874 .
E
x
P
Jjn par-ro'llt
cu
les ornemenG fobrement
m~naJ;cis' por•
feron t temE>igpage de la faorl ite du chanieur ,
fntis
cou–
vrir
&
defigurer le chant 1
l.txprejfion
fera
d0u~e,
agrciit–
l!lc.-
&
forte. l'oreitle fera charrnec
&
le cmur emu : l!i
fihyfique
&
le rnoral concourront
a
la fois au plailir
des ecoutans ,
&
ii
tegriera un tel accord entre ht
parole
&
le
chant, quo le tout femblera h'etre qu!une
Jangue delicieufe qui foit tout dire
&
plait
~oi'.1jours.
(8)
On rf1e perttlettra de jolndre
ici
mon fentirnent
fur.
l
1
exprejj1Dn'
en
_mufique. Peun-etre trouvera-t-on que je
n'al louve'ht fait qu'erendre Jes iclel!s de
M.
Rou1Teau1
ll
ell:
vrai
J
mais elles le meritent.
L't;tprej/idll
nHifioale
fe
fonde fu r trois eh·0fes :
J.
But
la melodie,
II.
Slur l'harrhohie,
111
$ur le genre de l'accornpagnement.
·
·
1
P0ur pottet
l'e~Jlreffion
h
fon rnrniDle ,
ii
fauefdit que
It
·tiluJklen
fud
poii~c
1
ou ce1ui-ci mu!iciem
,Un
hem~
me
qui reunir©it celi deux talens fcroit un peinore ha•
tlile
1
ndn feulerntnt
a
cl0:ffiher
co~recnerrtent
un por;
'fra')~
, mai@ encore
a
lui donrrer le coloris , .l'attitttde
l'IM1ill6nit!n~
tie
!Oh
original. Mais la poefie
&
la mu
fitijlle ne fe
reutr[lfent
gl!lHe. aujourJ'nui clans
fa
tfol
d'un _feul homme quoiq ue l'exrmple de· l'illufl:rn
M1
Rbuf'i'<!au
eh
tprouve la
fJ'0ffibfrlit~
:• un air,
ell
done un
Ub'leal:i fait J1ar deux
malttl:s.
Le premier trace exa.
~etnenn
les traits
de
fon original • ·•'eft le poiire. It.e
fti<?CJrld rend
le
tallleau plus reffemblant
eri
Jui don·
ilant
It:
toloris
cle
la verlonne imitee : ii augmence
1m•
£tire l'illctlibn en rnettant fa figore clans !'attitude ordi•
Ilaire
a
!'original
l
enfin ii tit nd la rdfe111blanee frap–
parite, l!n habillant
fa
copie tomme fan 11odt
Ill ;
voiHr le
ihUflcien ,. la
ri:leladie
1
l'h!trn;oni<!
&
l'accornpagneh1em.
1,
Dt
l'er<prejjion
de In
1nelotlie. L'exprcjfio11
tlit
la me-l
loidie
a
deux. loutn!s
:
1
Q.
l'imfration qui nu peut ab
folumt!tlt le tapportl!t qu'a l'l'>rgane
de
l'oule.1 ainfi la
tnt?lm:tle
rt.tip<!llt
!'miter
q.tle
de.s fans , leur Elmee
&
Je1u h.kteitlol'I.' Si le compofiteur veut imiter un br.uio
q 1:1eltotique
i
eel que tt:lui
d'llri
orage , d'u n rnuuhrT,
&i.
c'eft
a
lui d'efoflier ice .bruit dans la rlature'
il"
a
l'imiter enfuite de
fon
hiieu~:
perfonoe ne pellt don•
n~f
des regla.1 f!ir
~~re
Corre .<il'imitatidn,
SI
le
i:o:ftpofi'teur
veu~
imitet Jes inflexions des voix
l
C'dl: a-dlre , s'il
veu~
fairll tine Vraiment bohne deala.,
rfiatiori
ti©t~li '
ti
faut qu'ii Cache declah1er parf.aitornent
iui"lile'fM
1
&
6'eft
fo
l:l0n aCl:eur ,
a
lui fournir
tes
tt:gles
81: iillfte
' forte d'lm1tation.
