Table of Contents Table of Contents
Previous Page  501 / 900 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 501 / 900 Next Page
Page Background

COM

wnldie.

Plus en(uite l'auteur aura fu traitcr cette aetion

J'unc manierc line. (pirituclle .

&

innrutlivc, plus

fa

piece

fera cnimcc des connoiffeurs.

'

Pour determiner done avec plus de precifion le

c:i–

raCtere

&

la nature de

13

comidie ,

ii fauc

xamincr

atccncivemcnt cc qu'i

l p

tuc

y

avoir d'amufant , d'in.

tcrclfant,

&

d'innn

Cl.if

clans Jes aetions, ks

mreurs,

le caraCtere

&

la c

ondu

ice des hommes, fans

remu.er

trop forccmenc le ca:ur.

Ariftocc

a

donne de la

(0/lltdit

one idce Conforme

a

cc qu'cllc ctoit de fon cc:ms ; fdon lui e'en la repre–

fent:uion de cc qu'il

y

a

de ridicule , de rcprchenfi–

blc,

OU

de bizarre clans le carnctcre

&

clans les atlions

des hommts.

ous difon

que e'en plm6t la rcpre–

fi

ntation de cc que

la

vie civile , les caratleres , les

nfccurs

&

lcs nClions one d'amufanc

&

de

rejouiOant.

Chacon fuic par experience que des actions raifonna–

bles

&

vcrcueutes , des ma:urs conforme's

a

la natu–

re , des caractcres exempts de ridicule

&

de bifarrc.

rie , peuvcnt plaire lur le th.eacre ; nous voyons que

l:i

comidit

romaine a deja fu employer des fujecs un

pcu nobles.

La

vie civile prHenle plus d'une face

fous laquellc on la voic avec plailir. La nature coure

pure pcuc mcme dejii fourn1r des mamrs

&

des actions

qui nous .amufenc.

ommenc ne crouvcrions-nous pas

plus d'intcret c ncorc

a

voir agir

le~

hommes dans l'im–

mcnfc varifo: des conjonCl:urcs de la vie

~

Tout ta–

bleau moral qui nous prHencc l'homme dans fon

v6.

l'icablc caraCl:crc, toute fccnc qui ex prime bicn lcs frn–

limens , lcs pt:nfces , lcs projccs

&

!cs entrcprifes des

hommcs, font pour le fpetlateur qui pcnlc, un coup

d'

ii

agreable. Pourquoi

intcrdirc au pcintrc des

rn

urs , cout fujct qui nc {era pas rilible; pourquoi

crrions-nous avcc moins de pln1fir le cote aimablc

&

r.1ifonnnblc de

l'honfme , quc:

fes dcfaucs

&

fc:s

ri–

dicules?

11

ell:

tres-utile fans dome d'c:xpofer

!cs

folics des

hommcs dans' leur vrai jour; mais fcroit-il moins mile

de mettrc fous nos ycux des excmplcs de procc!dcs

honncces , de frntimens nobles , tie droicure, de lOU·

ccs !cs vcrtus civilcs; en fonc quc ccs cxcmplc:s nous

touchent, nous aucndriffc:nt ,

&

faffent fur nous une

imprc:ffion dur ble

?

t qu'on nc cruigne pas quc le

be.•u

&

l'honni:te foicnt moins proprcs

u

donner du

pln1fir, quc le: ridicule ; nous voyons au contraire que

l'luule

&

Moliere n'excdlent nulle pare davamage quc

dJns le: lcrieu .

A

inn fans ricn recrancher de fon prii.:

3

la

<omMu

!.1tyriquc:

&

cnjouee, nc fcrmons pas nos

thH crcs

a

I:!

comldit

qui nous :unufc par des 1ableaux

plus nobles,

&

qui au lieu de nous faire rire ·des foi–

bk Oi:s de:

l'humanice , nous ri!jouic par la vuc de fes

rfctlions.

c nous l:iiffons pas alm11cr par !cs inquietudes de

qudqu s critiques, qui fcmblc:nc craindre que l'incro–

duaion du genre feric:ux nc confondlt !es limice qu'on

" miles cntrc

I

comldie

&

la tragcdie,

&

ne produi-

8it un ambi

gu rno

nll rucux.

