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ABL

'Yil~

d'Angletctre en Barksrure, & fut la TamiJe.

Long. Z6.20.lat. J1.40.

AB-INTEST

AT.

Voye{

INTESTAT.

(H)

*

ABISCAS ,f. m. Peuplede l'Amérique méridio–

Dale,

a

l'Ea

du Péroll.

*

ABISSINIE, f. f. grand Pays & Royaume d'A–

frique.

Long. 48-6J.lat. 6-20.

ABIT,

t:

m. Quelques-uns fe fervent de ce mot

pour exprimer la céru{e.

f/oye{

ABOIT, CERUSE,

BLANC DE PLOMIl.

(M)

ABJURATION , f. f. en général, aé.l:e par lec¡uel

on dénie ou l'on renonce une chofe d'une maniere

folemnelle, & m&me avec fermento

V.

SERMENT.

Ce mot vient du Latin

abjuratio

,

compofé de

ab,

¡;le ou contre, & de

jurare,

jurel'.

. Chez les Romains le mOt d'

abjuration

fignifioit

d¿–

négation

avec faux ferment d'une dette, d'un gage,

d'un dépot, ou autre chofe femblable, auparavant

conliée.En

cefens

l'abjuration

efr la meme chofe que

le

parjllre;

elle dilfere de

l'"juration

qui fuppofe le

ferment jufre.

Voye{

PARJURE,

&c.

L'abjuration

fe prene! plus particulierement pour

la folemnelle rénonciation ou retraé.l:ation d'un,e doc–

trine ou c!'une opillion regardée comme fauffe &

pernicieufe.

Dans les Lois d'Angleterre,

abjlmr

une perfonne,

c'efl: renoncer

a

l'autorité ou au domaine d'une telle

perfonne. Par le ferment

d'abjllration,

on s'oblige de

ne reconnoltre aucune autorite royale dans la per–

fonne appeIlée le

Pdtendant

,& de ne lui rendre ja–

mais l'obéiffance que doit rendre nn fujet 11 fon Prin–

ce.

Voye{

SERMENT , FIDÉLlTÉ ,

&c.

Le mot

d'abjuration

ea anffi ufité dans les ancien–

nes COlltumes d'Angleterre, pout le ferment fait par

une perfonne coupable de félonie, qhi fe retirant

dans un lieu d'afyle , s'obligeoit par ferment d'aban–

donner le Royaume pour toujours ; ce qui le mettoit

a

l'abri de tout autre chatiment. Nous trouvons auffi

des exemples

d'abjuration

pour un tems, pour trois

ans, pour un an & un jour , & femblables.

Les criminels étoient re<;us 11 faire cette abjura–

tion en certains cas, au lieu d'etre condamnés

a

mort. Depuis le tems c!'Edouard le Confeffeur ,jtÚ–

qu'l! la réformaríon, les Anglois avoient tant de dé–

vorion pour les Églifes, que fi un homme coupable

de félonie fe réfugioit dans une Eglife ou dans un Ci·

metiere, c'étoit un afyle dont

il

ne pouvoit &tre riré

pour luí faire fon proces ; maisen confe{[antfon cri–

me

a

la Iuilice ou au

Coroner,

& en abjurantleRoyau–

me ,

il

étoit rnis en liberté,

Yo

ASYLE & CORONER.

Apd!s

l'abjuratioll

on lui donnoit une croix, qu'i1

devoit porter a la main le long des grands chernins,

jlúqu'a ce qu'il fút hors des Domaines du Roi : on

l'appelloit

la bannim de Mere-Egl!fe.

Mais

l'abjura–

tion

déchut beaucoup dans la fllite,

&

fe réduifit

a

retenir pour tOiljOurSle prifonnier dans le Sané.l:uaire,

011

il lui étoit perrnis de linir le reae de fes jours,

apres avoir abjuré (a liberté & fa libre habitation.

Par le Statut

21.

de Jacqtles

le, ,

tout ufage d'afyle,

&

conféqtlemment

d'abjllration,

fut aboli.

Voye{

SANCTUAIRE.

(G)

*

ABLAB,

r.

arbriffeau de [a hauteur d'un fep

de vigne. On dit qtl:il crolt en Egypte, qu'il garde fa

verdure Hyver & Eté , qu'i[ dure un fieele, que fes

feuilles & fes fleurs re{[emblent

a

celles de la féve de

Turquie, qtle fes féves fervent d'aliment en Egypte,

&

de remede contre [a toux & la rétention d'mine ,

&c.

Maís

il

faut attendre, pour ajoltter foi

a

cette

plante &

a

fes propriétés, qtle les Nantralifres en

aíent parlé elairement.

*

ABLAl, f. contrée de la grande Tartarie.

Long.

9I-10l.lat,p-54·

ABLAlS,

f.

m.

tume de Coúlltmes;

il

fe dit des

blés fciés eneore giffants fur le champ.

(H)

Tome!.

