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102

CHA

ne eoupeufe, alin qu'il n'yen ait point de perdu: l'au–

tre, c'eít de ne point enlever de pieces de la peau;

ces pieces s'appellent

cluqueaes:

ce fon t des ordures

qui garenrdans la fui re l'ouvrage;

&

les défaurs qu'el–

les y occaíionnent font des duretés fenfiblesaux doigts

auxquelles on a confervé le meme nom de

chiqueues.

ll faur que la coupe fe faiTe rres-vlte, car les habi–

les peuvent co'llper une pefée en deux

jours

ou deux

jours

&

demi.

A

mefure que les coupeufes travaillent,

elles enlevenr le poil coupé &·le mettenr proprement

dans un panier.

On di/lingue le poi! en

gros

& en

fin,

avant que la

peau foi t arrachée ;

&

quand on la coupe , on di/lin–

gue le

}m

en trois forres, le

blanc ,

le

beau noir ,

&

l'anglois.

Le blanc efi celui dedeílous le ventre , qui

fe trouve placé fur les deux extrémités de la peau,

lorfque !'animal en efi dépouillé ; car ponr le dépouil–

ler, on ouvre !'animal fo us le

V

entre;

&

on fend fa

peau de la tete a la queue. Le beau noir efi le poil

placé fur le milieu de la pea

u,

&

qui couvre le dos

de !'a nimal : & l'anglois efi celui qui efi entre le

blanc

&

le noir'

&

qui rever proprement les flanes

du cafior. On s'en tient communément

a

deux divi–

íions , le blanc & le noir : mais la coupeufe aura l'at–

tention de féparer ces trois forres de poils, íi on le

lui demande. Le blanc fe fabriquera en

chapeaux

hlancs,

quoiq_u 'on en puiíle pourtant faire des

cha–

peaux

noirs. <¿uant

~u

noir, on n'en peut faire que

des

chapeaux

noirs ; non plus que de l'anglois dont

on fe fert pour les

chapeaux

les plus beaux, paree

que ce poi! efi le plus long,o u qu'on le vend quelque–

fois

aux Faifeurs de h as au métier, qui le font filer

&

en fabrique n! des has moitié foie

&

moitié caf–

tor.

I1

fert encore pour les

chapeaux

qu'on appelle

a

p lumet

;

on en fait le plumet ou ce poi! qui en tient

lieu, en s'élevant d'un bon doigt au-deíl"tts des bords

du

chapeau.

ll y a deux efpeces de peau de caflor, !'une qu'on

appelle

cajlor gras,

&

l'autre

cajlorflc.

·Le gras eít

celui qui a fervi d'habit, & qu'on a porté fur la peau;

plus il a été porté, m!!illeur il efi pour le Chapelier;

il a re<ru de la tranfpiration une qualité particuliere.

On mele le poi! du cafior gras avec le poi! du callor

fec; le premter donne du liant

&

dn corps au fecond:

o n met ordinairement une cinquieme partie de gras

fur quatre partics de fec; auffi ne donne-t -on aux

ventes du caflor qu'un ballot de gras fur cinq ballots

de fec. Mais, dira-t-on, corllment fabriquer le poi! de

cafior au défaut de gras ? le voici. On prend le poille

plus court

&

le plus mauvaisdu fec, on en remplit un

fae; on met ce fae de poi! bouillir a gros bouillons

dans de l'eau pendant

11.

heures, obfervanr d'entre–

tenir dans le vaiífeau rottjours a!fez d'eatl, pour que

le poil

&

le fac ne foienr poinr brttlés.

A

u bout de ce

rems, o n tire le fa e de la chaudiere, on prend le poil,

on le tord , & on l'égourre en le preífanr avec les

mains; on l'étend fur une claie, on l'expofe

a

l'air,

ou on le fait fécher dans uoe éruve. On employe ce

poi! ainíi préparé, quand on manque de gras; on en

mcrplusqu'on n'auroit mis de gras : cequi ne fupplée

pourranr pasa la qualité.

Les peatt • de caftor fec coupées fe vendent aux

Boilreliers qui en fonr des cribles cornmuns , & ame

~archan~

de colle-forte, ou aux Bourreliers- BS–

Ilers , qut en couvrent des bas communs pour les che-

a~x.

CcU.es

de cafior gras fervent aux Bahutiers,

qu

1

e~

revetent des cof!Tes.

otla tout ce qui concerne la ptéparation du poi!

d e cafi,or. Quant

a

la

vi~ogne,

on

l'épluche. L'éplu–

dter'

e efi: en oter les potls groffiers' les nceuds , les

ordures ,

&c.

ce qui fe fair

a

la main. O n diftingue

<l;eux forres de vigogne, la fine qu'oo appelle

canne–

üne,

&

la

commune.

