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D E

S

E D 1 T E U R S.

xvi;

nous rert de guide dans cette difrribunon, a placé la nature avant l'homme dans fon

fyfl:e~

me; il femble au comraire que tOur engage a placer l'homme fur le patTage qui fépare Dieu

&

les elprits d'avec les corps.

L'HiHoire entant qu'elle

le

rapporte

a

Dieu, renferme ou la révélation ou la tradition,

&

fe divife fous ces deux points de vue, en hiíl:oire facrée

&

en hiíl:oire eccléfiafl:ique. L'hif ..

toire de l'homme a pour objet , ou fes aaions, ou fes connoitTances ;

&

elle efl: par confé–

<¡uene civile ou litté.raire , c'eíl:-a-dire, fe partage entre les wandes nations.

&

les grands

génies, entre les

ROlS

&

les Gens de Lemes, entre les Conquerans

&

les Pllllofophes. En–

fin l'hiíl:oire de la Nature eíl: celle des produaions innombrables qu'on y obferve ,

&

forme

une quantité de branches prafque égale au nombre de ces diverfes produaions. Parmi ces

différentes branches, doit erre placée avecdillinaion l'hifl:oire des Ares, qui n'eíl: aurI'e chofe

que l'hiíl:oire des ufages que les hommes om faits des produaions de la nature, pour fatis–

faire

a

leurs befoins ou

a

[eur curiofité.

Tels font les objets principaux de la mémoire. Venons préfentement

a

la (acuité qui re–

fléchit, &qui raifonne. Les erres t¡l11tf.oirituels que matériels fur lefquels elle s'exerce, ayant

quelques propriétés générales , comme l'exiíl:ence, la poffibilité , la durée; l'examen de ces

propriétés forme d'abord cette branche de la Philofophie ,dom toures les autres empruntent

en partie leurs principes: on la nomme l'Ontologie ou Science de l'Etre, ou Métaphyíi.que

générale. Nous deíCendons de-la aux difr'érens erres particuliers;

&

les diviÍtons que four–

nit la Science de ces difFérens etres , fent formées fur le meme plan que celles de l'Hiíl:oire.

La Science de Dieu appellée Théologie a deux branches; la Théologie naturelle n'a de

cOllnoitTance de Dieu que celle que produit la raifon feule; connoitTance qui n'efl: pas d'une

fort grande étendue: la Théologie révélée tire de l'hiftoire facrée une connoitTance

beau~

coup plus parfaire de cer etre. De cetre meme Théologie révélée, réfultc la Science des ef–

prics créés. Nous avons cru encore ici devoir nous écarter de norre Aureur. Il nous femble

que la Science, conGdérée comme appartenante a la raifon, ne doit point erre divifée comme

~lle

l'a été par lui en Théologie

&

en Philofophie; car la Théologie révélée n'eft autre

chofe, que la raifon appliquée aux faits révélés: on peut dire qu'elle tient

a

l'hiftoire par

les dogmes qu'elle enfeigne ,

&

a la Philofophie, par les conféquences qu'elle tire de ces

dogmes. AinÍt féparer la Théologie de la Philofophie, ce feroit arracher du trOnc un re–

jetton quí de lui-meme y efl: uni. Il femble auffi que la S-cience des efprits appartient bien

plus intimement a la Théologie révélée, qu'a la Théologie naturelle.

La premiere partie de la Science de l'homme .eíl: celle ce l'ame ;

&

cette Science a pour

bur, ou la connoi{fance fpéculative de l'ame humaíne , ou celle de fes opérations. La con–

noiífance fpéculative de l'ame.dérive en partie de la Théologíe naturelle,

&

en partie de

la Théologie révélée ,

&

s'appelle Pneumatologie ou Métaphyíique particuliere. La con–

noiffance de fes opérations fe fllbdivife en deux branches , ces opératiolls pouvant avoir pour

objet, ou la découverte de la vérité , ou la pratique de la verru. La découverte de la vé–

rité, qui eíl: le but de la Logique , produit l'art de la tranfmettre aux aurres; ainG l'ufage

que nous [aifons de la Logique efl: en partie pour norre propre avamage , en partie pour

celui des etres femblables a nous ; les regles de la Morale

fe

rapporrent moins

a

l'homme

iíOlé, &.le fuppofent nécetTairement en íOciété

avec

les aurres hommes.

.

La Science de la nature n'efl: autre que celle des corps. Mais les corp> ayant des proprié–

tés

générales c¡ui leur [om communes, telles que l'ímpénétrabilité, la mobilité,

&

l'éten~

due, c'eft encore par l'étude de ces propriétés , que la Science de la nature cloit commen–

cer: elles om, pour ainíi. dire, un coté puremenr intelleauel par lequel elles ouvrent un

champ immenfe allX fpéculations de l'efprir,

&

un coté matériel

&

[enGble par lequel on

peur les mefurer. La fpéculation intelleauelle appartiem

a

la PhyÍtque générale, qui n'efl:

proprement que la MétaphyGque des corps; & la mefure eft l'objet des Mathématiques ,

dom les divIÍtons

~'étendem

prefqu'a l'infini.

Ces deux Sciences conduifent

a

la PhyGque particuliere , qui étudie les corps en euX–

memes, & qui n'a que les individus pour objeto Parmi les corps dom il nous importe de

connoltre les propriérés , le norre doit renir le premier rang,

&

il efr ímmédiatement [üivi

de cellX dont la connoiífance efl: le plus nécetTaire a notre confervation; d'ol! réfulrent l'A–

natomie, l'Agriculture, la Medecine, & leurs différentes branches. Enfin tous les corps na–

turels foumis

a

notre examen produifent les autres parties innombrables de la PhyGgue rai–

{onnée.

La Peinture ,la Sculpture, l'Architeaure, la Poeíie, la Mulique ,

&

leurs différentes divi–

fions, compofem la troiíi.eme difuibution générale, qui nait de l'imaginatíon ,

&

dom les par–

ties font comprifes fous le nom de Beaux - Arts. On pourroit auffi les renfermer fous le titfe

général de Peimure, puifque tous les Beaux-Arrs fe réduifem

a

peíndre ,

&

ne differenr que

par les moyens qu'ils employent; enn.n on pourroit les rapporrer tOUS

a

la Poene , _ en pre-

Tome

1.

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