ABL

*

ABLAQUE,

r.

nom que les Fran<;ois ont don–

a

la fO'ie de perle, ou ardailine. Cette foie vient

par la voie de Smyrne ; elle eafort belle: mais com.

me elle ne fouffre pas l'eau chaude,

il

ya peu d'ou–

vrages danslefqtlels elle puj{[e entrer.

ABLATIF, Cm.

terme de Grammaire.

C'ea le

u–

xieme cas des noms Latins. Ce cas efr ainft appellé

du Latin

ablams,

oté, parce qll'on donne la terrni–

naifon de ce cas am: noms Latins qtli font le com–

pl¿ment des prépo/itions

a

,alfquc, de, ex

,fine,

qtü

marquent

extraaion

OH t:ranfport d'une chofe a une

autre:

ablatus

a

me,

oté de moi; ce qUl ne veut pas

dire qtl'on ne doive mettte un nom

a

l'ablati¡

qtle

lorfqu'il y a

extrallion

ou

tranfPort;

car on met auffi

a

l'ablatifun

nom qui déterrnine d'autres prépo(¡–

tions, comme

clam

,

pro, prO!

,

&c mais il faut obfer–

ver qtle ces (ortes de dénominations fe tirent de l'u–

fage le plus fréquent, OH meme de qtlelqll\ll1 des

ufages, C'ea ainft que Prifcien , frappé de l'un des

ufages de ce cas, l'appelle

cas comparatif;

paree qtt'en

elfet on meta

l'ablatifl'UI1

des correlatifs de la com–

paraifon :

Palllus

ifl

doaLOr Petro

;

Paul

ea

plus fa–

vant que Pierre. Varron l'appelle

cas latin,

parce

qu'il eH propre

a

la Langue Latine. Les Grecs n'ont

point de ternlinauon particuliere pout marquer

l'

a–

blatif:

e'ea le

génitif

qttÍ en faít la fonfrion ; & c'

e.il:

pour cela que l'on trouve fouvent en Latin le

géni–

tifa

la maniere des Grecs, au lieu de

l'ablatiflatín_

Il

n'y a point d'ablatif en Fran<;ois , ni dans les

autresLangues vulgaires, paree que danscesLangues

les noms n'ont point de caso Les rapports ou viles

de l'efprit que les Latins marqlloient par les

dilfé~

rentes inflex10ns ou terminaifons d'un meme mot>

nous les marquons, on par la place du mot, ou par

le fecoms des prépofitions. Ainfi, quand nos Gram–

mairiens difent qu'un nom ea a l'

ablatif,

ils ne le di..

fent

~ue

par analopie

a

laLangue latine;je veux dire,

par 1habinlde qtl

ils

ont prife dans lem jettneffe

a

mettre du fran<;ois en latín,

&

a

chercher en quel cas

Latin

ils

mettront un tel mot Fran<;ois : parexemple,

fi l'on vouloit rendre en latín ces deux phrafes ,

la;

grandellr de Paris, &je viens de Paris, de Paris

feroit

exprimé par

legénitif

dans la prernierephrafe;au liel!

qu'il ferOlt mis

a

l'

ablatif

dans la (econde. Mais

com~

me en fi'an<;ois l'elfet que les terminaifons latines

produiJent dans l'efprit y ea excité d'une autre ma–

niere que par les terminaifons,

il

ne faut pas don..

ner

a

la maniere fran<;oife les noms de la maniere

latine. Je dirai donc qtl'en Latin

amplitudo, ou·va.f–

titaS LutetlO!

,

ea au génitif;

Lumia, LutetiO!

,

c'ea

le meme mot avec une inflex10n dilférente :

LlltetilZ

ea dans un cas obliqtle qtt'on appelle

géniiif,

dont

l'ufage ea de déternúner [e nom aUC¡llel

il

fe

rap~

porte, d'en reHraindl'e l'extenfion, d'eñ faire une

application particllliere.

LUTllmJolis

,

le génitifJolis

détermjne

lumen.

Je ne parle, ni de la lumiere en

général , ni de la lumiere de la [une, ni de celle des

étoiles, &c. je parle de la lumiere du foleil. Dans

la phrafe fran<;oife

la grandeur de Paris, Paris

ne

change point de terminauon; mais

Paris ea

lié

a

grandear

):lar la prépofition

de,

& ces deux mots en–

femble

determinentgrandeur;

c'efr-a-dire, qtl'ils font

connoitre de quelle grandeur particuliere on veut

parler: c'ea

de la grandear de Paris.

Dans la feconde phrafe,

je viens de Paris, de

líe

Paris aje viem,

& fert 11 défigner le lieu d'Oll je

viens.

L'

Ablatif

a été introduit apres [e

datif

pour plus

grande netteté.

Sanfrius, Voffius ,la Méthode de Port-Royal,

&

les Grammairiens les plus habiles, foí'ttiennent que

l'ablatif

ea le cas de c¡ue[qll'une des

prépoJitions

qai

fe confl:ruifent avec

I'ablatif;

en forte qtl'il n'y a ja–

mais

d'ablatif

qtü ne [uppo[e

qllelqu'uneDd~

ces

pré~.

I}