La

nature ne connolt point

r

limitcs ;

a.um

pc:u quc In critique pourroit en af.

figncr encre

le h

aut

&

le

bas, le grand

&

le pctir ,

Ju hnnlon •• l'odc, auOi pcu B·t ellc droit d'cn met–

trc cntrc le lrJgique

&

le comiquc: ; ii ne different

}loint en d fcncc: ,

c: n'dt quc:

le degre qui lcs di–

ftinguc.

a

r gle fon amen ale qu'

rinophane femblc

'etre

ropo!Ce ecoit. de

r.1illtr

&

tl't

tittr

dcJ icltJ/J

dt rirt '

J•1 mlpris.

c:lle du pocte comiquc doit ctrc ' de

ri

Jre

dtJ

m~11rs

&

de

Jeffi1iu

du

rnrolltra

q11i

p11if–

ft111

i11tlrrffir It fpellottur

j udirit11x

&

{tnjihle.

En con–

ltqucncc de ccuc rcg)c,

le

rcmicr (oin du comique

fern d'obfcrver

nentivcment lc:s mceurs des hom;ncs

de tout

ci~t,

alin de mcctrc de Jn v: ri1e

&

de la force

thin

res portraits.

11

chcrchern

Ii

corrigcr' par unc

fi–

ne rJillcnc , lc:s defauts qu'il aur

obfen·es ; ii pla–

c:~ro

clans un jour attr

ant cc qu'il aur;i renurque de

1u

' de noble

&

tC:s u blcau • nous fc:ront IC:ntir

d'un co1c ce que !cs m urs onr d'

ir ,

101

blc ,

'J'o

t

ll.

C 0 M

489

de grand

&

d' ' lcve,

&

de l'autre cc qu'cllcs one de

ridicule, de gene, de bas , de rampant

&

de

rn~

ri–

fablc.

ous nous vcrrons nous-mc!mc:s ,

&

nos contem–

pt>rains , dans un poim de vuc: qui nous pcrmettra

d'apprecicr

not

mceurs avcc iiupartiJlitc.

Le

poete comique fern c;nfuirc unc cwde tres-parci–

culicre des divers caraClerc des homme•.

11

obfcrvcra

comment ces caractcrcs fonr encore modifies par le gen–

re de vie .

ks

liaifons extcrieures ' les eg:irds . lcs dc–

voirs

&

autrcs circonftanccs. Pour exciter notrc acrc:n–

tion ,

ii

fcra contrarlc:r enfemblc le

cara ercs , Jes de–

voirs , lcs paffions

&

le

lituations; ii nous prffenccra

fouvcnt le combat de la raifon

&

du penchant; ii de.

mafqucra

a

nos yeux le fourbe

&

!'hypocrite:'

&

nous

!cs montrera fous !curs veritablcs craics; ii placcra l'hon–

nece ho•nme dans

!cs divcrfes firuations critiques de

la vie ,

&

ii aura foin de:

le meure dans un jour qui

nous penetrc d'ectime

&

d'affc:Ct:ion pour lui. T ous ccs

objc:c< font ues.inrereffants par eux mcmcs ,

&

peuvent

le dc:vc:nir inlinimenc davantage par l'art du poece;

ii

trouvera encore une fource trcs.abondantc de tableaux..

interelfans dans Jes divers act:idcn5 de la vie humainc,

&

clans la manierc dilterc:nte dont lcs divers caratl:e–

rcs en fon1 affctles.

La grande divcrliie des fujcts comiquc' doit ncccf–

faircment produire des

comidiu

de plulicur.s efpeccs dif–

f.!rentes.

