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484

C

0

L

riere \es petltftales qui font triangulafres:; u"ne

dorfal~

triangulairt"' plus longue que profonde'

a

rayons an–

terieurs, plus courts ; une derriere \'anus , de meme.

forme

&

grandeur; enfin une arrondie

a

la queue.

,

La moitie ahterieure du corps e'fl rouge, avec une

tache bleue for la tete ; la moitie po!l:erieure noire,

a

queue rouge; Jes nageoires peCtoraks

&

ventrales font

jaunes ; celle du dos

&

celle de \'anus rfont bleues. La

prunelle de l'ceil ell: blahche, entouree d'un iris jaune.

1'v1U!urs.

Le

color

ell: commun dans la mer d'Amboi–

ne, autour des rochers.

Remarques.

Ce poi!fon forme , avec celui qu'on norn–

me

ekor

dans le meme pays ' un genre particulier ' qui

fe

range naturellement dans la famille des carpes, ou

nous l'avons place dans notre

Jchthyolog.

(

M.

ADAN·

SON, )

§

COLORIS, (

Peintui:e. )

c'e!l: la partie de la pein–

ture par laquelle on donne

a

rhaque objet la couleor

qui Jui convient, pom que le tout irnite exaCl:tmenr

la nature. On enrend encore fous le terme de

coloris

en peinrure, l'afiemblage des diverfes couleurs d'un

tableau con!idere par rapport

a

l'effer de

l'enfemble.

C'e!l: par le

coloris

que la peinture fe di!l:ingue du

fimple deffin

&

de l'e!l:ampe. Si la nature n'avoit qu'une

couleur pour to\.Js Jes objets, comme la gravure en

taille-douce, elle feroit fans dome privee d'une partie

confiderable de

f~

beautc. II y a dans les couleurs un

a-trrait qui fouvent ne le cede guere a cetui qui rfful,te

de la beaute des formes. R ien dans la nature inani–

niee n'egale la beaute d'un foleil couchant, ou le gra–

cieux d'une aurore riante. M eme dans la nature animee

>

Jes charmes des coukurs qui brillent fur le vifage d'une

belle jeundl'e, ne le cede point aux appas de la figure.

Tous Jes efrets qui refultent des

formes,

foht auffi

produirs par ks coulcurs,

&

peut .ecre avec la rnerne

energ1c. La paleur mortelle reveille la compaffion;

&

certaines couleurs qui revoltent par leur dcsharmonie,

fohr tres-capables d'exciter l'horreur.

Ceux qui n'ad mirent que le denin, font peu de cas

du

coloris '

meconnoi{fent la beaute qui refidl: dans les

couleurs,

&

oublient que dans les ouvrages de !'art,

c'c!l: l'illufion qui produit

le plus haut degre d'ener–

gie; or ii n'y a' point d'illufion Oll

la verite n'e!l: pas

parfaitement re·prefentee ,

&

par confequent en. fai t

d'objers vifibles .

la perfcCl:ion du

coloris

ell: un ar–

ticle

tres-e!I'emiel pour atteindre au grand but de

l'art. O n ell: frappe

a

la vue du Laocoon de mar–

bre : cet

efpe& excite en

nous ' divers

fencih1ens

n es-vifa. Mais que ne feroir-ce pas. fi ce g ouppe

commen

~o.it

a s'animer? Si nous appercevions la pa–

leur d'une angoifI'e mortdle fur

le

vifaae

&

fur coil–

res les

~hairs,

ks traces du fang fur

I~

peau , l'ecu–

me ven1meufe du ferpent, colee

for le bandeau du

m alheureux precre; c'e!l: alors feulemen t que l'impref–

fion

li:roit a fon pins ham degre '

&

qu'il nous fc:m–

bleroit entendre les penibles accens d'une refpirarion

fuff'oquee. La N iobe de marbre excite la plus force

compaffion ; mais qu'on y ajoute le

coloris

de l'effroi ,

des yeu x hagards, tixes

&

mornes, perfonnc ne pour.

ta

fouren1r

l'afpeet d'un pareil

tableau. L'Apollon

du Belvedere ell: afruellement d'une beaute ravi!fante:

qu'on COn\:oivt: l'elfet qu'll pourroit produire, fi

a

tout

ce qu'i_I a d'attrayant fe joignoit encore le

coloris

d'une

divine JCUnt:Jfe,

&

J'eclat ebloui!fnnt du pere de la Ju–

miere. Convenons done que le

coioris

p~rfai[

a un prix

independant de la beaute des formes,

&

q~'il

con!l:i–

tue une partie aufli efI'eMielle de: l'ar[ du peintre, que

le defiin.

Mais en quoi con!i!l:e cetce perfeetion du

coloris

?"

&

par quelle voie' par quelle etucic le peinrre parvient–

il

a

la

po!feder

?

C'e!l: peut-etre la le probleme le plus

difficile de !'art. L e Titien lui-meme auroit fans dou:

te ete embarra!fe

a

exprimer ce qu'il fentoit fur la

beauce

&

l'energie du

coloris.

