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ABt
politions'exprimée ou fou[entendué;
AnLA
TIF
ahJolu.
Par
Ablalifalfolu
les Grammai–
'riens entendent un incife qui fe trouve en Latin dans
une période,poury marq\.ter quelque circonfrance ou
de temsou de maniere,
&c.
& qui eíl: énoncé limple-.
ment par
l'ahLatif:
patexemple,
imperante CrefareAu–
gtljlo,Chrijlus nalllS
11
:
J
efus-Chriíl:eftvenu au monde
faus le regne d'Augufte.
Crefar deleto hojiirun exercil/t,
~c.Céfar
apres avoir défait l'armée de fes ennernis,
{joc. imperante Crefare Augujio
,
delelo exercilll,
[ontdes
ahlatift
qu'on appelle communément
alfolus,
parce
<Ju'ils ne paroiifent pas etre le régime d'aucun autre
mot de la propofition.Máis Oh ne doit fe fervir dl:l ter–
me d
'alfoltt,Cflle
pour marquer ce qui eíl: indépendant,
&
fans relation a un au'tre : or dans tous les exemples
que I'on donne de
l'ablalifabjolu,
il eíl: évident que
cet ablatif a une relation de raifon avec les autres
mots de la phrafe ,
&
que fans ceUe relation il y fe–
roit hors d'reuvre ,
&
pOUIToit etre fupprimé.
D'ailleurs, il ne peut y avoir que la premiere dé–
nomination du nom qtú puiífe etre prife abfolument
&
direél:ement ; les autres cas rec;oivent une nou–
velle modification;
&
c'eíl: pour cela qu'ils font ap–
pellés
cas ohliques.
Or il fallt qu'il y ait une raifon
de cette nouvelle modi:/ication ou changement de
terminaifon; car tout ce qtli change , change par au–
tmi ; c'eíl: un axiome ineonteíl:able en bonne Méta–
phyfique :un nom ne change la terminaifon de fa
premiere dénomination, que paree qtle l'e[prit y
ajoelte un nonveau rapport, une nouveUe Vele.
Quelle eíl: cette vLIe on rapport qu'un tel
ahlatifdé–
figne ? eíl:-ce le tems , ou la maniere , ou le prix ,
ou l'inftrum@nt, ou la calúe,
6-c.
Vous trouverez
toüjours que ee rapport fera <Juelqtl'tme de ces víles
de l'efprit qui font d'abord enoncées indéfiniment
par une prépolition ,
&
qtli fOht en{¡tite déterminées
par le nom qui fe rapPorte
a
la
prépofttion
:
ce nom
en faít I'application; il en eíl: le complément.
Ainli l'
ah/alif,
comme tous les autres cas, nous
donne par la nomenclanrre l'idée de la chofe que le
mot figniJie;
tempore
,
teros ;
fitjle
,
ba on ;
manu ,
main ;
patre,
pere,
&e.
mais de plus, nous connoif–
{ons par la terminaifon de
l'ah/alif,
que ce n'eíl: pas
la
la premiere dénomination de ces motS ; qu'aioú
ils ne font pas le {¡ljet de la propolition,
puifqtl~ils
{ont dans un cas oblique : or la vlte de l'efprit qui a
fait mettre le mot dans ce cas obEque, eíl: ou ex–
primée par une
prlpofttion
,
ou in<liqtlée
fi
claire–
ment par le fens des autres mors de la phrafe , que
l'efprit apperc;oit aifément la
prépoftdon
qtl'on doit
fuppléer, qtland on vetlt rendre raifon de la conf–
tnlél:ion. Ainu oHerV'ez :
l .
Qu'il n'ya point
d'ahldtif
qui ne fuppofe une
prépofttion
exprimée ou foufentendue.
2.
Que dans la confthlélion élégante on fupprime
fouvent la prépoution, lorfqtle les aurres mots de la
phrafe font entendre aifément qneHe eíl: la prépofi–
tion qtli eíl: COllfentendue ; comme
imperanle Cafare
Augujio, Chrijlus natus
ejl
:
on voit aifément le rap–
porr de tems ,
&
l'Oh foufentendjith.
3. Que 10rfqu'll s'agÍt de donner raiCon de la con–
fintél:ion, comme élans les verlions interlinéaires ,
qui rie font
faites
que dans cette vlte , on doit expri–
mer la prépolition qtlÍ eft foufenténdue dans le texte
élégant de l'Auteur dodt on fait la coníl:ruetion.
4· Que les meilleurs Allteurs Latins , tant Poetes
qtl'Orateurs, ont fouvent exprimé les prépoürions
que les Maltres
vul~aires
ne veulent pas qu'on ex–
prime, meme I?r[qu il ne s'agit que de renclre ¡-aifon
de la coníl:ruél:ion : en voici quelques exeniples_
SlEpe ego correxi su
B
te cenfore ¡¡
helLos.Ov.de Pon–
to, IV. Ep.
xij.
v. 25. J'ai fOllvent corrigé mes Oll–
vrages fur votre critiqtle.
Marco
S U B
judice paltes.
Perfe, Sato v:
QltOS
dec~t
effi
ltominum,-tali
SUB
Prin
o
'ABL
elpe mores.
Mart. L. (.
Florent su
If
ClEfare
leg~s.
Ov:
n.
Fafi. V. 141.
I/acare
tim~gotiis.
Ph<ed.
L.
IlI. Pro!.
V.
2.
Pllrgare tifoliis.
