COM
wnldie.
Plus en(uite l'auteur aura fu traitcr cette aetion
J'unc manierc line. (pirituclle .
&
innrutlivc, plus
fa
piece
fera cnimcc des connoiffeurs.
'
Pour determiner done avec plus de precifion le
c:i–
raCtere
&
la nature de
13
comidie ,
ii fauc
xamincr
atccncivemcnt cc qu'i
l ptuc
y
avoir d'amufant , d'in.
tcrclfant,
&
d'innn
Cl.ifclans Jes aetions, ks
mreurs,le caraCtere
&
la c
onduice des hommes, fans
remu.ertrop forccmenc le ca:ur.
Ariftocc
a
donne de la
(0/lltdit
one idce Conforme
a
cc qu'cllc ctoit de fon cc:ms ; fdon lui e'en la repre–
fent:uion de cc qu'il
y
a
de ridicule , de rcprchenfi–
blc,
OU
de bizarre clans le carnctcre
&
clans les atlions
des hommts.
ous difon
que e'en plm6t la rcpre–
fi
ntation de cc que
la
vie civile , les caratleres , les
nfccurs
&
lcs nClions one d'amufanc
&
de
rejouiOant.
Chacon fuic par experience que des actions raifonna–
bles
&
vcrcueutes , des ma:urs conforme's
a
la natu–
re , des caractcres exempts de ridicule
&
de bifarrc.
rie , peuvcnt plaire lur le th.eacre ; nous voyons que
l:i
comidit
romaine a deja fu employer des fujecs un
pcu nobles.
La
vie civile prHenle plus d'une face
fous laquellc on la voic avec plailir. La nature coure
pure pcuc mcme dejii fourn1r des mamrs
&
des actions
qui nous .amufenc.
ommenc ne crouvcrions-nous pas
plus d'intcret c ncorc
a
voir agir
le~
hommes dans l'im–
mcnfc varifo: des conjonCl:urcs de la vie
~
Tout ta–
bleau moral qui nous prHencc l'homme dans fon
v6.
l'icablc caraCl:crc, toute fccnc qui ex prime bicn lcs frn–
limens , lcs pt:nfces , lcs projccs
&
!cs entrcprifes des
hommcs, font pour le fpetlateur qui pcnlc, un coup
d'
ii
agreable. Pourquoi
intcrdirc au pcintrc des
rn
urs , cout fujct qui nc {era pas rilible; pourquoi
crrions-nous avcc moins de pln1fir le cote aimablc
&
r.1ifonnnblc de
l'honfme , quc:
fes dcfaucs
&
fc:s
ri–
dicules?
11
ell:
tres-utile fans dome d'c:xpofer
!cs
folics des
hommcs dans' leur vrai jour; mais fcroit-il moins mile
de mettrc fous nos ycux des excmplcs de procc!dcs
honncces , de frntimens nobles , tie droicure, de lOU·
ccs !cs vcrtus civilcs; en fonc quc ccs cxcmplc:s nous
touchent, nous aucndriffc:nt ,
&
faffent fur nous une
imprc:ffion dur ble
?
•
t qu'on nc cruigne pas quc le
be.•u
&
l'honni:te foicnt moins proprcs
u
donner du
pln1fir, quc le: ridicule ; nous voyons au contraire que
l'luule
&
Moliere n'excdlent nulle pare davamage quc
dJns le: lcrieu .
A
inn fans ricn recrancher de fon prii.:
3
la
<omMu
!.1tyriquc:
&
cnjouee, nc fcrmons pas nos
thH crcs
a
I:!
comldit
qui nous :unufc par des 1ableaux
plus nobles,
&
qui au lieu de nous faire rire ·des foi–
bk Oi:s de:
l'humanice , nous ri!jouic par la vuc de fes
rfctlions.
c nous l:iiffons pas alm11cr par !cs inquietudes de
qudqu s critiques, qui fcmblc:nc craindre que l'incro–
duaion du genre feric:ux nc confondlt !es limice qu'on
" miles cntrc
I
comldie
&
la tragcdie,
&
ne produi-
8it un ambi
gu rnonll rucux.
La
nature ne connolt point
r
limitcs ;
a.umpc:u quc In critique pourroit en af.
figncr encre
le haut
&
le
bas, le grand
&
le pctir ,
Ju hnnlon •• l'odc, auOi pcu B·t ellc droit d'cn met–
trc cntrc le lrJgique
&
le comiquc: ; ii ne different
}loint en d fcncc: ,
c: n'dt quc:
le degre qui lcs di–
ftinguc.
a
r gle fon amen ale qu'
rinophane femblc
'etre
ropo!Ce ecoit. de
r.1illtr
&
tl't
tittr
dcJ icltJ/J
dt rirt '
J•1 mlpris.
c:lle du pocte comiquc doit ctrc ' de
ri
Jre
dtJ
m~11rs
&
de
Jeffi1iu
du
rnrolltra
q11i
p11if–
ft111
i11tlrrffir It fpellottur
j udirit11x
&
{tnjihle.
En con–
ltqucncc de ccuc rcg)c,
le
rcmicr (oin du comique
fern d'obfcrver
nentivcment lc:s mceurs des hom;ncs
de tout
ci~t,
alin de mcctrc de Jn v: ri1e
&
de la force
thin
res portraits.
11
chcrchern
Ii
corrigcr' par unc
fi–
ne rJillcnc , lc:s defauts qu'il aur
obfen·es ; ii pla–
c:~ro
clans un jour attr
ant cc qu'il aur;i renurque de
1u
' de noble
&
tC:s u blcau • nous fc:ront IC:ntir
d'un co1c ce que !cs m urs onr d'
ir ,
•
101
blc ,
'J'o
t
ll.
