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EXT
p~s
egii1¢mcn'
fUr~ ~'ii
y
a autant
d'etrcs
phyCiqucs
exifl:ans • qu'il
y
a de .qualites iipperfllts p:ir ccs
me–
rw:s
f~ns
;
ov
lj
conformement
~
1'1dec
de
l'eveque
Berckley, ii n'y a hors
de
nous q4'u11 fe4l Etre in–
telligen~
qui efl: Die4, c'eft-ii-dire, un Etre qlJi nol!S
donn(: Jes fenf:itions dilferentes que npµs eprouvons.
fans qµ'il
foi~
befpip d!! rei:ourir
~
d'<111ms etres pour
11QU5
pnicurer des fenfations,
. Les Jiqinm!-'S !le pevroie1.1t s'occuper que de
la
rea–
lite imcrieure :
m~is
ils veulenr egakment diO"ercer
(ur l;i
realite !-'lminfequ¢'
&
c~
qu'il y a
d~
pire'
ih
confondeot q;s deux
~fpeces
de
realit~
I
jlij appli–
<jUCnt aµx o.bjets ptfrieurs
C¢
qui ne convjt;nt
·qu'~
Jeurs fenf;nions, ou liieo ils attnbuent
~
leurs fenfa–
tioos
~
a
kurs perreptions ce q\li ne convient qo'a
<\es
pbj~ts
exterieurs qui ji;s O!=C<!fiPnf1$.Dt. T.ous !es
fav;111s trav;iillent polJr decouvrir comrne11t nps fcn–
fations fqnt ljees
enf~rnble:
majs
en
fe
bornanr
a
ces
recherches ils ne
p~uvent
pqint penetrer l'effence des ,
chofes,
c'e!t-~- dire,
en connu!rre la nature
ex~~rieure,
{e 9ui doit
etre,
l',objet .importal)t d<i
111 philofophie,
• SJ
le~
favans eto1cnr liu:n
convain~us
que route leur
etude doit
f~
bor11er
a
connoltre Jes difffo:nti:s fel)fa.
tions, hn,ir p,niun , leur ,:lependanc;:e mutuelle que Jes
m.oum;
font qu'exprimer ,
ils
atteindroicnJ: le but, ils
pc Fealiferoient pas
lc:ur~
idees
&
kurs abll:ratl;ions,
J'obferve en paffanr , qvr fi l'on veut voir
un
de–
veloppemr"!lt
a.
p~u- pre~
parf'lit ds: ce fyfteme .
c;m
doi~
ljre
1'
Extrait raifamzj
d1,1
traite des fanfations,
qui a
fae
publie a P.aris'
~l)ez
J
omber~
' en
17 55,i11.i
2 ,
a
1<1
fuice du
rl'aile
t;!es
animau~,
par
M.
l'
:ibbe.dt: Condillac:,
i,e chapitre ornvit;m\; dernqnrre
qm: larealite
de~
chafes n'efl: qu'hypothetique, c'eft.a-dire , qu'czlle n'eft
f9ncjee que
fyr
I~
c;q11ftitl)tion prefrnt\!
µ~
l'bnm!ne;
ellt: n'eft que
fa
maniere de
fentir
&
de juger, qui.
rifµlle
<:Ill)~ cpnforrp~tio11
cjes organes
1
de forte q'11e
•es
~l1
0fes qui font pour nous
extremes,
ne le feroicnt
plu_s fi
P.Qs. 9rganes
e~oienJ
pltJs parfaits
!
prlJt
~tre
qu'alor
s 1\ y aµroit
d~s
;:as. oil
ii n'qifl:eroit
p~us
d_?ex/ref/11~
poi.ffn9\lS,
&
OLl nous verrions ks_cho.
fe~
i:n
1=lles-n)~mcs, Cc~ ~tat
c.11:
c;elui, q\1 d_egages des
Jien~ .9~
J!I:
rnacicrt:, nous
llF
connoitrons plus par de'
moy1ms,
c'~ft-a-dirc
, p;\r nos organes , m:iis nous
COnnoitFOOS
\mrr1edjatement ,
&
f;ins
(e
f~cours
des
(~ns. ~.