·
i
0 •
·J:r'aii~logle ;
C.'tft«a-Gi.ire ' ·
<!llJ
ta
tnelodie prcnh1it
I
fiar l'0rgan6 de' l'ouie , iln 'effot analogue eu fom'bl-ar.
b'lc
a cell'l'il.
<'jUE
13todt'lit un ·a:utre
organ~
ou une. autre
cfofe.
L'ahalogie peut avilir Heu lorfque l'imita1ion efll
inipoffible.
,
~e
qilelqu'\rn s'<5btline
a
joller
tr~s-h~ng-tems
une
fflelddie
WtJti:
compdlee .de notes >lentes , egales
1
&
for le'
merne
ton'
a
la fin
ii
end<5rmira
fon
autlitt ur.
c eha1r!emcrnt l'bh
rte
<:tira p-as pour eela que cene mec
)odic: ltif?td le
jtf~
de pavot\
ou
IHI
mauvais li.vre,
ttiais el
le
p.r0Muit, par l'of.gane
db
l'0uie
I -
~n
elft!I
femDlable .a·<'.i!ll:li de ce jus oli de
€<!
llvre. Q..Ll'apres
~bl1s avoi~
criddrrni , le muficien dlfeoiitinue fon jeu
mondtont:
&
eh
aon'lmehcc un a1Hre
vif
&
varie,
ii
y
a itiillc
a
jlarler eontrt' un
<jllt
vous vous reveille.
re:I::
eri forfaiH ; tonime fi l'on voti9 av0it tire par le
~ra~. Blra-~Jon ·€jul:
la mufique imite l'ael:ion d'ttn hom–
ili~
qui vdlH tlfe par le bras ? b'eiiprtffi0n
\tle
la tn1:1-
fique
furil:lee fut l'ahalogie a
fa
fource clans la nature
mern~ ~
ain
fl
teiiherchorls ' autaht
q
u'il
ell: en nous,
~c
qui
j:ietit
1:1
predliire.
.
La .
meladie eft compofee , ou d'l11i feul toil q1:1!
)'on repete plufi ors fois ' telle ell: eelle d
1
un tamb01:1r;
&
alors l:i rttelodie ne depend tjue
<!11:1
lriouvernent,
0tl
de plu!1eu s t'ofis d1fferens qui
ll!
fuccedeht aveo le me·
me. 11\louvemeiit ; ou enfln . de plu!1turs rohs differens
qui fe fucceder1t avec d1fferens mouvemens. .
Une melodie toute compofee dt: notes lentes,
ega–
les
&
fut le
metn·e
tbtl';
tfln~ie
pat fon
unifotmi;e '
EXP
&
tau
re•
pear-la rneme liln fentiment
dffagtrab\e:
Augmentez la vitelTe ode ces rnemes notts
vou~
diminuei'tz
16
defagrement, vous parviendrez 'rneme
au point de procluire ur! lentiment tranquille, qui par•
Iii
devient agreable.
·
Palfrz
k
point ou la vitelfe du mouvement mec l'a•
me dans une lirnation tranquille : cctte virdfe, en aug,
mencant, augmente auffi l'agitation de l'auditeur , ju(•
q1:1'a ce que cette agitation devenant trop violent•
fa.
tigue, etourdit,
&
caufe de >ITOUVeaU Un fontiment
ae–
fagreable.
Voilii dont le fi mple rnouvement qniforme capable
d'exciter par fan imprdlion phyfique deux frncimrns
defagr'ealiles ; l'un qui pr0Y,i<tnc
cl~ l'~nriui
; l'aucre de
!'en nui
rtiele
de fatigue,
&
Utl
lentirnent agreable,
OU
du lnoios tranquille. J r crois inutile d'avercir que ces
differens mo1:1vemens oominues plus long terns qu'il
ne
le
faut , ne font plus d'dkt, parce q1:1e l'on s'y
accoutume. C!!lui qui
d~rn!'_ure
·aupres d'un m0ulin
a
f!au, <fort ,
travaill~ ,
&c.
<Wmme 5'1! n'y avoit aucun
eruin dans
!e
voifinagen1.
.
