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C
0
L
riere \es petltftales qui font triangulafres:; u"ne
dorfal~
triangulairt"' plus longue que profonde'
a
rayons an–
terieurs, plus courts ; une derriere \'anus , de meme.
forme
&
grandeur; enfin une arrondie
a
la queue.
,
La moitie ahterieure du corps e'fl rouge, avec une
tache bleue for la tete ; la moitie po!l:erieure noire,
a
queue rouge; Jes nageoires peCtoraks
&
ventrales font
jaunes ; celle du dos
&
celle de \'anus rfont bleues. La
prunelle de l'ceil ell: blahche, entouree d'un iris jaune.
1'v1U!urs.
Le
color
ell: commun dans la mer d'Amboi–
ne, autour des rochers.
Remarques.
Ce poi!fon forme , avec celui qu'on norn–
me
ekor
dans le meme pays ' un genre particulier ' qui
fe
range naturellement dans la famille des carpes, ou
nous l'avons place dans notre
Jchthyolog.
(
M.
ADAN·
SON, )
§
COLORIS, (
Peintui:e. )
c'e!l: la partie de la pein–
ture par laquelle on donne
a
rhaque objet la couleor
qui Jui convient, pom que le tout irnite exaCl:tmenr
la nature. On enrend encore fous le terme de
coloris
en peinrure, l'afiemblage des diverfes couleurs d'un
tableau con!idere par rapport
a
l'effer de
l'enfemble.
C'e!l: par le
coloris
que la peinture fe di!l:ingue du
fimple deffin
&
de l'e!l:ampe. Si la nature n'avoit qu'une
couleur pour to\.Js Jes objets, comme la gravure en
taille-douce, elle feroit fans dome privee d'une partie
confiderable de
f~
beautc. II y a dans les couleurs un
a-trrait qui fouvent ne le cede guere a cetui qui rfful,te
de la beaute des formes. R ien dans la nature inani–
niee n'egale la beaute d'un foleil couchant, ou le gra–
cieux d'une aurore riante. M eme dans la nature animee
>
Jes charmes des coukurs qui brillent fur le vifage d'une
belle jeundl'e, ne le cede point aux appas de la figure.
Tous Jes efrets qui refultent des
formes,
foht auffi
produirs par ks coulcurs,
&
peut .ecre avec la rnerne
energ1c. La paleur mortelle reveille la compaffion;
&
certaines couleurs qui revoltent par leur dcsharmonie,
fohr tres-capables d'exciter l'horreur.
Ceux qui n'ad mirent que le denin, font peu de cas
du
coloris '
meconnoi{fent la beaute qui refidl: dans les
couleurs,
&
oublient que dans les ouvrages de !'art,
c'c!l: l'illufion qui produit
le plus haut degre d'ener–
gie; or ii n'y a' point d'illufion Oll
la verite n'e!l: pas
parfaitement re·prefentee ,
&
par confequent en. fai t
d'objers vifibles .
la perfcCl:ion du
coloris
ell: un ar–
ticle
tres-e!I'emiel pour atteindre au grand but de
l'art. O n ell: frappe
a
la vue du Laocoon de mar–
bre : cet
efpe& excite en
nous ' divers
fencih1ens
n es-vifa. Mais que ne feroir-ce pas. fi ce g ouppe
commen
~o.ita s'animer? Si nous appercevions la pa–
leur d'une angoifI'e mortdle fur
le
vifaae
&
fur coil–
res les
~hairs,
ks traces du fang fur
I~
peau , l'ecu–
me ven1meufe du ferpent, colee
for le bandeau du
m alheureux precre; c'e!l: alors feulemen t que l'impref–
fion
li:roit a fon pins ham degre '
&
qu'il nous fc:m–
bleroit entendre les penibles accens d'une refpirarion
fuff'oquee. La N iobe de marbre excite la plus force
compaffion ; mais qu'on y ajoute le
coloris
de l'effroi ,
des yeu x hagards, tixes
&
mornes, perfonnc ne pour.
ta
fouren1r
l'afpeet d'un pareil
tableau. L'Apollon
du Belvedere ell: afruellement d'une beaute ravi!fante:
qu'on COn\:oivt: l'elfet qu'll pourroit produire, fi
a
tout
ce qu'i_I a d'attrayant fe joignoit encore le
coloris
d'une
divine JCUnt:Jfe,
&
J'eclat ebloui!fnnt du pere de la Ju–
miere. Convenons done que le
coioris
p~rfai[
a un prix
independant de la beaute des formes,
&
q~'il
con!l:i–
tue une partie aufli efI'eMielle de: l'ar[ du peintre, que
le defiin.
Mais en quoi con!i!l:e cetce perfeetion du
coloris
?"
&
par quelle voie' par quelle etucic le peinrre parvient–
il
a
la
po!feder
?
C'e!l: peut-etre la le probleme le plus
difficile de !'art. L e Titien lui-meme auroit fans dou:
te ete embarra!fe
a
exprimer ce qu'il fentoit fur la
beauce
&
l'energie du
coloris.