P uifqu'il ell: deja

fi

mal–

aife de determiner en quoi cohlifle la oeau;e dans ks

formes , quoique J'on ait div-erfcs notions dlftinetes

fur

les

figurt"s , "conirt1eht fdoit-il poffible

d'e"

decrire la

beame qui .relulte• du mcra.ng6"

&

de l'harrnonie des

couleurs , fur lefquelles on ne peur avoir que des no–

-tions confofes ? L'es proportions du corps humain, pour

me fervir des expreOion d'uh-grand connoi!feur (

M.

-de H agedorn-) nous font bcaucoup mains inconnues

que les phenomenes de la nature qui font conftam.

-mem fous nos yeux,

&

que ks effets de la lumiere

•rtlativement

a

la peinrnre. Q.!J'on ne demahde point

comment les couleurs impriment dans l'ame !'amour ,

la volupte, une douce langueur, uni! deticieufe exca.

fe : on peut le fentir , mais on ne

fa

iroit l'exprimer.

C'e!l: cc qui rend l'etude du

coloris

fi difficile.

Jc

ne parle poiht encore de T art d'appliquer !es couleurs,

mais de celui d'exercer l'ceil

·a

bien fenrir leur beatlte:

car quitonque n'a pas

CC

fentiment du

heaU·

a

l'cgard

des couleurs , maniac-ii tome

fa

\lie

le pinceau , ne

fera jamais ni un T icien ni un Correge ; auffi peu ,

qu'a force de s'exercer au deffin, !'on peut devenir

un Raphael, fi

l'on n

fent pas la beaute qui refidc

dans Jes forrnes. Pour s'elever au-deffus du fimple def–

finateu r , pour devenir peintre, ii faut done commen

cer par acco•Jturner l'ceil

a

fentir la beaute du

coloris.

C'dt

a

l'ecole de la nature que l'arci!l:e doit recou–

rir ; ii y verra, fous tomes Jes formes poffi bles, les

plus parfaits modeles dans tous les genres du beau'

C'e!l: dans cette ecole qu'il pourra fe former un coup

d'c:eil fUr

&

pfoetrant, cornme

le

deffinareur Gree fe

formoit

le

fan dans les gymnafes, dans les jeux pu–

blics

&

dans les feces folernntlles' a force d'avoir fous

fes yeux la belle nature diverfi fiee en mille manieres•.

Dans ces heureufes contrees ou la narnre femble rajeu–

nie, ott elle ell:

inepuifable en beauces de divers geni

res , un amateur de belles vues, qui aux differentes

heures du jour,

&

clans

tOU[es les faifons de l'annee;

Its cherchera d'un ceil empre!I'e

&

conternplatif , rant6t

dans un vallon folitnire, tanr6r fur le ham d'une col–

lirie , d'ou i pourra d 'couvrir au loin une infinie va·–

riece d'objet diftingues par l'eclat des couleurs , fe li–

vrera cl'abord aux douces irnpreffions de ce ravi!fant

fpeEtacle; ii cornmencera par fenti r; mais en exami–

nant de plus pres la caufe du fentiment qu'il· 6prou–

ve, ii reconnuitra enfin que du limple melange des

-couleurs refultt une efpece panicoliere de beaut6 qui

ne le cede point aux beames d'une nature differente.

Des obfervaciom fouvent repecees lui ferdnt enfin

demeler une partie des raifons qui rendent ces fenfa–

tions fi delicieufes. II remarq uera que Jes memc.s ob.–

jets'

apper~us

d'un meme point de vue ' forment tan–

t6t

le

fp~Cl:acle

le pl us ravi!I'anr,

&

d'autres fois n'ont

rien qui l'emeuve, quoique !es rnemes couleurs .fefll.–

blent fixees aux

rnemes places:

ii decoovrira

deu.JC

caufes de cecte dlfparite, l'une dans l'cfpece dCl Ji1mie–

re que !es objets lui renvoient,

&

l'amre dans la ma

niere que ces objets la re\:oivent.

La plus grande beaute de la lumiere rclfide dans

fa

fource meme d'ou la lumiere ernane; mais Its orga–

nes de notre ceil font crop foibles pour foutenir

l'ecl~t

de cette beaure ; ft:mblable aux divinites' dle el:5lou1•

roit les morrds , fi elle fe prefentoit fans voile. Q.!Jand

l'air ell:

rrop pur, les rayons du foleil repa:ndenr

\lhC

lumiere trop forte fur les objets,

&

les ombres en de–

viennent trop tranchantes. D'un autre c<'>re , quand

route l'athmofphere ell: enveloppee d'un ilpais nuage ,

l'eclat de la lumiere en ell: totalernenr ercinr'

&

!es

couleurs naturelles perdeot toU[e leur

fore~.

Une con–

tree n'eft Jamais plus

rianre

a

la vue' que

lorfqu'e~le ell: immediatament eclairee par les rayons du fole1l

moderernent amonis dans Jes vapeurs de l'air ,

&

quc

l'obfcurite des ornbres ell: adoucie par Jes rayons que

l'azur du ciel y reftechit. Cem obfer-vatiOn·enfeigne

au peintre, qu'une des principales caufes

d~

la beau–

te du

coloris ,

ell: le ton gracirnx

cl'~me

lutmere _adou–

cie. Elle lui enfdgne encore qut: le tableau enner de

la fcene qui s'offre

a

fes regards'

&

chaque gi:ande

partie de

cet~e

fcene cir-e la beaure de fon

,I/forts

de