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880

EXT

p~s

egii1¢mcn'

fUr~ ~'ii

y

a autant

d'etrcs

phyCiqucs

exifl:ans • qu'il

y

a de .qualites iipperfllts p:ir ccs

me–

rw:s

f~ns

;

ov

lj

conformement

~

1'1dec

de

l'eveque

Berckley, ii n'y a hors

de

nous q4'u11 fe4l Etre in–

telligen~

qui efl: Die4, c'eft-ii-dire, un Etre qlJi nol!S

donn(: Jes fenf:itions dilferentes que npµs eprouvons.

fans qµ'il

foi~

befpip d!! rei:ourir

~

d'<111ms etres pour

11QU5

pnicurer des fenfations,

. Les Jiqinm!-'S !le pevroie1.1t s'occuper que de

la

rea–

lite imcrieure :

m~is

ils veulenr egakment diO"ercer

(ur l;i

realite !-'lminfequ¢'

&

c~

qu'il y a

d~

pire'

ih

confondeot q;s deux

~fpeces

de

realit~

I

jlij appli–

<jUCnt aµx o.bjets ptfrieurs

qui ne convjt;nt

·qu'~

Jeurs fenf;nions, ou liieo ils attnbuent

~

leurs fenfa–

tioos

~

a

kurs perreptions ce q\li ne convient qo'a

<\es

pbj~ts

exterieurs qui ji;s O!=C<!fiPnf1$.Dt. T.ous !es

fav;111s trav;iillent polJr decouvrir comrne11t nps fcn–

fations fqnt ljees

enf~rnble:

majs

en

fe

bornanr

a

ces

recherches ils ne

p~uvent

pqint penetrer l'effence des ,

chofes,

c'e!t-~- dire,

en connu!rre la nature

ex~~rieure,

{e 9ui doit

etre,

l',objet .importal)t d<i

111 philofophie,

• SJ

le~

favans eto1cnr liu:n

convain~us

que route leur

etude doit

f~

bor11er

a

connoltre Jes difffo:nti:s fel)fa.

tions

, hn,ir p,niun , leur ,:lependanc;:e mutuelle que Jes

m.ou

m;

font qu'exprimer ,

ils

atteindroicnJ: le but, ils

pc F

ealiferoient pas

lc:ur~

idees

&

kurs abll:ratl;ions,

J'obferve en paffanr , qvr fi l'on veut voir

un

de–

veloppemr"!lt

a.

p~u- pre~

parf'lit ds: ce fyfteme .

c;m

doi~

ljre

1'

Extrait raifamzj

d1,1

traite des fanfations,

qui a

fae

publie a P.aris'

~l)ez

J

omber~

' en

17 55,

i11.i

2 ,

a

1<1

fuice du

rl'aile

t;!es

animau~,

par

M.

l'

:ibbe.dt

: Condillac:,

i,e chapitre ornvit;m\; dernqnrre

qm: la

realite

de~

chafes n'efl: qu'hypothetique, c'eft.a-dire , qu'czlle n'eft

f9ncjee que

fyr

I~

c;q11ftitl)tion prefrnt\!

µ~

l'bnm!ne;

ellt: n'eft que

fa

maniere de

fentir

&

de juger, qui.

rifµlle

<:Ill)~ cpnforrp~tio11

cjes organes

1

de forte q'11e

•es

~l1

0fes q

ui font pour nous

extremes,

ne le feroicnt

plu_s fi

P.Qs

. 9rganes

e~oienJ

pltJs parfaits

!

prlJt

~tre

qu'alor

s 1\ y a

µroit

d~s

;:as. oil

ii n'qifl:eroit

p~us

d_?ex/ref/11~

poi.ff

n9\lS,

&

OLl nous verrions ks_cho.

fe~

i:n

1=lles-n)~mcs, Cc~ ~tat

c.11:

c;elui, q\1 d_egages des

Jien~ .9~

J!I:

rnacicrt:, nous

llF

connoitrons plus par de'

moy1ms,

c'~ft-a-dirc

, p;\r nos organes , m:iis nous

COnnoitFOOS

\mrr1edjatement ,

&

f;ins

(e

f~cours

des

(~ns. ~.