Changr;ux :ijoute que l'etre fi111ple elt le feul
pour qui
ii
n'y ait point
d'extdme,
8?
qui, dans les
chofos' n\! qi!bngne point la
realic~
de l'cfilncc. N9US
n'.avons d'idees de
cett~
connqi!fan1;c;
pl!r.f~iti:
que par
J'1Jl1perfe~iQll
dci no{rc pqture.
·
D~ns
le chapitre riil'ieme on apprend ,
J•.
q u'il
y
il
une verite elfcntielle , c'ell:-a-dirl: , qui efl: proprc
a
l'~tern~l
&
aux elprits purs q1,1i ne
!e
fervent point
d'in!l:ru01ens materic;ls ,
~ds
quc; nos fens , mais qui
VOIC"nt
li:s c;:hoftts qans !cur premiere
~ffence :
2,
•.
1.rne
verite concingeqte ou
hypoth~tique, c'e!l:-~-dire,
c;:elle
qui
~(\:
propre
a
l'horpme; elle a lieu pend?nt )'union
de l'ame
~
notre corp" On nomme cene verite
by–
pothilique,
parce qu'elle n'ell: p,oint fondee fur
l'dTcn~
Cc
meme des cl)ofes
1
Wili~
f11r nom: qiapicrc; pe
je~
appercnoir,
Quapd on
di~
parmi nous que les verites font eter.
ncllcs, !'ori pe duit encendre autre chofe fi ce n'efl:
qu'en
fup~ofdnt
une telle conform<1tion cj'organes,
&
un tel un\vcrs, !es hom111es dQivent coujours fo rmer
les memcs idres particulieres.
&
les combinur d'une
tdl\: mariicrc invariable pour ne pas fe
tramper, Les
i£Cri[es nc font que des rapports
apper~us
encre nos
percept!o~s
&;
nos idees abltraittlS: or ces
pcr~cptions
&
ces 1dees pouvant changer par le 1J1oycn d'une autrc
organifacion , \es verites doivent par confeq uenr auffi
changc,;r. Les gropofi uqns de qiathematiquc ll'ont de
la
f~rce
que parce qu'elles font fondees fu r des pcr–
ccppons cla1res , done les rapports ne
lai!Tent a1.1cun
d.ome
a
l'cfprit. Ces propo!itiuns genfraks font
I
en:
t1ques'
~lies
ne font quc prefrnter
a
l'efprit ks
~ er~l!ftlODS
fimples
que l'on a par
le
m
0
ycn des obJecs
EXT
cxterieurs :
c'di
de
la
meme maniere que l'on
forme
Jes propo!ic1ons .evidences dans touces ks fcienccs. On
peut
fr
convaincn: de
C'~tte
verite en analyfant
ccs
prupofirions ,
z
&
2
font
4.....
fi ,
~
des grandeurs
egales on ajoute des grandeurs
!!gales'
Jes
produiu .
fcront egaux.
La vem e ell' un etre metaphyfi'lue , c'e!t-a-dire,
4nc idee
~enerale
qui n'a rien de
r~el
: ii faut ana-.
lyfa
&
decompofor le
terme pour
favoir cc qu'il
fignifie clans les mathematiques , dans
la
ph)'.fique ,
diins )a morale, &c.
1• .
Les- verites mathematiqucs
font
fo.ndfrs,
i:omme l'a dit
M
de Buffon, dans le
premier difcours for l'
Hijloire Nqtzirelle,
lomt.
I.
fur
des fuppofi tions , fur pes abrlracti0ns de
Id
matitrr ,
for des drfinitions invariablts , done l'efprit unit , fe–
gare
&
combine de mille manieres les confequcnces.
La derniere propolicion n'e!l vraie que parce qu'elle
di:
identiq ue avec
la
preced~nte
,
&
ainfi de
fuite,
en remomant jufqu'a
b1
premiere fuppofiuon.
Ce
que
l'on- appt:lle
viriti
matbim11tique
Ce
reduit clone
a
des
identites q'idees , dies n'ont dpnc
aUCllOC
reaJite ,
puifque
les
fuppo!itions
n'~n
ont poin':
b
conclu–
fions que nous mons , ne font
done
vraies que rela–
tivemc11t
3
ces
foppofirions.