P uifqu'il ell: deja
fi
mal–
aife de determiner en quoi cohlifle la oeau;e dans ks
formes , quoique J'on ait div-erfcs notions dlftinetes
fur
les
figurt"s , "conirt1eht fdoit-il poffible
d'e"
decrire la
beame qui .relulte• du mcra.ng6"
&
de l'harrnonie des
couleurs , fur lefquelles on ne peur avoir que des no–
-tions confofes ? L'es proportions du corps humain, pour
me fervir des expreOion d'uh-grand connoi!feur (
M.
-de H agedorn-) nous font bcaucoup mains inconnues
que les phenomenes de la nature qui font conftam.
-mem fous nos yeux,
&
que ks effets de la lumiere
•rtlativement
a
la peinrnre. Q.!J'on ne demahde point
comment les couleurs impriment dans l'ame !'amour ,
la volupte, une douce langueur, uni! deticieufe exca.
fe : on peut le fentir , mais on ne
fa
iroit l'exprimer.
C'e!l: cc qui rend l'etude du
coloris
fi difficile.
Jc
ne parle poiht encore de T art d'appliquer !es couleurs,
mais de celui d'exercer l'ceil
·a
bien fenrir leur beatlte:
car quitonque n'a pas
CC
fentiment du
heaU·
a
l'cgard
des couleurs , maniac-ii tome
fa
\lie
le pinceau , ne
fera jamais ni un T icien ni un Correge ; auffi peu ,
qu'a force de s'exercer au deffin, !'on peut devenir
un Raphael, fi
l'on n
fent pas la beaute qui refidc
dans Jes forrnes. Pour s'elever au-deffus du fimple def–
finateu r , pour devenir peintre, ii faut done commen
cer par acco•Jturner l'ceil
a
fentir la beaute du
coloris.
C'dt
a
l'ecole de la nature que l'arci!l:e doit recou–
rir ; ii y verra, fous tomes Jes formes poffi bles, les
plus parfaits modeles dans tous les genres du beau'
C'e!l: dans cette ecole qu'il pourra fe former un coup
d'c:eil fUr
&
pfoetrant, cornme
le
deffinareur Gree fe
formoit
le
fan dans les gymnafes, dans les jeux pu–
blics
&
dans les feces folernntlles' a force d'avoir fous
fes yeux la belle nature diverfi fiee en mille manieres•.
Dans ces heureufes contrees ou la narnre femble rajeu–
nie, ott elle ell:
inepuifable en beauces de divers geni
res , un amateur de belles vues, qui aux differentes
heures du jour,
&
clans
tOU[es les faifons de l'annee;
Its cherchera d'un ceil empre!I'e
&
conternplatif , rant6t
dans un vallon folitnire, tanr6r fur le ham d'une col–
lirie , d'ou i pourra d 'couvrir au loin une infinie va·–
riece d'objet diftingues par l'eclat des couleurs , fe li–
vrera cl'abord aux douces irnpreffions de ce ravi!fant
fpeEtacle; ii cornmencera par fenti r; mais en exami–
nant de plus pres la caufe du fentiment qu'il· 6prou–
ve, ii reconnuitra enfin que du limple melange des
-couleurs refultt une efpece panicoliere de beaut6 qui
ne le cede point aux beames d'une nature differente.
Des obfervaciom fouvent repecees lui ferdnt enfin
demeler une partie des raifons qui rendent ces fenfa–
tions fi delicieufes. II remarq uera que Jes memc.s ob.–
jets'
apper~us
d'un meme point de vue ' forment tan–
t6t
le
fp~Cl:acle
le pl us ravi!I'anr,
&
d'autres fois n'ont
rien qui l'emeuve, quoique !es rnemes couleurs .fefll.–
blent fixees aux
rnemes places:
ii decoovrira
deu.JCcaufes de cecte dlfparite, l'une dans l'cfpece dCl Ji1mie–
re que !es objets lui renvoient,
&
l'amre dans la ma
niere que ces objets la re\:oivent.
La plus grande beaute de la lumiere rclfide dans
fa
fource meme d'ou la lumiere ernane; mais Its orga–
nes de notre ceil font crop foibles pour foutenir
l'ecl~t
de cette beaure ; ft:mblable aux divinites' dle el:5lou1•
roit les morrds , fi elle fe prefentoit fans voile. Q.!Jand
l'air ell:
rrop pur, les rayons du foleil repa:ndenr
\lhC
lumiere trop forte fur les objets,
&
les ombres en de–
viennent trop tranchantes. D'un autre c<'>re , quand
route l'athmofphere ell: enveloppee d'un ilpais nuage ,
l'eclat de la lumiere en ell: totalernenr ercinr'
&
!es
couleurs naturelles perdeot toU[e leur
fore~.
Une con–
tree n'eft Jamais plus
rianre
a
la vue' que
lorfqu'e~le ell: immediatament eclairee par les rayons du fole1l
moderernent amonis dans Jes vapeurs de l'air ,
&
quc
l'obfcurite des ornbres ell: adoucie par Jes rayons que
l'azur du ciel y reftechit. Cem obfer-vatiOn·enfeigne
au peintre, qu'une des principales caufes
d~
la beau–
te du
coloris ,
ell: le ton gracirnx
cl'~me
lutmere _adou–
cie. Elle lui enfdgne encore qut: le tableau enner de
la fcene qui s'offre
a
fes regards'
&
chaque gi:ande
partie de
cet~e
fcene cir-e la beaure de fon
,I/forts
de