle des au–

tres chemins publics

a

trente-ftx piés; ce qui s'ob–

ferve deptús ce tems autant qu'il eíl: pofiible: on a

meme donné plus de largeur

a

quelques-uns des

che–

mins royaux

aux environs de Paris,

&

cela pour la

décoration de l'abord de la capitale du royaume.

Vqye{ ci-dev.

CHEMIN.

CHEMIN DE TERROIR

ou

VOTE,

(Juri:fp.)

efi une

des cinq efpeces de chemins publics que l'on diíl:in–

gue en Artois: la premiere s'appelle, comme par–

totlt

ailleurs,grand c!temin royal,

qui doit avoir foi–

xante-quatre piés de largeur mefure du pays, fui–

vant les reglemens. La feconde efpece de chemins

a

laquelle les coutumes du royaume donnent divers

noms, eíl: connue en Artois íous le nom de

chemin

vicomtier,

lequel doit avoir rrente-deux piés de lar–

geur. La troiíieme efpece eíl: celle qu'on appelle

voie

ou

chemin de urroir,

c'eíl:-a-dire qui fert

a

communi–

quer d'un terroir a l'autre; ce

chemin

n'a que feize

piés de largeur. La quatrieme efpece eíl: le chcmin

appellé

carriere,

qui n'a que huit piés. Et la cinquie–

me enfin , appellée

flntier

o u

pié-finte,

qui n'a que

quatre piés de Iarge.

CHEMIN DE TRAVERSE, efi cclui qui communi–

quc d'un grand chemin

a

un autre; c'eíl: ce que les

Romains appelloiept

tr<1mes,

Bouthillier, en fa

jinn-

CHE

me

rurale, p.

497·

l'appelle

ttavers,

&

d.it

qu'il

doit

avoir jufqu'a vingt ou vingt-deux piés.

C HEM!N VICOMTIER, en Artois , efi celtÚ qui a

trente-deux piés de largeur.

Voy•{ ci-dev,

CHEMIN

DE TERROIR. La coutume de Boulenois'

art.

1.59•

ne donne a ce

chemin

que trente piés. La coutume

de Saint-Omer,

art.

d.

l'appelle

clumin de travufl,

ou

vicomtier,

&

dit qu'il doit avoir cjix piés.

CHEMINS

VOISINAU~;

que les Roma.ins

appel~

loient

viaJ vicinales,

font ceux qui fervent pour la

communicarion des héritages entre voiíms. La

colt~

turne de T ours ,

art.

j9·

&

celle de Lodtmois ,

cit. v ,

art.

veulent que ces

clzemins

ayent huir piés

d~

largeur.

C HEM IN, appellé

voie;

eíl: la meme chofe en Ar·

tois que

chernin de tatoir. //oye{ ci-dev.

CHEMIN DR

TERROIR.

(A )

CHEMIN-COUVERT'

e

Art milit. )

appellé au–

trefois

corridor,

eíl: dans la Fortification un efpace

de cinq

a

íix toifes de largeur' terminé par une ligne

parallele a la contrefcarpe: il eíl: couvert

011

caché

il.

l'ennemi par une élévation de terre d'eiLviron fix

piés de hauteur, qui lui fert de parapet, laque!le va

fe perdre en pente daos la campagne, a vingt ou

vingt·cinq toifes de la ligne qui le termine;

~ette

pente fe nomme

le glacis. Voye{

GLACIS.

Le

chemin-couvert

n'eíl: jamais plus élevé que le

niveau de la campagne; il eíl: au contraire quelque•

fQis plus bas d'un pié ou d'un pié

&

de

mi,

lorfque

les rerres du folfé ne font pas fuflifantes pour la con-

fuuaion des rernparts

&

du glacis.

.

Au pié intérieur du parapet du

clumzn-couyert,

re–

gne une banquette comme au pié du parapet dn rem,.

part: elle a le meme ¡¡(age' c'eíl:-a dire qu'elle fert

¡\

élever le foldat pour .qu'il puilfe tirer par-deífus le

glacis,

&

découvrir la campagne. Lorfque le

chemin–

couvert

eíl: plus has que le

ni

veau de la campagne

>

o n lui donne deux banquertes: on plante des palilfa–

des fur la banquette fupérieure, lorfqu'il y en a deux,

ou f1mplement fur la banquette , lorfqu'il n'y en a

qu1une. Ces palilfades font des pieux quarrés

&

pointus par le haut, qu'on fa it furpalfer d'environ

fix pouct!s la parrie fupérieure du glacis ou du para–

pet du

chemin-couvert:

elles fe mettent fort proche?

les unes des autres, enforte qu'il ne reíl:e gl•ere d'in–

tervalle entre elles que pour palfer le bout du fuíil:

on les joint enfemble par des traverfes ou pieces de

bois, auxquelles elles font attachées avec de grands

clous rivés en-dehors : ces pieces de boi.s ainfi ho–

rifomales, forment ce qu'on appelle le

linteau.

L'u–

{age des pajjlfades eíl: de faire obil:acle a l'ennemi'

&

l'empecher de faurer dans le

clumin-couvert.

Le

chemin- couvert

eíl: plus fpacieux

a

fes angles

rentrans qu'aux autres endroits: on y pratique des

efpaces

e

i

lz

(

PI.

J.

de Fortific.fig.

1.)

appellés

pla–

ces-d'arm<. Voye{

PLACE-D'ARME.

Il y a au/Ii des places- d'arme aux angles faillans;

mais elles font formées par l'arrondilfement de la

contrefcarpe, au lieu que celles des angles rentran5

font prifes dans le glacis.

On trouve de diíl:ance en rufianee dans le

cltemin·

couvert

des folides de terre qni

e~ occu~ent

toute

1~

largeur'

a

l'exception d'un petlt paílage pour le

foldat; c'eíl: ce qu on appelle les

traverfls du clwnin•

couvert. Voy'{

TRAVERSES.

.

10

Le

chemin-couven

n'eíl: pas fort ancten dans la

Fortification; l'ufaae s"en eíl: établi vers le com111en–

cernent des guerre; de la Ho!lande contre Philippe

Il. roi d'E(¡>agne.

Le

chemin -coavert

fert

1 °

a

mettre des troupes

a

couvert des coups de l'ennemi qui eíl: dans la

~am·

pagne'

&

a

défendre l'approche de la place par un

feu rafant ou parallele au niveau du terrein ,

&

qui

eíl: également redoutable dans toute la portée du