II

nc fcroic

pas

inurile de dee rminer plus prc–

cifemcnt ccs cfpc:ces,

&

de rcchercher le car.1 ere dictin–

Clif qui convic:nt

ii

chacune.

U

nc de ces cfpcces ,

'dl:

la

<omidie

de

caraCl~rc

,

qui s'occupe principalemcm

.i

developpcr 11n caratlcre

particulicr,

&

a

le ddlincr correftemenl; nou< en :won

·deja plulieurs de ccm: c:fpcce , comme

I'

n'llore,

le:

Glo–

ri{11x

,

le

Mmtmr ,

&c. mais ii

y

a ch ore: un tres–

grand nombr, de c. ractcres , qui quoiqu'interc03ns

n'onc poinc i:te tra1es. Et C'Ommc les nuances des ca–

ra

ere

varient

a

l'mfini , on peut dire que cccrc:

cf–

pece fcule fcro1t dej:i

inepu~fable.

On

:i

fait pour lc:s perntrcs en hirtoire un

rccueil

des fujtts Jes plu

incert ffJn

tires u des hinoricn

,

ou des poeres ou

de

r• manciers ; ii feroit bicn plus

important de former , priur le thcurrc un parcil recue1l

des

carac1~rcs

remarquables qui n'ont poinr encore e1e

mis fur la fcene.

Dans !es

comidiu

de cc genre , ii

fauc

faire choi"

d'unc: aClion qui place le pcrfonagc prin ipal clans dc:s

circonfianccs, oppofecs

il

fon carneterc.

II

four, com–

mc l'obfervc M. Diderot, quc le Mifoncropc foit amou–

rcux d'unc coquette, & Harpagon d'une lille qui

di:

dans

l'indigenc~

La pli1part des critiques exigent quc

le poete comiquc

fal!l:

conrrafier Jes caraa cres pour

donncr plus de foillie au cara ere qu'il vc:uc pdndrc.

Mais l'aurcur que jc

vic:n~

de citer, remarque , :ivci:

beaucoup de fagacite' qub

le:

conrrane doit• ctrc ' non

clans lcs difffrens caraCleres, mais clans

le

licuacions.

II

ell: cres-cffencic:l dans Jes pieces de ce genre, qu'il

n'y nit qu'un feu l caraClere principal, au4ud

tout le

rcne foit fubordonne' c'cfi-l(i cc qui connitue l'unice

du fujct, qui efi bcaucoup plus cffen11clle que cdle

du rems ou du lieu. Le plan d'unc ltllc

cq111Mit

fc:roit

de placer un hom:ne dans une Ciwation qui flit exa–

a emcnc en conftit :ivcc fon caraeterc dommanc ; dcs–

lors ii faut ou que le caratkrc plie fo1Js l'cff1>rt des

circonnJnccs , ou quc par des actions conformcs

at~

caractcre, !cs circonfl:nnces prcn nenc unc tournure 9u1

fc pretc au caraCtc:rc: ; en un mot , ou la litu uon

ou le caratl:crc doivc:nt cnfin :ivoir le deffus.

II

ell: aifc de voir qu'un tel plan bien conduit doit

intcrdlh pend nt route la durec de l'Jd100 ,

&

qi\C

les pc:rfoo nages fubahcrncs peuvcnt encore

Y

~cpa~dre

une

rande v ri

'tc

tl'idecs. Le

'fart11Jft

~e

Mollere uent

un peu de cc plan ; mJis fon

.riv

rt

u1t un pb n tout

diffi.r:nr ,

:tulli

ell: .

ii

fore rnfericur au

'l'artMjft.

Ca~

d'amencr • chaque infirnt un: nouvelle _fituauon, qut

nc rcfulte pomt de l'-Ction princ1p•le' umquc;nent poor

b rnerm: en oppofition avec I

r

ere , c en couJ re

Q_q