C 0 M
489
de grand
&
d' ' lcve,
&
de l'autre cc qu'cllcs one de
ridicule, de gene, de bas , de rampant
&
de
rn~
ri–
fablc.
ous nous vcrrons nous-mc!mc:s ,
&
nos contem–
pt>rains , dans un poim de vuc: qui nous pcrmettra
d'apprecicr
not
mceurs avcc iiupartiJlitc.
Le
poete comique fern c;nfuirc unc cwde tres-parci–
culicre des divers caraClerc des homme•.
11
obfcrvcra
comment ces caractcrcs fonr encore modifies par le gen–
re de vie .
ks
liaifons extcrieures ' les eg:irds . lcs dc–
voirs
&
autrcs circonftanccs. Pour exciter notrc acrc:n–
tion ,
ii
fcra contrarlc:r enfemblc le
cara ercs , Jes de–
voirs , lcs paffions
&
le
lituations; ii nous prffenccra
fouvcnt le combat de la raifon
&
du penchant; ii de.
mafqucra
a
nos yeux le fourbe
&
!'hypocrite:'
&
nous
!cs montrera fous !curs veritablcs craics; ii placcra l'hon–
nece ho•nme dans
!cs divcrfes firuations critiques de
la vie ,
&
ii aura foin de:
le meure dans un jour qui
nous penetrc d'ectime
&
d'affc:Ct:ion pour lui. T ous ccs
objc:c< font ues.inrereffants par eux mcmcs ,
&
peuvent
le dc:vc:nir inlinimenc davantage par l'art du poece;
ii
trouvera encore une fource trcs.abondantc de tableaux..
interelfans dans Jes divers act:idcn5 de la vie humainc,
&
clans la manierc dilterc:nte dont lcs divers caratl:e–
rcs en fon1 affctles.
La grande divcrliie des fujcts comiquc' doit ncccf–
faircment produire des
comidiu
de plulicur.s efpeccs dif–
f.!rentes.
II
nc fcroic
pas
inurile de dee rminer plus prc–
cifemcnt ccs cfpc:ces,
&
de rcchercher le car.1 ere dictin–
Clif qui convic:nt
ii
chacune.
U
nc de ces cfpcces ,
'dl:
la
<omidie
de
caraCl~rc
,
qui s'occupe principalemcm
.i
developpcr 11n caratlcre
particulicr,
&
a
le ddlincr correftemenl; nou< en :won
·deja plulieurs de ccm: c:fpcce , comme
I'
n'llore,
le:
Glo–
ri{11x
,
le
Mmtmr ,
&c. mais ii
y
a ch ore: un tres–
grand nombr, de c. ractcres , qui quoiqu'interc03ns
n'onc poinc i:te tra1es. Et C'Ommc les nuances des ca–
ra
ere
varient
a
l'mfini , on peut dire que cccrc:
cf–
pece fcule fcro1t dej:i
inepu~fable.
On
:i
fait pour lc:s perntrcs en hirtoire un
rccueil
des fujtts Jes plu
incert ffJn
tires u des hinoricn
,
ou des poeres ou
de
r• manciers ; ii feroit bicn plus
important de former , priur le thcurrc un parcil recue1l
des
carac1~rcs
remarquables qui n'ont poinr encore e1e
mis fur la fcene.
Dans !es
comidiu
de cc genre , ii
fauc
faire choi"
d'unc: aClion qui place le pcrfonagc prin ipal clans dc:s
circonfianccs, oppofecs
il
fon carneterc.
II
four, com–
mc l'obfervc M. Diderot, quc le Mifoncropc foit amou–
rcux d'unc coquette, & Harpagon d'une lille qui
di:
dans
l'indigenc~
La pli1part des critiques exigent quc
le poete comiquc
fal!l:
conrrafier Jes caraa cres pour
donncr plus de foillie au cara ere qu'il vc:uc pdndrc.
Mais l'aurcur que jc
vic:n~
de citer, remarque , :ivci:
beaucoup de fagacite' qub
le:
conrrane doit• ctrc ' non
clans lcs difffrens caraCleres, mais clans
le
licuacions.
II
ell: cres-cffencic:l dans Jes pieces de ce genre, qu'il
n'y nit qu'un feu l caraClere principal, au4ud
tout le
rcne foit fubordonne' c'cfi-l(i cc qui connitue l'unice
du fujct, qui efi bcaucoup plus cffen11clle que cdle
du rems ou du lieu. Le plan d'unc ltllc
cq111Mit
fc:roit
de placer un hom:ne dans une Ciwation qui flit exa–
a emcnc en conftit :ivcc fon caraeterc dommanc ; dcs–
lors ii faut ou que le caratkrc plie fo1Js l'cff1>rt des
circonnJnccs , ou quc par des actions conformcs
at~
caractcre, !cs circonfl:nnces prcn nenc unc tournure 9u1
fc pretc au caraCtc:rc: ; en un mot , ou la litu uon
ou le caratl:crc doivc:nt cnfin :ivoir le deffus.
II
ell: aifc de voir qu'un tel plan bien conduit doit
intcrdlh pend nt route la durec de l'Jd100 ,
&
qi\C
les pc:rfoo nages fubahcrncs peuvcnt encore
Y
~cpa~dre
une
rande v ri
'tc
tl'idecs. Le
'fart11Jft
~e
Mollere uent
un peu de cc plan ; mJis fon
.riv
rt
u1t un pb n tout
diffi.r:nr ,
:tulli
ell: .
ii
fore rnfericur au
'l'artMjft.
Ca~
d'amencr • chaque infirnt un: nouvelle _fituauon, qut
nc rcfulte pomt de l'-Ction princ1p•le' umquc;nent poor
b rnerm: en oppofition avec I
r
ere , c en couJ re
Q_q