C'dt
par cene raifon
qu'ellccs one
l'avantage
d'etri:
toujours exacks
&
de–
monll:ratives.
2
°.
Lets
verites pliy!iques font au con.
~raire
fondees fur
des
fairs ,
&
plus ils
font con•
nus , pltJs ils
font
familiers ; plus ils font frequcns ,
plus
ils font certains. L a mathematique appliquce
a
ees fdits
fcrt
a
c:l!primct
I~
nornbrc des effects,
&
kur
grandeur : m.iis
jufq 1.i'~ ~e
jour l'on n'a pu appliquer
le calcul aux
autn;s proprieces des corps. 3°. Les
vrrites morales ont pour objet ,
&
les actions des
pommes qui font quelque chofe de
~hyfique,
&
ks
rapports q11i
li:s l)ni!Tenc encr'eux ; ces rapports font
un objqc m;taphyfique comme celui des mathemati–
q\Jes,
ii-
0 •
Les verices che1Jlogiques font d'un ordre
f1.1p :.rieµr
~
•ta
raifon. Nuus
k$ appdlons
r;va/ieJ
•
par<;e que fans la
r~v~latio11
l'efpJit ne pourroit Jes
connoitrc, Un my!l-ere qui ne
frroit pas
incompre–
henf1ble, ne foro1t pas un my!l:ere , c'cll:-11-dire ,
Ull
fair vrai dont l'tfprit ne voic pas ks liaifons ou la
demqnftration.
Le
chapitre orizic:me nOl)S faiE voir que la verite
dilfere d; l;i realicq , en ce
qlJ~
par la
r~alite
l'on en·.
tend tout
<;6
qµi exi!l:ci par
rdpport
a.
nous ' d ie , fe
~orn;
au mDF1de: mais la vqpce appMttGrit au.x 1dees
reelles,
&
aUll idc.\es faC\:ices, t;lk a pour ObJd
000•
feulerpent le monde qui ex1ll:c, mais encore tum .ceux:
qui p_euvcnc
~xill:er
;
ell~ ~ombine
!es
abll:r~Cl1ons
•
Jes
j:>ofijb ilites , les
infinis. ,
,• .
Le c!iapitn; doL!zicme demonm: que 1evidence ell:
le caraCl.ere de la verice : mais commc:
ii n'y a que
ks id
ees 11b!1:raices qui
foit;n~
f
ufqrsptibl~~
tl'ev1?cnce.
ii fuit
de.taque l'evidepce no nous inlhu1t p11111t par
clle-m
eme de
la realice des
objet~.
Par excmple , la
fcience
d~s
mathen1<1tiques d\ tres
eviden.te• mais elle
l)e por\e point fur la replite,
Dans
le
cpapitre
trc::i~iemi:
l'auteur prouve que la
<;ertitude ell:
le
caraClerci
J~
la realite : ks faits n.- font
p<1s
i"4fceptibks c;l'evidence, m<1is !implement de
ce~titude ; ks raifonnemens au contra1re
fo nt fu lcept1-
plrs d'evidencc.. .. L'auteur montrc cnfuite les vain&
t;fforts qu'pnt fai r les philofophcs po\lr affigntr le
cara~ere
cje la real ire .,
&
pour donner
le
moyen de
le lonnohre ; ii die, qu'Arillote a invente !'art d'ar–
gumenta, plutot que l'art de connolt re la_ \:trmude
qui cpnvirnt au raifopnement ,
&
fa.
log1que n'dt
point propre
a
f~ire
connoltre la cermu e dans au–
cune fcicnce.
Le chancelier B4con, dans fon
fVovum organum
,
a tente de fub(titqer l'etude des chofes
a
celk d_es
mots.
11
veut que les frulcs cicpericncc:s
&
ks o.o–
frrvations nous conduifonc aux
idees generates. Cet
auteur montre le chemin pour ne pomt
~·egarer_d~ns
la
route ou'il
~race
t
mais
ii ne nous donne· point le
·
~
&m~U