Changr;ux :ijoute que l'etre fi111ple elt le feul

pour qui

ii

n'y ait point

d'extdme,

8?

qui, dans les

chofos' n\! qi!bngne point la

realic~

de l'cfilncc. N9US

n'.avons d'idees de

cett~

connqi!fan1;c;

pl!r.f~iti:

que par

J'1Jl1perfe~iQll

dci no{rc pqture.

·

D~ns

le chapitre riil'ieme on apprend ,

J•.

q u'il

y

il

une verite elfcntielle , c'ell:-a-dirl: , qui efl: proprc

a

l'~tern~l

&

aux elprits purs q1,1i ne

!e

fervent point

d'in!l:ru01ens materic;ls ,

~ds

quc; nos fens , mais qui

VOIC"nt

li:s c;:hoftts qans !cur premiere

~ffence :

2,

•.

1.rne

verite concingeqte ou

hypoth~tique, c'e!l:-~-dire,

c;:elle

qui

~(\:

propre

a

l'horpme; elle a lieu pend?nt )'union

de l'ame

~

notre corp" On nomme cene verite

by–

pothilique,

parce qu'elle n'ell: p,oint fondee fur

l'dTcn~

Cc

meme des cl)ofes

1

Wili~

f11r nom: qiapicrc; pe

je~

appercnoir,

Quapd on

di~

parmi nous que les verites font eter.

ncllcs, !'ori pe duit encendre autre chofe fi ce n'efl:

qu'en

fup~ofdnt

une telle conform<1tion cj'organes,

&

un tel un\vcrs, !es hom111es dQivent coujours fo rmer

les memcs idres particulieres.

&

les combinur d'une

tdl\: mariicrc invariable pour ne pas fe

tramper, Les

i£Cri[es nc font que des rapports

apper~us

encre nos

percept!o~s

&;

nos idees abltraittlS: or ces

pcr~cptions

&

ces 1dees pouvant changer par le 1J1oycn d'une autrc

organifacion , \es verites doivent par confeq uenr auffi

changc,;r. Les gropofi uqns de qiathematiquc ll'ont de

la

f~rce

que parce qu'elles font fondees fu r des pcr–

ccppons cla1res , done les rapports ne

lai!Tent a1.1cun

d.ome

a

l'cfprit. Ces propo!itiuns genfraks font

I

en:

t1ques'

~lies

ne font quc prefrnter

a

l'efprit ks

~ er~l!ftlODS

fimples

que l'on a par

le

m

0

ycn des obJecs

EXT

cxterieurs :

c'di

de

la

meme maniere que l'on

forme

Jes propo!ic1ons .evidences dans touces ks fcienccs. On

peut

fr

convaincn: de

C'~tte

verite en analyfant

ccs

prupofirions ,

z

&

2

font

4.....

fi ,

~

des grandeurs

egales on ajoute des grandeurs

!!gales'

Jes

produiu .

fcront egaux.

La vem e ell' un etre metaphyfi'lue , c'e!t-a-dire,

4nc idee

~enerale

qui n'a rien de

r~el

: ii faut ana-.

lyfa

&

decompofor le

terme pour

favoir cc qu'il

fignifie clans les mathematiques , dans

la

ph)'.fique ,

diins )a morale, &c.

1• .

Les- verites mathematiqucs

font

fo.ndfrs,

i:omme l'a dit

M

de Buffon, dans le

premier difcours for l'

Hijloire Nqtzirelle,

lomt.

I.

fur

des fuppofi tions , fur pes abrlracti0ns de

Id

matitrr ,

for des drfinitions invariablts , done l'efprit unit , fe–

gare

&

combine de mille manieres les confequcnces.

La derniere propolicion n'e!l vraie que parce qu'elle

di:

identiq ue avec

la

preced~nte

,

&

ainfi de

fuite,

en remomant jufqu'a

b1

premiere fuppofiuon.

Ce

que

l'on- appt:lle

viriti

matbim11tique

Ce

reduit clone

a

des

identites q'idees , dies n'ont dpnc

aUCllOC

reaJite ,

puifque

les

fuppo!itions

n'~n

ont poin':

b

conclu–

fions que nous mons , ne font

done

vraies que rela–

tivemc11t

3

ces

foppofirions.