Cefont les m@mes ouvñers

&

ouvrieres

qui

prépa-

CHA

reni: le poi! de lievre. Elles onr un couteau orc.linaire

a

repaífer; elles dreífent le poi! en paJranr le coutcau

ful" la peau

a

rebrouífe poil; puis avec des cifeatL'<, el–

les coupent l'extrénúré du long poi!

&

l'égalifent au

fin: quand•elles o nr égalifé tour le gros ou long poi!

d'une peau,elles en fonr autant

a

une aurre,& ainúde

fuite,jufqu'a ce qu 'elles en ayent préparé une cerrai–

ne quantité; a!Ors, OU d'autres OU les memes ouvric–

r es les reprennent;

&

avec le couteau a repaífer,elles

fatíiJTenr entre leur poi.tce

&

le tranchant du couteau

le poi! gros

&

fin,

&

arrachenr feulement ce dernicr:

le g_ros refie arraché

a

la peau. C'ell un fa ir a!fez fin–

gulie;,

que quoiqu'on tire également l'un & l'autre,

ce fot t le fin qui foit arraché. Cet arrachemenr fe fait

a

rebrouífe poi! ; la queue de la peau efi toumée du

coté de l'arracheufe '

&

la rete eft étendue fur

fes

genoux.

On di/lingue auffideuxpoils de lievre,

l'a"iu&

le

row:.

L'arrete, c'cfile dos; le roux, ce fontles flanes,

I_l efi

a

propos d'obferver qu'il en efi des peaux ,de

lievre, comme de ce!les de cafior; apres avoir

é~a·

lifé les poils, on

fleme

les peaux, c'efi-a-dire qua–

vant que d'arracher, on les frotte avec le carrelet de

la meme eau-forre coupée ,

&

qu'on les fait auíli fé–

cher a l'éruve. On fépare dans l'arrachemenr qui fuit

ces deux opérations, l'arrete & le roux.

Les peaux de lapin fe préparenr par les repaífcu–

fes. Elles commencent par les ouvrir par le v entre,

ainíi que les peaux de lievre; elles les étendenr en–

fuite,

&

les mouillent un peu du coté de la chair, ce

qu'elles font auffi au lievre. Ces peaux étanr bcauj

coup plus

minces

que cclles du caJlor, il ne fa

m

pas

les laiJTer repofer long-tems, pour qu'elles s'amollif–

fent ; elles fe mettenr enCuite

a

les arracher, c'efi-a–

dire

a

enlever le gros poi! avec le couteau a repaJTer.

Quand le gros poi! efi: arraché , on les fecrete, on les

feche ; enftúte les coupeufes coupent le fin avee le

coureau a couper' précifémenr comme :mx peauxde

• callor.

11

y a des maltres qtú achetenr le poil tour coupé

chez des malrreífes coupeuíes ; il y en a d'autres qui

le font coupcr chez eux. Celles qui le coupenr chez

les maitreífes, font obligées de parer le poi! de la

peau ; pour cet affet ' elles coupentla peau enriere

a

trois reprifes; achaque reprife elles ramaílcnt le

poil

d 'une bande avec leur couteau ,

&

le pofenr fur une

planche,

&

ainfi des deux autres bandes. Q uand

el–

les ont placé les trois handes de poil fur la planche,

comme elles étoient fur la peau, elles tranfportentlc

poi! des extrémités & aurres endroits oh il efi moins

bon, en d'autres endroirs; elles en forment un melan–

ge qui efi a-peu-pres uniforme' & qtú efi tres-proprc

a furprendre par l'apparence; elles entourent le tour

des

bordages

de la peau : on appelle de ce nom le poi!

des extrémirésoubords de la peau. On enlevece poi!

avec des cifeaux; pour cet effet , on plie la peau coro–

me s'il s'agiífoit de l'ourler du coté du (!Oil, & avec

les cifeaux on enleve la furface convexe de l'ourlet,

&

en meme tems le poi! 'lui la couvre: il efi évident

que ce poi! doit e rre maJe de chiquettes; elles fépa–

rent enfuire ces chiquettes du poil, elles placent

ce

poi! fous celui desbandes rout autour, elles mettent

le poi! d'une peau entiere fous le poil d'une autre,

comme par lits ,

&

elles en rempliífent des paniers.

ll

n'y a point d'autre di.fiinfrion dans le poil de lapin

que l'arrete & les bordages; encore n'eít-ce qu'unc

diítinfrion de nom , cardaos l'ufage on employe éga–

lement tout le poi!.

L'année fe parrage, relativemenr au:r peau:x,

ell

deux faifons, l'hyver & l"été. Les peaux d'eré ne don–

nent poim d'auffi bonne marchandife que

cell.es

d'hy–

ver.

I1

y a deux conditions de peáux de lie re 'de

lapin ; celles qui fom blondesfurle dos,

grand~

&

bien fournies, fe hoiúifent entr les aut:res

o~