Si au l.ieu de n0£es tOlltes egales ' .j'emploie des no–
tes do'M la premiere foit pointee,
&
par confeq
uen~
d'une v.aleur triple
1k
la valeur de la foconde, l'ef•
fet de cette cfpece de mel0die eft different ; ii a quel·
que chofc ee·plus fombre:,, fi le mouvemcnr
ell
tr1fl:e ;
djuelque chofe de plus grand,
fi·
le mouvement ell: rno–
clere ; quel<ijue chofe
dt!
plus ficr ,
ii
le mouvemett'.
tl\:
i;>lus vif : tette
efpe~e
cle
mo1.wen1ent n'd\
pas
eon
i:res-vlte. - ·
.
Je ne parle pas ici d'une note foivie d'une aumt
la moitie plus eourte : Gette forte
&
mouvcment ne
peut avoir lieu· que pour une forte particulicre de
!Tre•
fore' cdle
a
trois teens'
&
je nc park que d·u moll•
vemene
en
general.
· Un
con
qui commence
pian;fftmo,
&
augment~
c0n–
tinudlemencjufqu'au
fortifftmo
,
augment~ ~uffi
en nous
i'agitarion :
redim inue-t-~l.,.
.oocre agirar1on d1m111t1e auffi.
Si done un muCtcien
ertHt
melo differens mouvrmenS
en
pla~itnt
a
prop0s le
piah•
l
le
forte ,
le
crefcerido
•
il
pourra non.feukmen t nous amufer, nous ?ccup_rr, mats
aum produire en nous de \'ennui , de
l'egali~e
.' d" la
gaiete ,
me
la. €olere ,
de
la fareur , de la taugue
&
de
l'etourdi!frment,
&
enfin nous ramener
a
l'.ennu1.;
l\on
ii
un enr!ui t?l <ijOe ee premier qui refulto1.t
0~1:
~uetncint
de
n ap
chrniformite, mais
a
on ennui mele
de
fatigues.
L..es dilferentes marehes
&
les airs qu'un boo tambout
pem executer, prouvent 'Ce que je vitns
d'avarc~f.
Cela eft enc0re pr0uve
pAr
la mufique des Sauvages1
prin-oipalement c0mp0fie d'rnrtrumens de percuHiun,
qui n'ont q"'un frul can,
&
ave.c lefquds 1ls ,aa.
eompagnent po1:1rrant £outes teurs danfes ;
&
pcur-etre
que le rneilleur m©yen de trouver les vra1s pnnc1_pes
de
l'e"preflion
par analogie fcroit d'etod ier avec
10111
la mu!ique cles Sa1:1vages.
A
force de charger
~a
na•
ttlre, nous l'avoris c0U\>ette d'ornernens. au pomt de
l'etoulfer. Hatohscholls de
ta
foulager, ou bient6t
'.l
fie
nous rtfl:cra qu'un eaclavre magnifiquement
h~b1lle.
- Si' au milie1:1 a'Ufie fuiu: de notes lrnl<S
&
egales
fur le
mem~
tori ;
otr
ptehd une foite de notes_alcen•
<ilallres diatblliquNffent ;
c~
trait de
chan~
cau!era
Lil\
femiment moiiis !lffagteable que cdui qui. n'e(l: con;·
pbfe que de
n0t~s
!Ur
I~
rnc!me ton;
&
fuivant le de–
gre d<! ·mouvedftilt'
rn
-foite de notes afcendantes de–
viendra propre a produire de la gaiere ' de la cok re,
d·~
la fureUr
morhe r
s'il
y
a beaucoup de notes d1ato-
11iques; enfin
rfpele
ttop
long-terns
&
avec t_rop _de
vh
ir~
il etourdira
&
reprodliira un effet delagrea–
ble. Une
foke de!
n~tes
afeendanres produit done
les
memes
eff~ts
que le llmple rnouvement ; mais com•
me ceHe faire de notes ne produit ces e_ffcts
qu'a~1ant
qu'elle
en:
i<lliee avee
1~
mouvement,
3e
_me_cro1s en
droit d'en eonch1re qn'elle donrtera uh degre de plus
a
la force de
•~s
elftts.
.
U ne
fui~c
cle
notes aiatoniql'1es, en defoendant, fa1c