C'dt

par cene raifon

qu'ellccs one

l'avantage

d'etri:

toujours exacks

&

de–

monll:ratives.

2

°.

Lets

verites pliy!iques font au con.

~raire

fondees fur

des

fairs ,

&

plus ils

font con•

nus , pltJs ils

font

familiers ; plus ils font frequcns ,

plus

ils font certains. L a mathematique appliquce

a

ees fdits

fcrt

a

c:l!primct

I~

nornbrc des effects,

&

kur

grandeur : m.iis

jufq 1.i'~ ~e

jour l'on n'a pu appliquer

le calcul aux

autn;s proprieces des corps. 3°. Les

vrrites morales ont pour objet ,

&

les actions des

pommes qui font quelque chofe de

~hyfique,

&

ks

rapports q11i

li:s l)ni!Tenc encr'eux ; ces rapports font

un objqc m;taphyfique comme celui des mathemati–

q\Jes,

ii-

0 •

Les verices che1Jlogiques font d'un ordre

f1.1p :.rieµr

~

•ta

raifon. Nuus

k$ appdlons

r;va/ieJ

par<;e que fans la

r~v~latio11

l'efpJit ne pourroit Jes

connoitrc, Un my!l-ere qui ne

frroit pas

incompre–

henf1ble, ne foro1t pas un my!l:ere , c'cll:-11-dire ,

Ull

fair vrai dont l'tfprit ne voic pas ks liaifons ou la

demqnftration.

Le

chapitre orizic:me nOl)S faiE voir que la verite

dilfere d; l;i realicq , en ce

qlJ~

par la

r~alite

l'on en·.

tend tout

<;6

qµi exi!l:ci par

rdpport

a.

nous ' d ie , fe

~orn;

au mDF1de: mais la vqpce appMttGrit au.x 1dees

reelles,

&

aUll idc.\es faC\:ices, t;lk a pour ObJd

000•

feulerpent le monde qui ex1ll:c, mais encore tum .ceux:

qui p_euvcnc

~xill:er

;

ell~ ~ombine

!es

abll:r~Cl1ons

Jes

j:>ofijb ilites , les

infinis. ,

,• .

Le c!iapitn; doL!zicme demonm: que 1evidence ell:

le caraCl.ere de la verice : mais commc:

ii n'y a que

ks id

ees 11b

!1:raices qui

foit;n~

f

ufqrsptibl~~

tl'ev1?cnce.

ii fuit

de.ta

que l'evidepce no nous inlhu1t p11111t par

clle-m

eme d

e

la realice des

objet~.

Par ex

cmple , la

fcience

d~s

mathen1<1tiques d\ tres

eviden.te

• mais elle

l)e por\e point fur la replite,

Dans

le

cpapitre

trc::i~iemi:

l'auteur prouve que la

<;ertitude ell:

le

caraClerci

J~

la realite : ks faits n.- font

p<1s

i"4fceptibks c;l'evidence, m<1is !implement de

ce~titude ; ks raifonnemens au contra1re

fo nt fu lcept1-

plrs d'evidencc.. .. L'auteur montrc cnfuite les vain&

t;fforts qu'pnt fai r les philofophcs po\lr affigntr le

cara~ere

cje la real ire .,

&

pour donner

le

moyen de

le lonnohre ; ii die, qu'Arillote a invente !'art d'ar–

gumenta, plutot que l'art de connolt re la_ \:trmude

qui cpnvirnt au raifopnement ,

&

fa.

log1que n'dt

point propre

a

f~ire

connoltre la cermu e dans au–

cune fcicnce.

Le chancelier B4con, dans fon

fVovum organum

,

a tente de fub(titqer l'etude des chofes

a

celk d_es

mots.

11

veut que les frulcs cicpericncc:s

&

ks o.o–

frrvations nous conduifonc aux

idees generates. Cet

auteur montre le chemin pour ne pomt

~·egarer_d~ns

la

route ou'il

~race

t

mais

ii ne nous donne· point le

·

~

&m~U