Cato, de Re ruíl:idl., 66.
De
injuriá queri.
C<efar.
Super re queri.
Horat.
UIi
de
aliquo.
Cic.
Vii de viéloriá. SetV'ius. NoLomein tem–
pórehocvideatfinex.
Ter. And. Aél:.IV. v.ult.
Artes,
excitalionifque VirtlllUm in omni relate cultre
,
mirificos
affemntfruéllls.
Cie. de Seneél:. n. 9.
Doé/rina nulLi
tanta in ilto tempore.
Aufon. Burd. Prof. V.
Ji),
15.
Orrmi de parte timendos.
Ovode Ponto, L. IV. Ep.
xij. V.
25,
Frigida de lOtafronte cadehat aqua.
Prop.
L.ILElcg. xxij.
Nec
mihifoljlitium quidquamde noéfi–
hus al/jert.
Ovid. Triíl:. L. V. El.
X.
7.
Templ/lfTl
de marmore.
Virgo
&
Ovid.
VivitIlr ex rapto.
Ovid.
Metam.
l. V.
144.
Facere de indujiria.
Ter. AmI. aél:,
IV.
De plebe
Dem;
un Dieu du commlln. Ovid.
Metam. L V.
595.
La prépouuon
ti
fe trollve fouvent exprimée dans
les bons Autenrs dans le meme fens que
poji
,
apres:
ainfi 100{qu'elle eíl: fupprjmée devant
les ahlatifs
qtle
les Grammairiens vulgaires appellent
abjolus
,
il faur
la fuppléer, ü l'on veut rendre raifon de la conf–
truél:ion.
ClljllS ti morte, ILÍc tertius
{,>
tricefimus
efl
annus.
Cic. Il
y
a trente-trois ans qtl'il eíl: mort :
ti morte,
depuis fa mort.
Surgit, ahhis, folio.Ovid.
n.
Met. Ol!
vous voyez que
ah his
veut dire, apres ces chofes,
apres quoi.
Ja", ah
r~
diviná,
cr~do
apparehunt domi.
Plaut. Ph<enul.
Ab re diviná:
apres le fenrice dlvin ,
apres l'oflice, au forrir du Temple, ils viendront
a
la maifon. C'eíl: ainli qll'on dit,
ah urhe comiitá,
de-'
puis
la fondation de Rome :
ti
clEná,
apres Couper :
ficundlls ti Rege,
le premier apri:s le Roj. Ainli qltand
on trouve
urbe caplá triumphavil
;
il fam
dire "ab ur–
he captd
,
apres
la
ville prife.
Leé/is tuis litteris, v"..
nimus iJiSenatllm;
fuppléezti
lil/eris mis leé/is;
apres
avoir lel votre lettre.
On trouve dans Tite-Live, L. IV.
ab re malegefla,
apres ce mauvaisfucces;
&ab re hmegejla,
L. XXIII.
apres cet heurellX fucces. Et dans Lucain, L.
1.
poft–
lis ah arrnis,
apres avoir mis les armes bas;
&
dans
Ovid. II. Trjíl:.
redeatJitperato miles ah lufle
;
que le
foldat revienne apres avoir vaincu l'ennemi. AinG
dans ces occafions on donne
a
la prépofition
ti,
qtli
fe coníl:ruit aV'ec
I'ablatif,
le m&01e fens que 1'011
donne
a
la prépoutionpoji, qui fe coníl:ruit avec l'ac–
clúatif. C'eíl: aínfi que Lucain au L.
n.
a dit
poji me
ducem;
&
Horace,
1.
L. Od. ijj.
poji ignem auheriá
domofuhduélum;
OU vous voyez qll'il auroit pel dire,
ah igne t2theriá domo fuhdué/o
,ou ümplement,
igm:
retl,erid domo jithdué/o.
La prépolition
jith
marque auffi fort fouvent le
tems : elle mar<;It1e ou le tems meme dans lequel la
chofe s'eíl: paíI'ee, ou par extenlion, un peu avant
OU un peu apres l'évenement. Dans Corno Nepos,
Att. xij.
Quos Jitb ipfa proJcriptione perillujire fitit;
c'eíl:-a-dire , dans le tems meme de la proíeription.
Le m&me Auteur
a
la meme vie d'Atticus ,
C.
105.
dit
,
¡uh occafu folis
,
vers le coucher du foleil,
Ull
peu avant le coucher du folei!. C'eíl: daos le rneme
fens gue Suétone a <lit, Ner. 5.
maiejlatis quo'fue, Jitb
exCejjll Tiherii, reus
,
Oil
il
eíl: évident que
fub excejji.6
Tiherii,
veut <lire vers le tems, ou peu de tems
avant la mort de Tibere. Au contraire, dans Florus.
L.
III.
C. V.
Jith ipjo hojlis receffu
,
impadentes jolí
,
in
I1quas fuas rifiluerunt
:
¡uh ipfo hojiis recef!it
veur dire ,
peu de tems apres 'fue L'ennemi fifot retiré;
a
peiüe
I'en–
nemi s'étoit-il retire.
Servills, fur ces
parole~
du V. L. de I'JEneid.
quo
deirzde jitb ipjo,
oHerve que
¡uh
veut tlire
la
pojl,
apreso
Claudien pouvoit dire par l'ablatifabfolll,
gratas
1'–
retur, te lejle, lahor
;
le travail fera agréable fOllS vo!>
yeux : cepcndanr il a exprime la prépolition
grallq.